« Il y a déjà des régions,
des départements, qui se sont positionnés contre TAFTA. C’est aussi ce que l’on
va essayer de développer au cours d’une table ronde prévue le samedi 5 juillet
dans le cadre du festival Résistances à Foix. » Ainsi se termine cet article d’Ariège News, résolument contre le TAFTA (ou TTIP) me faisant
doucement rigoler. Ils auraient du écrire : « nous sommes
réactionnaires et fiers de l’être ».
Ce fameux accord TAFTA de libre échange entre l’Union
Européennes et les Etats-Unis fait beaucoup parler, notamment à la gauche de la
gauche. Il est agité comme un chiffon rouge par des andouilles qui se basent
sur les peurs, n’hésitant pas à brandir des mensonges pour bien marteler leurs
arguments qui ne sont que populistes…
Ils nous expliquent que l’on bouffera du poulet lavé à l’eau
de javel et du veau aux hormones, des OGM,… Le tout probablement cuit au gaz de
schiste…
Les blogueurs gauchistes en peau de lapin multiplient les
billets pour casser les partisans de l’accord en oubliant les volets positifs,
comme d’habitude ! Les textes se transforment en réquisitoires, tant ils
se prennent pour des petits juges en oubliant l’avocat.
Par exemple, l’accord nous donnera accès aux marchés
américains ce qui dans mon domaine pourra être salvateur…
Du coup, cela fait assez plaisir de voir des articles
défendant l’accord, comme celui-ci, sur Slate.
Pour ma part, je vais vous donner mon avis : je n’en ai
pas. Plus exactement, il ne me parait idiot d’avoir des accords commerciaux
avec les USA et de créer une zone économique qui puisse lutter contre les
économies émergentes. Il ne me parait idiot, non plus, de penser que
certaines normes imposées par le traité pourraient être bénéfiques, comme, par
exemple, une limitation des seuils d’émission de saloperies par les
automobiles.
J’ai par contre, un point d’inquiétude, au sujet de cette
rumeur qui dit que les boites privées pourraient attaquer les Etats s’ils
prennent des mesures non-conformes aux accords. Cela n’a d’ailleurs rien de
choquant mais il faut s’assurer que le périmètre couvert n’est pas délirant.
Toujours est-il qu’on ne connaît rien au contenu de l’accord
en cours de négociation. Les contradicteurs crient au déni de démocratie mais
je ne vois pas comment, dans une négociation, on pourrait mettre tous les
éléments sur la table avant de discuter, histoire de montrer jusqu’à où on est
prêts à aller.
Je ne vais donc pas faire le procès a priori de ce texte qui
n’existe pas encore.
Fleur Pellerin a apporté un certain nombre de réponses lors de la séance de questions au gouvernement,
à l’Assemblée, hier, rappelant notamment qu’il reviendra au Parlement de
ratifier un éventuel texte (en plus du Parlement européen pour lequel nous
votons dimanche). La signature du traité ne se fera pas en catimini. Elle
précise les lignes que le gouvernement français ne veut pas franchir, notamment
en termes d’arbitrage (les boites qui attaquent les Etats) mais aussi de normes
sanitaires, d’appellations contrôlées,…
Par ailleurs, elle a appelé
à ce que le mandat donné à la Commission pour les négociations soit rendu
public.
A l’issue de la négociation, les gouvernements des pays
membre de l’UE devront se prononcer à l’unanimité, chacun ayant un droit de
véto puis l’accord devra être validé par les Parlements nationaux et le
Parlement européen. Je me répète mais les loquedus qui prétendent que les
peuples ne sont pas respectés, que l’accord n’est pas démocratiques méritent sans
doute des claques.
Ils ne font qu’agiter un épouvantail avant les élections
pour tenter de prouver que le fonctionnement de l’Europe est opaque. Toujours
le même cirque…
Félicitations :)
RépondreSupprimer(j'ai lu le titre, maintenant je vais voir le billet quand même...)
Sinon elle est bien Fleur Pellerin (une bonne ministre qui connait ses dossiers)
C'est ce qu'on dit.
SupprimerJ'ai lu chez reflets.info des billets qui ne partageaient pas tout-à-fait cette opinion !
SupprimerEt quoi que l'on pense de leurs positionnements un peu bizarres sur d'autres sujets, en ce qui concerne le numérique, ils touchent leur bille, non ?
Le numérique mais pas la politique... Je ai pas dit que je pensais du bien de la dame.
SupprimerJ'avais bien compris .... mais ce que j'ai lu chez eux me laisse penser qu'elle NE connait PAS bien ses dossiers ! Après je ne sais pas ni ce qu'ON en dit , ni ce que tu en penses vraiment !
SupprimerOui mais ceux qui pensent le contraire n'ont jamais bossé avec elle. Je connais des gens qui l'ont fait, ils sont tous surpris de ses connaissances. Mais comme les geek, je n'ai jamais eu l'occasion de le vérifier.
SupprimerPar contre, contrairement aux geeks, j'ai un fond politique, cela dit dans méchanceté, mais au sens électoraliste du terme.
C'est beau par exemple de dénoncer Google comme étant big brother mais les gens de Reflet ne proposent aucune loi. Ils disent : c'est mal. C'est tout. Ils font peur au grand public, c'est un fond de commerce, alors qu'ils feraient mieux de l'éduquer.
Donc ils sont dans leur rôle de dire que la ministre ne connaît pas ses dossiers. C'est le principe de leur commerce : on est des pris meilleurs que les autres, qu'ils ferment la gueule tous ces nuls.
Il se trouve que je suis un vieux blogueur politique (ce qui ne représente rien) mais aussi un professionnel de l'informatique depuis près de trente ans. Les gens de reflets ne gagnent pas de pognon avec l'informatique mais avec des articles polémiques.
Et pourtant, Fleur Pellerin:
RépondreSupprimerhttp://tinyurl.com/omppc2k
C'est ça qui est important, non ?
Le fonctionnement de l'Europe est effectivement opaque !
RépondreSupprimerhttp://europa.eu/index_fr.htm
SupprimerIl me faut reconnaitre que concernant le TAFTA, tu es d'une constance parfaite dans tes opinions .... populisme, toussa, toussa .... Mais qu'ils soient déjà, sans attendre justement que ne soit voté ce fameux traité, en train de poser les bases de mise en place d'une commission d'arbitrage qui permettra aux multinationales de faire condamner nos états (et donc de limiter la capacité de prise de décision de nos représentations nationales), t'en penses quoi ???
RépondreSupprimerAlors, tu vas peut-être dire qu'on ne peut pas anticiper les résultats d'un truc qui n'existe pas encore, mais bon, on peut regarder ce qui s'est passé depuis le traité équivalent Canada / Etats-unis : état canadien condamné (très cher !) souvent (une trentaine de fois je crois) et à chaque fois qu'il y a eu arbitrage !
Le problème est la condamnation du Canada mais que le Canada ne respecte pas un accord qu'il a signé. Il ne faut pas voir les choses à l'envers. Le contenu de l'accord est plus important que cette histoire.
SupprimerTss, tss ... je ne suis pas spécialiste, mais je crois que , là, c'est toi qui vois les choses à l'envers et te fourre le doigt dans l'oeil ! Je ne vois pas comment un traité commercial pourrait prévaloir sur des législations et surtout anticiper de futures lois pour les rendre illégales aux yeux d'un fumeux comité d'arbitrage ... et pourtant j'ai bien l'impression que c'est ce qu'ils sont en train d'essayer de mettre en place !
SupprimerCe n'est pas un traité commercial. Ça ne veut rien dire. C'est à partir de ce genre de mensonge qu'on aboutit à des erreurs politiques.
SupprimerSi une entreprise n'est pas d'accord avec un arrêté municipal qu'il juge non conforme à la loi, elle peut porter plainte auprès du tribunal administratif. Ça n'a rien de choquant.
Si une entreprise juge qu'une loi n'est pas conforme à une directive européenne, elle peut de plaindre aux instances européennes. Ça n'a rien de choquant.
Si une entreprise juge non conforme une loi d'un état ou une directive européenne, il faut qu'il puisse se retourner vers quelqu'un.
Tant qu'on ne sait pas qui est ce quelqu'un, les modalités du traité,... On ne peut pas parler.
Il faut poser le problème calmement : que fait-on si un état pond un texte qui n'est pas conforme aux termes de l'accord ?
Je continue ma réponse. Si l'article premier précise que chaque état peut interdire la commercialisation de certains produits alimentaires dont la traçabilité est douteuse ou dont la fabrication, de même que quelques articles ainsi, la plupart des motifs de crainte tombent.
SupprimerIl faut étudier chaque cas de plainte au cours d'accords passés antérieurement froidement. Dans une partie des cas, on donnerait tort aux états, j'en suis persuadé.
Prenons l'exemple de l'Egypte. Elle a été sanctionnée pour une histoire de smic. Si une entreprise de met d'accord avec un état pour installer une activité chez lui, et que l'état change les règles en augmentant les salaires, il n'est pas illogique qu'il soit sanctionné ! Je n'ai pas dit que c'était moral mais un accord est un accord.
Si le TAFTA dit son article 2 que le droit du travail de chaque pays est propre à chaque état, ce genre de mésaventure ne pourra pas arriver.
Ne sachant pas ce qu'il y a dans le TAFTA, je ne peux pas le juger. Ce que je peux juger, c'est la propagande mensongère qui est faite au cours d'une campagne politique (et qui protiste exclusivement à l'extrême droite vu qu'elle se base sur des peurs).
Qui profite, pardon.
SupprimerD'ailleurs, s'il n'y avait pas déjà des accords commerciaux, je n'aurais pas d'iPhone pour te répondre avec des fautes créées par lui.
Par ailleurs, il faut garder raison. Si une entreprise porte plainte, elle risque de se mettre à dos les états et les populations.
Merci pour la réponse argumentée :) ....
RépondreSupprimerJe ne sais pas si l'appellation "traité commercial" est mensongère ou pas, je constate juste que les multinationales sont aux commandes dans les négociations (il n'y a qu'à voir qui était sur l'estrade lors de la conférence "privée", enfin publique mais très payante, qui a eu lieu à Paris ...)
Ton argumentation est certainement plus pointue et construite que la mienne .... mais elle ne me convainc pas ! Ton exemple égyptien notamment me renforcerait au contraire dans ma méfiance extrême. Je ne vois pas comment un traité pourrait être rédigé de telle manière qu'il protège nos états , par anticipation, des condamnations lourdes qu'ils pourraient prendre sur le coin de la gueule, pour avoir, par des AVANCEES législatives, léser de grosses boîtes des super-profits qu'elles pensaient faire !
J'ai vécu dans un pays où le travail des enfants était courant, pas de smig et des conditions de travail dans les usines de textile sous-traitantes hallucinantes .... En cas de négociations, je pense que des négociateurs auraient été ravis de pouvoir faire entrer des clauses de salaires minimums .... mais si tout d'un coup (miracle) le parlement avait interdit le travail des enfants, où imposé des normes de sécurité dans les locaux , et ben le "traité" aurait permis aux multinationales américaines de ruiner cet état pour cause de perte de bénéfices ??? ... Bon, c'est fictif, le miracle n'a pas eu lieu !
Et puis bien sûr ça n'a rien (ou pas tellement) à voir avec les conditions en France, mais je veux juste dire que les conditions de négociations de ce traité sont en train de nous mettre des boulets aux pieds pour avancer vers un meilleur qu'on imagine peut-être pas aujourd'hui.
Il ne faut pas parler de morale. En matière de droit, ça ne veut rien dire.
SupprimerQuelles conditions ? Si je veux acheter un appartement, je ne commence pas par dire ce que je peux payer.
Où ai-je parlé de morale ?
SupprimerLe TAFTA voilà vers quoi il semble aller (document de travail de fin du premier round fuité par ATTAC)
.... pas de quoi se réjouir, je trouve !
Je me demande si tu as lu le document en enlevant ta case qu'être de militante...
SupprimerAucun intérêt. Rien. Comment si tu avais zappé que le site qui le diffuse est un site engagé, de militants ! Attac ne va pas militer pour le libre échange. C'est leur job de lutter contre. Mais ils se contrefoutrent de l'intérêt des volets politiques. Cette association de branquignoles n'a pas à se présenter devant le peuple.
Ne me fais pas dire ce que je n'ai pas dit : il faut des vigies.
Attac me fait penser à la ligue des droits de l'homme. Défendons les Roms pas les types dont on volé les poules.
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