Un journal de droite, le Figaro, a
commandé un
sondage à l'institut de sondage réputé proche
de la droite, OpinionWay, qui indique comme résultat que les français ne sont que 3% à souhaiter que François
Hollande soit le candidat en 2017 et 15% chez les sympathisants socialistes loin derrière Manuel Valls
qui recueille 40%.
Aussitôt, l'information se met à
tourner en boucle dans certains médias, notamment les chaînes
d'information en continu à un point où on peut se demander s'ils
n'ont pas jurer de faire démissionner François Hollande. Les
traîtres seront tondus à la libération. Ces infâmes andouilles
ont contribué à placer le Front National en tête des dernières
élections en lui donnant un temps de parole démesuré et en
oubliant de parler du seul sujet qui aurait du avoir une réelle
importance : l'enjeu de ces élections. Les chaînes
d'information généralistes ne valent pas beaucoup mieux. France 2 a
mis à l'honneur Marine Le Pen en acceptant ses exigences pour sa
grande émission télévisée.
Peu importe, la presse veut gagner de
l'argent, elle finira par tout perdre vu que l'on finit par être
largement mieux informé en se connectant à internet via la page
d'accueil de son fournisseur d'accès.
Ce sondage est ridicule. A trois ans
des élections, il n'a aucune signification. Moi-même, j'aurais
répondu « oui », je pense, me glissant ainsi parmi les
3% mais il est tout à fait possible que je change dans les deux ans.
J'aurais répondu « oui » parce que François Hollande
m'est sympathique et n'a pas grand chose à voir avec son
prédécesseur. Il n'empêche que si sa cote de popularité est aussi
basse début 2017, je serai favorable à son départ.
Les critiques vont bon train, à
gauche, au sujet du positionnement politique de pépère. Il
n'empêche que 40% des sympathisants de gauche lui préfère Manuel
Valls qui est réputé moins à gauche que lui. C'est fort !
Ce sondage est ridicule, je disais. En
1985, trois ans avant l'élection de 1988, je suppose que personne
n'aurait parié pour une réélection de François Mitterrand. Avant
l'élection de 1995, tout le monde pariait sur la victoire d'Édouard
Balladur, en 2002, sur celle de Jospin. L'élection de 2007 était
imperdable pour la gauche et Dominique Strauss-Kahn devait gagner
celle de 2012. On peut remonter plus loin, si vous voulez !
Quelques temps avant 1981, on pensait que Michel Rocard serait le
candidat du Parti Socialiste. Allez ! Je vais faire un bon dans
le temps. Je me rappelle très bien de 1965 puisque les
spermatozoïdes de mon père commençaient à se préparer pour
donner naissance au petit frère de mon aîné un an plus tard...
Tout le monde pensait que l'élection serait une formalité que de
Gaulle serait élu au premier tour.
Revenons sur François Hollande
Il a commencé à préparer sa
candidature il y a très longtemps. A l'été 2010, des pans de sa
vie privée étaient montrés dans la presse. Le 13
octobre de cette année, je signalais un billet de blog
expliquant qu'il pourrait très bien être candidat du Parti
Socialiste... Néanmoins, je n'y croyais pas trop. Comme tout le
monde, je pensais que Dominique Strauss-Kahn allait pointer son nez.
Ma sympathie a néanmoins continué à monter pour pépère même si
je voyais mieux Martine Aubry dans le rôle pour représenter
« l'opposé de Nicolas Sarkozy ». J'ai fini par être
persuadé que DSK ne pourrait pas gagner l'élection. Je n'étais
même plus sûr qu'il aurait pu gagner les primaires à gauche, pour
vous dire. J'étais surtout persuadé que Nicolas Sarkozy avait des
dossiers contre lui et qu'il allait le faire exploser en vol.
Malheureusement pour l'ex, la police de New York l'a fait tomber
avant et il s'est retrouvé complètement démuni.
En juillet 2012 (de mémoire), alors
qu'elle venait de déclarer sa candidature à la primaire, un peu
contrainte, Martine Aubry, outre le fait qu'elle n'a jamais pu
masquer qu'elle n'avait pas réellement envie, a accumulé les
bourdes, notamment en annonçant une augmentation de 30% du budget de
la culture.
J'ai alors basculé mon choix sur
François Hollande. L'évidence était là : il était le seul à
pouvoir battre Nicolas Sarkozy...
On connaît la suite : la
primaire, le discours du Bourget, la victoire, les premières
mesures... et l'été 2012 calamiteux, les couacs, le bashing (motivé
ou pas),...
La victoire... Je le rappelle un peu
trop souvent mais elle n'est pas liée aux parties de gauche du
programme mais à son engagement à réduire le déficit et la dette.
Nicolas Sarkozy ayant été une calamité, de ce côté (et
d'autres), pour la France, ses promesses n'étaient pas crédibles.
Les candidats de gauche avaient fait 45% au premier tour. Si les
centristes n'avait pas voté pour lui au second, il n'aurait pas été
élu. Ils ont voté pour lui parce qu'il avait promis de redresser
les comptes publics.
Ainsi, à l'été 2011, je me suis
« engagé » à côté de François Hollande pour lui
donner cinq ans de présidence. Je ne vais pas me défiler au bout de
deux ans.
Comme tous les économistes (et
moi-même, au vu des signaux donnés par la direction générale de
ma boite), il prévoyait une reprise de l'activité vers octobre
2013. Elle s'est vaguement produite puis « replouf ». Il
est obligé de prendre de nouvelles mesures pour redresser
l'économie. Pour donner un signal, au plus bas de sa popularité, il
doit changer de premier ministre même si Jean-Marc Ayrault a fait le
job, consciencieusement. Honnêtement, le seul reproche que je
pourrais faire au couple exécutif (à part la réforme des
retraites) est de ne pas avoir fait les allègements de charge plus
tôt ! Dès 2012... Il y a eu le malheureux CICE que personne
n'a rien compris et qui était une immonde usine à gaz.
Cette abaissement des cotisations pour
les entreprises travaillant en France, tout comme le retour à
l'équilibre des comptes, étaient dans les engagements de campagne.
Beaucoup de mes confrères pensent que
François Hollande ne respecte pas son programme. Ils devraient le
relire.
Et maintenant ?
Et maintenant, quoi ? En 2012, on
a tous fait campagne contre la mauvaise gestion de Nicolas Sarkozy,
les 600 milliards de dette et tout ça. Pendant cinq ans, on a crié
contre la droite qui a fait plongé la France depuis 2002, sans
politique industrielle, sans rien, alors que l'Allemagne se remontait
progressivement.
Le travail est à faire maintenant.
Droit dans mes bottes, je soutiens François Hollande. Je soutiens
Manuel Valls comme j'ai soutenu Jean-Marc Ayrault. Il faut réparer
les dégâts causés par la droite.
La popularité de Manuel Valls (y
compris montrée par le sondage support de ce billet), le résultat
des différentes élections, montrent que les citoyens ne veulent pas
de virage à gauche.
Ce qui me fait rigoler, c'est que, à
gauche, les critiques les plus tenaces contre François Hollande
viennent des partisans de Martine Aubry. Tout cela manque un peu de
recul. Martine Aubry a fait un excellent boulot : c'est grâce à
ce travail que la gauche est revenue au pouvoir. Il n'empêche
qu'elle ne comptait pas se présenter, qu'elle n'a pas été élu.
Et que son adversaire a toujours été
socdem, toujours à peu près sur la même ligne. Il a gagné.
Il a cinq ans pour relever la France.
Il faut donc lui donner les conditions d'une réélection. Et je lui
fais plus confiance pour être réélu qu'aux sondés du Figaro. Et qu'aux 45 millions d'électeurs qui savent tous ce qu'il faut faire mieux que les autres.
Vive les 3% ! Au moins, des
fidèles !
Bon billet!
RépondreSupprimer3%, mine de rien, et venant tout droit du Figaro,c'est pas rien, c'est même notable. J'appellerais même ça le socle indéboulonnable sur lequel une bonne structure pourrait se construire ou même se reconstruire.
RépondreSupprimerTout à fait d'accord avec toi sur le vide informatif (sans même dire pédagogique) des dites chaînes d'infos. Un abysse de désinformation alors que les spécialistes qui " décortiquent" l'info se succèdent sur les plateaux. Mais désormais le truc (étant plus que jamais de vendre du temps d'antenne aux annonceurs, faut pas non plus trop s'étonner.
Peut-être que le côté muselière de l'extrême droite (volonté récente de fichage des journalistes) risque un jour de les faire réfléchir sur le fait de leur ouvrir les bras en allant dans leur sens.
Je te réponds dans ma deuxième réponse à Didier.
SupprimerVous êtes en plein délire : prêter un tel pouvoir aux journalistes est une aberration.
RépondreSupprimerDe plus, c'est prendre les gens pour des cons (mais c'est normal puisque vous êtes de gauche), lesquels se diraient donc quelque chose comme : « T'as vu Huguette ? On nous montre souvent la Le Pen en ce moment. Ça serait pt'êt' bien d'voter pour elle, non ? »
D'autre part, je rappelle à M. MHPA que les journalistes ne sont pas là pour faire de la pédagogie (du reste, personne n'est là pour faire de la pédagogie, hormis peut-être les pédagogues, cette race maudite), mais de l'information. Vous me direz qu'ils ne font pas non plus ce travail, et là nous tomberons d'accord.
J'ai dit "contribué". Pas plus.
SupprimerPour la pédagogie il a raison. La presse quotidienne papier, par exemple, est souvent pédagogique dans les "sujets du jour" (pages 2 et 3 du Parisien). C'est la télé et les machins sur Internet qui merdent.
Supprimer"T'as vu Huguette ? On nous montre souvent la Le Pen en ce moment. Ça serait pt'êt' bien d'voter pour elle, non ?", il y en a beaucoup des Huguette qui écoutent les conneries à la télé, ces mêmes qui ont vite oublié 10 ans de droite catastrophique.
SupprimerLa p'tite Huguette..
SupprimerExcellent. Je prends.
RépondreSupprimerBeaucoup de choses vont se jouer en 2015. Le chômage sera -t-il réduit? un début de croissance sera -t-il au rendez vous? Je n'en sais rien, j'espère seulement. Mais il y aura un congrès au PS. et je serais très curieux de voir quelle position vont prendre les chefs de file des motions en 2009 et 2012, maintenant qu'ils sont ministres. Si les indicateurs économiques sont meilleurs, je ne serais pas étonné de voir Martine Aubry premier ministre en 2016 avec une politique de redistribution. Les 3% risquent de faire de petits.
RépondreSupprimerEn début de quinquennat avais
SupprimerOups. J'avais pronostiqué Titine premier ministre en 2015 pour la redistribution.
SupprimerMais vous voulez redistribuer quoi, au juste, bande de rigolos pleins de poils ? En admettant même que la situation s'améliore un tant soit peu, il n'y aura toujours rien à "redistribuer". (Il faudrait que je fasse un billet sur ce verbe grotesque, qui en dit tellement long sur la mentalité de gauche.)
SupprimerNe vous fatiguez pas. C'est simple : des gens touchent des revenus de différents niveaux. Par l'impôt progressif, on leur en prend une partie et on construit des écoles, on paye une police,... qui profite à tous. Ainsi, tous les enfants peuvent aller à l'école. C'est pareil pour la sécu et plein de trucs.
SupprimerOui, ça, j'avais bien compris, merci ! Mais sur le verbe lui-même : redistribuer, que je pense avoir deux ou trois choses à dire. On verra ça demain ou lundi.
SupprimerVous plantez pas, ce n'est pas un truc de gauche uniquement. Même les libéraux sont pour un minimum de redistribution (sinon, cela aboutit à un entassement du capital et les gens doués n'ont aucune chance de "monter").
SupprimerVous risqueriez de faire un billet qui ne dépasserait pas le niveau des propos de Laurent Wauquiez quand il évoque l'assistanat.
Par ailleurs, faites des recherches sur le revenu universel, vous verrez qu'il y a deux écoles qui défendent ce truc : les libéraux et les marxistes. Pour les libéraux, en gros, les entreprises font des profits, on en pique une partie pour les redistribuer : hop ! 600 euros par habitant... et on supprime les retraites, le chômage, le RSA, la sécu,... Les libéraux sont très redistributifs, sinon leur système s'effondre...
"Redistribuer"... comme si M. Etat avait déjà distribué de la galette, puis s'étant avisé que les parts n'était pas égale, reprenait tout ou partie pour redistribuer. Portnawak, ce mot est imbécile et ne veut rien dire.
SupprimerLa vérité, c'est que M. Etat, un coup de droite, un coup de gauche, s'amuse à satisfaire la ou les clientèles qui ont porté ses actuels chefs au pouvoir, le tout, bien entendu au détriment de la majorité, quelle que soit la faction au pouvoir.
Qu'importe si les gens à qui on pique du pognon en masse sont ceux qui ont des idées pour créer de nouveaux produits, de nouveaux emplois grâce à leur talent. Cépabien d'être plus riche que les autres, même si on passe 15 heures par jour au taf pendant que ceux qui profitent de la redistribution ne font que 35 heures, parce qu'il faut être socialistement kasher, ou ont su profiter du système, et ne me dites pas que c'est une fable, je tape dans un arbre et je vous montre des cas concrets comme s'il en pleuvait. Pour autant, je ne dis pas qu'ils sont la majorité, mais ceux-là plus la théorie des illégaux qui profitent de l'AME et de certaines allocations, ça commence à faire beaucoup.
Après, on s'étonne de ce que de plus en plus de jeunes diplômés foutent le camp à l'étranger où on leur fout la paix tant pour le travail que fiscalement.
(sinon, cela aboutit à un entassement du capital et les gens doués n'ont aucune chance de "monter")
SupprimerCa me rappelle ce qui se passe dans les partis dits de gouvernement où les vieux et les médiocres, souvent les mêmes d'ailleurs (comme quoi la loi sur le cumul hein !), empêchent les bons de grimper.
Ah ? Un retour ! Vous profitez d'une insomnie ?
SupprimerPremier commentaire : vous êtes figé dans vos fantasmes et vos a priori. Personne n'empêche personne de gagner de l'argent en travaillant. De plus en plus de jeunes partent à l'étranger parce que les entreprises françaises ne leur permettent pas de gagner de l'argent. Vous avez souvent bossé en entreprise ? Moi oui. Ça va faire 30 ans. J'ai la chance de bosser dans un secteur porteur où mes entreprises m'ont payé correctement et je paye beaucoup d'impôts. Je ne me plains pas.
Deuxième commentaire : justement. Ce qui se passe dans les partis en question, c'est que les politiciens héritent de postes.
Hollande espère que ces 3 % tiendront jusqu'en 2017.
RépondreSupprimerNotons la connerie de la droite et de ses électeurs. S'ils jugent Hollande nul, ils devraient espérer qu'il se représente. Par exemple, je souhaite que Nadine Morano soit candidate de l'UMP en 2017.
SupprimerPour revenir au sujet de votre billet, j'ai lu ça et là que les personnes de plus de 60 ans ont majoritairement voté pour les grands partis traditionnels, PS, UMP...
RépondreSupprimerInversement les moins de 30 ans ont d'avantage voté Front National.
Or on sait que les moins de 30 ans ne lisent que très peu la presse et ne regardent pratiquement pas la TV. En revanche ils s'informent via internet. A l'inverse les plus de 60 ans sont les consommateurs de presse traditionnelle et de journaux TV les plus assidus.
Cela tend à montrer que les journalistes de la presse traditionnelle et des journaux télévisés n'ont pas eu d'influence favorisant le vote FN. Ce serait plutôt le contraire.
Base un argumentaire sur : on sait que les jeunes ne regardent pas la télé.
RépondreSupprimerFaut oser...
Le programme de Hollande était de réduire le déficit en % du PIB, parfait, sauf que les politiques austéritaires en France comme ailleurs font chuter la croissance, voire même le PIB. Résultat, le ratio déficit sur PIB n'est pas au RDV. Même le FMI le dit avec son coef multiplicateur. Donc Hollande ne va pas tenir ses promesses...
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