Il a même les lunettes.
En politique, l'important, c'est d'être d'accord avec le patron de bistro d'autant que son métier consiste essentiellement à taire ses désaccords avec les clients.
30 juin 2014
Vive l'Algérie française et la France algérienne
Paire de boules simulant la double nationalité |
Tenez ! L’ami Romain Blachier faisait un billet à
propos des événements. Il a osé dire qu’aucune église n’avait été brulée à Lyon
par des Algériens. Il se fait donc traiter de menteur dans les commentaires de ce
billet de Didier Goux. Il faut dire qu’une petite dame lui supplie de
modifier son billet parce qu’une église avait réellement été incendiée à Lyon,
elle l’a vu avec ses grands yeux. Aucune église n’a pourtant brulée mais les
réacs y croient ! Ils hurlent à la manipulation des méchants socialistes
qui cachent la vérité. Ils finissent par friser le ridicule.
Reconnaissons néanmoins que nos amis Algériens ont une
manière particulière de montrer leur joie et qu’ils méritent amplement quelques
baffes et nuits au poste.
Pour ma part, je suis beaucoup plus proche des Algériens que
des Allemands. Il faut dire que j’habite un patelin où l’on mange plus de
couscous que de Strudel et où les gonzesses sont plus souvent voilées que
blondes avec des gros nichons. Par contre, je bois plus souvent de la bière que
du thé à la menthe, allez savoir pourquoi.
J’étais hier au PMU à côté de chez moi. Le patron est
algérien. Il a mis un drapeau français et un drapeau algérien dans son bistro.
S’il y avait un match France-Algérie, je crois qu’il serait aussi content quel que
soit le gagnant et moi aussi. On préférerait peut-être l’Algérie parce que la France
a déjà gagné la coupe. Chacun son tour…
Il y a eu des débats sur la double nationalité. C’est
grotesque. J’ai deux couilles. Pas une double couille. Les lascars, ils ont
deux nationalités. Point. Ils sont Français et Algériens. Avoir deux
nationalités est possible mais, à un instant donné, une seule peut être
utilisée. La France, par exemple, ne reconnaitra que la nationalité française à
un franco-algérien. Un type né en France d’un père de nationalité algérienne
aura automatiquement les deux nationalités. Les lois des deux pays sont
faits ainsi et c’est très bien (sauf qu’il me semble qu’il n’aura pas la
nationalité algérienne si seule sa mère est du bled : l’égalité
a encore plus de marge chez nos amis que chez nous).
Il n’empêche que manifester bruyamment quand l’Algérie
gagne, avec drapeaux et tout ça, est du bête nationalisme, tout comme la France
gagne mais, au moins, on est en France. J’insiste sur ce terme « nationalisme »
car je connais des gauchistes capables de critiquer les types de droite qui
gueulent en les traitant de nationalistes…
Et pour montrer sa satisfaction, il y a des moyens plus
intelligents que de bruler des bagnoles. Qu’on ne s’étonne pas, ensuite, si le
Front Nationale et les idées qui puent du cul progressent.
L’Algérie sera probablement éliminée par l’Allemagne, ce
soir. Ne nous faisons pas d’illusion même si tout est possible. Par contre, la France
devrait se qualifier face à un autre pays d’Afrique, le Nigéria (ils ont un
joueur qui s’appelle Emenike ce qui est très rigolo), pays très connu situé
entre l’Egypte et l’Angola, en gros.
Tous mes potes algériens soutiendront alors l’équipe de France
sans la moindre réserve.
Et bruleront probablement des voitures si elle gagne. Tant qu'à faire, brulez des BMW et des Mercedes.
Des conseils au Front de Gauche
Place au poulpe ! |
Je vais néanmoins faire une remarque préliminaire suite aux
conversations que j’ai eues hier chez lui. J’invite les militants du Front de
Gauche à écouter le discours de Marine Le Pen et à lire les informations
données sur le site web en faisant abstraction du fait que son parti politique
soit nauséabond et nous rappelle les heures les plus sombres patati patata. Il
nous rappelle le discours du Parti Communiste Français de la grande époque qui
tapait allègrement sur les immigrés qui mangent notre pain et occupent nos HLM
tout en étant résolument antilibéral. Ca ne sert à rien de dire que Marine Le
Pen est en fait une libérale qui tient un autre discours, seul compte ce discours
qui lui permet de grappiller des voix pendant que les autres partis politiques
sombrent…
C’était le premier conseil, en fait.
Conseil number two : la PS a connu de lourdes défaites
lors des dernières échéances et dans toutes les élections partielles depuis
2012. On sait pourquoi ou, si on ne sait pas, on imaginera un tas de raisons.
Il n’empêche que dans les commentaires du billet d’hier, un type me renvoyait à
la gueule ces échecs. Le problème est qu’on s’en fout dans le dossier que nous
traitons allègrement aujourd’hui. Le fait est que le Front de Gauche connaît aussi
de lourdes défaites. Dire que le PS se vautre ne devrait pas être une
consolation d’autant que le Front de Gauche aurait du en profiter.
Conseil troisième : arrêtez donc de parler au nom du
peuple, c’est grotesque. Le peuple vous emmerde. Il emmerde tout le monde d’ailleurs.
Il faut lui parler, pas parler en son nom. Dans le billet du blog de Jean-Luc
Mélenchon que citait Juan, il dit : « Le
but de notre travail n’est pas de fédérer des partis mais le peuple lui-même. Le
système n’a pas peur de la gauche ! Le système a peur du peuple. »
Sortez des ornières que vous avez devant les yeux ou des œillères dans
lesquelles vous marchez et voyez à quel point ces propos sont ridicules. Trois
phrases.
Quatre conseil : tant que j’y suis, arrêtez le phrases creuses,
les conneries du genre « les médias dominants », « l’oligarchie »,…
Je suis sérieux, cela vous fait plaisir à vous mais les électeurs s’en
contrepignolent. Je vais illustrer mon propos. Tout le monde s’émouvait de la
suppression de l’émission de Mermet, ce week-end. Croyez-vous que le peuple
écoutait cette émission ? Qu’elle avait le moindre impact sur la pensée
dominante ?
Conseil خمسة : Sarkofrance le
dit : « Les masses n’ont plus l’indignation
mobilisatrice. » Arrêtez donc de penser que les masses en question
ont la même faculté d’indignation que vous. Demandez-vous plutôt si les braves
gens ne sont pas exaspérés par vos indignations ? Des combats sont parfaitement légitimes mais sont contreproductifs.
Conseil sex : n’oubliez pas d’être de gauche. Je
plaisante, hein, mais réfléchissez bien au positionnement politique. Par
exemple, vous défendez l’immigration et tout ça. Il n’empêche que l’immigration
est provoquée par le patronat qui bénéficie d’une main d’œuvre à bon marché,
faisant ainsi pression sur les salariés. Autre exemple : vous être contre
la réduction des déficits mais à qui profitent la dette si ce n’est pas à ceux
qui prêtent et touchent des intérêts. Encore un exemple : vous défendez le
régime des intermittents ce qui équivaut à défendre un système où les salariés
sont précaires, peuvent cumuler les CDD, n’ont aucune chance d’avoir un CDI.
Conseil sjö : n’oubliez pas que les salariés des grandes entreprises ne
représentent pas un socle électoral suffisant pour garantir la garantie. Parmi
les électeurs, il y a plus de vingt millions de types qui ne sont pas salariés
et la moitié du reste qui bosse pour des petites boites. Fustiger l’ANI est
bien joli mais que fait-on des chômeurs, des barmans, des retraités ?
Pourquoi
je parle des barmans, moi ? Vous vous n’êtes jamais demandé si ces employés
bénéficiaient réellement d’une sécurité de l’emploi ? Je les prends à titre d’exemple.
Achtste conseil : laissez tomber l’écologie.
Les électeurs s’en foutent. C’est dommage, je sais, mais l’écosocialisme ne
veut rien dire et le nucléaire emploie plein d’électeurs, les Français n’ont
pas confiance dans les énergies alternatives. Laissez l’écologie aux écolos. D’une
manière générale, laissez tomber les luttes débiles, comme celle contre
Notre-Dame-des-Landes, vous ne faites qu’énerver l’électorat qui peut, à juste
titre, penser que la région a besoin de développement économique.
9 : revoyez votre positionnement par
rapport à l’Europe. A chaque fois que vous la dénoncez comme bouquet missaire
(si je veux), c’est le camp d’en face qui en profite. Vous voulez vous
rapprochez d’EELV ? Ils sont tous de profonds partisans de l’Europe. Vous
voulez l’échec de Notre-Dame-des-Landes ? Ce sont des textes européens qui
vont faire capoter le projet.
Conseil X : place au peuple ! Oui !
Bravo ! Ce peuple emmerdé par les Roms, les musulmans, les grèves, l’administration,…
Conseil 11 : ne mettez pas
systématiquement les bâtons dans les roues du gouvernement, ça me casse les
burnes et celles de tous les socialos. Par exemple, au Sénat, vous avez votez
avec l’UMP pour faire retarder l’examen de la réforme territoriale. Bravo… Mais
que pense le public de ce choix ? Luttez contre le gouvernement quand vous pensez que les textes sont mauvais, ce qui est parfaitement légitime dans certains cas (par exemple, il est logique que vous luttiez contre le pacte de responsabilité).
Conseil gratuit : soyez objectifs. Non.
Je déconne.
29 juin 2014
C'est ma tournée, patrons !
8 organisations patronales envoient une
lettre ouverte à François Hollande et Manuel Valls. Pépère et
Manu étant occupés à vérifier l'évaluation des biens immobiliers
des ministres, je vais répondre à leur place. Si je peux rendre
service.
Cher Pierrot, chers copains de Pierrot,
Alors, les vacances, se préparent ?
Vos femmes et vos enfants vont bien, messieurs ? Et ton mari,
Elisabeth ? Parfait ! Allons directement à l'essentiel.
Tout d'abord, dans votre bafouille,
vous reconnaissez plus ou moins qu'une partie des maux de la France,
son retard par rapport aux autres pays, sont dus à la mauvaise
gestion de la France pendant les 10 dernières années. Je suis
vache ! « Pourtant, depuis une
décennie, notre pays s’affaiblit, et contrairement à nos voisins
européens, aucun signe de reprise ne s’annonce. »
Vous le dites franchement mais, est-ce que vous ne pourriez pas le
dire plus fort ? Ne pourriez-vous taper plus fort sur ce que
nous appelons « la droite de gouvernement » et qui n'a
fait que plomber la France. Vous pourriez lancer un appel contre le
retour de Nicolas Sarkozy voire d'un certain nombre de tartuffes...
Vous pourriez le dire franchement aux Français.
Cela aiderait bien les blogueurs de
gouvernement qui s'échinent à dire qu'on ne résoudra pas la
situation en claquant des doigts. Cela les aiderait vis-à-vis de la
droite mais aussi vis-à-vis de leur gauche impatiente qui ont passé
des années à dire que la politique industrielle de Nicolas Sarkozy
était mauvaise et que, maintenant qu'elle change vraiment, persiste
à dire qu'elle est la même qu'avant.
Vous pourriez nous aider à faire
sauter un tabou : la gauche n'est pas l'ennemi du patronat.
Seule la vrauche pense que vous êtes tous des enculés (je résume,
hein !).
Ensuite, j'ai lu avec attention votre
courrier et je voudrais vous faire remarquer que depuis que pépère
parle du pacte de responsabilité, vous n'avez pas fait beaucoup de
propositions. Pire, on lit dans la presse que vous seriez tentés de
boycotter la conférence sociale. C'est mal. Sachez que vous avez le
droit de vous bouger le cul, aussi, et de prendre des engagements.
Je vais donner un exemple : nous
avons une grève des intermittents. Vous pourriez vous engager à
offrir des CDI à tous ces intermittents qui enchaînent les CDD pour
les mêmes boites. Vous pourriez proposer à l'Etat de légiférer
dans ce sens, ce qui d'ailleurs serait assez rigolo puisque ce sont
essentiellement des boites publiques qui pratiquent ces abus. Une
fois que le patronat aura résolu ses propres problèmes, je vous
assure qu'il sera beaucoup plus facile de négocier une réforme du
régime...
Enfin, vous lancez trois appels.
Le premier est bien naturel mais
laissez nous bosser, bordel, et signalez les trucs qui pourraient
être améliorés.
Le deuxième mérite réflexion. Vous
demandez « un moratoire sur sur tout
texte législatif et administratif qui viendrait complexifier notre
réglementation, mettre des contraintes ou renforcer les contrôles
et les sanctions sur les entreprises et les entrepreneurs. »
Vous auriez du modifier votre proposition. On ne peut assouplir cette
réglementation que si on peut augmenter les contrôles et les
sanctions pour s'assurer que ce qui reste de réglementation est bien
appliqué. On en revient à l'exemple que je citais ci-dessus :
faites des propositions intelligentes et ne tapez pas
systématiquement. On n'entame pas une négociation en disant :
on veut moins de contraintes et moins de contrôles.
Le troisième est à pisser de rire,
comme souvent. Au fond, vous êtes assez proche de cette droite de
gouvernement dont on parlait. Vous appelez à effectuer des réformes
de structures pour baisser les dépenses mais vous ne dites pas
lesquelles.
Alors, vous pouvez aller vous faire
voir. Désolé. On ne peut pas travailler avec des gens qui ne font que passer pour des guignols, comme si le personnel politique ne suffisait pas... Je vais le dire plus poliment : sortez-vous les doigts du cul et on pourra envisager la suite.
Vous concluez ainsi : « Monsieur
le Président de la République, Monsieur le Premier ministre, notre
appel solennel est avant tout un cri d’alarme de citoyens français
inquiets pour l’avenir de leur pays. » Je vous propose
de prendre ma réponse ainsi : ceci un cri d'alarme de citoyens
français inquiets par les bêtises des instances représentatives du
patronat.
Bien cordialement,
Friendly,
Votre Nicolas,
Président des éditions Partageons mon
avis et autres billevesées.
28 juin 2014
Refondons l'UMP pendant l'apéro
Bureau politique d'un grand parti de droite |
Le premier : il est surprenant de
voir que les sympathisants de l'UMP veulent un positionnement
politique plus à droite alors qu'ils ont perdu les élections
présidentielles en partie pour cela et qu'il ne ferait que
cautionner Marine Le Pen. Surtout, comment peut-on être plus à
droite ou moins à droite qu'une formation politique qui n'a plus
aucune orientation ?
Le deuxième : je suis surpris que
« l'ensemble des Français » puisse avoir un souhait pour
l'avenir de l'UMP. Je n'en ai qu'un, pour ma part : que ce parti
se casse la gueule, c'est encore la meilleure solution pour François
Hollande pour gagner en 2017 (ce sur quoi il
semble d'ailleurs compter).
Cela étant, je veux bien donner des
conseils !
Conseil 1 : le parti doit tourner
la page des années Copé – Sarkozy. La France et le parti ont été
mal gérés au niveau économique comme au niveau politique. Imaginez
que les juges prouvent que les comptes de campagne pour 2012 ont été
trafiqués et que Nicolas Sarkozy ce qui, en l'état de ce qu'on sait
avec ce que nous dit la presse, ne devrait pas être compliqué, on
aura l'assurance que les comptes de 2007 ont été aussi plombés et
que beaucoup de choses sur la gestion du pays ont été dissimulées. Marine Le Pen et François Bayrou auront un boulevard pour piquer des électeurs, aidés par les blogueurs socialistes (qui auront plus de faciliter à taper sur Nicolas Sarkozy qu'à défendre François Hollande, allez savoir pourquoi...).
Conseil 2 : le tournant doit être
fait de manière douce, pour ne pas choquer les fans. La meilleure
manière de faire cela est de changer de nom avec un vrai congrès
fondateur, cela évitera de parler des anciens.
Conseil 3 : intégrer dans les
statuts : « un type qui est élu pour diriger un exécutif,
à une municipale, régionale ou présidentielle, et qui perd cet
exécutif n'a plus le droit de se présenter à l'élection suivante
correspondante. ».
Conseil 4 : dans les statuts, il
ne doit pas y avoir de président mais uniquement un secrétaire
général ou un truc comme ça. Le président d'un parti a forcément
vocation à devenir son candidat à l'élection. Il peut avoir des
présidents d'honneur, s'il faut, pour recaser des vieux crabes.
Conseil 5 : le secrétaire général
doit avoir une casquette de « droite républicaine » même
si on ne sait pas trop ce que cela veut dire. François Baroin serait
parfait pour cela parce qu'il représente l'aire d'avant Nicolas
Sarkozy tout en étant jeune (ou du moins pas trop vieux).
Conseil 6 : le parti doit
présenter au plus tôt un programme économique précis. Comment
voulez-vous motiver les militants avec des généralités comme « il
faut supprimer les 35 heures, diminuer les cotisations et baisser les
déficits » ? Il faut arrêter de sortir des « Eléments
de Langage » comme projet économique.
Conseil 7 : le parti doit
présenter rapidement un projet de société, indépendamment du
petit 6, ci-dessus, ce qui n'est pas facile, pour des conservateurs.
Les conseils 3 et 6 s'appliquent à peu
près à toutes les formations politiques. Le 4 pourrait être
renforcé pour les partis de gauche afin qu'ils virent les machines à
perdre...
A bon entendeur ou à sourd comme un
foc (c'était ma participation à l'événement
politique du jour), salut.
Faisons le défilé du 14 juillet le 20 ?
Les zautorités envisagent de décaler
le défilé du 14 juillet si la France est en finale de la coupe du
monde ce qui provoque des mécontentements dans tous les coins, je
dois avouer que cette hypothèse m'amuse beaucoup et me plaît
franchement !
Rappelons que la finale aura lieu le 13
juillet à 22 heures.
Outre le fait que si François Hollande
y participe (comme spectateur, andouille !), ce qui paraît la
moindre des choses, il ne pourra pas être de retour à temps pour
les cérémonies, le match finissant vers 23h30, si la France (ou
l'Algérie, ne l'oublions pas) gagne, les Champs-Élysées seront
immédiatement envahis par la foule, quel que soit le nombre de CRS
déployés ! Toute la préparation du défilé sera foutue en
l'air ! Sans compter les comiques qui iront visiter les tribunes
présidentielles place du Trocadéro...
Il faut donc que le défilé du 14
juillet se tienne, au minimum, le dimanche suivant, le temps de tout préparer...
Plutôt que de ronchonner, qu'as-tu à
proposer ?
27 juin 2014
Laïcité, il est temps de se ressaisir !
Bateau breton peu laïque : il porte la voile. |
La laïcité — qui refuse les aspects politiques des religions et laisse à ces dernières toute liberté dans la vie sociale sous régime de droit commun — est globalement vécue dans notre pays comme une « tradition moderne », ce qui est parfois difficile à décrypter pour ceux venus d'ailleurs. Or aujourd'hui, la laïcité comme principe politique, code de vie collective et force morale, est remise en question par divers mouvances et groupes religieux qui rejettent « la démocratie des mécréants », la suprématie du droit civil sur les textes, à leurs yeux sacrés, avec un usage maîtrisé des radios communautaires et d'internet. Dans cet espace ainsi ouvert se rejoignent radicaux et orthodoxes issus des trois religions monothéistes pour exploiter à leur profit la crise ambiante, remettant notamment en cause les acquis du long combat pour l’égalité des sexes que l’on croyait clos et qui, à notre grande surprise, est à reprendre. » Vous pouvez lire la suite.
Le tout début est un peu ampoulé et
je connais des lecteurs qui vont le sauter pour lire mes conneries.
Alors je vais résumer le premier paragraphe en ajoutant des gros
mots : ça commence à nous casser les burnes de voir des
religieux attenter à la laïcité et de voir la réponse politique
très faible. Il y a des connards qui exploitent la défiance
générale pour accentuer le bordel chez les pauvres gens et d'autres
imbéciles qui qualifient de fachos ou de réacs tous les clampins
qui osent critiquer l'islam « radical » (ou les Roms
voleurs de poules, le problème est le même mais le sujet n'est pas
là).
Les politiques doivent revenir sur le
terrain de la laïcité plutôt que de pleurer en regardant les
scores du Front National.
A noter que je ne suis pas juriste mais
l'affaire Baby-Loup a connu un nouvel épisode cette semaine dont je
n'ai pas parlé. Il n'est pas normal qu'il existe un vide juridique
qui permettent à des salariés de contester un règlement intérieur
qui promeut la laïcité ou la neutralité religieuse, notamment si
l'Etablissement accueille des mômes. Que nos politiciens interviennent, bordel, si je puis me permettre cette excitation passagère.
Cela étant, je vais aller au bistro,
il y a assez rarement des femmes voilées.
26 juin 2014
La rigueur est de rigueur
La coupe du monde fait des ravages : hier soir, je me suis couché tard, ce qui fait que je suis arrivé en retard au boulot et que j'ai bossé comme un fou, sans le temps de regarder l'actualité. J'ai seulement reçu une alerte m'informant des très mauvais chiffres du chômage. Arrivé à la Comète à 21h30, je regarde Twitter et un copain ironisait, du genre : "dans vingt ans, on comprendra que mener une politique de rigueur était une funeste connerie."
Je vais lui répondre : quand on dépense 70 ou 80 milliards de plus que ce que l'on gagne, on ne peut pas appeler ça une politique de rigueur.
Je vais lui répondre une deuxième fois : ça fait à peu près 40 ans que le chômage et les déficits galopent de concert. Quand l'Etat gagne plus que ce qu'il dépense, on appelle ça aussi une politique de la demande. Ça ne fonctionne pas. 40 ans d'une telle politique et la barre des cinq millions d'inscrits à Pôle Emploi vient d'être franchie.
Je ne sais pas si ça s'arrose.
Toujours est-il qu'il apparaît urgent de faire baisser ces putains de déficits pour inverser 40 ans de politique. Toujours est-il que François Hollande a été élu non pas parce que son adversaire c'est la finance mais parce qu'il a promis de réduire les déficits, ce qui fait que François Bayrou a suggéré à ses électeurs de centre droit à voter pour lui. Toujours est-il encore que nous avons fait campagne en tapant sur l'augmentation de la dette sous Sarkozy et que voir des militants exiger une augmentation de la dette m'amuse beaucoup. Les voir oublier à qui bénéficie les intérêts de cette dette m'amuse aussi mais je suis joueur.
En gros, ils voudraient que l'on poursuive la politique menée depuis 40 ans, bonne sous la gauche, mauvaise sous la droite, qui nous a envoyé dans le mur. Si Hollande change de politique, on pourra dire : au bord du gouffre, on a fait un grand pas.
François Hollande et Manuel Valls doivent continuer. Tant pis si ça déplaît. Tant pis aussi si le chômage augmenté de 10% pendant un temps. Il faut le dire : la sortie de crise sera douloureuse. C'était l'objet d'un billet d'Elie Arié récemment.
Ce matin, j'ai commenté le billet de Sarkofrance. Un des autres commentateurs a cru intelligent de dire qu'avec Élie, Captain Haka, Bob,... on sentait obligés de défendre Hollande. Ben non. On s'en fout. On n'est pas payés par le SIG pour faire de la propagande ou de la riposte.
Sans être leur porte parole, je pense qu'on est d'accord pour dire que rétablir les comptes est nécessaire.
L'endettement ne résoudra rien.
Je vais lui répondre : quand on dépense 70 ou 80 milliards de plus que ce que l'on gagne, on ne peut pas appeler ça une politique de rigueur.
Je vais lui répondre une deuxième fois : ça fait à peu près 40 ans que le chômage et les déficits galopent de concert. Quand l'Etat gagne plus que ce qu'il dépense, on appelle ça aussi une politique de la demande. Ça ne fonctionne pas. 40 ans d'une telle politique et la barre des cinq millions d'inscrits à Pôle Emploi vient d'être franchie.
Je ne sais pas si ça s'arrose.
Toujours est-il qu'il apparaît urgent de faire baisser ces putains de déficits pour inverser 40 ans de politique. Toujours est-il que François Hollande a été élu non pas parce que son adversaire c'est la finance mais parce qu'il a promis de réduire les déficits, ce qui fait que François Bayrou a suggéré à ses électeurs de centre droit à voter pour lui. Toujours est-il encore que nous avons fait campagne en tapant sur l'augmentation de la dette sous Sarkozy et que voir des militants exiger une augmentation de la dette m'amuse beaucoup. Les voir oublier à qui bénéficie les intérêts de cette dette m'amuse aussi mais je suis joueur.
En gros, ils voudraient que l'on poursuive la politique menée depuis 40 ans, bonne sous la gauche, mauvaise sous la droite, qui nous a envoyé dans le mur. Si Hollande change de politique, on pourra dire : au bord du gouffre, on a fait un grand pas.
François Hollande et Manuel Valls doivent continuer. Tant pis si ça déplaît. Tant pis aussi si le chômage augmenté de 10% pendant un temps. Il faut le dire : la sortie de crise sera douloureuse. C'était l'objet d'un billet d'Elie Arié récemment.
Ce matin, j'ai commenté le billet de Sarkofrance. Un des autres commentateurs a cru intelligent de dire qu'avec Élie, Captain Haka, Bob,... on sentait obligés de défendre Hollande. Ben non. On s'en fout. On n'est pas payés par le SIG pour faire de la propagande ou de la riposte.
Sans être leur porte parole, je pense qu'on est d'accord pour dire que rétablir les comptes est nécessaire.
L'endettement ne résoudra rien.
Le festival de l’Oh!, c’est ce week-end…
Huit escales au bord de la Seine et de l’Yerres,
Deux jours de fête, de débats et de spectacles gratuits.
Le programme complet est à retrouver sur : http://festival-oh.valdemarne. fr
...et sur facebook : https://www.facebook.com/ festival.oh
Retrouvons-nous y nombreux
25 juin 2014
Le gouvernement et l'accession à la propriété
Je rappelle au gouvernement qui a fait des annonces aujourd'hui qu'un gouvernement de gauche n'est pas là pour aider les gens à devenir propriétaires mais à permettre à tout le monde de se loger.
L'aide à l'accession à la propriété a surtout comme effet d'entraîner l'inflation de l'immobilier (achat et location), un des premiers maux de notre société.
Et de la gauche. Quand je vois des patelins comme Villejuif passer à droite grâce à l'excellente gestion des communistes qui a permis à des nouveaux bourgeois de s'installer là,... L'Etat doit favoriser les logements sociaux de manière à pousser les prix vers le bas.
Au fait ! Anne Hidalgo a demandé aux élus Parisiens de quitter leurs logements sociaux ? Pour être élu à Paris, il faut toucher plus de 3000 euros par mois.
Les socialistes sont complètement... à la rue à propos de l'immobilier. D'ailleurs, je me rappelle de ma réaction lors de la rencontre de François Hollande avec des blogueurs pendant la primaire. J'étais d'accord avec tout sauf sur ses propositions au sujet du logement. Vous pouvez fouiller les archives de mon blog.
Je me rends bien compte des défauts de la loi Duflot mais ce n'est pas en créant 50000 emplois dans l'immobilier que l'on va sortir de la crise ! Par contre, en redonnant du pouvoir d'achat aux braves gens sur le long terme en réduisant la part des revenus consacrés au logement...
Le pacte de responsabilité conforté ?
Sarkofrance revient, ce matin, sur le rapport de Valérie
Rabault, rapporteuse du budget, qui soulignait l’impact récessif du plan d’économie
du gouvernement et qui a fait beaucoup de bruit en début de semaine.
Globalement, elle estime que la politique menée ferait perdre 60000 emplois mais
sans prendre en compte l’effet positif du CICE ni les impacts d’une autre
politique.
Je ne veux pas polémiquer aujourd’hui. Il est évident que si
l’Etat dépense moins, c’est nocif à court terme sur l’emploi. D’un autre côté,
on ne peut pas vivre sur la dette, ce que l’on fait depuis 40 ans. Il me semble
donc important de réduire les déficits plutôt que de continuer la fuite en
avant et qu’il sera nécessairement douloureux de sortir de cette crise qui dure
qui dure qui dure.
Cela étant, Ben, du blog « Economie, Europe et Leffe »
a une vision différente de celle de Sarkofrance et je vous invite à lire son
dernier billet que je vais résumer dans ma grande bonté.
Premier point : ce n’est pas directement le Pacte de
responsabilité qui a un impact négatif sur l’emploi, au contraire, mais les
baisses de dépense pour la réduction du déficit décidées par ailleurs.
Deuxième point : ne pas diminuer les déficits comporte
des risques beaucoup plus importants.
Troisième point : je le disais, ce n’est pas le pacte
qui détruit des emplois mais la baisse des déficits. Le pacte pourrait
rapporter beaucoup plus que les 190000 emplois prévus, notamment en permettant
de sauver certaines filières.
Quatrième point : il faut affiner les prévisions avec
les vraies mesures qui seront prises.
Ainsi, le rapport de la dame valide le Pacte de
responsabilité contrairement à ce qu’essaient de nous faire croire certains. C’est
mal.
De l'utilité du blog politique
Mon premier billet d’hier portait sur les blogs politiques.
Elie Arié laisse le commentaire suivant « Je ne
crois pas que les blogs politiques puissent concurrencer sérieusement les
analyses de journalistes sérieux de tous bords et mieux informés (si, si, il y
en a !). Ils doivent abandonner le catalogue d'infos de la semaine, avec un
lien par phrase, et le ton de l'indignation permanente et toujours stérile. Ils
doivent essayer de trouver un ton personnel sur la vision politique de celui
qui les tient, et agréger ceux qui s'y retrouvent ou, au contraire, prennent
plaisir à lui porter la contradiction. Et c'est tout. »
Je suis parfaitement d’accord avec lui (sauf sur les liens,
ils font le charme de la blogosphère). Les blogs doivent avoir une touche
personnelle, je pense, sinon ils ne servent à rien. Toujours est-il que je
disais récemment que des types de la vraie gauche m’étaient tombés sur le poil,
dans Twitter en me critiquant parce que je parle à la première personne.
Ben oui, mon blog n’est pas un journal. Ils s’appelle « Partageons
mon avis ». Ils n'ont rien compris ou se prennent au sérieux.
Elie laisse un deuxième commentaire : « Ajoutons que lorsqu’une activité passe son temps à
s’interroger sur elle-même (de blogs pour se demander à quoi servent les
blogs…), ce n’est jamais bon signe pour elle… » Là, je ne suis pas
d’accord ! Les blogueurs politiques (et les twittos) devraient s’interroger
plus souvent au sujet de leur utilité. Quand ils auront compris qu’ils sont là
pour se faire plaisir uniquement, ça ira mieux.
24 juin 2014
Expliquons l'Europe aux reacs anti-européens
La Cour machin de l'Europe invalide la décision du Conseil d'Etat à propos de Vincent Lambert, allant ainsi dans le sens des reacs qui pensent défendre les droits de l'homme. C'est beau. Presque émouvant.
Tout ça sur le dos de ce pauvre gars.
Quel camp ?
Mon billet d’hier provoque d’amusantes réactions chez des blogueurs
de droite comme ce bon Jacques
Etienne et ce subtil Skandal,
allant jusqu’à prendre Didier Goux à témoin… C’est mal. Je disais hier que le clivage
gauche - droite existait toujours. Ils sont persuadés que ce n’est pas vrai.
Ces guignols ont passé deux ans à taper sur la gauche, le mariage
pour tous, les méchants délinquants qui pillent des cadavres dans les trains accidentés en banlieue, des antifas qui provoquent
des gentils fachos au point d’en mourir… Mais ils osent écrire sans rigoler que
le clivage droite – gauche n’existe plus, remplacé par un clivage étatiste –
libéral (ce en quoi je suis d’accord, il y a un autre clivage).
Ils ne font que comme beaucoup de gens à droite : se
considérer dans le camp du mal (au point de marteler que les gens de gauche se
considèrent dans le camp du bien) donc nier l’existence ce camp. C’est
compliqué…
A part ça, Skandal manque toujours de second degré mais ce n’est
pas grave, il est tricard de mon blog.
La dure vie des blogs politiques
Mon confrère Sarkofrance
explique qu’il est assez facile de faire un billet de blog politique. Je suis d’accord
avec lui sur le fond : on prend une information et on rétablit ce qu’on
pense être la vérité ou on la présente comme on aurait voulu qu’elle soit
présentée. Si on est blogueur Front de Gauche, on en profite pour critiquer l’oligarchie
et dire que c’est de la faute aux médias dominants. Le confrère Melclalex,
lui, met son blog en sommeil. Il n’était plus inspiré.
Je le comprends. Moi-même, je n’ai plus cette envie, ce
machin qui faisait que je fouillais l’actualité, tous les matins, à la
recherche d’un sujet. Aussi, comme Sarkofrance, je vois une dépêche, dans la
journée, je rebondis dessus si j’ai quelque chose à dire mais je n’ai plus
envie de chercher.
Tiens ! Je vais faire un tour de Google News.
Première
article : Benoit Hamon lance une conférence pour réformer la notation
des élèves. Je dois reconnaître que je m’en fous. J’aurais tendance à trouver
cela complètement con mais les réacs y étant opposés, je crois que je vais
soutenir le ministre. Hop !
Deuxième
article : Jean-Pierre Raffarin critique l’anti-sarkozysme qui règne à
l’Elysée. Je croyais qu’il était contre le retour de l’ex. L’autre jour, il tapait dessus.
Troisième
article : c’est à propos de Vincent Lambert dont le Conseil d’Etat
pourrait décider d’autoriser l’Etat français à arrêter son alimentation. Le cas
est probablement intéressant mais je n’en ai pas grand-chose à cirer. Je ne
veux surtout pas en faire un billet : avec ma dose de réacs dans les
commentaires, les réactions seraient assez prévisibles. Néanmoins, j’imagine
assez bien des blogueurs de gauche, au nom de la modernité, donner leur avis…
Quatrième
article : le Qatar n’achète pas de Rafale. On s’en fout. S’ils en
achetaient, ça serait une information.
Cinquième
article : Hélène Costa garde le secret. Encore un article pour dire qu’il
n’y a rien à dire.
J'aurais bien une idée de billet, pour ce soir. Tiens ! Un billet au sujet de l'inspiration dans les blogs politiques ? C'est toujours plus facile que de faire un billet pour défendre le gouvernement.
J'aurais bien une idée de billet, pour ce soir. Tiens ! Un billet au sujet de l'inspiration dans les blogs politiques ? C'est toujours plus facile que de faire un billet pour défendre le gouvernement.
23 juin 2014
Le clivage de glace
« Ce message et ces
commentaires montrent la disparition du clivage gauche droite »
commentait une andouille effacée suite à mon dernier billet à propos de la
grève des intermittents. Il faut dire que l’andouille est libérale, trouve
refuge dans les blogs réactionnaires et les blogs politiques normaux tant il
est perdu.
Il se trompe. Il n’y a pas de disparition de ce clivage, il
y a simplement certains qui sont perdus et qui rangent dans le camp d’en face
tous ceux qui ne sont pas d’accord avec eux, notamment à gauche et à droite. C’est
assez marrant à observer mais pour cela il faut lire les blogs du camp d’en
face, ce qui équivaut, pour nous autres gauchistes, à lire les blogs
nauséabonds qui puent en nous rappelant LHLPSDNHOUTCA (les heures les plus
sombres de notre histoire ou un truc comme ça).
Commençons par l’ami FalconHill blogueur non politique
mais de droite par ailleurs le type de la blogosphère dont au sujet duquel je
suis le plus proche avec d’autres imbéciles comme Gaël, Poireau et Styven. Je
le prends lui car il serait inconvenant que je prenne son épouse.
Quand je fais un billet de fond, il est généralement d’accord
avec moi. Moi aussi, d’ailleurs, je suis d’accord avec moi. Il n’empêche que
quand nous sommes tous les deux d’accord avec moi, ce n’est pas nécessairement
pour les bonnes raisons. Par exemple, quand je fais un billet contre la grève
des intermittents, il est d’accord avec moi parce qu’il est contre la grève qui
emmerde tout le monde notamment l’économie d’Avignon. Moi, je suis contre la
grève car ça fait des dizaines d’années qu’on nous parle des intermittents et
qu’il me parait souhaitable qu’on traite du fond à défaut de le toucher. Je
suis contre, aussi, parce qu’il y a parmi les intermittents qui ne peuvent pas
bosser à Avignon alors qu’ils voudraient le faire et en ont besoin. Je ne veux
pas caricaturer les propos FalconHill mais les résumer (il en parle très bien
sur son blog et dans les commentaires du mien).
Ainsi, nous sommes tout à fait en phase sur les constats.
Pour un peu, on trouverait des vieux réactionnaires limites fascistes ou des
purs trotskistes qui seraient, comme lui et moi, contre la faim dans le monde,
le sida, la vache folle, la TVA sur la bière, les serveuses habillées,…
C’est à la gauche de la gauche, néanmoins, que les réactions
sont les moins réfléchies ce qui a tendance à m’énerver. Par exemple, l’objet
de mon billet de samedi était de dire qu’avant de défendre sans retenue les
intermittents du spectacle parce que, à gauche, on défend la culture, bordel,
je souhaite qu’on se demande combien parmi les intermittents travaillent
réellement pour la culture, sauf si on doit considérer d’emblée que faire
éclairagiste pour « On n’est pas couché » est participer à l’œuvre culturelle.
Je constate que ce régime permet aux employeurs de piocher dans un gisement de
braves gens sans se poser de question et de cumuler les CDD de courte durée
sans limitation dans le temps. C’est purement libéral.
Je crois que la gauche de la gauche a du mal avec le
libéralisme. Ils le défendent sans le savoir. Moi, quand je tape sur les
intermittents, je ne fais que lutter contre le libéralisme. Je conçois assez
facilement que l’on soit perdus et arrêtez immédiatement de dire que je suis
condescendant, d’autant que je bosse au 17ème étage, avant d’avoir
lu la suite.
Figurez-vous que j’étais tranquille accoudé à table ou
attablé au comptoir, ce week-end quand je suis tombé sur un tweet d’un
représentant de la vraie gauche qui disait : « Le gerbe » en
citant un
billet de blog que je suis immédiatement allé consulter. Je l’avais déjà lu
et surtout, je l’avais écrit. C’était mon billet de vendredi où je posais la
question « quelle gauche pour demain ? » et où je constatais que
la gauche telle que la voudrait les andouilles de la vraie gauche n’avait
aucune chance d’arriver au pouvoir parce que les Français n’en veulent pas.
Rappelons que quand la gauche est arrivée au pouvoir, en 1981, 1997 et 2012, c’était
surtout par rejet du pouvoir en place. Tiens ! A l’UMP, ils se battent
pour leur survie et dans les alliances qu’ils veulent faire, ils sont bien
emmerdés : François Hollande a été élu grâce à François Bayrou. Faire
alliance avec lui ferait tache mais en l’absence de Jean-Louis Borloo il reste
le seul à incarner le centre droit (à part quelques guignols amusants).
J’ai lu un peu les conversations qui ont suivi ce tweet. Les
gens de la vraie gauche parlaient de moi avec un dégoût prononcé ce qui me
faisait rigoler, tout comme le fait qu’en ayant bloqué certains, je ne voyais
qu’une partie des propos. A un moment, on avait même le lascar qui jurait être
tombé par hasard sur billet et ne pas me suivre. C’est ainsi que j’ai vu qu’on
me traitait de condescendant. Voilà où on est dans la vraie gauche : dès
qu’on émet un avis divergent du leur tout en osant se présenter comme étant
aussi à gauche, on est accusé de condescendance. C’est nouveau.
Tiens ! Il y a un truc qui offusque beaucoup la gauche :
le mobilier anti-SDF qui fleurit dans Paris. Des images tournent dans Twitter. On
voir des rebords de fenêtre avec des petits pics, des pas de porte avec des
machins pour éviter que les clochards ne s’allongent,... C’est comme ça, il
faut s’indigner. C’est un ordre : tu ne peux pas être de gauche si tu ne d’indignes
pas.
Tant pis si les gars habitent dans un immeuble où un sas
avec digicode ferme l’accès aux boites aux lettres. Ces faux culs disent que c’est
pour protéger ces boîtes alors que c’est pour empêcher les clodos d’y dormir.
Pour ma part, en tant que type de gauche, j’aimerais bien qu’on
empêche des types de dormir dehors en leur offrant un hébergement digne de ce
nom.
Je pourrais multiplier les exemples mais je ne vais en citer
que deux, dont je parle souvent. Le premier : la politique de la demande
et la fameuse « rigueur ». Tu parles ! La dette étant financée
par des intérêts privés, elle bénéficie essentiellement à notre adversaire c’est
la finance. Le deuxième : la défense des musulmans. Je suis fatigué de
voir la gauche de la gauche défendre les femmes voilées et les prières de rue
au prétexte que les critiquer est nauséabond. Nos grands pères et grands-mères se
sont battus contre le catholicisme, je ne vais pas défendre une autre religion
maintenant.
Allez ! Un dernier exemple ? Le camarade Des Pas Perdus fait de nombreux billets contre le travail du dimanche. Comme lui, je suis contre. Mais je ne suis pas persuadé que raisons d'être contre soient les mêmes. Les miennes sont de gauche : je n'ai pas une position au nom de la défense de la famille. Smiley.
Allez ! Un dernier exemple ? Le camarade Des Pas Perdus fait de nombreux billets contre le travail du dimanche. Comme lui, je suis contre. Mais je ne suis pas persuadé que raisons d'être contre soient les mêmes. Les miennes sont de gauche : je n'ai pas une position au nom de la défense de la famille. Smiley.
Ainsi, le clivage droite gauche existe toujours même si tout
le monde ne le met au même endroit car il existe un clivage interne à chaque côté…
Ne pas le prendre en compte est mortifère et donne soif.
C'est ainsi que j'aime autant boire un coup avec FalconHill qu'avec certains glandus...
C'est ainsi que j'aime autant boire un coup avec FalconHill qu'avec certains glandus...
22 juin 2014
21 juin 2014
Intermittents : de droite ou de gauche ?
Mon dieu ! J’ai osé critiquer le mouvement de grève des
intermittents ! Me voila immédiatement qualifié de droitier… Surtout qu’auparavant,
j’avais critiqué la grève à la SNCF. Pour un peu, j’entendrais parler d’inquiétante
dérive droitière. Néanmoins, intermittent est un statut précaire dont le nombre de bénéficiaires à explosé en trente
ans. S’en inquiéter me parait légitime.
Tout d’abord, je ne remets pas en cause le droit de grève
qui est parfaitement légitime. La grève des intermittents l’est
particulièrement puisqu’ils défendent leur statut (plus exactement leur régime
d’assurance chômage). Celle de la SNCF l’est aussi puisque c’est un droit
Constitutionnel, comme on dit (à tort, d’ailleurs, mais peu importe) mais le
motif de celle-ci me semble suspect.
Qu’on ne remette pas en cause non plus mon droit à faire un
billet d’humeur, rédigé sur un coin de comptoir entre le boulot et le métro.
Je ne critique donc pas la grève des intermittents mais je
me pose des questions.
Par exemple, comment se fait-il que deux des quatre
intermittents que je connais travaillent pour des boites privées qui organisent
des manifestations commerciales ou internes à des entreprises ? Comment se
fait-il qu’un des autres travaille à plein temps pour des organismes publics ?
Evidemment, seul le quatrième, qui a réellement une profession artistique
galère pour boucler des fins de mois, ce qui l’oblige à faire des jobs qui n’ont
rien à voir avec sa spécialisation…
J’ai beau fouiller internet, on trouve assez peu d’informations
objectives quantifiées sur le régime des intermittents. On voit juste que leur
nombre a explosé en 30 ans (mais le monde du travail s’est durci en France, on
ne peut pas reprocher à des gens de choisir un régime plus favorable et aux
employeurs d’en profiter). Je dis « objectives » car on trouve des
sites de syndicats mais aussi de médias fortement politisés, proches de l’extrême
gauche ou de l’extrême droite.
Quelle est la proportion d’intermittents qui travaillent
effectivement dans le monde du spectacle, c'est-à-dire qui sont artistes ou
aident des artistes à se produire, ou qui travaillent à l’accès à la culture du
plus grand nombre ?
Une dérive droitière ? C’est quoi ce système qui permet
aux entreprises d’accumuler les CDD sans limitation de durée ? C’est quoi
ce machin qui permet à des sociétés commerciales d’embaucher des salariés
uniquement lots de pics récurrents d’activité ?
C’est quoi cette gauche qui soutient mordicus un machin qui
entretient les salariés dans la précarité ? On va se retrouver avec les mêmes
personnes qui critiquaient l’ANI et qui soutiennent maintenant un truc qui empêche
les salariés d’avoir un CDI ! Ce sont les mêmes qui fustigent le
libéralisme qui défendent des salariés qui veulent avoir la liberté de choisir
au jour le jour ce qu’ils peuvent faire ?
Le régime a été créé avant la guerre parce que la production
cinématographique ne pouvait pas entretenir du personnel à plein temps. Est-ce
qu’on ne pourrait pas réfléchir à une évolution de ce système ?
Dans l’informatique, par exemple, on a quelque chose de très
bien : les Sociétés de service en ingénierie informatique. Les clients
peuvent disposer de personnel en permanence pour faire face à leurs pics d’activité
ou disposer temporairement d’une compétence particulière. Les salariés des SSII
ont un contrat de travail à plein temps, en CDI, mais on des périodes d’inactivité
pendant lesquelles ils restent à la maison, à côté du téléphone (vive les
portables, on peut aller au bistro). Le fonctionnement pourrait être le même
pour une partie de « l’événementiel » dans la mesure où beaucoup d’intermittents
travaillent de boulots en boulots plus de 1000 heures par an. Des boites comme France
Télévision ou Radio France pourraient créer des régies pour mettre à
disposition du personnel des différents services qui en ont besoin.
Mais les SSII ont un travers : elles emploient de moins
en moins de salariés et font appel à des salariés qui sont à leur compte,
parfois au régime d’auto-entrepreneurs.
En trente ans, avec ces salariés et les intermittents, on a
vu exploser le nombre de types qui n’ont plus un contrat de travail normal.
Constater cela est une dérive droitière ? Lutter contre
le libéralisme et favoriser des entreprises qui peuvent puiser à la demande
dans un panier d’intermittents au gré de leurs besoins est-il vraiment sérieux ?
La précarisation des salariés augmente de jour en jour et
les gauchistes sont d’accord pour défendre le système et pour qualifier de « droitier »
un type qui s’en inquiète.
Bravo les gars…
Rappelons ce qu'est intermittent ou un informaticien indépendant ? C'est quelqu'un qui peut très bien gagner sa vie mais sans jamais être sûr qu'il aura assez de travail pour survenir aux besoins de sa famille. Il n'y a pas qu'eux.
Illustration : One Direction en concert au Stade de France, hier. Combien d'intermittents pour préparer le spectacle puis démonter les installations ?
20 juin 2014
Question de grève
J'ai peu consulté l'information aujourd'hui mais il me semble que la grève à la SNCF se calme et que celle des intermittents prend de l'ampleur. Je me pose une question.
Le statut des intermittents est particulier. Un type normal qui fait grève perd son salaire. Comment un intermittent peut-il faire grève alors que quand il ne travaille pas il est indemnisé s'il a fait son quota d'heures ? En d'autres termes, les gugusses qui refusent de travailler sont-ils indemnisés ?
Ce qui tomberait assez bien en cette période de festivals où ils ont plus de travail que d'habitude. C'est un peu comme moi si je faisais grève uniquement les jours où on a une forte activité et pas ceux où l'on peut glander...
Je pose la question.
Et une autre, ne pourrait-on pas modifier la loi pour cesser toute indemnisation des intermittents inactifs si plus de 10% de leurs confrères se déclarent comme grévistes ?
19 juin 2014
Quelle gauche pour demain ?
Trois liens pour le prix d’un, dans ce billet : allez
lire les billets de Dedalus,
Sarkofrance
et Elie
Arié. Le thème général est « qu’attendre de la gauche ? ».
Dedalus ne dit rien et ne fait que reprendre une discussion ailleurs mais on
sent qu’il est d’accord avec un des intervenants. Je suis d’accord avec
Sarkofrance et Elie Arié qui disent des choses presque opposées ce qui m’amuse
beaucoup car c’est très fréquent. Mon côté social-démocrate, je suppose.
Je suis d’accord avec Sarkofrance : il faut s’occuper
du peuple, redistribuer et tout ça. Mais pour le deuxième jour consécutif, je
vais rebondir sur une de ses perles : « il
m'est donc insupportable d'entendre que la Compétitivité vaut plus que la
Pauvreté. » On comprend parfaitement ce qu’il veut dire mais, pour
ma part, je préfère être compétitif que pauvre. Par contre, lancer des
généralités, même en mettant des majuscules à ce que l’on considère comme des
valeurs, ne sert à rien.
Je suis contre la pauvreté.
Je suis pour la défense des opprimés, des pauvres, des chômeurs,
des retraités, des travailleurs, des pétasses, des tafioles, … pardon, je m’emporte.
Je suis contre le sida, les accidents de la route, les gros
cons qui braillent au comptoir ou écrivent des conneries dans Twitter quand ils
sont bourrés, le poulet aux hormones, l’électricité nucléaire alors qu’on
pourrait tous pédaler pour faire tourner le frigo,…
Je suis aussi contre la taxation de la bière mais vous allez
croire que je fais une fixation.
Changeons de sujet. Il y a un article du Monde qui tourne en
boucle dans les réseaux. Je ne l’ai pas lu car je ne suis pas abonné au
Monde (et en plus, heu…) qui dit que les cadres du PS sont très pessimistes sur
l’avenir même de leur parti. Je vais les consoler : regardez l’état de l’UMP.
Le PS en a vu d’autres, pas l’UMP, il se remettra. L’UMP aussi, je suppose, en
changeant de nom et en virant deux ou trois glandus supplémentaires.
Toujours est-il que, parmi les billets que je cite, celui d’Elie
Arié retranscrit mieux, à ma grande détresse comme celle de l’auteur, ce à quoi
ressemblera l’avenir…
Dans une économie mondialisée, les électeurs ne croient plus
en un socialisme à la papa. Les dirigeants du Parti Socialiste non plus, d’ailleurs,
et savent qu’ils n’ont plus aucune chance d’être élus avec un programme bien de
gauche. D’ailleurs, le Front National surfe sur la vague de la lutte contre le
libéralisme.
L’économie mondialisée est basée sur le libéralisme. On sent
que François Hollande voudrait franchir le cap et c’est un peu le symbole du
positionnement politique de Manuel Valls, l’homme politique du PS qui a fait le
pire score à la primaire mais le plus populaire dans le grand public. On peut
le regretter, on peut être contre, la question n’est pas là ou, du moins, n’est
pas l’objet des mes propos. Il n’empêche que dans notre monde Valso-Hollandais,
cette politique semble être la seule alternative... au TINA. Je ne sais plus
quel blogueur faisait référence au « I want my money back » de
Margareth Thatcher pour expliquer que pépère ne ferait bouger l’Europe qu’en
ayant de grosses exigences et en ne bougeant pas…
Toujours est-il qu’Elie conclut son billet avec : « Le prochain « socialiste »
(il est possible que le Parti doive changer de nom, comme l'a suggéré depuis
longtemps Manuel Valls, et comme l'a fait Tony Blair en Grande-Bretagne avec le
New Labour) qui sera élu président, en France, ne pourra l'être qu'avec un
programme socio-libéral, laissant le discours socialiste ou social-démocrate du
monde d'hier à des partis appelés à péricliter: personne ne convaincra plus
jamais une majorité d'électeurs avec un discours dont ils conservent la nostalgie,
mais qu'ils savent désormais impossible à appliquer ( même s'ils le regrettent)
dans un monde qui a changé. »
Qu’en pensez-vous ?
N.B. : il ne conclut pas réellement ainsi, il dit qu’il
fait un constat désespéré et c’est aussi mon cas (mais j’ai trente ans de moins
que lui et probablement trente kilos de plus pour compenser). Mais ce constat est important, sinon la gauche est destinée à laisser le pouvoir à une droite dure.
18 juin 2014
Pour de bon contre Toubon
« La polémique enfle, enfle.
Depuis que François Hollande a proposé de le nommer au poste de Défenseur des
droits pour succéder à Dominique Baudis, on ne parle que de lui. »
Ainsi commence l’articled’Europe 1 qui nous indique comment les socialistes voudraient faire
renoncer Jacques Toubon.
En effet, il est peu probable que trois cinquièmes des
parlementaires se prononcent contre cette nomination vu qu’il y a plus deux
cinquièmes à droite… La meilleure solution serait donc que Jacques Toubon se
rétracte ce qu’il refuse de faire. L’autre solution serait que François
Hollande change d’avis afin d’éviter d’avoir plus de la moitié des députés et
sénateurs à voter contre lui. Sauf s’il veut envoyer un message, du genre :
« faites pas chier, je fais ce que je veux. »
Il a peut-être envie de rigoler en se faisant aider par la droite ou en
obligeant celle-ci à voter pour une connerie – ben oui, au fond… – pour lui,
contre sa majorité.
Par contre, je tiens à préciser à mon aimable assistance
composée de gros, de maigres, d’hétérosexuels, d’homosexuels, de bi, de trans,
de rom, d’ivrogne, de sobres, d’arabes, de noirs, de catholiques (il en reste),
de musulmans, de sikhs, de juifs, de bouddhistes et autres discriminés, comme
les nains, les géants et les gonzesses, que je me fous totalement de ce qu’a pu
voter Jacques Toubon dans sa jeunesse. Le droit, c’est le Parlement qui le
vote. Il peut être contre une loi et mais veiller à son application ! Je
suis contre la TVA sur la bière mais je la paye quand même.
Deux raisons font que je suis contre cette nomination.
La première est que Jacques Toubon a été ministre de la
justice et, en tant que tel, est intervenu dans une procédure judiciaire en
envoyant un hélicoptère dans l’Himalaya pour chercher un procureur ou juge plus
soumis que son remplaçant… Je ne le vois pas du tout en tant que « défenseur
des droits ».
La deuxième est qu’il est de droite. On n’a pas à nommer un
type de droite qui était occupé par un type de droite nommé par la droite. Je
veux bien qu’on pratique une ouverture réciproque pour des strapontins comme
les présidences de commissions, à l’Assemblée (le président y sert essentiellement
de pot de fleur, c’est le rapporteur qui fait le boulot) mais pas pour des
postes importants.
Hop ! J’ai parlé.
Mais qu’un type de droite fut opposé à l’abolition de la
peine de port, il y a trente ans, ne peut pas entrer en ligne de compte aujourd’hui.
Le train train
Que les camarades blogueurs du Front de Gauche soutiennent
les grévistes de la SNCF est assez attendu. Mais quand GdC utilise des
arguments tels que « Le socialisme, ce ne
serait donc plus défendre les intérêts des plus démunis, des classes
laborieuses, des salariés, des ouvriers ? » est très rigolo. En
quoi les grévistes défendent-ils autre chose que ce qu’ils pensent être leur
intérêt (ce qui est discutable) ? Les socialistes ne doivent aussi
défendre les intérêts des chômeurs, des étudiants, des retraités ? Heureusement
que les députés communistes posent mieux le
problème.
Par contre, le billet matinal de l’ami Sarkofrance m’a
surpris car il donne totalement raison aux grévistes, ce qui est tout à son
honneur. C’est simplement une phrase qui m’a fait tiquer : « Il suffisait pourtant de lire les tracts de la CGT, un
vrai travail pédagogique. » Je l’invite à lire les
tracts de la CFDT qui dénoncent les mensonges de ces braves…
Je l’invite aussi à étudier les intérêts du transport
ferroviaire, du service public,… D’ailleurs, la classe politique dans sa quasi-totalité
est favorable à une grande réforme du secteur, celle proposée par le
gouvernement satisfait la quasi-totalité des députés socialistes et centristes,
certains UMP sont également pour (voir mon billet d’hier soir : ils mènent
une opposition de principe). Les députés communistes ne sont pas totalement
opposés (voir les comptes rendus des séances d’hier à l’Assemblée).
Alors, je l’invite enfin à lire la
déclaration de Jean-Luc Laurent, président du MRC, à laquelle j’adhère
presque totalement, y compris au sujet de la dette, mais je n’ai pas vu de
blogueurs Front de Gauche en parler… Encore une fois, heureusement que ce parti
à des députés. Pour ma part, dès mon premier billet sur
cette grève, je disais que la dette devait revenir à l’Etat… Les pingouins qui
donnent des leçons de gauchisme sont toujours rigolos.
Revenons aux propos de Jean-LucLaurent. Fainéant comme je vous connais, vous n’avez même pas fait le
déplacement pour lire l’introduction. Des extraits…
« Le projet de loi
responsabilise les donneurs d’ordre qui ne pourront plus se contenter de se débarrasser
du financement sur RFF. Cette responsabilisation supplémentaire des donneurs d’ordres
va dans le bon sens à condition de ne pas l’inscrire dans une logique
malthusienne où le meilleur investissement serait l’absence d’investissement. »
« Nous voulons rester
ambitieux pour le système ferroviaire et cela suppose une mobilisation des
financeurs mais aussi de traiter la question de la dette ferroviaire dont RFF a
hérité, qui grossit au point d’être quasi irremboursable. Contrairement à l’Allemagne
en 1997, la France n’a pas choisi l’option d’une nationalisation de cette dette.
Un amendement des députés MRC propose que cette piste soit étudiée rapidement. L’ensemble
de la réforme peut échouer si on ne libère le groupe public de cette dette
ferroviaire. »
« Mais je n’oublie pas que
dans les années à venir, la concurrence ne viendra pas d’opérateurs
ferroviaires concurrents (comme Deutsche Bahn ou le franco-italien Thello) mais
des modes alternatifs avec l’explosion du co-voiturage ou des voyages nationaux
en bus. La nouvelle SNCF devra relever ces défis en étant attentive aux besoins
des usagers et des territoires. Avec la convention collective du ferroviaire,
le projet de loi nous protège d’opérateurs qui compresseraient les coûts par le
dumping social. »
« Pour conclure, monsieur le
ministre, les députés du Mouvement républicain et citoyen voteront pour votre
projet. Nous voulons encore l’améliorer au cours de la discussion parlementaire
avec un principe simple : tout faire en théorie pour nous conformer au droit
européen, tout faire en pratique pour limiter au maximum cette concurrence en
constituant un groupe public ferroviaire puissant. »
J’ai bien fait de voter pour lui, moi !
CV anonyme, le retour...
J’apprends par le bon mais réactionnaire Michel
que des lascars ont ressorti le CV anonyme qui avait été voté en 2006 mais dont
les décrets d’application n’ont jamais été signés. Il aurait du être obligatoire
dans les entreprises de plus de 50 salariés. Ils ont sommé le Conseil d’Etat de
se
positionner !
Je croyais que ce machin avait été enterré suite à quelques
expérimentations ce qui aurait été la moindre des choses.
Des consultants spécialisés objectent que cela est obsolète,
l’anonymat étant mort à cause des réseaux sociaux. Pour ma part, je vais
rappeler aux lascars en question, la Maison des potes, le MoDem Sciences Po et
David Van der Vlist, qu’une embauche ne se fait pas à la légère et que, dans le
processus, il y a un entretien qui permet de voir si la candidate est baisable
ou le candidat un peu basané puisque c’est à peu près de ça qu’il s’agit où, du
moins, d’éviter les discriminations pas liées aux compétences professionnelles.
Je vais surtout leur rappeler que l’analyse d’un CV est
assez facile. Si le lascar a été livreur de pizzas à 20 ans, il s’agit
probablement d’un jeune des banlieues, comme on dit. S’il a accumulé les jobs
trop courts, c’est probablement parce qu’il est mauvais. S’il a 40 ans et a
rarement changé d’employeur, c’est qu’il est peu ambitieux et peu motivé par le
travail. Je peux vous donner d’autres trucs, si vous voulez : un type qui
a le bac à 18 ans mais son premier boulot à 25 est logiquement suspect.
C’est mal, je sais… On ne devrait pas procéder ainsi et une
partie de la gauche pourrait me tomber dessus mais je veux bien parier que ces
zozos n’ont jamais procédé au moindre recrutement.
Je vais donc vous raconter une anecdote. Avec une collègue,
nous avons récemment procédé au recrutement de plusieurs candidats pour un
poste de consultant. Quand on recrute un consultant, le CV est anonyme,
généralement. Les commerciaux des cabinets de conseil les envoient, on fait un
premier tri et on reçoit les candidats sélectionnés. Cette collègue n’avait
jamais fait l’exercice et je lui ai donc appris à sélectionner les CV. Au bout
de quelques jours, je lui ai complètement délégué la sélection et j’ai fini par
remarquer qu’elle appliquait mes critères à la lettre.
Dans les CV, elle avait fini par oublier de consulter quelques
aspects probablement mineurs comme l’expérience et les prétendues compétences
professionnelles…
17 juin 2014
La vie duraille à l'UMP
L’information fait la une de la presse : l’UMP et
Nicolas Sarkozy auraient
dépensé 17 millions de plus que déclaré et autorisé pour la campagne de 2012. C’est
Médiapart qui se serait procuré la comptabilité. Le Monde quant à lui aurait
pu avoir accès à « l’ordonnance des juges
Renaud Van Ruymbeke et Roger Le Loire qui ont renvoyé devant le tribunal
correctionnel, jeudi 12 juin, les
principaux protagonistes du volet financier de l'affaire de Karachi. »
Le cas de Nicolas Sarkozy reste à traiter dans cette
histoire. Compte tenu de son statut, il ne peut être entendu que par la Cour de
justice de la République. « Toutefois, s’il
existe à l’encontre de l’ex-président de la République des « indices » qu'il
aurait commis un délit, ils ne sont aux yeux des magistrats instructeurs ni « graves
» ni « concordants », conditions nécessaires pour une mise examen. »
L’affaire va avancer et nos chers médias nous tiendront au
courant. Néanmoins, deux nouvelles informations tombent le même jour…
Ca sent la panique à l’UMP. Comme le révèle Le
Lab, Jean-Pierre Raffarin a lancé une salve contre Nicolas Sarkozy sur France
Inter, tout comme l’avait fait auparavant Xavier
Bertrand. Les deux sont sur la même ligne : l’UMP n’a pas besoin d’homme
providentiel.
L’ancien premier ministre cherche une position pour l’UMP à
propos de la réforme ferroviaire vu que c’est le sujet du jour. Du genre :
on votera contre parce que la loi ne va pas assez loin alors que la CGT est
contre parce qu’elle va trop loin. D’une manière générale, il trouve que la France
connaît une période de déclassement historique. Si j’étais joueur, je
taperais « croissance France Allemagne » ou « chômage France Allemagne »
dans Google Images, il est assez facile de montrer que le déclassement de notre
pays par rapport à nos voisins date d’une époque où Jean-Pierre Raffarin était
premier ministre de la France.
François Fillon cherche aussi une position. Pas facile d’être
ancien premier ministre et chef de parti, les gars, hein ! « J’accuse le gouvernement d’improvisation sur son projet. Il
est perdant sur tous les fronts. D’un côté, en tentant de restaurer le monopole
de la SNCF sur ses réseaux, il a ouvert une boite de pandore dans laquelle s’engouffrent
tous les conservatismes ; de l’autre côté, son projet bloque la modernisation nécessaire
du transport ferroviaire qui a besoin de s’ouvrir à d’autres opérateurs européens » !
Diable ! Il accuse. De quoi ? De provoquer un mouvement de grève avec
une réforme qui n’est pas assez importante alors que les grévistes pensent
le contraire.
Alain Juppé, quant à lui, ne s’est pas prononcé sur le
sujet, à ma connaissance. Par contre, maintenant qu’il y a quatre chefs à l’UMP,
mon tour de l’information prend plus de temps. En cherchant dans Google News, je
tombe sur cette dépêche
de l’Express : « Sur fond de grève dans
les transports, Luc Chatel, secrétaire général intérimaire de l'UMP, demande au
gouvernement de "retirer" le texte sur la réforme ferroviaire. Et il
est bien le seul dans son parti... où d'autres comme Xavier Bertrand refusent
de se retrouver "dans le camp des jusqu'au-boutistes". »
Notons que l’objet de ce billet est de rigoler de l’UMP, on
pourrait en faire autant au sujet du Front de Gauche, GdC trouvant par exemple
réactionnaires ceux qui sont partisans de la réformes et progressistes ceux qui
voudraient revenir à avant 1997. Quant à DPP :
« A l'instar des précédentes réformes néolibérales,
la réforme de la SNCF se fera au détriment de l'intérêt général ! En d'autres
termes, les conditions de vie et de travail des cheminots et des usagers, et
probablement comme l'a illustré hélas l'accident de Brétigny/Orge, la sécurité en
pâtiront. » Une traduction ? L’organisation de la SNCF a
provoqué l’accident de Brétigny, il ne faut donc absolument rien changer. Notons
que je pourrais aussi me moquer du Parti Socialiste et notamment ceux de ses
cadres qui soutiennent les grévistes.
Revenons à l’UMP. Les pauvres. Ils cherchent une position.
Ils ne veulent pas défendre un texte du gouvernement (comme si le grand public
avait un intérêt pour la position de l’UMP sur ce bordel) mais ne peuvent pas
soutenir les cheminots ce qui serait pourtant assez drôle.
Ce soir, Jérôme Lavrilleux a été placé en garde
à vue. Il devrait parler et peut-être dénoncer la garde rapprochée de
Nicolas Sarkozy…
L’UMP tient un
bureau politique ce soir. François Fillon déclare que : « Notre travail sera de faire toute la lumière sur les
scandales financiers qui touchent l'UMP ». Je vais le contredire. La
justice va faire le travail. L’UMP ferait mieux de se trouver une ligne
politique plutôt que de simplement vouloir tourner la page « Copé »
en dégageant quelques types et en nommant quelques nouveaux secrétaires
généraux.
Tant que leur opposition au gouvernement sera sur la
dénonciation d’un texte que certains approuvent chez eux et que la grève qui
découle de se texte est très peu populaire, ils n’arriveront à rien.
Toute la classe politique est empêtrée dans ce bordel. Ne me
dites pas que je ne tape pas sur le PS, mon billet de ce midi était tourné
contre François Hollande. Sans compter qu’on apprenait hier soir ou ce matin
que Julie Gayet et François Hollande ne devraient pas tarder à annoncer leur
union.
Pendant ce temps, le député UDI qui questionnait le
gouvernement à propos de la réforme a déclaré : « Cette réforme est pourtant une absolue nécessité pour
contenir une dette abyssale qui dépasse déjà les 40 milliards d’euros et pour
espérer reconstruire un système ferroviaire à bout de souffle qui ne
supporterait pas son report. Nous croyons à la rationalisation de la SNCF. Cette
réforme n’est peut-être pas suffisante, mais elle nous semble nécessaire. »
Le représentant de l’UMP, quant à lui, dit : « Depuis
une semaine, la France est le théâtre d’une double prise d’otage. »
Toujours la même rengaine. « Prise d’otage,
ensuite, du Gouvernement, qui n’a cessé de donner des gages à la CGT, pour la
remercier sans doute de son soutien au candidat Hollande. » Allons
bon ! La CGT descend dans la rue pour remercier le gouvernement ? Il
se lance ensuite dans une charge contre le gouvernement.
C’est la routine. Le ministre finit par lui rappeler que la
dette de la SNCF est due à des mauvais choix de l’UMP (je résume…). Ensuite,
nous avons un député communiste qui intervient. « Monsieur
le Premier ministre, est-ce que vous vous engagez à ce qu’il puisse y avoir,
durant cette discussion, des avancées qui permettent de faire en sorte que nous
disposions d’un service public du fer capable de combattre les
dysfonctionnements et de répondre aux besoins des usagers ? »
Ainsi, contrairement à la CGT et à nos blogueurs, il ne rejette pas le texte.
Manuel Valls en personne lui répond pour lui donner des assurances. Entre
temps, un type du PS s’est exprimé…
Tous les partis tournent normalement et travaillent. Sauf l’UMP.
Ses députés sortent des âneries du genre : « Généraliser
le statut du cheminot, comme vous le faites, c’est organiser la casse sociale ». Il
fallait oser.
Bien du courage au quatuor de tête...
Bien du courage au quatuor de tête...
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