La presse est concentrée sur le retour de Nicolas Sarkozy et
ne parle plus de la réforme territoriale. Sujet suivant ! Heureusement (ou
pas…) que les blogs sont là. René Paul
Henry, par exemple, semble dubitatif ! Je vais lui répondre point par
point. Commençons par la première phrase : « Il
est archi évident que la réforme territoriale va se transformer très rapidement
en chemin de croix pour l’exécutif. »
Certains gros médisants pensent que François Hollande n’ira
pas jusqu’au bout. Au contraire, je pense que la réforme sera poussée à son
terme et je vais être médisant : cela permettra à Pépère d’avoir un bilan
dans les livres d’histoire… S’il se plante sur le reste, il lui restera ça et
le mariage pour tous.
« Tous les ingrédients sont
réunis pour qu'il n'y ait que des mécontents et ce qu'on entend aujourd'hui
n'est rien en comparaison des hurlements inévitables quand il va falloir désigner
les capitales régionales et qu'il y aura, forcément, des grandes villes qui
seront déclassées. » Certes, certains vont ronchonner mais le grand
public semble être favorable à cette réforme tant il est évident que notre pays
est mal branlé avec son organisation qui date d’une autre époque ! Rien
que les évolutions technologiques depuis l’acte I de la décentralisation ont
rendu obsolète notre système territorial.
La réforme ne déclassera pas de villes. Le déclassement de
certaines métropoles est beaucoup plus lié aux transports, notamment au TGV. La
problématique des villes est traitée
par la loi du 27 janvier 2014 (mais les volets liés à la métropole du Grand
Paris ont éclipsé le reste…).
Toujours est-il que les Parlementaires (notamment les
socialistes à l’Assemblée) pourront difficilement aller contre le rapprochement
des régions.
« Sans l'avoir regardée en détail,
la nouvelle carte ne m'inspire rien. On a collé les anciennes régions deux par
deux. L'impression que j'en ai, c'est que c'est une réforme a minima faite à la
va-vite sans trop y avoir réfléchi. Vu le coût politique à payer pour une telle
réforme, je m'attendais à un peu plus de finesse... » Quel que soit
le découpage retenu, il aurait provoqué des ricanements. Il fallait faire une
proposition pour déclencher les débats. J’évoquais hier la Bretagne :
certains Bretons veulent le rattachement de la Loire-Atlantique mais pas des
autres départements sans même penser qu’il ne revient pas aux Bretons, du moins
aux habitants des quatre départements officiellement en Bretagne, de décider
pour les autres.
« Personnellement,
j'aurais revu les découpages au niveau des départements en fonction des limites
des anciennes provinces qui, qu'on le veuille ou non, ont entrainé des
comportements culturels qui perdurent encore. » Il y a plus d’ancienne
province que d’actuelles régions et le but est de limiter le nombre… « J'aurais également été attentif à la ville capitale qui
identifie sa région, et je n'aurais jamais renvoyé sa désignation à un décret à
venir... » Ce n’est pas possible. Imaginons que l’on fasse une
région « grand ouest » (ce qui devrait arriver…) regroupant la
Bretagne et les Pays-de-Loire. Rennes devrait en devenir le chef lieu parce qu’elle
occupe une position centrale mais pourquoi pas Nantes qui est plus grosse,
voire Angers, Le Mans, Brest,… ?
« Méthodologiquement
j'aurais confié le travail à une commission de 15 membres formée de politiques
de tout bord et de représentants de la société civile dont un géographe renommé,
avec pour mission de remettre un projet motivé dans un délai d'un mois vu que
nous sommes pressés, en sachant que, forcément, le projet ne serait jamais
parfait... » Mettre en œuvre une commission est là pour enterrer
les projets et je ne sais pas comment ils ont procédé. Pour aboutir a une carte
contestée, pourquoi mettre en place une commission ? Et les commissions
précédentes, comme celle présidée par Edouard Balladur ?
« On nous annonce des économies
à venir. oui, peut-être, mais pas tout de suite. Il va falloir déplacer des
fonctionnaires, agrandir des bâtiments, allonger des parcours, ça ne sera pas
gratuit. » Pourquoi ? Seul les services directement attachés « au
Conseil » devront bouger, les administrations n’auront pas à déménager. L’équipe
qui s’occupe des Lycées en Bretagne et celle qui s’occupe des Lycées dans les
Pays-de-Loire ont vocation à se rapprocher mais pas nécessairement à occuper
les mêmes bureaux. La suppression des Conseils Généraux avec le transfert de
compétences pourrait être plus douloureuse même si des mutations ne sont pas
indispensables.
« Dans le long terme on fera
peut-être des économies d'échelle, mais pas les 20 milliards qu'on annonce. Si
le bilan financier est positif ça ne sera pas déjà si mal... » L’agrandissement
des régions n’est pas directement fait pour faire des grosses économies mais
pour donner plus de forces aux régions pour leurs missions actuelles et
futures. S’il faut 10 personnes pour gérer les 30 lycées d’une région, il en
faudra 20 pour gérer 60 lycées… Par contre, je suis d’accord avec RPH :
quand on nous dit que cette réforme permettra de faire des économies
substantielles, je reste dubitatif.
Je vais laisser l’ami RPH avec sa conclusion parce que j’ai
la flemme d’en faire une…
Comme toi, je pense que les économies ne seront pas si importantes que celà. Mais dans les différentes réactions entendues çà et là, on retourne à Clochemerle à savoir que le grand débat commence par se disputer sur le lieu d"es pissotières.
RépondreSupprimerLe retour du surexcité arrive comme du pain béni, le travail se fera plus calmement et avec une réflexion bien plus grande.
Avant, commençons par nous soucier des compétences, des circuits de décision et de tous les avantages que vont rapporter ces regroupements. Les désavantages se retrouveront très certainement minimes à côté.
Voilà. L'essentiel.
SupprimerOui.. J'ai regardé "C dans l'air" tout à l'heure et grosso modo les points que je soulève l'ont été également au cours de l'émission... L'un des interlocuteurs partait même de chacune des 12 grandes métropoles pour organiser une région autour...
RépondreSupprimerPas vu mais c'est probablement un âne qui confond les sujets. Tu prends la Bretagne actuelle par exemple (désolé de prendre toujours cet exemple mais les frontières sont visibles... avec la mer). Une métropole à chaque bout. Personne ne va organiser une métropole autour de Brest ! Or Brest a toute sa place dans ce bordel et doit avoir un développement économique propre, dans le cadre de la région, avec ses particularités.
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