30 juin 2014

Des conseils au Front de Gauche

Place au poulpe !
« Les masses n’ont plus l’indignation mobilisatrice. On le constate tous les jours. On peut accuser les médias, le gouvernement d’hier, celui d’aujourd’hui. On peut fustiger les "Dominants" – nous prenons part ici et là-bas à ces critiques quotidiennes. Mais cela ne suffit pas. Les récents échecs électoraux du FDG le prouvent. Alors je pose la question. Comment fait-on ? Que fait-on ? » Telles sont les questions que posent l’ami Sarkofrance dans son billet d’hier. Ayant récemment donné des conseils à l’UMP, la moindre des choses est que je fasse pareil pour le Front de Gauche.

Je vais néanmoins faire une remarque préliminaire suite aux conversations que j’ai eues hier chez lui. J’invite les militants du Front de Gauche à écouter le discours de Marine Le Pen et à lire les informations données sur le site web en faisant abstraction du fait que son parti politique soit nauséabond et nous rappelle les heures les plus sombres patati patata. Il nous rappelle le discours du Parti Communiste Français de la grande époque qui tapait allègrement sur les immigrés qui mangent notre pain et occupent nos HLM tout en étant résolument antilibéral. Ca ne sert à rien de dire que Marine Le Pen est en fait une libérale qui tient un autre discours, seul compte ce discours qui lui permet de grappiller des voix pendant que les autres partis politiques sombrent…

C’était le premier conseil, en fait.

Conseil number two : la PS a connu de lourdes défaites lors des dernières échéances et dans toutes les élections partielles depuis 2012. On sait pourquoi ou, si on ne sait pas, on imaginera un tas de raisons. Il n’empêche que dans les commentaires du billet d’hier, un type me renvoyait à la gueule ces échecs. Le problème est qu’on s’en fout dans le dossier que nous traitons allègrement aujourd’hui. Le fait est que le Front de Gauche connaît aussi de lourdes défaites. Dire que le PS se vautre ne devrait pas être une consolation d’autant que le Front de Gauche aurait du en profiter.

Conseil troisième : arrêtez donc de parler au nom du peuple, c’est grotesque. Le peuple vous emmerde. Il emmerde tout le monde d’ailleurs. Il faut lui parler, pas parler en son nom. Dans le billet du blog de Jean-Luc Mélenchon que citait Juan, il dit : « Le but de notre travail n’est pas de fédérer des partis mais le peuple lui-même. Le système n’a pas peur de la gauche ! Le système a peur du peuple. » Sortez des ornières que vous avez devant les yeux ou des œillères dans lesquelles vous marchez et voyez à quel point ces propos sont ridicules. Trois phrases.

Quatre conseil : tant que j’y suis, arrêtez le phrases creuses, les conneries du genre « les médias dominants », « l’oligarchie »,… Je suis sérieux, cela vous fait plaisir à vous mais les électeurs s’en contrepignolent. Je vais illustrer mon propos. Tout le monde s’émouvait de la suppression de l’émission de Mermet, ce week-end. Croyez-vous que le peuple écoutait cette émission ? Qu’elle avait le moindre impact sur la pensée dominante ?

Conseil خمسة : Sarkofrance le dit : « Les masses n’ont plus l’indignation mobilisatrice. » Arrêtez donc de penser que les masses en question ont la même faculté d’indignation que vous. Demandez-vous plutôt si les braves gens ne sont pas exaspérés par vos indignations ? Des combats sont parfaitement légitimes mais sont contreproductifs.

Conseil sex : n’oubliez pas d’être de gauche. Je plaisante, hein, mais réfléchissez bien au positionnement politique. Par exemple, vous défendez l’immigration et tout ça. Il n’empêche que l’immigration est provoquée par le patronat qui bénéficie d’une main d’œuvre à bon marché, faisant ainsi pression sur les salariés. Autre exemple : vous être contre la réduction des déficits mais à qui profitent la dette si ce n’est pas à ceux qui prêtent et touchent des intérêts. Encore un exemple : vous défendez le régime des intermittents ce qui équivaut à défendre un système où les salariés sont précaires, peuvent cumuler les CDD, n’ont aucune chance d’avoir un CDI.

Conseil sjö : n’oubliez pas que les salariés des grandes entreprises ne représentent pas un socle électoral suffisant pour garantir la garantie. Parmi les électeurs, il y a plus de vingt millions de types qui ne sont pas salariés et la moitié du reste qui bosse pour des petites boites. Fustiger l’ANI est bien joli mais que fait-on des chômeurs, des barmans, des retraités ?

Pourquoi je parle des barmans, moi ? Vous vous n’êtes jamais demandé si ces employés bénéficiaient réellement d’une sécurité de l’emploi ? Je les prends à titre d’exemple.

Achtste conseil : laissez tomber l’écologie. Les électeurs s’en foutent. C’est dommage, je sais, mais l’écosocialisme ne veut rien dire et le nucléaire emploie plein d’électeurs, les Français n’ont pas confiance dans les énergies alternatives. Laissez l’écologie aux écolos. D’une manière générale, laissez tomber les luttes débiles, comme celle contre Notre-Dame-des-Landes, vous ne faites qu’énerver l’électorat qui peut, à juste titre, penser que la région a besoin de développement économique.

9 : revoyez votre positionnement par rapport à l’Europe. A chaque fois que vous la dénoncez comme bouquet missaire (si je veux), c’est le camp d’en face qui en profite. Vous voulez vous rapprochez d’EELV ? Ils sont tous de profonds partisans de l’Europe. Vous voulez l’échec de Notre-Dame-des-Landes ? Ce sont des textes européens qui vont faire capoter le projet.

Conseil X : place au peuple ! Oui ! Bravo ! Ce peuple emmerdé par les Roms, les musulmans, les grèves, l’administration,…

Conseil 11 : ne mettez pas systématiquement les bâtons dans les roues du gouvernement, ça me casse les burnes et celles de tous les socialos. Par exemple, au Sénat, vous avez votez avec l’UMP pour faire retarder l’examen de la réforme territoriale. Bravo… Mais que pense le public de ce choix ? Luttez contre le gouvernement quand vous pensez que les textes sont mauvais, ce qui est parfaitement légitime dans certains cas (par exemple, il est logique que vous luttiez contre le pacte de responsabilité).

Conseil gratuit : soyez objectifs. Non. Je déconne.

6 commentaires:

  1. J'ai vu plus de pleurs sur la disparition de Bouvard que sur celle de Mermet.
    Ceci dit, les 2 ont largement dépassé l'age de la retraite, donc, leur cas personnel, je m'en tape, ils sont grotesques.
    Mais y'aura toujours des émissions style "Bouvard", alors que des reportages qu'on entendait chez Mermet, ça parait mort.

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  2. Des tronçons de clarinette des mers, c'est dégueulasse...

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    1. Ça m'arrive.

      Ça n'a rien à voir mais c'est quoi le pluriel de cornet piston ? Le s à piston me choque.

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