Je reparlerai de ses histoires de pognon à la fin mais c'est ce qui passe le plus mal dans ce bouquin. Les journalistes ont essayé de nous faire croire qu'elle voulait démontrer qu'il méprisait les pauvres mais ce n'est pas réellement ce qui ressort, mais plutôt qu'elle est elle-même fascinée par l'argent. Le summum du ridicule est quand elle explique qu'elle achète ses fringues en solde pour être élégante bien que ses collègues soient en jean ce qui lui donne une image de bourgeoise mais qu'elle est obligée de refaire la garde robe de son ex car il est habillé comme un pouilleux. Vous lirez le livre pour m'expliquer.
L'autre point très négatif est quand elle-parle des œuvres humanitaires auxquelles elle "participe" depuis qu'elle est première dame. C'est un des thèmes récurrent du livre, que ça soit en France ou dans des pays pauvres. Alors qu'elle a passé des pages et des pages à dire qu'elle est issue d'un milieu très modeste, vers la fin elle raconte comment elle a découvert le Secours populaire en 2012 ou presque. Pour ma part, j'ai mené des actions pour le SP dès ma jeunesse et j'ai filé du pognon dès que j'en ai eu (j'ai arrêté ensuite quand j'ai constaté, l'âge aidant, que les gens donnaient parce que c'était défiscalisé. J'ai d'abord arrêté de déclarer. C'était idiot. J'ai donc consacré mon pognon à payer des cuites à des clochards).
Mais commençons par le bon. Vous me connaissez. François Hollande m'intéresse depuis le 23 août 1996. J'ai commencé à croire à sa victoire en octobre 2010, avant l'affaire DSK. Dès l'été 2011, j'ai été persuadé que c'était le seul à pouvoir gagner face à Nicolas Sarkozy. L'ami Romain m'a alors proposé d'intégrer les équipes web (à mon niveau : blogueur sachant faire youplaboum sur le web). À l'université d'été, j'ai assisté pour la première fois à des discours de pépère et j'ai été subjugué (Martine Aubry ne m'a pas laissé indifférent non plus, tout comme Harlem Désir, d'ailleurs, que je ne peux pas blairer mais qui est un excellent orateur). Ensuite, avant la primaire, on l'a rencontré avec les blogueurs. J'ai été convaincu par son projet (sauf sur l'immobilier). Il a gagné la primaire. Il y a eu le discours du Bourget où j'ai été frappé par la force du discours (mais bien rigolé, moi, sur l'adversaire qu'est la finance). Et il y a eu le reste, des centaines de billets de soutien et tout ça.
Valérie Trierweiler a à peu près mon âge et, comme moi, elle a commencé à bosser relativement jeune en trouvant du boulot un peu par hasard : journaliste politique (elle, pas moi). De fait, elle connait très bien la vie politique en France depuis que je m'y intéresse et elle livre un témoignage intéressant sur toute cette période. Elle connait Hollande depuis très longtemps et a commencé à sortir avec lui en 2005 (de mémoire). Son récit de la montée d'Hollande m'a passionné (de même que celui de sa descente) même si les épisodes liés à Ségolène Royal sont pour beaucoup plus que suspects.
C'est d'ailleurs une constante dans le livre. On se demande sans cesse si :
- elle ment,
- elle déforme la vérité en tant que femme jalouse ou aveuglée,
- elle raconte la vérité.
Néanmoins, rien que pour le récit de ces années, je pourrais recommander la lecture de ce livre, néanmoins (je ne suis pas critique littéraire, je peux caser deux néanmoins dans la même phrase) on reste sur notre faim. Si elle revient sur certaines rumeurs pour les démentir, elle ne revient pas sur certaines. Et la destruction de la loge lors de meeting d'Hollande à Rennes quand Royal s'est imposée sur la scène ?
Le récit de sa propre carrière est également intéressant et c'est une autre raison de lire ce truc. Ou l'aborder sur le thème de la collusion entre le journalisme et la politique (ce propos n'est pas à charge contre elle).
Enfin, pour en finir avec les cotés positifs, je dois avouer que le volet sur leur idylle n'est pas déplaisant (mais avec toujours le même doute lorsqu'elle évoque l'ex de son son ex). À lire dans le train.
Par contre...
Je passe le fait qu'il semble qui y ait quelques confusions dans les dates ou dans les détails (à un moment elle parle de ses talons de 15cm...). Je précise que n'étant moi-même pas précis, ce sont des copains qui m'ont signalé ses faits qui sautent aux yeux a posteriori.
Par contre, disais-je.
Certains détails de la vie intime sont abjects, notamment ceux datant d'après leur séparation. Ils resteraient abjects s'ils étaient importants pour le livre mais ils le sont même pas. Alors je vais les résumer pour vous éviter de lire : Pépère a une belle carrière (il est élu) mais le début de sa présidence ressemble à un cauchemar. Sa vie de couple est à l'agonie. Alors il essaie de récupérer une ex. Voilà. Cela ne nous regarde pas comme un tas de détails.
Beaucoup de détails ne nous regardent pas d'ailleurs d'autant qu'on ne sait pas s'il faut y croire. J'en parlais au sujet de Ségolène Royal.
Ensuite, mais je ne suis pas docteur en psychologie, on se demande qui a largué l'autre, à qui revient les torts, quand ils auraient du se séparer,... Tout ça quoi. C'est trop. C'est le problème quand on fait un livre à charge tout en feignant l'admiration, on ne sait plus qui croire. On ne sait pas si c'est réellement un goujat ou si elle lui cassait les burnes en se mêlant de la vie politique alors qu'il ne voulait pas qu'il le fasse. Ou les deux.
Ma question est ouverte. J'ai dit récemment que je ne croyais pas que pépère méprisait les pauvres (il s'est exprimé publiquement à ce sujet et je le crois. Message personnel à Didier Goux : je n'oblige pas tout le monde à y croire). Toujours est-il que les propos qu'elle tient dans le livre sur sa goujaterie et son ignominie ne sont pas crédibles. Ceux qui sont sortis par la presse mercredi et jeudi semblent soit sortis de leur contexte soit ajoutés en dernière minute pour faire faire vendre (le cas des "sans-dents" est exemplaire à ce sujet).
À un moment, elle parle d'un repas dans sa famille (à Noël, je crois). Dans la voiture, en partant, elle raconte qu'il a dit que sa famille n'était pas "jojo". Tout est rédigé pour montrer qu'il méprise une famille de pauvres. Pourtant j'ai un doute, voire largement plus. On peut plaindre les pauvres en disant qu'ils ne sont pas "jojo" sans les mépriser et on ne sait même pas s'il parle de ça. Je me rappelle du mariage d'une cousine après lequel j'aurais pu dire la même chose sans que ça ait le moindre rapport avec le pognon même si ce n'était pas un mariage de riches (ce n'était pas dans un restaurant mais dans un centre de vacances). J'aurais dit ça avec du second degré et ça aurait été un énorme compliment pour la famille (elle me lit : c'était le deuxième mariage de Marianne). J'aurais dit ça parce que tout le monde avait picolé plus que de raison.
Je reste sur ma faim (pas sur ma soif, du coup).
Enfin (ou en faim), je vais revenir sur ce que je disais en introduction : il faut qu'elle revoit son rapport à l'argent.
Passer tant de lignes à expliquer qu'elle est née pauvre a deux conséquences (outre le fait qu'elle semble le reprocher à ses parents malgré tout l'amour qu'elle leur porte, ce qu'elle ne cesse de rappeler comme si elle était gênée d'avoir changé de catégorie sociale).
La première est qu'elle est elle-même fascinée par le pognon. Tout le livre, d'ailleurs, montre qu'elle souhaite une "réussite sociale". Quand elle parle de ses œuvres sociales (que j'évoquais aussi en introduction), on a l'impression qu'elle s'excuse d'être riche. Elle a fini par être première dame ! Gloire. Néanmoins, elle rappelle être sortie avec lui à un moment où personne ne croyait en sa réussite. Mais elle le rappelle plusieurs fois.
La deuxième est qu'elle semble mépriser elle-même sa propre classe sociale. D'ailleurs, elle montre beaucoup à quel point elle s'en est sorti. Et, à un moment, elle parle aussi de ses frères et sœurs au même sujet : il y a plus de pauvres dans la famille.
Tout le monde aimerait être plus riche. François Hollande, ne l'oublions pas, le livre parle de lui, préfère etre riche que pauvre. Il préfère déjeuner à la Comète que bouffer à l'Aéro.
Le livre de @Valtrier semble être un succès en librairie. C'est normal (mais, pour moi, surprenant). C'est un excellent objet commercial.
Il continuera à être vendu pendant de nombreuses années mais uniquement aux étudiants en psychologie ou sociologie quand il faudra évoquer la jalousie maladive et les relations personnelles ou professionnelles dans ce milieu.
Il sera aussi acheté par les étudiants en sciences politiques.
Mais uniquement pour rigoler.
Finalement, je vais lui expliquer. Je préfère être moi, plutôt aisé mais vivant dans des milieux populaires, voire pauvres, à me faire payer des bières par les clodos quand ils ont touché le RSA et en leur rinçant la gueule les autres jours plutôt qu'elle, obligée de faire un livre pour rappeler que ses parents étaient pauvres et qu'elle n'a réussi que grace à son propre talent. Rappeler qu'elle est de gauche toutes les trois lignes et revendiquer une réussite libérale.
Pour ma part, j'ai réussi parce que mes parents, instits (PEGC pour être précis), m'ont soutenu.
Je vais donc décrire ma vie : mes parents étaient très pauvres. Nous vivions dans une roulotte démilitarisée en mangeant des hérissons que nous chassions après nous être prostitués pour payer les litres de rouges que buvaient mon père et ma mère. Le dernier dimanche avant Noël, nous avions le droit de prendre une douche, mes 18 frères et sœurs et moi dans la même cabine. Après le dîner, je travaillais à mes devoirs dans l'espoir de faire de belles études puis j'ai rencontré...
Ça va, Cosette ?
Une roulotte démilitarisée ?
RépondreSupprimerAhhhh, c'est ce truc très couleur local qu'on voit partout à Loudéac ?
Pour ma part, et si tu veux mon avis, je ne lirai pas ce bouquin .
D'une parce que j'en ai rien à foutre, deux parce que je ne voudrais pas engraisser une cruche (Tant va la..à l'eau qu'à la fin elle nous les brise....) déjà multimillionnaire, troize, parce que si j'ai encore une cervelle, je me sens (par maints côtés) bien plus proche des Clodos que tu rinces que de cette (fausse ou vraie, on s'en fout) bourgeasse qui pose sa pêche dans Paris-Match avec une régularité aussi désagréable que déconcertante.
La seule raison pour laquelle j'aurais éventuellement pu acheter ce bouquin en librairie, eut été dans un soucis de soutenir le libraire (en plus de lire ce bouquin, hein, quand même, après tout quand tu l'as, hein...).
A son tour et de ce fait, le pognon rentré grâce à ça, pourrait faire économiquement perdurer l'activité du libraire et du coup lui permettre de prendre quelques risques sur des bouquins plus "intimistes" en plus d'avoir un échange avec le lecteur).
Bref, tu fais du flouze d'un côté avec des "dites" bouses, de l'autre côté, tu finances des trucs un peu moins accessibles mais tout aussi nécessaires (genre comme au cinoche.
Vive Florence Rottenweiller, donc ! (mais évidemment, je ne suis plus dans le sujet.../ Tu me diras, l'ai pas lu, non plus)
Tu viens de décrire le con parfait.
SupprimerJe suis un clodo d'exception.
SupprimerMême pas.
SupprimerEn plus j'ai un nouveau nom et un nouveau logo, donc tu me dois le respect
SupprimerAh ! C'est toi, andouille ! J'aurais du m'en douter en voyant l'avatar...
SupprimerEt en plus je crois que tu as déjà fait une critique de Don (ou Michael, ou je-ne-sais qui) Connelly, ou un machin comme ça, niveau bouquin, non ? (Genre dans le train pour Loudéac)
SupprimerAh mais oui je le fais depuis longtemps mais pas ici mais dans le blog bistro.
SupprimerTiens ! 8ans.
Supprimerhttp://www.aubistro.com/2006/02/crance-de-sang_09.html
Très pertinent, Nicolas, & ton analyse a le mérite de la transparence.
RépondreSupprimerEt la dichotomie "gentille Valérie aimant les pauvres" / "méchant François leur crachant dessus", ça me semble être un axe moteur du bouquin.
Carrément d'accord !
SupprimerOuf.
SupprimerMerci pour ce récit et cette critique étayée et pour le dernier paragraphe.
RépondreSupprimerDe rien.
SupprimerOuf ! J'ai de la chance moi ! Je suis orphelin ! Donc pas besoin de revenir sur mon non-passé familial !
RépondreSupprimeret paf !
;-)
On se voit bientôt à la Comète, comme tu rince les clodos, j'en suis !
Amitiés !
Libéré toi mardi si tu vous ce que je veux dire.
SupprimerLui dit pas Cosette, ça va lui donner l'idée de faire un film ...et il se trouvera toujours des abrutis pour financer un navet, outil de propagande de plus pour reprendre durablement le pouvoir à la Gauche : car c'est de cela qu'il s'agit dans l'affaire de ce torchon ! Mon opinion est qu'il s'agit d'une bonne femme qui n'a pas plus d'idéal de gauche que toi et moi ne sommes évêque, qui est une arriviste opportuniste projetant sur l'autre ses propres défauts et qui n'a pas hésité à mettre le grappin sur un responsable politique et à détruire sa carrière et sa famille, pour faire parler d'elle, uniquement d'elle, de son corps et de sa pêche par ailleurs laids quoi qu'elle fasse ... et ceci explique sans doute sa rage !
RépondreSupprimerBah ! Je ne sais pas... Elle était avec Hollande quand il était au fond du trou, après le referendum en 2005, elle n'est pas partie.
SupprimerIl y aura certainement un film, comme pour DSK.
SupprimerQui, pour les rôles de Hollande et de Cosette? Je verrais bien Michel Blanc et Miou-Miou .
C'est quand un homme de cette stature est fragilisée qu'on peut lui mettre le grappin dessus, pas quand il va bien !
SupprimerApo,
SupprimerLis le livre ! Ce n'est pas cela du tout (du moins, ce qu'elle raconte sonne juste). Elle est une "vieille" journaliste politique, elle a commencé à la fin des années 80... Pour résumer : il lui a fait du gringue ou presque pendant 15 ans avant qu'ils sortent ensemble. Et elle a commencé (de mémoire) à sortir avec lui avant qu'il n'aille mal...
Elie,
Jugnot, peut-être ?
Je crois que j'ai compris le caractère de Valérie Trierweiler. Outre le fait d'être jalouse comme une couve, elle a aussi ce caractère de chien enragé (je sais, c'est méchant pour le chien) qui entend dominer ceux et celles qui l'entourent. A mon avis, elle ne se sent bien que dans la contradiction. Vous êtes de son avis, elle en changera pour ne plus penser comme vous. Plus vous essaierez d'apaiser ses colères intentionnelles en baissant la voix, plus elle hurlera pour que tout le monde sache. Le genre de personnage destructeur qui, lorsqu'il se trouve dans votre entourage, vous fait monter la tension à 50, ne sachant pas à quel moment précis il va faire son esclandre.
RépondreSupprimerJe me trompe ou pas ?
Je ne sais pas. Ça n'a probablement rien à voir avec ton commentaire mais il me fait pensé à un truc que je n'ai pas dit dans le billet. Elle parle souvent de somnifères pour dormir et ne penser à rien.
SupprimerElle devrait essayer l’étiopathie. Parce que en ce moment, elle doit en avaler des somnifères, vu le bordel que son livre a semé.
SupprimerCe qu'il y a de rigolo, c'est qu'elle va déclarer : je ne savais pas que mon livre allait déclencher ça.
SupprimerÇa, c'est ce qu'elle dit. En réalité, elle le savait parfaitement. Sinon, il n'y aurait pas eu toutes ces cachotteries entourant la sortie du livre, et surtout, elle ne l'aurait pas écrit.
Supprimerhttp://www.valantine.fr/valerie-trierweiler-chiffres-cles/
Il faut lire le livre "L'amour, ça vit, ça mord, ou la Haine de l'amour" ... On doit lire l'amour, sa vie, sa mort ... naturellement !
RépondreSupprimerJ'ai lu, bien sûr, Nico, ce torchon ! Je confirme mon opinion initiale : il faut être sacrément cynique et imbue de soi-même pour tenter de se faire passer pour une femme battue et d'extorquer la reconnaissance populaire à l'égard de sa petitesse de vue, son gros derrière et ses bras gras flétris à seulement 49 ans, nourris aux petits plats de la République !
Je me sens salie par ce livre pour moi honteux !
J'avais raté un épisode : elle a inventé une autoroute ce n'est pas l'A19 qui permet de faire Tulle-Paris, mais l'A20 .
RépondreSupprimerOn notera bizarrement que sur les trucs 2.0 ; il y a eu une inversion complète des commentaires : a la sortie sous l'effet des "bonnes pages" polémique, elle devient victime. Et 24 h après , l'inverse, il suffit de lire ses aveux de jalousie maladive.