Plongé dans le travail, je n'ai que
vaguement suivi les premiers débats budgétaires, à l'Assemblée
Nationale, avec les réactions sur les deux premières mesures
emblématiques retenues : la suppression de la première tranche
de l'impôt sur le revenu et la modulation des allocations familiales
en fonction du revenu. Alors je vais moi-même réagir avec une
violence inouïe compte tenu de la fraîcheur habituelle de ce blog :
gauche comme droite, vous me faites chier. C'est dit.
Par exemple, quand je vois les
syndicats unanimes (hors UNSA, il me semble), critiquer cette
dernière mesure, j'ai envie de déclencher la machine à donner des
baffes. Notre fameux modèle social mis en place à la libération et
tout ça est en ruine. Il faut bien le réformer. Donner du pognon
aux plus riches pour faire des mômes n'étant pas un acquis social,
les jérémiades syndicalistes sont à pleurer. Notre modèle social
est basé sur une époque où l'espérance de vie était faible et
où, donc, une majorité de la population travaillait ce qui n'est
plus le cas maintenant, il y a à peu près autant de retraités
(moins, en fait...) que de salariés : les volets « santé »
et « famille » ne peuvent plus tenir sur les revenus du
seul travail, d'autant que les principaux revenus, de nos jours, ne
proviennent pas du travail mais du capital, de l'épargne, de la
spéculation et de tous ces machins qui puent un tantinet du cul.
Quant aux braves gens de droite qui
critiquent la remise en cause de la politique familiale, ils peuvent
aller se torcher hors de ma vue s'ils pensent réellement qu'un
ménage à 6000 euros par mois va abandonner l'idée de faire un
gosse parce qu'il risque de perdre 60 euros par mois. Ils sont beaux
tous ces défenseurs de la famille – ils le claironnent, ils
manifestent – qui réduisent la famille à une histoire de pognon.
On fait des gamins pour avoir de l'argent. Ca va plus loin puisqu'ils
arrivent à critiquer les étrangers qui viennent fonder des familles
au cœur même de la mère patrie, allons enfants, pour gagner un
maximum de blé.
Une critique est recevable : ce
sont toujours les mêmes qui payent, les classes moyennes (en
l'occurrence un peu largement supérieures, quand même), mais, ma
pauvre dame, il faut bien aller chercher l'argent où il est...
Et ça rend d'autant plus con l'autre
mesure : la suppression de la première tranche. L'impôt sur le
revenu doit être progressif : supprimer cette progressivité en
supprimant une tranche est une belle connerie et les lascars de
gauche qui s'en félicitent me font bien rigoler. En outre,
c'est donner un très mauvais signal de faire en sorte que certains
quittent l'impôt.
Comme je le disais récemment, pour
redonner du pouvoir d'achat aux pauvres, il faudrait diminuer des
impôts que tout le monde paye à égalité, comme la TVA sur la
bière ou la redevance télé.
Cette gauche (que je soutiens par
ailleurs, à défaut de supporter) a du mal avec l'imposition sur le
revenu. On l'avait vu avec les pigeons et le recul de Mosco et avec
cette histoire de taxe exceptionnelle de 75%. Il serait temps qu'elle
se sorte les doigts du postérieur.
Il faudrait par ailleurs qu'elle arrête
de communiquer sur les baisses d'impôts pour les plus démunis. De
toute manière, les plus démunis sont assez grands pour voir
l'évolution de leur propre pouvoir d'achat et pour voter pour
l'extrême de l'autre bord. Les copains du gouvernement viennent de
sortir une infographie pour montrer comment évolue l'impôt pour les
classes populaires et moyennes (inférieures, cette fois, hein !).
Comme si ces braves regardaient les infographies du gouvernement. Ou
alors le gouvernement leur dit : hé ho les gars vous voyez tout
le bien qu'on fait pour vous ?
Enfin, il faut revoir la communication.
J'aurais préféré qu'on fiscalise les allocations familiales. C'est
d'ailleurs un projet de la plupart des gouvernements depuis celui
d'Alain Juppé en 1996. Mais quitte à faire autre chose, comme les
plafonner en fonction du revenu, autant communiquer franchement.
Genre : bordel de merde, alors
que tout le monde doit se serrer la ceinture, l'Etat ne peut plus se
permettre de donner du pognon à des ménages qui touchent plus de
6000 euros pour élever leurs gamins.
Sortez-vous donc les doigts du
fondement et arrêtez les positions de principe (ce qui revient au
même, si on y réfléchit bien).
Un "Économiste de salon" a dit ce matin que c'était la réintroduction cachée de cette taxe exceptionnelle à 75%.
RépondreSupprimerL'abruti.
SupprimerVoilà qui est dit, bravo !
RépondreSupprimerBah !
SupprimerJe ne comprends pas les syndicats : le " modèle social de la Libération ", c'était de filer les mêmes SERVICES à tous ( santé, école publique), que chacun finançait en fonction de ses besoins; mais pour les allocs, c'est tout à fait autre chose : on ne file pas des services, on file des sous -et il est ridicule d'en filer à ceux qui n'en manquent pas .
RépondreSupprimerCela n'a aucun sens : demander plus de sous aux riches (c'est eux qui cotisent le plus )...pour leur filer plus de sous !!!
Il n'y ont rien compris et il y a une volonté de taper sur le gouvernement.
SupprimerNotez , la fiscalisation , ce n'est pas terrible non plus : les gens versent de l'argent ( cotisations) , avec lequel on le verse de l'argent (allocs) sur lequel ils reversent de l'argent (impôts )...
SupprimerOui mais c'est un éternel sujet.
SupprimerQuant un salarié passe du statut de salarié, au statut de chômeur, tout le monde trouve normal qu'il soit moins payé. Quant un chômeur passe du statut de chômeur, à travailleur à temps partiel, tout le monde trouve normal qu'il soit moins payé, etc… Plus on va vers le bas, plus on trouve normal de toucher moins. Mais retirer une partie des allocations familiales aux familles aisées, quel scandale pour elles ! Ce n'est pourtant pas une affaire éternelle. Faut-il avoir 2 enfants, pas trop espacés, jusqu'à ce que l'aîné ait atteint ses 18 ans, je crois. Il y a bien un moment où celles-ci vont devoir s'habituer à ne plus rien toucher.
RépondreSupprimerOui, ils sont fous !
SupprimerPour les illettrés (de gôche et de drouate) qui confondent et équité, un petit dessin pas assez partagé (à mon gout)
RépondreSupprimerVoila c'est tout.
http://quebecme.me/images/posts/ZGHjAQD/square_1280.jpg
Franchement : bof. Dans le schéma de droite, ils sont bien à égalité. Dans celui de gauche, les caisses ont été distribuées équitablement. Tu peux regarder un dictionnaire français (je précise français parce qu'il y a peut-être des différences en québecois, des significations légèrement différentes). En outre, c'est moyen politiquement. Le grand a le droit de gagner plus de caisses et de regarder le match de plus haut, l'important est que le petit puisse le regarder aussi.
SupprimerTout à fait d'accord, Nicolas, mais les braillards que je vise ne voient que le schéma de gauche. Donc allons-y pas-à-pas dans la lutte contre la crétinerie.
SupprimerOn pourrait aussi faire une provoc' immonde en demandant à ce que les allocs soient en pourcentage (ex 15% des revenus, comme ça les couples à 6.000 € mensuels toucheraient 4 fois plus en montant que les couples à 1.500 € mensuels).
Au final, Je suis preneur d'une idée simple pour démonter l'argument (inepte) desdits braillards.
(Désolé, mais ils m'énervent)
Comment faire simple quand on peut faire compliquer ....
RépondreSupprimerQu'ils fiscalisent les allocations familiales cela fera taire les adeptes de l'universalité des allocs, la progressivité de l'impôt se chargeant de la modulation et, si cette mesure entraine à la marge une imposition nouvelle de petits contribuables ils ne subiront plus les sarcasmes de ceux qui se plaignent de voir la moitié des salariés exemptés d'impôt .
Ils ont pris la mauvaise des solutions...
SupprimerC'est quoi un fondement chez ces gens là ? #Oups
RépondreSupprimerVa savoir.
SupprimerL'universalité des allons me paraît un argument dépassé...j'ai même lu ou entendu de la part d'un socialiste opposant qu'à force de faire contribuer les mêmes, ils vont finir par ne plus accepter la cotisation ...enfin c'est l'idée ..c'est avec ce genre d'argument qu'on decridibilise l'impôt ..l
RépondreSupprimerJe ne t'avais point lu entre les déconnexions sauvages et les problèmes d'accès, ça devient pénible
J'ai pourtant fait mon billet avant toi, me semble-t-il.
Supprimerles gens ne cotisent pas , ce sont leurs employeurs
SupprimerRegarde ta fiche de paye avant de raconter une connerie.
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