En salle

05 décembre 2014

Le législateur a trop fumé !

Les députés viennent de voter le texte pour interdire la vente des cigarettes par internet. C'est probablement une excellente nouvelle pour la santé publique et pour les buralistes.

Néanmoins, je ne vois par pourquoi les élus français de gauche feraient des lois pour défendre des commerces particuliers. Ce texte n'est pas gauche. 

Ce texte est évidemment fait pour empêcher l'achat de machins réglementés en France et avec une fiscalité particulière. On va dire qu'il est de gauche. 

Ce texte est néfaste pour l'intérêt financier du consommateur. Il n'est pas de gauche. 

Ce texte est pour la défense de la santé publique. Il est de gauche. 

Ce texte est contre les libertés. Il est pas de gauche. Ce texte est antilibéral. Il est de gauche. 

Nous voilà bien avancés...

Arrêtons de déconner. Ce que je voulais dire est que si le législateur entend réguler le commerce mondial en traitant secteur par secteur et en luttant contre l'utilisation des nouvelles technologies, on est mal barrés. 

La règle est simple : la fiscalité sur la consommation devrait être du pays où a lieu la consommation. Ceci nécessite des accords internationaux. Ce n'est pas de gauche (qui lutte contre l'accord transat). Ce n'est pas de droite (qui lutte contre l'ouverture des frontières). C'est centriste. Je suis un extrême centriste de gauche.  

Et de bon sens. 

En outre, vu qu'il m'est possible de commander des livres, des soutiens-gorges, de la bière et du vin par internet, je ne vois pas pourquoi je ne pourrais pas acheter des cigarettes. 

"Je ne vois pas pourquoi", ça sonne un peu sarkozyste. Exemple : "je ne vois pas pourquoi un imbécile pourrait être interdit de travailler plus pour gagner plus". C'est populiste. Et je vois très bien pourquoi on peut justifier cette nouvelle interdiction ; il n'empêche que je ne vois pas pourquoi on devrait défendre deux monopoles, celui des buralistes et de l'Etat pour le fait de vendre des trucs qui donnent le cancer. 

Cette histoire est à se mordre la queue. Aie. Mais ça se complique... Pourquoi un buraliste payant les taxes en France et vendant les cigarettes au prix normal ne pourrait pas le faire par internet ?

Prenons un exemple. A ma connaissance, les plus gros acheteurs de cigarettes sont les bistros pour rendre services à leur propres clients. Pourquoi le patron de la Comète (c'est un mauvais exemple, ils ne vendent pas de cigarettes) ne pourrait-il pas envoyer un mail au patron du tabac du coin (le Jean Bart) pour lui demander de préparer trois cartouches de Marlboro rouges, deux de blanches et une de Camel ? C'est de la vente par internet. Ce simple fait n'est pas discutable. Le patron du bistro peut utiliser son compte PayPal pour régler ou envoyer un virement à partir du site web de sa banque. 

Je ne vois pas d'autre solution. Le législateur boit. 

26 commentaires:

  1. Pour une fois que tu racontes de la m****, je vais me faire un plaisir de répliquer :)
    Je me base uniquement sur le dernier paragraphe, qui me touche d'autant plus que je bosse dans un bar-tabac nommé le Jean Bart ( très rare en France ^^)
    Bref, un bar pur doit acheter son tabac au revendeur le plus proche, point barre. Qu'il nous envoie un mail, un corbeau ou sa connasse de serveuse n'y change rien. Nous n'allons de toute façon pas lui expédier par la poste ni par fedex pour ne pas bouffer la marge, il vient, il paye, il emporte.
    Ca n'est pas de la vente par internet, au mieux une réservation (comme si un tabac sérieux devait réserver quelques cartouches des top ventes...)
    Ensuite ta connaissance est surement biaisée par un ou deux exemples qui te sont très personnels, mais ce genre de vente tierce représente beaucoup moins que la vente aux particuliers.
    Enfin sauf erreur de ma part, le paiement du tabac étant régi et ultra réglementé par les douanes, il ne peut être que comptant. Pas de virement, à cause du délai, pas de paypal à cause des frais. Le compte bancaire relié au tabac n'est pas libre, tu dois verser les montants afférents aux ventes dans un délai limité sous peine de sanction.
    Le législateur ne boit pas, il fait ce qu'il peut avec d'un côté des réglementations complexes, et de l'autre des consommateurs et vendeurs exploitant les failles.
    Mais moi je boit, santé ;)

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    1. Je sais et je connais très bien mon sujet y compris les moyens de paiement. Mais si la loi Prévoit des conneries...

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    2. L''enchevêtrement de lois ne peut aboutir qu'à une connerie, on joue tous les jours avec ces non-sens.
      Tu connais parfaitement les moyens de paiement, très bien les bistrots, mais peut-être un peu les lois régissant les rapports entre ces deux domaines.
      Je suis juge et partie, donc pas objectif, mais je pense sincèrement que les vendeurs de mort que nous sommes méritent de vivre puisqu'on nous a installé là dans les précédentes décennies.

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    3. Et parti. Pas partie. Pour le resteca se discute. Vous meritez Mais il faut gérer la transition.

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    4. Au temps pour moi (là j'ai bon c'est sur), je ne savais pas pour juge et parti.
      Et exactement, il faudrait nous permettre de gérer la transition. Et non pas nous jeter en pâture après nous avoir érigé en exemple.
      Ceci dit ça va encore pour les plus gros d'entre nous, pas d'inquiétude :)

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    5. Mais on est d'accord ! Ce la étant, c'est à vous de renouveler votre métier.Si vous comptez vivre longuement d'un monopole...

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    6. On écrit "juge et parti" si l'on veut dire que ce connard de juge s'est barré. Sinon, on écrit bel et bien "juge et partie", ainsi que l'anonyme l'a fait. Nicolas, bien que ce soit votre fête, vous lui devez une bière.

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    7. Oui tiens. Où avais-je la tête ?

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    8. Didier
      " si l'on veut dire que ce connard de juge s'est barré. "...on écrit le " juge Est parti !!!!
      Non ???

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    9. Pas forcément, ça dépend du contexte. Tenez :

      « Eh bien, puisqu'on n'arrive pas à se mettre d'accord, toi et moi, faisons appel au voisin : il est juge…

      – C'est possible. Le problème est qu'il est juge et parti ! Par conséquent, on ne pourra rien lui demander avant son retour !

      – Ah, merde… »

      Vous voyez le truc?

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    10. Prendre part aux commentaires est toujours instructif ,vu merci .

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  2. On veut bien vendre n'importe quoi tant qu'on garde nos acquis, notamment la retraite.
    Rien que cet avantage prouve bien que le débit de tabac a été glorifié il y a quelques décennies

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  3. Dernière chose, un débitant de tabac ne fixe pas les règles du jeu, ni ne décide complètement de la façon dont il gère son business.

    En prenant cette fonction, il devient plus fonctionnaire d'état qu'entrepreneur...

    http://www.douane.gouv.fr/articles/a10950-principales-obligations-du-debitant-de-tabac

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    1. On s'en fout. Tu veux défendre des acquis. Ta rente elle m'emmerde.

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  4. elle t'emmerde d'autant plus que tu la finance :D
    T'as raison, on s'en fout, je vais continuer à prendre le pognon sans réfléchir, merci de ton avis éclairé ô grand sage ^^

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  5. Je m'en contrefout, je ne fume pas et j'ai horreur des gens qui s'arrêtent en pleine conversation, souvent inutile, en disant "J'vais m'en griller une" et qui vous laissent en plan devant votre demi que vous allez être obligé de finir et d'en commander un autre en attendant que le suicidaire ait finit son injection létale autorisée.
    A la tienne

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  6. ce qui est dû est dû... il a raison le Goux!

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  7. La 1ere fois que je me suis soustrait à l'autorité, me suis insoumis, fait un acte délictuel en sorte, c'est en entrant dans un débit de tabac m'acheter des P4...

    Y'aurait donc beaucoup à dire sur la morale de ces lieux !!!

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  8. Fumant ce billet et tu te fais bien allumer , c'est ta fête,,,
    bonne fête Nicot

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  9. Si le législateur n'avait pas trop fumé, il aurait aussi interdit l'achat des cigarettes en duty-free dans les aéroports, (ainsi que des alcools d'ailleurs). Il a donc cédé au lobby des buralistes, sans mécontenter celui des commerçants des aéroports.

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