L’ami Pierre D a fait un
billet, ce qui est une information en soi. Il évoque les « experts »,
ceux qui causent dans le poste pour nous dire quelle est la vérité. Il
ronchonne car ils se sont tous plantés et ont été incapables de prévoir la
situation dans laquelle nous sommes… Vous l’auriez prévue, vous, la division
par deux du baril de pétrole ? Oui, hein ! Vous êtes des experts.
Dans les blogs, on est généralement tous des experts.
Alors, je vais faire un exercice : prendre un billet
politique récent au hasard et tenter d’évaluer à quel point les experts peuvent
dire des bêtises dans les blogs. Le hasard a néanmoins été légèrement aidé, j’ai
pris un blogueur de droite, le seul blogueur purement politique de droite que
je lise régulièrement. J’aurais pu prendre n’importe lequel de mes billets mais
ça aurait été moins rigolo. D’ailleurs, je vais moi-même me livrer à une
contre-expertise pour bien signaler que les experts peuvent dire des choses
opposées.
Pierre Parrillo nous fait ce
matin un billet de 3200 signes pour expliquer qu’il ne reste rien de la
prestation de François Hollande, hier. Avec l’esprit chafouin qui me
caractérise par moment, je pourrais faire un billet pour démontrer le contraire :
l’interview faisait la une de Google News et toute la presse en parlait ce
matin… Mais ce n’est pas exactement l’objet du billet qui est : raconter n’importe quoi parce que je suis
un expert.
Je pourrais aussi prendre chacune de ces phrases et les
commenter. Prenons la première : « Je ne
sais pas quel Président avant lui peut se targuer, durant l’exercice de son
mandat, d’avoir vu sa parole impacter aussi peu l’opinion, même pas 24hs après
avoir squatté une matinale sur le service public ! » Le verbe « impacter »
est un anglicisme familier qui ne peut pas s’employer dans un écrit de haute
qualité. On n’écrit pas « 24hs » mais « 24 heures » ou « 24h ».
« Matinale » est un adjectif. A moins d’être sur le toit de la maison
de la radio, on ne va pas « sur » le service public. Le seul
président à avoir fait « une matinale sur le service public » avant
lui fut François Mitterrand. Je ne sais plus ce qu’il a dit mais un an plus
tard, il réussissait à nous faire voter pour Maastricht et à griller Rocard. Doit-on qualifier le niveau d’expertise en
fonction du niveau du maniement de la langue française et de l’histoire
politique ? Non. La moitié de la blogosphère disparaitrait…
J’ai été pendant six ans blogueur d’opposition, ce qui était
bien confortable. Pendant cinq ans, avec les copains, on a tapé sur Nicolas
Sarkozy. Au bout de quatre ans de mandat et jusqu’à six mois avant la fin de sa
présidence, on se disait que n’importe quelle endive de gauche gagnerait 2012
face à lui avec 20 points de plus. L’endive batave que nous avons choisie n’avait
que trois points d’écart à l’arrivée. On a failli perdre l’élection parce qu’on
n’avait pas vu d’où venait le danger. Nicolas Sarkozy a ainsi remonté de plus
de huit points dans les sondages en passant pour un type dynamique, un
décideur, un type qui avait permis à la France de passer la crise… et le reste
de la droit a réussi à faire passer la gauche pour des dangers publics en
donnant le droit de vote aux étrangers et tout ça.
Pendant cette émission, François Hollande a dit une belle
connerie, c’était à propos de Notre-Dame-des-Landes : « Quand les recours seront épuisés, le projet sera lancé ».
Il aurait pu ajouter « selon les résultats des recours ». Pierre
Parrillo en tire une vague conclusion que je n’aurais pas faite, surtout si j’étais
un blogueur de droite (il dit que la contestation est inutile alors que Pépère
a dit que le droit l’emporterait et qu’il était confiant dans la justice), mais
il fait ce qu’il veut. Et il poursuit : « Coucou
les écolos ! » C’est une erreur : la gauche a toujours été
favorable à ce projet et les écolos ont commencé à ronchonné en sentant le vent
tourner… Nicolas Sarkozy, en son temps, avait dit un truc du genre : « l’écologie, ça commence à bien faire. »
François Hollande vient de le dire différemment : nous, on bosse, on
avance, on fait bouger la France et ce ne sont pas quelques rétrogrades qui
vont bloquer la reconstruction. Et, François Hollande, s’il prépare 2017 (il
dit que non mais, dans ce cas, pourquoi passer à la radio ?), se fout
totalement des écolos qui sont en cause, d’ailleurs, dans l’étroitesse de sa
victoire… L’écologie, ça se traite discrètement, sinon, les gens ont peur de
manquer d’électricité. Par exemple, Anne Hidalgo a augmenté le coût du
stationnement résidentiel ce qui fait hurler un peu tout le monde. Néanmoins, elle a raison…
S’il fallait toujours s’occuper des électeurs, on aurait construit une
autoroute sur le Seine et remplacé Notre Dame par un parking. D’ailleurs, je
suis sûr des experts y ont pensé…
Imaginons la présidentielle de 2017. Tous les scénarios sont
possibles mais on peut imaginer qu’on aura dans le trio de tête François
Hollande ou Manuel Valls, pour le PS, Nicolas Sarkozy, François Fillon ou Alain
Juppé, pour l’UMP, et Marine Le Pen. Je suis expert, pas Madame Soleil, non
plus.
Le candidat de gauche socialiste doit d’abord assurer sa
présence au second tour. Il ne peut pas compter sur la gauche de la gauche,
représentée, à cette élection, vraisemblablement par Cécile Duflot et Jean-Luc
Mélenchon. Il ne peut compter que son électorat traditionnel, ce socle de 25%
(oublié par Lionel Jospin en 2012,il manquait d’experts, mais Mitterrand a fait
25% en 81, plus en 1988 mais c’était exceptionnel, Jospin environ 24 en 1995,
puis Ségolène Royal et François Hollande ont fait plus lors des deux dernières
élections). François Hollande s’est adressé à son électorat, aux braves gens
susceptibles de voter pour lui après avoir éliminé tous les autres pour
différentes raisons. Il leur a dit : j’ai confiance, on continue, on
travaille, les réformes vont porter leurs fruits, on s’est plantés sur le
chômage mais c’est parce que nous n’avons pas été assez vite et parce que
personne n’avait vu l’ampleur de la crise…
Poussons l’expertise, tiens ! Il a trois solutions :
dire cela, ne rien dire et dire : « bon ben d’accord, on est nul, ça
n’apporte aucun résultat mais il faut qu’on tienne à faire des conneries jusqu’en
2017 ». Mais il n’a réellement qu’un choix. A l’heure de l’information en
continu, du buzz, de Twitter, la stratégie de la « parole rare » qui
a réussi à certains de ces prédécesseurs ne tient plus. De toute manière, comme
le note d’ailleurs Pierre Parrillo, il aurait fait la une de la presse puisque
c’est le jour de son intervention que le projet de film à son sujet (suite au
livre de son ex.) a buzzé.
Alors, il ne peut qu’afficher un message de confiance.
Rappeler qu’il bosse,… Et
que des mesures sont bien de gauche. Tiens ! Le compte machin de
formation. Je n’ai vu aucun blogueur de droite traiter du fond de sujet. Ils
manquent d’experts, peut-être. Hé ho ! Les gars, c’est l’Etat qui va gérer
la formation (la Caisse de Dépôts et Consignations, en gros). C’est du
collectivisme. Ca devrait vous effrayer.
J’ai ainsi passé cinq ans à taper sur Nicolas Sarkozy et sa
communication ce qui ne l’a pas empêché de faire un très beau score au premier
tour en 2012… Alors Pierre Parrillo s’est abandonné à l’exercice obligé du
blogueur d’opposition : taper sur le président en faisant croire qu’il est
objectif. Tous les blogueurs politiques
sont toujours objectifs, n’est-ce pas ? Surtout qu’ils sont experts !
Je repérais les erreurs de communications de Nicolas Sarkozy et les affichais
au fronton de mon blog. Il a failli être réélu alors que quelques mois avant
les élections, l’hypothèse d’un « 21 avril à l’envers » n’était plus
un cas d’école.
Le Figaro a lancé un
sondage en ligne : croyez-vous au rebond de popularité de François
Hollande en 2015 ? J’ai répondu « oui ». Ce n’est pas le
résultat de mon optimisme légendaire mais une déduction : il ne peut plus
baisser. J’avais déjà fait la même déduction l’an passé mais il a continué à
baisser. Je suis un expert persévérant. 88% des sondés (a priori lecteurs du
Figaro, ce sondage n’a évidemment strictement aucune valeur) ont répondu « non ».
Ils ne sont pas experts.
Ça me fait penser à un autre sondage que l’on voit
régulièrement : pensez-vous que d’autres feraient mieux que le
gouvernement actuel ? Entre 60 et 70% des sondés répondent que « non ».
En d’autres termes, 60 ou 70% des
français pensent que le gouvernement mène la meilleure politique possible. Il
faut toujours voir le bon côté des chiffres, pour être un expert parfait.
Si François Hollande prépare 2017, revenons à Nicolas
Sarkozy en 2012… Il a fait un très bon premier tour. Moins bon qu’en 2007, mais
bien moins que Jacques Chirac en 2002 (à part qu’il a réussi à éliminer la
concurrence pour le second). Un expert doit manipuler des chiffres. En 2002, il
a fait moins de 20%, le score le plus faible jamais réalisé à un premier par un
président élu au second, le tout alors qu’il n’avait pas de véritable
concurrence à droite parmi les « partis de gouvernement » (en 1988,
il y avait Barre, en 1995, Balladur et, lui-même, était face à Giscard en
1981). Pourtant, l’ensemble de la droite avait fait environ 55%, soit ce qu’elle
fait à chaque présidentielle (sauf en 2007 où elle était proche de 65). Il n’empêche
que si Bruno Mégret et Jean-Pierre Chevènement ne s’étaient pas présentés, le
deuxième tour aurait probablement été sans M. Chirac…
Lionel Jospin n’avait
pas préparé le premier tout mais seulement le second. Parole d’expert, hein !
Alors, François Hollande prépare son premier tour. Et cela
fonctionne. Le dernier sondage de popularité chez BVA
dit qu’il avait, en décembre, la confiance de 74% des sympathisants
socialistes, en hausse de 9 points par rapport au sondage précédent.
Alors, Hollande fait le job. Il défend sa politique pour s’assurer
du premier tour. Pour le deuxième, on verra plus tard. Pour le premier, les
candidats de droite importent peu à la gauche, dans le sens où on n’y peut pas grand-chose.
S’il n’y a que Marine Le Pen et Nicolas Sarkozy, personne au centre et 5 ou 6
candidats à gauche, c’est plié : le second tour ne sera pas passé.
Hollande fait le job. Le problème de la France est avant
tout politique. C’est l’expert qui parle. Pas moi, non, mais Paul
Krugman. Un confrère blogueur, mais un peu plus influent. Il a même eu le
prix Nobel d’économie. Il critique régulièrement la politique menée par
François Hollande. Je résumé son billet : le problème de la France et le
fait que tout le monde tape dessus est essentiellement politique. A partir du
moment où les politiciens français refusent de « limiter » l’Etat
providence, c’est complètement con de continuer à lui taper dessus comme au
début de la crise, d’autant que la croissance est supérieure à celle du Royaume-Uni
et qu’elle peut emprunter à 0,8%.
Je suis expert en traduction mais un peu moins expert en
anglais…
Et cela nous emmène à la défaite de Nicolas Sarkozy en 2012,
au second tour, il n’avait pas de programme et pas de bilan. Il avait un cap en
2007, il a fait demi-tour dès le début de la crise ne maintenant de la loi TEPA
que la grotesque défiscalisation des heures supplémentaires.
Etre blogueur politique de droite et dire dans un billet :
« Ravi de savoir que mon pays est gouverné par
un type qui ne sait pas où il va ni comment il compte y parvenir »
alors qu’on passe ce temps à critiquer le cap choisi par le type en question
est fort.
On dit souvent (notamment des gros à moustache) que si l’élection
présidentielle avait lieu maintenant, François Hollande serait battu à plate
couture. Admettons que les candidats soient Cécile Duflot, Jean-Luc Mélenchon,
François Hollande, Jean-Christophe Lagarde, Nicolas Sarkozy, Marine Le Pen, en
plus des traditionnels petits candidats qui cumuleront, disons, 10%. Pourquoi
je cite Lagarde, parce qu’il est président du plus gros parti centriste. Ca
pourrait être Bayrou mais je pense qu’il en a sa claque…
Imaginons ce résultat :
MLP
|
25
|
Hollande
|
23
|
Sarko
|
22
|
Lagarde
|
5
|
Mélenchon
|
10
|
Duflot
|
5
|
Autres
|
10
|
L’élection est gagnée. François Hollande fait le job, il
montre que le gouvernement bosse, a un cap, mais ce n’est pas au blogueur
politique de droite qu’il le montre mais aux types susceptibles de voter pour
lui. Parole d’expert ! 74% des sympathisants socialistes lui font
confiance et 60 à 70% des électeurs pensent que personne ne ferait mieux.
En 2012, il a passé le premier tour avec : « mon
adversaire c’est la finance ». Cela ne fonctionnera plus…
Faire un billet pour dire qu’il ne restera rien de cette
interview est un non-sens. François Hollande cherche deux ou trois points de
popularité auprès de types vaguement à gauche, pas à convaincre un militant de
droite, par petites touches.
Parole d’expert en billets qui ne servent à rien.
T'avais pas fait y a pas longtemps un billet sur la longueur des billets ? ^___^
RépondreSupprimerOui mais là je fais un billet pour démontrer qu'on peut démontrer n'importe quoi.
SupprimerJe fais tourner le billet et je vais me coucher...
RépondreSupprimerPeut-on être expert en politique sans être politicien ? Les blogueurs politiques le sont car ils pensent influencer exerçant par la même une fonction politique aussi. Donc pour moi, ils ne peuvent être experts. Je n'ai d'ailleurs jamais vraiment vu de blog politologue. Un blog est malheureusement naturellement orienté. Car c'est une assertivité de la parole qui y est exercée. Ce qui fait qu'il est lassant de lire des blogs politiques. C'est absolument trop prévisible. On sait ce qu'on va lire, il n'y a pas de scoops. A la rigueur, le seul intérêt est le trollage et les engueulades. Je préfère de loin toutes les autres thématiques de blogs.
RépondreSupprimerMais on se doit des scoops. Il y a d'excellents blogs politiques, même orientés. Prends le billet de Seb Musset que je cite ici. Il est très orienté et tu seras probablement en désaccord avec lui mais il pose des vérités. Il joue le rôle d'expert et je crois que j'aurais pu le faire sur le sujet, sans son talent littéraire.
SupprimerC'est pour cela qu'il faut tout lire et diversifier les lectures, ce que ne font pas beaucoup d'andouilles qui restent dans un rôle politicien.
Prends le cas d'Authueil, par exemple. Il est de droite mais sort des vérités. Il est expert dans son domaine, et c'est le seul : le fonctionnement "de la politique". Comme Seb arrive à bien poser le problème de la circulation en ville : 95% des parisiens auraient intérêt à avoir un parking à l'année où à ne pas avoir de voiture. La circulation à Paris ne devrait que concerner les banlieusards qui en ont besoin.
Il faut lire. Et ne jamais hésiter à changer d'opinion.
C'est une perte de temps de lire plusieurs blogs politiques. Cela ne changera pas mes idées en aucun cas et aura plutôt l'effet de m'énerver. En plus, je sais d'avance ce que chacun évoquera comme argument. C'est même parodiable.
SupprimerJe n'ai rien contre Seb Musset mais c'est un mauvais exemple par rapport à notre discussion.
RépondreSupprimerDans son post, il écrit : "Mais j’espère bien. Ils polluent (encore un pic de merde aujourd'hui même), leurs voitures immondes occupent une place délirante par rapport à leur utilité, y compris et surtout lorsqu'elles ne roulent pas, squattant comme des verrues le paysage, bloquant la mobilité des bipèdes appelés piétons, des enfants, pour qui, dans un monde un peu moins autocentré, la ville devrait être pensée en priorité."
Je n'avais pas besoin de lire son post pour savoir qu'il pensait cela. Ce n'est pas une critique par rapport à ce qu'il pense, mais c'était totalement prévisible et cohérent qu'il pense et écrive cela. C'est même un exemple parfait de ce que je dis.
Les blogs politiques sont totalement prévisibles.
Individuellement, oui ! D'où l'intérêt d'en lire plusieurs...
SupprimerDe même que le commentaire de Charles Henri je ne sais pas trop quoi dans le post de SarkoFrance http://sarkofrance.blogspot.fr/2015/01/politique.html#comment-form est aussi totalement risible et prévisible.
RépondreSupprimerExpert de mes deux.
RépondreSupprimerJe parle pour moi, bien sur
@ Pierre Danet,
RépondreSupprimerEn parcourant votre blog, très intéressant, je me suis demandé s'il n'y avait pas plutôt intérêt à regarder le problème de l'expertise du côté de l'information et d'une qualité particulière d'information: l'information stratégique.
On dit d'un joueur d'échecs qu'il calcule plusieurs coups à l'avance. On peut donc supposer qu'un joueur d'échecs serait heureux de pouvoir se projeter dans l'avenir pour contempler ce que sera la partie dans le futur, suivant au moins deux écarts de temps qui le séparent du présent:
- le futur qui correspond au temps écoulé nécessaire à l'accomplissement des coups qu'il a prévus, pour vérifier qu'il a bien prévu et qu'il n'y a pas d'imprévu,
- le futur qui va au-delà des 3 ou 4 coups, voire plus, qu'il a prévus, pour aller jusqu'à l'imprévisible, donc au-delà de sa capacité de calcul.
Il y a un troisième écart de temps que le joueur refusera sans doute: celui qui le sépare du gain de la partie. Il n'y aurait plus de suspens, donc plus de jeu. Mais ce troisième écart de temps intéressera certainement quelqu'un comme l'expert ou un décideur.
Si on pose les choses ainsi, on peut faire au moins un premier constat: il existe des informations stratégiques et elles ne sont pas naturellement ou aisément accessibles à celui qui en a besoin (le joueur a besoin d'une machine à voyager dans le temps).
L'échec de l'expertise - relatif car tous les événements que vous citez dans votre post ont été prévus voire initiés, mais pas par les experts au sens où vous l'entendez - pourrait d'abord s'expliquer par une difficulté d'accès à l'information stratégique.
En général, l'info stratégique est secrète, puis elle se périme (jusqu'au 6 juin 1944, le fait de savoir que le débarquement aurait lieu sur les plages de Normandie était une info stratégique, qui s'est périmée en cours de journée).
On ne divulgue donc pas les infos stratégiques. Il est donc assez normal que les experts qui n'ont pas accès à ces infos se plantent, indépendamment de leur compétence, même si ce que vous dites sur les métiers de l'expertise est juste.
De fait, on constate souvent que ce qui fait la différence entre un expert sans succès et un expert avisé, c'est la qualité de ses canaux d'approvisionnement en informations.
J'observe d'ailleurs que des entreprises comme Google, Apple ou Facebook construisent leur expertise certes sur l'accumulation de moyens intellectuels et technologiques, mais surtout sur des filières approvisionnement en informations dont leurs clients ou utilisateurs ignorent le plus souvent le caractère hautement stratégique.
En tant que joueur d'échecs, j'adhère à toute image échiquéenne. Mais l'information stratégique sur une partie d'échecs est dans la position et son analyse, elle est transparente en quelque sorte et dépend en fait à la fois du cerveau gauche du joueur pour la rapidité de calcul et de son cerveau droit pour la visualisation.
RépondreSupprimerMais autrement, je pense effectivemment, cher Tschok, que vous rajoutez une dimension fortement pertinente. En gros, celle de l'intelligence économique distinguant une information publique (dont l'open data) et l'information stratégique. L'information stratégique devenant de fait une source importante, peu accessible et relevant d'une véritable expertise. Bien vu !