28 février 2015

#Bouygues est #mort, #vive #Bouygues !

Pour ceux qui n'ont pas suivi l'affaire, je vais la résumer. Aujourd'hui, AFP a annoncé la mort de Martin Bouygues, tous les sites de presse en ligne ont repris l'information. On a RT et tweeté des conneries. Puis, un démenti a été publié (par TF1, je crois). On a RT et tweeté des conneries. Moi, j'ai dit : en fait, chez Bouygues, c'est la 4G qui est morte. 

Et évidemment les éternels analystes en culotte courte ou string rose ont commencé à critiquer la presse qui ne vérifie pas l'information et qui publie rapidement pour avoir des lecteurs. 

Je rappelle à ces imbéciles qu'en RTant l'information sans la vérifier ils ont participé à la circulation de la rumeur. Je rappelle à ces imbéciles que ça ne sert à rien de RT une telle information puisqu'elle est à la une de l'actualité. 

Ils me rappellent les abrutis qui mettent plein de ha stages dans les titres de leurs billets pour montrer qu'ils connaissent la communication moderne et vont faire du buzz. 

Et ils critiquent les journalistes alors qu'ils ne font que se croire du métier. 

Vive Macron !

Je dois reconnaître que ce garçon m'est de plus en plus sympathique. Il est haï par la vraie gauche parce qu'il est pire que Valls et est un ancien banquier qui a gagné de l'oseille. Comme si c'était incompatible avec être de gauche. D'ailleurs, je suis prêt à parier qu'il y a plus de types à voter à gauche dans les banques que parmi les ouvriers.

Ca me rappelle une anecdote ! Il y a trois ans (avant la présidentielle, donc), nous parlions politique. Un de mes jeunes collègues nous dit alors qu'il se sentait plutôt de droite alors qu'il voyait bien que nous étions tous favorables à celui qui avait déclaré la finance comme son adversaire... J'avais senti qu'il allait dire une bêtise et j'avais aiguillé la conversation. Un peu après, je l'avais pris à part (j'étais alors son chef direct) et je lui avais conseillé pour sa carrière dans le monde bancaire de ne jamais dire qu'il était à droite...

Ils sont cons, dans les banques. Ils sont cons, à gauche.

Ce que j'aime, dans Macron, c'est qu'il a une certaine innocence et n'a pas sa langue dans sa poche. Par exemple, il a engueulé les types de droite qui étaient contre sa loi pour leur reprocher d'avoir voter « non » parce que la loi n'allait pas assez loin. Il a raison. Ils sont cons, à droite. Ils n'ont pas la culture du compromis, ils auraient du voter pour la loi. Les postures politiciennes commencent à bien faire. Toujours est-il qu'il les a traités de bovarystes ce qui est une fine allusion culture si je me rappelle des déboires de cette pauvre Emma.

Et il s'est payé les frondeurs. Comme on ne peut pas exclure que leur posture soit uniquement en vue de préparer le congrès, Macron a raison.

Tout le monde a retenu son qualificatif de « foyer infectieux » à propos de frondeurs. L'image est forte mais pas fausse : quand on commence à se battre contre la majorité à laquelle on fait partie, outre que la médecine aurait son mot à dire, il s'agit bien d'une infection. Sans compter la méconnaissance totale des pratiques de la cinquième république : ce n'est pas le Parlement qui choisit la ligne politique mais le premier ministre choisi par le Président.

Et parlons clairement : la gauche de la gauche, frondeur compris, n'a aucune chance de former un majorité de gouvernement, y compris en regardant vers la Grèce où le système n'est pas le même. Ils n'ont aucune légitimité politique pour gouverner. Ils ont la légitimité des urnes pour soutenir François Hollande même si ce dernier ne fait pas exactement ce qu'il avait promis. Ceux qui pensaient réellement qu'il allait terrasser les banques devraient aller à confesse immédiatement.

Macron a déclaré, juste après ses propos au sujet du foyer infectieux : « Au cours de la dernière nuit de discussion à l’Assemblée, j’ai été saisi de voir à quel point certains députés étaient dans un débat théorique et à quel point ils perdaient le réel. » Je le crois aussi et tout cela est très grave. Nous avons une représentation nationale qui ignore tout des changements survenus dans la société.

« Je pense qu’il y a une politique de fainéants et il y a la politique des artisans. Moi je fais la politique avec les artisans et les artisans, au sens fort du terme, ce sont ceux qui ont passé des jours et des nuits à travailler un texte au fond, qui savent ce qu’il y a dedans, qui peuvent en être fiers. Et il y a la politique des fainéants, qui consiste à regarder la surface de l’eau. » Certes, il n'est pas très diplomate mais il a parfaitement raison.

Alors que la gauche avait le vent en poupe, que le texte a été étudié, amendé en commission, que beaucoup de député ont travaillé, quelques gugusses de la vraie gauche ont fanfaronné dans les médias et sont simplement venus voter « non » à l'Assemblée.

Ils sont cons, à gauche.

Et heureusement qu'on a des lascars comme Macron qui montrent que la gauche peut avancer en dehors d'un congrès du parti...


26 février 2015

Syrie d'une polémique

« POLÉMIQUE - Quatre parlementaires français ont rencontré Bachar al-Assad à Damas. Une "faute morale", selon le Premier ministre. » nous dit Europe 1, comme la plupart des sites d’information plaçant ce machin en tête !

Jean-Christophe Cambadélis veut même aller jusqu’à condamner Gérard Bapt, le socialo de la bande. Rappelons à Camba que le politburo n’existe pas : la politique de la France n’est pas menée par le Parti Socialiste mais par le président, le Parlement et le gouvernement. Déjà que, mardi, il déclarait vouloir auditionner ce dernier. Qu’il se calme, mon dieu… Le premier ministre a du utiliser le 49.3, récemment, ce n’est pas dramatique. C’est bien plus démocratique qu’un comité central d’un parti politique donne des ordres de vote. Voir mon billet d’hier soir.

Cela étant, je suis d’accord avec Manuel Valls, c’est une faute, immorale… d’autant qu’il ne revient pas aux députés de prendre des initiatives dans le cadre de la politique étrangère de la France.

Par contre, je lisais plusieurs dépêches, ce matin. A l’UMP et au FN, ils semblent majoritairement favorables à cette visite. L’Humanité penserait que renouer les relations avec Al-Assad la seule solution pour combattre l’EI et va jusqu’à se demander si les quatre députés n’auraient pas eu l’accord du gouvernement.

Les prises de position de chacun seraient-elles uniquement des postures politiques, pour critiquer le gouvernement ?

Dans ce genre de cas, cela me casse les oignons.



25 février 2015

Dialogue avec l'islam ?


Toujours en retard avec la lecture de l'actualité (troisième billet...), j'apprends ce soir que Bernard Cazeneuve a monté un nouveau machin pour le dialogue entre les musulmans et l'Etat. Je gueulais déjà lors de la création sous Chirac, du conseil machin des musulmans de France. 

Ce n'est pas à l'État d'organiser les religions. Et la laïcité, bordel ?

Baisse du chômage


Les chiffres du chômage sont bons pour ce début d'année 2015 et les courbes sont avantageuses. D'où la photo pied de nouveau nez à Blogger. 

Mais la polémique commence à enfler. Ils sont bons pour telle ou telle catégorie, mais pas pour les autres. 

Maintenant que je diffuse les illustrations des billets de blog dans Twitter pour @jegoun @legtblogs et @kremlindesblogs , je suis obligé de foutre un peu de cul. 

Il n'empêche qu'il faut parler du chômage avec deux nouveaux paramètres. 

Le premier : l'emploi salarié va se transférer progressivement vers d'autres types de travail. Comme les auto entrepreneurs ou les intermittents du spectacle. 

Le deuxième : le progrès technologique fait qu'il y a besoin de moins de monde pour produire la même chose. Le débat doit donc être centré sur le partage des richesses produites, voire du travail. 

Le chômage devrait baisser. Les cycles économiques et tout ça. Sans compter les images de cul dans Twitter. La dame est charmante mais il ne faudrait pas que son stérilet abîme les sièges de la voiture. 

Nicolas Sarkozy a fait un million de chômeurs en plus en cinq ans. A vue de nez, François Hollande devrait faire moins si on applique une bête règle de cheval de Troie. Mais il se pourrait qu'il bénéficie de l'inversion de la courbe (avantageuse). Celle qu'on attendait pour fin 2013. J'imagine les débats en 2017 : Sarkozy a fait un million de chômeurs  en plus, Hollande n'a fait que 500 000.  Grandiose. 

Et si on se mettait réelllement à réfléchir aux mutations de la société ? 

Politburo


Je dois avouer que je n'ai pris connaissance des discussions au bureau national du PS que ce soir. J'ai cru voir qu'ils ont adopté un texte disant qu'ils fixeraient les consignes de vote pour les députés après audition du gouvernement. 

Hé ho ! Jean-Christophe, camarade, tu délires ? 

Autant je suis favorable à une discipline de vote, autant je me demande en quoi le bureau national a la moindre légitimité pour donner la moindre consigne. 

Démerdez-vous avec vos histoires internes mais ne faites surtout pas croire qu'il existe un bureau politique qui décide des lois à voter. 

Vous êtes tarés ou quoi ? En plus ça m'oblige à être d'accord avec PP. J'ai l'air malin. 

24 février 2015

Hollande évite une nouvelle guerre ?

C'est le Figaro qui nous l'apprend. C'est heureux. Pépère devrait aller faire une virée en Israël.

Les maux de souche

Souche victime d'amalgame.
Le moins que l’on puisse dire est que le boss du CRIF a manqué de diplomatie en disant que les actes de délinquance était fait par des musulmans. Je vais le laisser se débrouiller pour calmer le jeu auprès des musulmans. Hier, la blogosphère de gauche ronchonnait, comme seule elle sait le faire quand la blogosphère de droite est au repos, parce que Manuel Valls a parlé « d’islamofascisme ». Aujourd’hui, il y a une grosse polémique pace que François Hollande a parlé de « Français de souche » dans l’expression « Français de souche comme on dit ».

Tollé !

Dites, les gens, vous n’auriez pas mieux à faire ?

Tiens ! Mme Filippetti a tweeté : « "Français de souche" : plus qu'une maladresse, une faute. Camus: "Mal nommer les choses c'est ajouter au malheur du monde" » J’espère que ce n’est pas Renaud Camus, qu’elle cite.


Nous arrivons à un rare niveau de bêtise. 

22 février 2015

La lutte finale !

Hier soir, je fais mes courses chez Leclerc et j'arrive à la Comète vers 19h30. Normalement, elle ferme à 19h, le samedi. J'étais donc surpris. Je rentre et me fous de la gueule de Roger, le serveur. Genre : alors, tu fais des heures supplémentaires non payées ?

Il me montre alors deux clients en salle et me dis : je n'arrive pas à leur faire comprendre poliment que je ferme. Les tables des terrasses étaient rangées. Il était évident que le bistro fermait. Je lui dis de leur dire franchement mais il me répond qu'ils ne comprennent pas qu'il reste des cons au comptoir. 

Finalement, il y va. Fermement. Je ferme, dit-il fermement (le blogueur lourd). La dame paye les 4€90 qu'ils devaient (de mémoire, ce qui importe sont les dix centimes de monnaie sur le billet). 

Et la dame commence à gueuler : on partira quand j'aurais eu ma monnaie (les 10 centimes).  Roger va à la caisse et prend 10 centimes. Il avait embauché à 11h30. 

Ils finissent par partir. Plus de client en salle, les clients du comptoir se barrent, dont moi. 

Roger l'intercepter : tu les connais, ces crevures ?

Moi : oui. Il me semble que ce sont les candidats Lutte Ouvrière pour les départementales (j'étais sûr que lui était candidat à de précédentes élections pour LO, ce qui force mi respect. Faire le con dans un blog est une chose, être candidat une autre). 

Toujours est-il qu'ils conchiaient allègrement le type qui bosse. Ils s'étonneront ensuite de faire 0,3% aux élections. Elle a eu ses 10 centimes et a eu raison de réclamer : pourquoi un connard serait-il récompensé quand un client l'oblige à bosser bénévolement une heure de plus ? 

Les blogs politiques ne sont pas morts : certains bandent encore

Dans mon dernier billet, j’évoquais l’éternelle mort des blogs politiques. C’est un fait, les blogs politiques de ma bande sont beaucoup moins actifs. Bembelly est venu commenter. Il critique mes blogs puis pose la question : « Pourquoi les e-militants répondent aux abonnés absents. L’actuelle politique du gouvernement a- t- elle une incidence sur la production-web des blogueurs politiques, les ex- de gouvernement ? »

Selon lui, ce sont les actions du gouvernement qui provoque ce vide chez les blogueurs politiques. Il a raison sur un point : il est plus facile d’être blogueurs dans l’opposition. Il a raison. Comme il critique mon blog, je vais critiquer plein de blogs et tenter de donner quelques raisons à cette morosité.

Les effets Twitter

Petit 1 : il fut un temps, quand un blogueur avait une information, il voulait la diffuser car elle lui paraissait importante. Maintenant, elle buzze dans Twitter avant qu’il ait pu lire la fin de la dépêche AFP. Tous les jeux de mot possible sont sortis et tous les commentaires possibles sont faits avant qu’il ne sorte son billet. Il m’est arrivé de publier des trucs et de me rendre compte que tout avait déjà été dit. Ce n’est pas très grave, les lecteurs ne sont pas nécessairement les mêmes, mais c’est déprimant. Cela ne motive plus.

Petit 2 : on critique les 140 caractères mais ils ont des qualités. Ils obligent à la concision et quand la concision n’est pas là, les lecteurs fuient. Et quand la concision est là, le lecteur fuit aussi car il aurait pu trouver l’information dans Twitter. C’est une espèce de paradoxe.

Vous me connaissez, j’ai quelques cibles favorites, dans les blogs, comme Pierre Parrillo, Gauche de Combat, Corto,… Le dernier billet du premier porte sur une petite dame d’Amiens qui est passée du PS au PC puis au FN. Il en fait une tartine incroyable. Cela ne sert à rien. Toutes les conclusions possibles sont dans l’information. C’est un blogueur de droite : il dénonce la porosité entre le PS et le FN. Notons bien qu’il fait ce qu’il veut. Son billet est peut-être intéressant mais je ne l’ai lu qu’en diagonale pour voir ce qu’il avait dire. Il faut arrêter de se forcer à remplir un A4 quand on fait un billet de blog. L’autre erreur qu’il fait est que personne n’a rien à cirer de la petite dame en question, totalement inconnu. D’ailleurs ce paragraphe est superflu.

Petit 3 : la dictature de Twitter qui empêche le blogueur politique de gauche de sortir de la ligne fixée par la vraie gauche.

La médiocrité du blogueur

 Le fait de disposer d’un outil pour écrire ne génère pas automatique un écrivain, un journaliste ou un éditorialiste. Et même ceux maniant la langue correctement n’ont pas forcément quelque chose à dire ou le font pour manier la langue. A une époque, on avait beaucoup de billets très bien écrits mais pas du tout adapté à ce qu’est le blog ou le réseau social, ressemblant plus à un devoir de philosophie ou d’économie qu’à un éditorial, avec, en plus, la prétention de l’éditorialiste.

D’ailleurs, l’ancien classement Wikio n’a jamais été analysé sous le bon angle, notamment les « éternels » trois premiers que furent Intox2007, Sarkofrance et le présent blog. Sortons un euphémisme : aucun des trois ne respire franchement la littérature. Et on en vient directement au dernier point que je voudrais évoquer en réponse à Bembelly : la fainéantise des blogueurs, ce qui n’était pas un défaut dont on pouvait qualifier les tauliers de ces trois blogs.

La fainéantise des blogueurs

La loi Macron a fait la une de l’actualité mais citez-moi un seul blogueur qui soit rentré dans le fond de la loi, pour disséquer certains aspects, autrement que pour sortir des banalités sur le travail du dimanche, ah mais ma brave dame vous voyez bien que Valls n’est pas de gauche.

Il y a bien moi qui ait évoqué les lignes privées de car, de même que Gauche de Combat, par exemple. Je vais y revenir, le temps de changer de section.

La fainéantise intellectuelle des blogueurs

Egalement poussé par le terrorisme intellectuel, le même que celui que j’évoquais à propos de Twitter, le blogueur ne veut plus sortir du cadre. Il est évident que permettre l’ouverture des commerces plus de dimanches par an est une perte d’acquis sociaux. On peut en faire un plat mais, quand Martine Aubry a sorti sa tribune, il aurait fallu réfléchir un peu plus, car elle l’a sortie pour se positionner en chef de la vraie gauche. C’est un statut Facebook de Julien Dray et les commentaires acerbes de Didier Goux qui m’ont mis la puce à l’oreille. On ne fait pas un projet de société à partir d’un nombre de jours d’ouvertures.

Si j’ai parlé de la possibilité à des entrepreneurs privés d’ouvrir des lignes de car interrégionales, c’est en réaction à un billet de Gauche de Combat. Il disait que c’était mal, qu’il revenait au service public d’assurer ces machins qui allaient mettre en concurrence la SNCF.

Alors, je vais refaire mon billet. Pour aller de mon lieu de travail (La Défense) à chez ma mère, il me faut plus de trois heures de train, près d’une heure de car (on va dire une heure parce qu’il y a une correspondance) après un trajet à pieds puis en métro, comptons une cinquième heure. Nous sommes probablement une bonne cinquantaine dans ma situation : travailler à La Défense et passer des week-ends en Centre Bretagne. Un entrepreneur privé pourrait monter une ligne : La Défense, Saint-Meen, Merdrignac, Loudéac, Rostrenen, le tout pour 50 euros au lieu de 180 (sans abonnement). En près d’une heure de moins. Dans l’intérêt du peuple. Je pars à 16h30 du bureau, je suis à 22 heures au bistro après un dîner en famille… Pourquoi cela serait-il de droite ?

Le blogueur politique ne pourrait-il pas enlever ses œillères. On faisait de l’opposition de principe à tout ce que faisait Nicolas Sarkozy et ils ont pris le réflexe de le faire pour tout ce que fait Manuel Valls…

Concluons

J’ai encore fait une tartine alors qu’il me faut répondre à la question de Bembelly : « Pourquoi les e-militants répondent aux abonnés absents. L’actuelle politique du gouvernement a-t-elle une incidence sur la production-web des blogueurs politiques, les ex- de gouvernement ? »

Chacun a des sujets qui l’intéressent plus que les autres. Encore faut-il les traiter, à fond, pas comme si on était dans Twitter.


Pas par de vagues sous-entendus ou en traitant de racistes ceux qui osent dire que les terroristes islamistes sont des méchants.

21 février 2015

Les blogs politiques sont encore mort. "fait chier" ou "tant pis" ?

Hé ! Les gens ! T’as vu ? Les blogueurs politiques de gauche, ils ne glandent plus rien. Même Sarkofrance a à moitié laissé tomber son blog phare. Il a raison ! Qu’il se repose. Parmi les copains, il y en a qui sont toujours actifs, heureusement, mais je ne vais citer personne, de peur d’oublier les oubliés.

Il y en a d’autres qui ne savent plus que produire une bouillie infâme, sans queue ni tête. Tiens ! J’en ai vu un qui a écrit cette phrase : « Voila qui ne devrait pas plaire aux fachos entre autres réacs qui se croient «parangon de vertu» sur le Web avec des «arguments glaçage de cupcakes» livrés par l’ami «Ok Google Actualités!». » avec des parties en gras, d’autres en italique,… Comment voulez-vous que les lecteurs comprennent, voire s’y intéresse ?

L’ami Google Actualités, au fait, c’est moi ! Je m’intéresse à l’information grand public, à ce qu’entendent les électeurs. C’est mal, je sais.

Beaucoup des copains des leftblogs ne font plus rien sur leurs blogs. C’est triste. Moi-même, j’ai une baisse de rythme. Nous allons donc étudier deux blogs politiques, ou, plus exactement, les deux derniers billets de blogs politiques, les andouilles de service, Gauche de Combat et Pierre Parrillo qui, lui, au moins, a les couilles de ne pas être anonyme. Ils ont néanmoins un point commun : le QI.

Commençons par le dernier billet de Pierre Parrillo. Soyons sérieux, je vous prie, pour écrire ce billet, je l’ai lu. Un peu de respect, que diable. Il traite de Razzi Hammadi, député PS dont personne n’a strictement rien à cirer, il faut l’admettre. Il sait se faire un nom au sein du parti et des militants de gauche par quelques propos qui donnent envie de lui donner des baffes, mais Parrillo le croit représentatif. Lisez son billet. Je sais, je vous demande beaucoup mais n’oubliez pas que, cette fois, je ne vous demande pas de lire les commentaires chez Corto. Et ce n’est pas moi qui parle de Razzi machin. Lisez son billet (bis) et revenez ici, dans les commentaires, résumer ce que Parrillo lui reproche. Chiche ! Après, vous aurez trois heures pour répondre à la question : « Si Parrillo n’avait pas une haine personnelle contre cette andouille, que l’on ne sait pas expliquer, qu’aurait-il pu vouloir dire qui intéresse un lecteur, de droite, de gauche ou de nulle part ? »

Venons-en au dernier billet de Gauche de Combat. Vous me connaissez, je n’ai pas pris les blogueurs au hasard, mais avant de rédiger ce billet, je ne savais pas de quoi parlaient leurs derniers billets. Il nous diffuse une infographie au sujet de l’accessibilité pour les handicapés qu’il a trouvée par hasard. A priori, il est impossible de tout lire. Cela intéressera certainement un tas de types, néanmoins, qui vont s’empresser de buzzer entre gens ayant les mêmes préoccupations. Il n’empêche qu’il a oublié un détail : le fond. Prenons un exemple au hasard : la Comète. Comment la patronne peut-elle se mettre aux normes sachant qu’il lui faudrait installer un ascenseur pour aller aux toilettes et qu’elle n’est propriétaire ni du fond ni des murs ? Faire pleurer la bourgeoise qui se croit de gauche est facile… :

Alors je pose une question bête : la blogosphère politique ne pourrait-elle pas se ressaisir pour faire des billets avec un peu de fond ? Des trucs sérieux.
Tant pis pour le reste. Je fais un billet à propos de la réforme territoriale, j’ai 300 lecteurs. Un billet au sujet de la mort des blogs politiques, 800 ou 1000.


Merci à toi de contribuer à mes statistiques. 

20 février 2015

Difficile démocratie

Morceau de République
L’épisode du 49.3 a montré qu’on a un problème d’exercice démocratie en France. Certains expliquent que faire passer un texte avec le 49.3 est un déni de démocratie. Pour ma part, je pense que le premier ministre est nommé à un poste pour faire un job, ce n’est pas un déni de démocratie qu’il ait le droit de faire passer un texte par an pour faire le job s’il n’a pas de majorité pour le faire. Le plus drôle est que je dirais exactement le contraire si c’était la droite qui faisait ça.

C’était l’objet de mon billet d’hier : la droite a utilisé beaucoup moins souvent le 49.3 parce que les députés sont disciplinés, qu’à droite on suit le chef et tout ça. Je disais qu’ils étaient tenus par les couilles. A gauche, par contre, on aime bien les avis contraires, les discussions. Il est donc beaucoup plus difficile de trouver une majorité.

Ce qui ne sont pas d’accord avec la majorité sont souvent ceux qui prônent une Sixième République (et même si je parle souvent de Constitution parce que cela me passionne, je ne suis pas vraiment d’accord avec ce que j’ai pu lire sur « leur » ligne) mais il y a un hic : changer les institutions ne leur fera pas réunir une majorité. Si vous regardez le résultat des élections présidentielles, il est rare qu’un président élu recueille plus de 30% au premier tour et personne, depuis 1969, n’a fait plus de 50. Il faut donc que le président trouve cette majorité et fasse des compromis, des négociations,… D’ailleurs si les politiciens de gauche qui se retrouve derrière cette nouvelle République étaient élus dans le cadre de cette République, ils peineraient à former une majorité.

Je ne sais pas si le phénomène est spécifique à la France. Prenez l’Allemagne où le fonctionnement de l’Etat pourrait être pris comme exemple pour ne nouvelles institutions. Le président est fantoche et c’est bien le parlement qui gère le pays mais le plus grand parti de droite a du faire une coalition avec le plus grand parti de gauche. Chez nous, cela serait impossible.
 
Autre morceau de la République.
C’est d’ailleurs pour ça que je ne suis pas en train de faire un billet prônant un changement des institutions. En France, on a le fameux rapport « droite gauche ». Il va sans doute prochainement tomber d’ailleurs. Imaginons que François Hollande fasse une dissolution, là, maintenant, parce qu’après il a apéro. On pourrait avoir une assemblée constituée ainsi : petits partis de gauche 15% (je parle en nombre d’élus), PS, 25%, UDI+UMP 40% et FN 20%. Il serait logique que le président appelle le patron du gagnant, l’UMP comme premier ministre et ce dernier serait bien obligé de faire appel au FN ou au PS pour former un gouvernement.

En France, on appelle ça l’ouverture. Mitterrand l’a fait en 1988 parce qu’il en avait besoin. Sarkozy l’a fait en 2007 pour faire joli (il avait la majorité). Si on refait cela aujourd’hui, c’est-à-dire dans un sens inédit : une ouverture de la droite vers la gauche pour trouver une majorité, ceux de gauche acceptant ce principe sur la base d’un texte de compromis, seraient appelés par la vraie gauche des traitres alors qu’ils ne feraient qu’éviter à l’UMP de se droitiser en pactisant avec le Front National.

Et c’est ce rapport « droite gauche » qui fout le bordel. Je ne souhaite pas le faire sauter, je me sens profondément de gauche mais pas nécessairement de la même gauche que d’autres qui ont une position de principe. Je vais prendre quatre exemples. Je précise que ce n’est pas de la provocation mais de l’illustration.

Le premier. Je vais le prendre dans le rapport Macron. Il y a un truc pour permettre la privatisation des aéroports. Les mecs de gauche gueulent : ah mais bon dieu c’est une mesure de droite, il ne faut pas privatiser les infrastructures, et l’aménagement du territoire bordel ? Je pourrais m’attacher à démontrer le contraire. Par exemple, l’Etat n’a pas à gérer des équipements utilisés exclusivement par des opérateurs privés, c’est bien la droite de dépenser des sous pour permettre à d’autres de gagner du pognon. Ou : prendre les aéroports de Nice et de Toulouse défendre pour l’aménagement des territoires, ce ne sont pas ces grandes villes qui en ont besoin. Ou : hého la plupart des aéroports sont déjà gérés par des CCI qui ne sont pas des structures publiques.

La seule question qui doit se poser est : ah mais bordel si un type juge rentable de dépenser un milliard pour acheter un aéroport et qu’il gagnera des sous avec c’est complètement con de le vendre puisqu’on pourrait les gagner nous-mêmes. C’est le principe de la privatisation des autoroutes : des andouilles gouvernementales ont jugé utile de le faire, on gueule parce que les tarifs sont trop élevés et les acheteurs s’en foutent plein les fouilles.

Donc je suis contre la privatisation des aéroports. Et c’est exactement le genre de position qui pourrait faire consensus (d’autant que moi, blogueur de gouvernement encore disponible, je prends une position qui est le contraire de celle de la loi en question). On réfléchit à froid. Et personne ne jugerait utile de passer en force pour privatiser nos autoroutes, nos aéroports ou nos toilettes publiques.

En aparté, ça montre le deuxième défaut de notre système : la possibilité de faire des lois « fourre tout » comme la loi Macron. C’est une erreur de leur part.

Rassurez-vous, je vais abréger les exemples suivants.

Le deuxième : le referendum de 2005 (et de manière plus générale). La fracture n’est pas droite gauche.  Elle est entre les « bouts » et le centre. Et être partisan de la construction de l’Europe est être partisan de l’amélioration de Maastricht qui est un truc de droite que nous a collé la gauche, donc un truc de gauche. Et être européaniste est être internationaliste. Et être de gauche nécessite, pour moi, d’être internationaliste.

Le troisième : le déficit et l’austérité. A gauche, ils veulent moins de restrictions budgétaires. Or la dette, elle est souscrite auprès d’opérateurs privés, des marchés financiers,… Donc vouloir que l’Etat dépense de l’oseille favorise le privé et c’est donc de droite.

Le quatrième : le mariage pour tous. C’est un truc bien de gauche que de vouloir que tous les couples aient les mêmes droits et j’en suis profondément partisan. Mais admettez que c’est quand même bien rigolo de voir la gauche défendre le mariage, cette putain de vieille institution catholique et réactionnaire.

Fin. Des exemples.

Je rappelle qu’ils ne sont pas là pour faire des provocations mais pour illustrer le fait que tout ne peut pas être réduit à un rapport droite gauche.

Dans ces paragraphes numérotés, j’ai introduit une deuxième numérotation, celle des défauts, conneries ou des difficultés de notre système. Le premier : la nécessité du compromis pour avoir une majorité rendu difficile par le rapport droite gauche. Le deuxième, abordé au détour d’une phrase, est la possibilité de faire des lois fourre tout et, d’une manière générale, cette habitude que l’on a, à droite comme à gauche, de légiférer pour un oui ou pour un non. Tiens ! Je vais prendre un truc que j’approuve dans la loi Macron : la libéralisation du transport par car (c’est une position qui pourrait être qualifiée de droite mais j’en ai déjà fait des billets, je ne vais pas me justifier). Je suis tombé sur le cul quand j’ai appris qu’un opérateur privé ne pouvait pas faire une ligne de transport interrégionale sans autorisation de l’Etat ! C’est délirant.

Et on en revient à nos aéroports : en France, vu de gauche, il faut que le service public soit assuré par l’Etat.  Il peut l’être par le privé. Et aussi par les collectivités territoriales.

Je parlais, hier soir, avec un camarade MRC (il y en a plein, à Bicêtre) qui notait tout le bien que faisait le service public, notamment à Bicêtre, au niveau de l’aide sociale, ce qui est vrai. Il m’a dit que c’était ça, pour lui, la République. J’ai dit non… Ce qui fait par la ville n’est pas du ressort de la République sauf si c’est imposé par les lois de la République.

Et c’est le troisième défaut ou connerie de notre système, c’est d’utiliser le mot République pour un oui ou pour un non. Pour résumer, le mot « république » signifie qu’on n’est pas en monarchie, ce qui ne veut pas dire qu’on est en démocratie, d’ailleurs (et ceux qui se sont appelés « républiques démocratiques » n’étaient pas franchement des démocraties). Si on y colle un R majuscule, « République » peut s’appliquer à notre pays, qui est une république. Par contre, l’adjectif « républicain » ne peut s’appliquer qu’à la forme d’organisation du pays, l’opposition à monarchie. Ainsi, ceux qui cherchent à casser le Front National en disant que ce n’est pas un parti républicain se trompent de combat. Ca aurait quel sens de dire qu’un parti d’extrême droite anglais n’est pas républicain ?

Alors le Front Républicain apparait comme une grosse connerie. Les braves gens ne font que dire qu’il faut un consensus entre la gauche et la droite pas extrême pour barrer la route à l’extrême. Et ce mot, « République », dont nous sommes très fier au point que certains voudraient rendre férié le 21 janvier, tout en en faisant une Sixième perd son sens.

C’est étrange. Je suis républicain parce qu’opposé aux privilèges que nécessite une monarchie mais surtout un démocrate, bien plus que républicain. Et le démocratie nécessite le consensus.

On ne fait pas une majorité tout seul. Et faire une sixième République ne garantit visiblement pas la démocratie.


19 février 2015

Le sens des institutions

« S’il est tellement persuadé d’être dans le vrai et d’avoir le soutien des français, pourquoi ne dissout-il pas l’Assemblée Nationale ? » Telle est la question que se pose le blogueur de droite Pierre Parrillo à propos de Manuel Valls, ce qui est très rigolo, outre le fait que le premier ministre n’a pas le droite de le faire.

Je vais rappeler à cet aimable mais inculte blogueur politique que c’est le premier ministre et le gouvernement qui sont responsables devant le Parlement et pas l’inverse.

L’occasion de rappeler que ce n’est pas le cas quand c’est la droite qui est au pouvoir : les députés n’ont pas le droit de s’exprimer, ils sont tenus par les glandes génitales masculines productrices des spermatozoïdes.

A gauche, il y a discussion, opposition,…

Les orateurs de la droite, à l’Assemblée, pendant le débat sur la motion de censure, disent que faire appel au 49.3 est un aveu de faiblesse. C’est le contraire. C’est un aveu de démocratie.

Là, Manuel Valls a dit « bon, vous n’êtes pas d’accord avec moi sur cette loi mais je veux qu’elle passe. Si vous ne voulez pas, virez-moi ! »

Les institutions ont un sens.


Du coup, c’est la droite qui tente de virer le premier ministre mais qui devrait échouer, le tout pour une loi dont plusieurs d’entre eux ont dit qu’elle allait dans le bon sens. Ils sont pathétiques, à droite, mais aussi à gauche, chez ces guignols qui n'hésitent pas à voter avec la droite et l'extrême droite. Quant aux blogueurs...

18 février 2015

Miction de censure

Blogueur de gouvernement en pleine action
GdC a fait un rêve : celui que la gauche qui n’est pas d’accord avec Manuel Valls vote la motion de censure de la droite, que le premier ministre tombe et qu’un « autre gouvernement, respectant d’avantage les différentes sensibilités qui parcourent la gauche, et non pas la seule, marginale et excessive coterie vallsienne, était mis en fonction. »

Depuis la mise en œuvre de notre Constitution, un seul gouvernement est tombé suite à une motion de censure, celui de Pompidou. Il a été remplacé par le gouvernement de Pompidou. Si le gouvernement Valls est viré, il est probable que Hollande propose à Valls de former un nouveau gouvernement.

Si j’étais lui, je provoquerais carrément la dissolution de l’Assemblée Nationale. Vu l’état de l’UMP et du Front National, il est probable qu’aucune majorité ne se dégage et qu’il file les clés de la boutique à un lascar comme Juppé ou Bayrou, ce qui le mettra en position de cohabitation, lui assurant, ou presque, la réélection en 2017. Le scénario le plus probable est que la motion de censure ne passe pas. Il y a des élections départementales dans un mois. Si la gauche – celle de Valls et Hollande – prend une gamelle (ce qui n’est pas certain, vu l’état de l’UMP, mais probable), François Hollande pourra alors proposer à Martine Aubry de remplacer Manuel Valls ce qui le placerait aussi dans une forme de cohabitation et serait bien rigolo. En 2017, il passerait pour le seul rempart contre Marine Le Pen et les gauchistes…

Cela étant, c’est François Hollande qui a été élu par les sympathisants socialistes lors de la primaire. Au premier tour, il a fait 40% des voix. Avec Manuel Valls et Ségolène Royal, cela fait 52%. Au premier tour de la primaire, il a fait 28%. 52% de 28%, en supprimant les arrondis, ça fait 14,82% des voix pour un périmètre que l’on peut comparer au 11,10% obtenu par Jean-Luc Mélenchon. Ce qui nous fait que la ligne Hollande respecte bien plus les différentes sensibilités qui parcourent la gauche que la ligne Mélenchon.

Je sais aligner les chiffres mais pas bouger mes oreilles. C’est ballot.

En outre, si on considère qu’il y a 40 frondeurs qui pourraient s’unir au reste de la gauche, n’oublions pas que les députés écolos et PRG tiennent leur poste à la bienveillance du Parti Socialiste et d’accord électoraux suspects. Ne pas suivre le reste du parti et François Hollande serait une trahison des électeurs. D’ailleurs, les frondeurs pourraient se rappeler qu’ils ont été élus pour donner une majorité à Hollande et qu’ils pourraient jouer leur légitimité à pile ou face.

Quant à prétendre que Valls fait partie de sa propre coterie, que dire de Benoit Hamon qui défend la conquête du PS, de Cécile Duflot qui s’imagine chef suprême prochainement ou Jean-Luc Mélenchon ? Peut-on réellement les prendre au sérieux pour représenter les sensibilités qui parcourent la gauche ?

Burp.

En vérité, en vérité, je vous le dis, ce sont bien Manuel Valls et François Hollande qui ont le plus de légitimité pour occuper leurs fonctions réciproque, le deuxième parce qu’il a été élu et l’autre parce qu’il a été désigné par celui a été élu pour mettre en œuvre sa politique et jouit d’une popularité qui reste relativement bonne.

Enfin, imaginons une sensibilité qui respecte toute la gauche si on veut mais quelle gauche. Par exemple, nous en avons la moitié qui est pour l’Europe, notamment les écolos, et l’autre contre. Le blogueur rêveur pourrait-il nous expliquer quelle ligne politique cohérente pourrait être suivie en respectant mieux les sensibilités de toute la gauche ?

Hips !

Le respect de la démocratie exigerait que l’on respecte les types qui ont été élus un peu plus que quelques oiseaux qui cherchent à ce faire voir avant le congrès.


Le spectacle donné est assez plaisant. Nous avons la droite et le centre qui vont voter la motion parce que la loi Macron est trop à gauche et la gauche de la gauche qui va la voter parce qu’elle st trop à droite. 

S’ils cherchent tous à passer pour des guignols…

Que faire de la gauche ?

Radeau de sauvetage adapté à un pédalo.
Il était une fois un pays au bord de la ruine, gouvernée par une droite usée et présidée par quelqu’un que les habitants ne pouvaient pas blairer, au sein d’un monde subissant une grave crise qui n’en finit pas. La gauche avait été très mal. Son plus gros parti, le Parti Socialiste avait néanmoins réussi à ne pas couler et à organiser des primaires qui ont donné un élan permettant la victoire de son candidat à la présidentielle. La gauche de la gauche avait réussi à se rassembler derrière une forte personnalité qui fit un bon score au premier tour alors que la candidate des écolos était à la ramasse.

Néanmoins, le gouvernement tout frais qui est arrivé dans la foulée a multiplié les couacs et n’a pas réussi à faire l’inversion de la courbe du chômage. Le leader de la gauche de la gauche enchaîna les gaffes qui lui firent perdre toute crédibilité. Quant aux verts, ils en étaient à déprimer les militants. Trois ans après l’élection, le Parti Socialiste était profondément divisé, une majorité soutenant le gouvernement et le président et l’autre s’y opposant frontalement, les jugeant ridiculement illégitime. La droite usée était toujours aussi usée et n’arrivait pas à se remettre. L’ancien président était revenu pour mettre de l’ordre mais rien n’allait correctement. Le parti s’était divisé entre les partisans d’une droite dure et les autres, formant des clans illisibles,… Le centre droit, pendant ce temps, était toujours aussi risible, n’arrivant à exister qu’à la ramasse du reste de la droite, incapable de se trouver un leader capable de se faire entendre dans les médias. Alors c’est la droite de la droite qui profitait de tout ce bordel après un sérieux nettoyage par sa présidente sur le dos d’une gauche illisible depuis longtemps : « En 1981, on a tenté les élections et la gauche a mené une politique de droite. Alors que faire ? Le succès du Front national qui se veut antilibéral et anti-immigrés est l’écho de cette période de désarroi. »

Ce n’est pas tous les jours que je cite Krivine, moi ! Vive l’unité de la gauche, tiens !

L’unité de la gauche ? C’est un peu mon dada, mon truc à moi. L’élection présidentielle de 2002 avait été un traumatisme pour la gauche. Moi-même, je n’avais pas fait le déplacement jusqu’en Bretagne pour voter au premier tour, je me réservais pour le second. Alors j’ai fini par m’inscrire sur les listes électorales dans ma commune de résidence, le Kremlin-Bicêtre, enclave MRC (le parti de Chevènement), au cœur de la banlieue rouge, cerné par Villejuif et Ivry-sur-Seine.

En 2004, j’ai voté pour les plus grosses listes de gauche, celle menées, aux deux scrutins, les régionales et les européennes. En 2005, j’ai voté oui au referendum. En 2007, j’ai voté pour Ségolène Royal, la candidate socialiste aux deux tours des présidentielles et pour Pierre Gosnat, le candidat du Parti Communiste, le candidat de gauche qui avait le plus de chance d’arriver en tête aux législatives, dans ma circonscription.

2008 a été un deuxième tournant, pour moi, vu que les candidats aux élections locales s’intéressaient aux blogs. On a même reçu Jean-Paul Huchon à la Comète pendant la campagne des régionales de 2010. Ainsi, je connaissais à peu près tout le monde.

En 2008, donc, j’ai voté pour la liste menée par Jean-Luc Laurent, actuel président du MRC, aux municipales vu que, travaillant avec les cocos et les socialos, il avait réussi à ravir la ville à la droite en 1995 puis à la gérer correctement. Les mêmes jours, j’ai voté pour Alain Desmarest, le conseiller général communiste sortant, dans ce département communiste. En 2009, j’ai voté socialiste aux européennes, tout comme aux régionales, l’année suivante.

En 2012, j’ai fait la campagne de François Hollande, avec Jean-Luc Laurent, et donc voté pour lui. Aux législatives, je ne me voyais pas ne pas voter pour Jean-Luc Laurent. J’ai donc participé à l’élimination de Pierre Gosnat (à eux deux, ils ont dépassé 60% au premier tour). C’était la première fois depuis 2002 que je ne votais pas pour le sortant quand le sortant était de gauche. En 2014, j’ai à nouveau voté pour la liste menée par Jean-Luc Laurent. A noter que je n’ai jamais voté pour le parti socialiste au cours de ces 14 ans pour des élections municipales, cantonales et législatives. La discipline…


Et nous voila aux élections cantonales. Malgré les difficultés de la gauche, le canton semble promis à la gauche. Alain Desmarest avait fait 50% au premier tour et 75% au second en 2008 (mais le découpage du canton a légèrement changé). Il n’empêche que la gauche est en baisse et que la participation avait été de l’ordre de 50% en 2008. Cette année, il y a deux « couples » de candidats, en plus de celui où est mon copain Bernard Chappellier d’EELV (9% en 2008). Imaginons qu’ils fassent des scores proches, de l’ordre de 25% vu qu’Alain Desmarest avait fait 50%... Cela nous fait précisément 12,5% des inscrits, c’est-à-dire le seuil minimum pour être présent au second tour. Comme la gauche n’a pas le vent en poupe et que l’abstention pourrait augmenter, il n’est pas exclu que seul un candidat de droite soit qualifié pour le second tour…

Nous arrivons à un degré de connerie maximum. Le canton a deux communes, le Kremlin-Bicêtre et Gentilly. En 2012, François Hollande a fait 65% au second tour dans la première et 72% dans la seconde. J’imagine la gauche absente du second tour aux cantonales de 2015…

Bravo les gars…

Dimanche, je me promenais sur le marché (oui, j’habite une commune qui a une longue tradition de commerce le dimanche…). J’ai croisé Bernard. Je me suis alors rappelé que je ne savais pas pour qui j’allais voter. Il y a trois paires de gauche : une Front de Gauche avec le sortant, une MRC soutenu par le PS avec des inconnus, une EELV avec Bernard.

Je me voyais mal voter Front de Gauche, c’est-à-dire pour Alain Desmarest que j’apprécie beaucoup (mais la rumeur dit qu’il n’habite plus le quartier, les gens sont méchants…).

Lundi, Jean-Luc Laurent, « mon » député-maire président du MRC, que j’apprécie beaucoup également, a fait un communiqué pour dire que les trois députés de son parti voteront contre la loi Macron. Je ne l’ai pas élu pour la gloire de sa formation politique mais pour donner une majorité à François Hollande. J’ai l’impression qu’il y a un peu beaucoup de députés qui oublient qu’ils n’ont pas été élus pour leurs opinions politiques mais pour donner une majorité à celui qui avait réussi à foutre la droite dehors.

Donc, en l’état de mes connaissances, je ne voterai pas pour des candidats MRC aux prochaines élections. Ce parti n’a plus de raison d’être (mes excuses à ses élus, à Elie,…) et disparaitra lors de la retraite du Ché.

Je voulais donc voter Front de Gauche ou, plus précisément, Alain Desmarest. Mais, hier soir, André Chassaigne, chef des députés du Front de  Gauche, a annoncé que les députés Front de Gauche voteraient pour la motion de censure déposée par la droite. C’est, à ma connaissance, une première. Il est hors de question que je vote à un premier pour le moindre guignol issu de cette formation politique s’il ne se désolidarise pas totalement de ces propos.

Chassaigne a ajouté : « Puisqu'on nous empêche de nous exprimer avec le 49.3, il faut renverser ce gouvernement pour mettre en place un gouvernement de gauche, qui applique la politique pour laquelle les Français avaient voté en 2012. » Il va falloir arrêter ses caprices de gamins trop gâtés et refaire le monde : François Hollande, pour qui les Français ont voté, a toujours eu une telle ligne politique, y compris pendant la primaire et, s’ils ont voté pour lui, c’est essentiellement pour foutre dehors les guignols précédents.

Je vais lancer quelques appels…

A Alain Desmarest (il me semble qu’on se tutoie dans la vraie vie) : Alain, tu vas nous faire une jolie proclamation pour dire que tu désolidarises totalement de la position exprimée par Chassaigne, que tu es partisan de l’unité de la gauche, que tu as toujours tenter de représenter particulière tous les gens de toute la gauche de ce canton.

A Pierre Laurent : vous allez faire un communiqué expliquant que vous allez proposer aux instances dirigeantes du Parti Communiste Français l’exclusion immédiate avec coups de pied au cul de tous les députés membre du PCF qui allaient voter une motion de censure contre le Parti Socialiste et que si les instances dirigeantes ne vous suivent pas, vous allez démissionner.

A Jean-Luc Laurent : vous allez faire un communiqué expliquant que vous vouliez dire que vous ne vouliez pas voter contre la loi Macron mais vous abstenir et vous allez retirer les candidatures MRC aux cantonales. Qu’est-ce que vous en avez à foutre ?

A Jean-Christophe Cambadélis (tiens, je vais le tutoyer et le rudoyer) : putain de bordel, tu vas nous faire déménager une personnalité politique du Parti Socialiste au Kremlin-Bicêtre dès 2015 et tu vas faire en sorte qu’un type de gauche « normal » puisse voter socialos aux élections locales.

A Manuel Valls et Emmanuel Macron : pourquoi avez-vous été toucher à un marqueur de gauche comme le travail le dimanche alors qu’on s’en fout totalement (hors zones réellement touristiques où l’on peut piquer du pognon à des touristes étrangers) sans de sérieuses compensations pour les salariés et pas des machins incompréhensibles issus d’improbables négociations ?

A leurs opposants : mais franchement, qu’est-ce que vous en avez à foutre de ces conneries ? Vous avez demandé l’avis des braves gens susceptibles de travailler le dimanche ? Et celui de ceux qui sont obligés de quitter le salariat pour avoir une rémunération ? Et les autres volets de la loi, ceux qui seront réellement profitables, vous vous torchez le cul avec ?

A Pierre Gosnat, dans son coin de ciel : vous avez procédé à un "désistement républicain", en 2012. Vous ne vous êtes pas maintenu au second tour car un candidat de gauche était devant vous au premier. Si Dieu et le paradis existaient, je vous suggérerais de pousser un coup de gueule contre tous ces ânes incapables de s'entendre.

A François Hollande : bon courage, mon gars.


A Bernard Chappellier : si tu me payes une bière, je vote pour toi. Si tu m’en offres une deuxième, je fais ta campagne sur le blog.

17 février 2015

La faute des frondeurs

La lecture de Twitter est amusante, cette après-midi, entre les types de gauche qui critiquent les frondeurs et ceux qui critiquent le gouvernement. Les frondeurs ont gagné : le gouvernement utilise le 49.3 aimablement fourni, main d’œuvre comprise, par notre constitution, qui permet au premier ministre de dire « vous me cassez les cerises ».

Vous prenez Google News, vous tapez « travail salarié » et vous tombez sur un tas d’articles, comme celui-ci, datant de la semaine dernière et reprenant une information de l’Insee. C’est important d’utiliser Google News, aussi, plutôt que de faire le guignol derrière un clavier. Je reprends cette dépêche. « Le nombre de travailleurs indépendants a nettement augmenté ces dernières années en France, où les non-salariés ne représentent cependant qu'une personne en emploi sur dix, selon une vaste enquête diffusée ce matin par l'Insee. » C’est une tendance à la hausse dans une courbe qui ne s’inversera pas.  « Cette proportion place l'Hexagone parmi les pays de l'Union européenne où le travail indépendant est le moins répandu, précise L'Institut national de la statistique et des études économiques. La moyenne européenne est de 15%. » Qu’on le veuille ou non… « La recrudescence du travail indépendant peut être aussi dans certains cas liée à des difficultés rencontrées dans la recherche d'un emploi salarié ». « Les non-salariés exercent des métiers très divers, exploitants agricoles, commerçants, artisans, professions libérales et sont sur-représentés dans des secteurs tels que la construction, la santé ou le commerce de détail, selon l'étude. »

Les frondeurs ont fait du travail le dimanche la mesure emblématique de la loi Macron préparée par Montebourg. Or le travail le dimanche n’est pas l’enjeu de société. L’enjeu de société est la pérennité du travail salarié (et la baisse du nombre de types qui restent sur le bord du chemin…).

Les frondeurs font une erreur, ils se trompent de combat. Ce n’est pas le fait d’avoir une posture de gauchiste qui fera le progrès social ou empêchera la régression. Ce n’est pas le fait d’avoir une posture de gauchiste qui permet de se prétendre à gauche. Surtout quand on pense essentiellement au prochain congrès du PS, pas à la France.

Ils font une faute politique, l’électeur ne s’y trompera pas, notamment s’il n’est pas salarié d’une grande entreprise. Ils font une faute politique en contraignant leur propre parti politique à faire appel au 49.3. Ils font une faute politique : ils ne gagneront pas et seront marginalisés.

Dans l’attente, ils peuvent aussi souligner ce qu’apporte la loi Macron.

Vous lui avez demandé à l’étudiant qui souhaite avoir des revenus s’il n’a pas envie de travailler le dimanche ? Et aux trois ou quatre millions de chômeurs à qui l’on dit « vous n’avez pas le droit de travailler le dimanche ».

Ils doivent bien rigoler.

Les frondeurs font une faute politique. Ils laissent Manuel Valls et François Hollande dire : « vous nous cassez les burnes, nous sommes les patrons, faites pas chier ». Et c’est peut-être bien ce qu’attend l’électeur. Les frondeurs politiques font une faute. Ils donnent l'occasion à l'opposition de défendre une motion de censure. Ils font une faute. Ils font porter le débat sur la forme et pas sur le fond.

Dans l’attente, je suis bien content, je vais pouvoir faire mes courses au Virgin sur les Champs Elysées. Ah, non ! Il a fermé. Parce que la société évolue.

"Qui se montre partisan d'un conservatisme étroit ou d'un retour vers un état social ou politique antérieur" C'est la définition que donne le Larousse du mot "réactionnaire". Je dis ça, hein...

La relaxe

Ainsi, Dominique Strauss-Kahn devrait être relaxé, faute de preuves. Rien qu’à cette idée, me voila tout guilleret, pour lui, d’abord, puisqu’il en assez pris dans la gueule depuis bientôt quatre ans maintenant et que le procès, tel qu’il est retranscrit par les médias, tourne plus au procès de ses pratiques sexuelles. Putain de sodomie, si je puis me permettre.

Entendons-nous bien ! S’il y avait eu un procès pour viol et qu’il avait été condamné, ma pensée n’aurait pas été la même. Par contre, cette histoire de proxénétisme aggravé me paraissait de plus haut comique. La justice n’a aucune preuve qu’il savait qu’il s’agissait de prostituées ce qui est aussi relativement amusant. Mais quand bien même il savait, coucher avec des prostitués n’est pas interdit et, je me répète, je suis contre la pénalisation du client. Alors, le proxénétisme aggravé, hein !

Je suis guilleret (tout est relatif, je ne danse pas sur le comptoir) parce que DSK a un certain nombre d’ennemis, à gauche, qui se seraient réjoui d’une condamnation rien que pour ce qu’il représente. Je suis guilleret (au point de prendre l’apéro, quand même) parce que ce procès pour atteinte aux bonnes mœurs commençait à ma casser les noyaux. Je suis désolé pour mes amies féministes qui attendaient quelque chose de ce procès contre cet homme aux pratiques sexuelles particulières et un tantinet abusives, visiblement, mais la loi, en France, n’interdit pas de coucher avec des gonzesses qu’on ne connait pas, même en série. Alors, s’il faut réfléchir à quelque chose, c’est bien à la loi. Que veut-on interdire ? Pourquoi ?

Le proxénétisme est le fait de tirer profit de la prostitution d’autrui. DSK a tiré des putes, certes. J’espère qu’il en a tiré du plaisir. Il n’en a pas tiré profit. Officiellement, il a participé à ce que l’on pourrait appeler une partouze. C’est mal.


L’affaire est glauque mais ce n’est pas la nôtre.

16 février 2015

Les dérives en rêve

Course de dériveurs
« Je n’ai jamais lu de journaliste du Figaro ni entendu Manuel Valls s’inquiéter des dérives de la religion catholique. Depuis 2012, les exemples ne manquent pourtant pas. Bien sûr, aucun fou furieux de Jésus version papale n’est allé exécuter des caricaturistes. Mais il y a pourtant des dérives, parfaitement organisées, comme Civitas. » Je suis abonné au blog de Sarkofrance. Je reçois donc un mail à chaque billet. Ainsi, je lis son blog (celui-là) un peu dans l’urgence, pas pendant une « pause » dédiée à la lecture des blogs. Quand j’ai lu le dernier, j’ai levé les yeux au ciel et j’ai continué ma route pour le boulot.

J’avais presque oublié ses propos, la suite étant plus nuancée mais je n’y adhère pas spécialement. C’est quand j’ai vu le billet qu’en a tiré Gauche de Combat que je suis repassé…

Je vais répondre à Juan : je ne suis pas inquiet des dérives de la religion catholique. Pasdamalgame, tiens !

Par contre, quand je vois la une de Google News, je suis inquiet.

Actualité peu Optimist
Nous avons, en haut, des adolescents en garde à vue pour la profanation d’un cimetière juif. Nous ne savons pas encore leurs motivations et on sait que les jeunes sont cons. Il n’empêche qu’à l’heure où je parle, on ne pas exclure un acte antisémite, si je puis me permettre un euphémisme.

Nous avons, juste en dessus, un massacre commis contre des chrétiens en Lybie par un machin qui s’appelle l’Etat islamique.

Nous avons, après, un article sur le massacre du week-end à Copenhague, devant la synagogue.

Il me semble que ces trois actes ne sont pas le fait des dérives de la religion catholique.

Dans la journée, on a vu un tas de dépêche, comme celle au sujet de l’Italie qui est prêt à envoyer 5000 hommes en Lybie et François Hollande et le président Egyptien qui ont demandé une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU. Tiens ! Les Egyptiens ont signé pour l’achat de Rafale. On sait à peu près ce qu’ils vont en faire (ou, du moins, ce qu’ils en feraient si la livraison était immédiate et leurs pilotes formés).

Voila, on se retrouve à préparer une intervention militaire, probablement cherché par l’Etat islamique lui-même, comme me le faisait remarquer Elie Arié, pour faire basculer dans leur camp l’ensemble des opinions publiques musulmanes dans leur camps.


Ainsi, la situation semble sans issue et il faudra que l’on montre son inquiétude devant la dérive de machins comme Civitas qui ont pour principal fait d’armes d’avoir perturbé une représentation théâtrale et d’avoir fait quelques manifestations sur des thématiques que l’on reconnaitra évidemment comme nauséabondes. 

Par contre, ce sont bien des Chrétiens qui ont été massacrés par des Musulmans. Mais ne faisons pas d'amalgame, hein... S'il faut redouter les dérives des cathos, maintenant...

Jeg(oun) er Dansk, pas les blogueurs de droite

L’ami FalconHill se demande s’il nous sommes capables d’apporter une réponse contre l’islamofaschisme et l’Etat islamique. Cyril note que ce n’est pas le modèle français d’intégration qui a été touché ce week-end, mais le Danemark. La vraie cible est probablement l’Europe. Il rappelle les propos de Manuel Valls : « Pour combattre l'islamo-fascisme, puisque c'est ainsi qu'il faut le nommer, l'unité doit être notre force. »

L’actualité est triste. La profanation d’un cimetière juif, l’assassinat de coptes en Egypte,… Dumas qui pète un câble,…

Heureusement que nous avons les blogs militants de droite de droite pour nous distraire. El Camino se tape Parrillo. Il aurait pu choisir Corto. Ces andouilles critiquent la communication du gouvernement et l’accusent de récupérer les événements.


On a le monde qui part en couilles et ils ne savent que polémiquer. J’ai peur : on ne pourra jamais faire pire qu’eux.

13 février 2015

L'ultime testament

On l’a bien vu avec ces histoires d’attentats et de machins : les religions existantes ne sont pas parfaites. Chacune a ses défauts, ne le nions pas mais ne stigmatisons personnes, c’est plus prudent. Toujours est-il que j’ai décidé de me dévouer et de créer une nouvelle religion qui pourra être adoptée par tout le monde. Soyez indulgent, hein ! C’est la première fois que je crée une religion. C’est l’occasion rêvée de corriger quelques inexactitudes flagrantes des textes actuels tout en en piquant une partie. Tout ne peut y être mauvais.

Commençons par introduire un nouveau personnage, tout neuf, le Rédacteur. Peut-importe qu’il soit apôtre ou sodomite, canonisé ou pas, nous n’en sommes pas encore là. Nous avons une religion à créer donc des livres à écrire et il est hors de question que je me tape tout le boulot. Je me réserve le personnage de Saint-Nicolas, celui qui va faire guili-guili aux enfants pour leur offrir des cadeaux. Après tout, une religion sans un minimum de vices ne serait pas une bonne religion. Néanmoins, on ne va pas s’appesantir sur le sujet, je ne tiens pas à me retrouver au gnouf. En plus, je veux bien être pédophile à titre professionnel pour garantir un peu d’amoralité dans un récit, mais à titre privé, non. Nous en étions au Rédacteur. On va l’appeler Josiane, pour faire simple.

Je rédige la trame et Josiane devra rédiger le reste, introduire des détails amusants comme la multiplication des pains et ces choses-là. Elle veillera à soigner les détails. Par exemple, s’il y a un messie fils de dieu qui descend sur terre, il ne sera pas crucifié mais empalé et nos églises seront plus rigolotes que celles des catholiques avec leur crucifix partout.

Monothéisme

Je dois avouer une certaine admiration pour les religions anciennes, comme chez les Grecs et les Romains avec un tas de déesses à poil mais il y a toujours un chef, Zeus ou Jupiter, et les gamins sont drôlement emmerdés quand ils doivent apprendre tout ça. En plus, ça permet le développement de cultes parallèles. Regardez le bordel que c’était en Egypte, par exemple. Notre religion sera monothéiste. A titre personnel, j’aurais même bien créé une religion sans dieu mais il faut que je justifie mon salaire.

La genèse

Nous voilà dans un chapitre très important. Dieu est éternel ce qui est une notion particulièrement difficile à appréhender. Par exemple, pour un scientifique athée malgré toute son intelligence, il n’y avait rien avant le big bang ce qui, admettons-le, est complètement con. L’intelligence n’empêche pas l’alcoolisme.

Alors il y avait Dieu, dans le ciel qui n’était pas encore le ciel. Lui-même n’était pas trop sûr d’être Dieu. Il s’en foutait. Il était là depuis l’éternité, à savoir des milliards de milliards de milliards d’années. A un moment, il a commencé à s’emmerder. On ne sait pas encore pourquoi, il s’emmerdait. Je vous préviens, je ne vous prépare pas une genèse pour bande dessinée avec deux lascars, une pomme et un serpent puis un petit vieux avec une arche. Une vraie genèse. Et pas une genèse de bête créationniste, il faut laisser de la place à la science.

Nous sommes quelques minutes ou quelques siècles avant le big bang, ça a peu d’importance puisque les secondes démarrèrent après. Dieu dit : bon, ben je m’emmerde. Il n’y a pas à chier, je m’emmerde. Il faut que je crée un truc pour m’occuper. Alors, il eut une idée de génie, il péta. Je ne dis pas que ma religion n’a pas quelques doses de vulgarité mais c’est quand même mon blog, bordel.

Alors, un grand séisme éclata dans les entrailles de Dieu. Le pet générera ce que les scientifiques de nos jours appellent le bigbang. Une grosse explosion dans les entrailles en questions qui en quelques centièmes de secondes générèrent des étoiles, des machins qui tournaient autour. C’était en plus très joli mais ça, seul Dieu peut le savoir. Il était content. C’était quand même un peu le bordel alors il a rangé un peu ça, créé une hiérarchie entre les astres, fit la voie lactée et ces trucs-là.

Néanmoins, Dieu vieillissant dans son éternité, il s’emmerdait toujours. Il s’est dit : bon, l’autre jour, j’ai créé un truc, ça m’a occupé quelques milliards d’années mais il faut bien que je franchisse l’étape suivante. Je vais créer quelque chose d’autre, je ne sais pas quoi, il faudrait un truc qui puisse bouger, à qui je puisse parler,… Tiens ! Je vais créer une cellule vivante.

Ce qu’il fit. Il l’appela Roger. Il lui dit : tiens ! Fais ce que tu veux, si tu veux des copains, tu te coupes en deux, tu grossis, tu te développes, quand vous serez nombreux, vous ferez ce que vous voudrez mais seuls les plus forts auront une chance de s’en sortir, vous vous unirez entre cellules et vous adapterez à l’environnement.

Alors, vous avez vu ça, je viens d’inventer une religion à la fois créationniste et évolutionniste. Dieu intervint peu ensuite. Roger avait retenu la leçon et créé un tas de copains qui engendrèrent des êtres vivants. Dieu créa les sexes, pour rigoler sans trop savoir comment, puis la reproduction sexuée. Un jour, il donna un nouveau coup de pouce en créant les mammifères qui avaient pour particularité de pratiquer la reproduction sexuée en copulant ouvertement même si la définition scientifique a un peu varié depuis, les scientifiques ne peuvent pas tout savoir.

Il était bien content de lui, il y avait même une catégorie de mammifères qui avait particulièrement évolué et qui marchait sur ses deux jambes. Il les avait à la bonne et a commencé à observer particulièrement leur fonctionnement. Il ne put que constater que c’était le bordel. Ils faisaient n’importe quoi, sans règle. Des plus rusés avaient même inventé des religions pour pouvoir maitriser le peuple alors que la seule religion était la sienne, il avait créé tout ça et d’autres s’imaginaient qu’il en était autrement. En plus, ces abrutis avaient créer la morale mais mis n’importe quoi derrière.

Alors il se dit : ah ben vous voulez savoir ce qu’est une religion, une morale, des règles de vie, je vais vous en refiler moi ! Fini de rigoler.

LA religion

Alors il chercha un type un peu moins con que les autres et tomba sur une certain Moïse. Il lui chuchota quelques instructions, du genre : tu vas te barrer de là avec le peuple élu et on se retrouvera dans quelques dizaines d’années. Je te donnerai alors les règles à respecter sur des tablettes.

Je laisse Josiane romancer cette partie. Beaucoup de religions actuelles partagent à peu près cette histoire. Le peuple évolua et tout ça… Au cours des milliers d’années qui ont suivi, on a vu quelques prophètes ou messie qui, se faisant passer pour l’envoyé de Dieu ou son fils, ont tenté de structurer les religions. Certains ont pas mal réussi. L’histoire en retiendra quelques-uns comme Jésus et Mahomet. Dieu était magnanime et ne leur en tenait pas rigueur mais ils étaient dans l’erreur et Dieu commençait à s’énerver de les voir se foutre sur la tronche, d’adopter des préceptes moraux idiots, de se fixer des règles de vie délirantes. Il sentait bien que le peuple, celui qu’il avait généré en s’amusant, en créant quelques trucs avec Roger et la suite, n’était pas heureux.

En 1950, il y a eu une grosse guerre dans le monde avec des massacres abominables au nom de la religion. Le peuple réussit à s’en sortir plus ou moins s’en sortir mais les conneries continuèrent, jusqu’à ce 7 janvier 2015 où un tragique attentat eu lieu à Paris. Quelques jours après, le peuple était massivement dans la rue, à Paris mais aussi, un peu partout dans le monde.

Dieu dit : ce peuple a bien mérité un coup de main. On va les aider à s’en sortir, on va le faire à partir de Paris, je vais réfléchir.

Le futur testament

Il décida de lancer les opérations le 12 février 2015. Son plan était simple. A une des portes de Paris, il allait prendre possession du corps d’un homme pour tenter d’en convaincre un autre de sauver le monde en bâtissant les bases d’une vraie religion où il serait le seul Dieu, mais un vrai Dieu altruiste qui ne serait pas le centre du monde, simplement un guide, un créateur. Alors, il choisit un peu par hasard la Porte d’Italie où il vit un gros noir à barbe blanche. Il se dit : il sera l’élu, la base de la renaissance, il est facilement reconnaissance mais je me demande si sa surcharge pondérale n’est pas liée à une consommation excessive de produits viticoles, à force de laisser ces andouilles créer n’importe quoi, je me suis un peu laissé aller mais il faut bien rigoler. Dieu entra dans le corps et l’esprit de ce gros noir.

Vous remarquerez qu’à ce moment, je deviens de plus en plus précis. Pour ce qui s’est passé avant, on laissera Josiane ce débrouiller pour broder un peu. On va lui donner un seul impératif : soigner le personnage de Saint Nicolas que j’évoquais au début et trouver le chainon manquant entre lui et la suite du récit, ça m’apprendra à improviser des conneries.

Josiane, je te laisse, je reprends la main pour la suite (qui sera courte, nous sommes le 13 février 2015, un vendredi 13, alors qu’on vient de voir défiler des milliards de milliards d’années).

Le troisième livre

J’étais tranquillement au comptoir d’un bistro, la Comète, au Kremlin-Bicêtre. J’avais rendez-vous avec une rousse plantureuse pour parler philosophie et la faire boire pour la retourner dans la salle du fond quand Tonnégrande est arrivé. Il me dit : Tiens ! Tu es déjà là, je t’ai choisi, finalement. Je lui réponds : choisi, hein ? Pas de ça entre nous, je t’ai dit.

Alors, il sort : je ne suis pas Tonnégrande. Je suis Dieu. J’ai pris possession de son corps, je sortirai bientôt et le libérerai. Il sera saoul et aura tout oublié.

Moi : hé ho ! Tu m’as l’air déjà bien allumé, gros.

Il me dit : ah commence pas, je vais te le prouver. Il prit le Parisien et me fit lire la une. Il claqua des doigts et me refit relire la une. Le titre était devenu : « Le gouvernement renonce à toute fiscalité sur la bière ». Tonnégrande était bien Dieu. En quelques secondes, il m’avait sorti un putain de miracle ! J’ai dit au vieux Joël : putain, l’apôtre, t’as vu ça ?

J’ai dit : « causons ». Puis à Joël : « t’as qu’à venir aussi, il me faudra un témoin. » Il me dit « non ». Je réponds : « ah si, il me faut un témoin, Joël, va ! ». Nous allâmes nous asseoir en terrasse. Il y avait Geneviève qui ne disait pas de connerie. C’était un deuxième miracle.

Tonnégrande pris la parole : je sais gros, tu permets que je t’appelle gros ?, je sais que tu es athée. Je suis réellement Dieu, tu connais un peu l’histoire de la création et tout ça. Le monde part en couilles. J’ai créé ça comme ça, pour m’occuper, tu n’y croyais pas trop car ces imbéciles d’hommes ont ajouté des couches inouïes mais c’est la vérité, en gros. Par contre, tes congénères n’arrêtent pas de s’entre tuer, on a encore échappé à une guerre. Il me faut réparer ces conneries mais je n’ai pas que ça à foutre. Je t’ai choisi comme représentant. Tu as une bonne tête et tu as la plume facile, la preuve, tu es déjà à quatre page en deux heures pour une idée de billet qui t’es passée par la tête hier.

Dieu continua : je t’ai choisi. Dans un premier temps, tu écriras les bases, les principes de la nouvelle religion, ses rites, tout ça. Je compte sur ton bon sens. Tu fais avec les religions qui existent, il ne s’agit pas de perturber les braves gens. Tiens ! Par exemple, tu nous ponds un premier sacrement à la puberté où les types ne mangeront que lorsque le soleil sera couché et exclusivement des hosties en portant un bout de tissus sur le haut de la tête. Des trucs rigolos, quoi ! Je te fais confiance.

J’étais dubitatif. Je voyais bien écrire un tas de conneries, j’arrive bien à soutenir François Hollande dans mon blog. Il n’empêche que c’est le côté marketing, à l’échelle mondial, que je ne voyais pas.

Alors Dieu me dit : aide-toi, le ciel t’aidera. Je reviendrai.

Le vieux Joël eut alors cette première parole sublime de ce nouveau livre que nous sommes en train d’écrire : « Je suis avec vous ! La prochaine tournée est pour moi, vous buvez quoi ? Roger, tu peux prendre les commandes ? »

Le serveur de la Comète avait le même prénom que la première cellule créée par Dieu. C’était parti et ça commençait bien. Tonnégrande dit « burp ». Dieu avait quitté son corps.

Au boulot !

Dieu nous avait confié une drôle de mission, à moi mais aussi au vieux Joël. Refondre les base de LA religion sans trop se fâcher avec les autres. Par exemple, je ne me voyais pas créer une religion où l'on baptise de force les gamins mais je ne pouvais pas éliminer le baptême, une des base du christianisme.

Tonnégrande reprenait peu à peu ses esprits. Nous lui racontâmes l'histoire et il proposa immédiatement de nous filer un coup de main. Après tout, son nom serait dans le livre. Autant qu'il participe réellement. Geneviève avait écouté notre conversation avec Dieu et se porta volontaire dans la mesure de ses moyens. Il fut décidé qu'elle ferait les pipes et le ménage. La rousse plantureuse avec qui j'avais rendez-vous avait fini par arriver. Elle comprit rapidement qu'on ne ne baiserait pas ce soir. Elle dit : "alors, j'ai tout mon temps pour créer une religion". C'était tout Fiso. Enfin, la patronne de la Comète passa par là : "dites, il n'y a pas trop de clients, je peux m'asseoir avec vous ?" J'acceptais volontiers mais la prévenais que c'était une soirée sérieuse. Nous devions créer une religion. Elle était auvergnate et imaginait déjà les profits qu'elle pouvait en tirer.
Nous étions donc trois mecs et trois filles. Parfait pour créer une religion égalitariste. Ben oui, je veux bien devenir bigot mais pas me fâcher avec mes copains gauchistes. De toute manière, j'étais le chef. L'égalité avait déjà un coup dans l'œil.

Je dégrossis la situation auprès de mes cinq disciples. Oui ! On va les appeler ainsi même si je ne suis pas le phophète ou le Messie mais seulement le chargé de mission. Tiens ! On va les appeler les consultants. Ça aura de la gueule dans le futur livre : Nicolas, le chargé de mission de Dieu, et ses cinq consultants : la patronne, Fiso, Geneviève, le vieux Joel et Tonnégrande. On a trois gonzesses dont deux cochonnes, un représentant des minorités visibles sauf dans les tunnels, un intermittent du spectacle sénile et moi, gros normal. Côté diversité, nous étions au top. On va vous sortir une putain de religion du vivre ensemble. On va s'appeler Comité de pilotage. Ça fera plaisir aux manageurs modernes.

L’image de Dieu

Dieu n’a pas d’image. Dieu n’est pas quelque chose mais Dieu. Néanmoins, les hommes pourront représenter Dieu à leur image ou à toute image qui leur fera plaisir : un cochon d’Inde, une pute de luxe ou un barbu.

Les principes moraux

C'est bien triste mais une religion doit s'articuler autour de valeurs sinon elle ne sert pas grand-chose. Le boulot est déjà fait. On a les dix commandements. On va se baser dessus mais en introduisant quelques variantes. Je ne vois pas pourquoi il serait mal de faire des orgies ou de partouzer. Comment voulez-vous convaincre les gens si vous les emmerdez ?

Petit 1 : tu ne tueras point. Hop. Ça commence bien.
Petit 2 : tu ne voleras point si tu n'es pas sûr de ne pas te faire prendre et si le volé n'est pas riches.
Petit 3 : tu ne pratiqueras pas la copulation sauf pour le plaisir.
Petit 4 : si tu as des partenaires humains pour la copulation, tu les prendras consentants et si possible pas sentant du con. Il faut de l'hygiène.
Petit 5 : tu n'oublieras jamais qu'un trou est un trou.
Petit 6 : tu ne feras pas de mal à autrui sauf s'il te fait chier pendant l'apéro ou la sieste.
Petit 7 : tu t'habilleras de façon décente, c'est à dire sans survêtement, burqa ou casquette à l'envers. Si tu as un beau cul, tu le mettras en valeur. Si tu as un gros cul et tu es une gonzesse, tu ne mettras pas de pantalon court moulant.
Petit 8 : tu ne t'épileras pas le maillot mais tu ne te laisseras pas aller, non plus, hein. Le juste milieu. (Je dis ça parce que je rédige mon billet avec mon iPhone dans le métro et qu'on passe Porte Maillot. Les principes religieux tiennent à peu de chose).
Petit 9 : tu ne forceras pas les autres à écouter ta musique débile. Tu respecteras le silence plus que tout.
Petit 10 : tu ne donneras pas des baffes à tes partenaires même s’ils ne veulent pas se laisser aller aux pratiques sexuelles qui te passent par la tête.
Petit 11 : tu n’auras pas d’autre Dieu que moi, bordel. Par contre, tu peux imaginer des prophètes, des messies et tout ça si ça t’amuse mais à travers eux, ce sera moi que tu vénéreras si tu veux vénérer quelqu’un.
Petit 12 : tu ne confondras pas les messies et les badernes.
Petit 13 : tu n’invoqueras pas le nom de l’éternel pour des conneries, non de dieu !
Petit 14 : tu passeras une journée sur sept à glander, sans aucune tâche à part faire à manger et tondre la pelouse à l’heure de la sieste des voisins.
Petit 15 : tu ne commettras pas l’adultère sauf en cachette de ton conjoint.
Petit 16 : tu ne te comporteras pas comme un gros con au volant de ta voiture.
Petit 17 : tu ne confondras pas ce qui est du ressort de la religion et donc de la vie privée et de ce qui est du ressort de la loi, nécessaire à la vie en collectivité. Par exemple, le mariage religieux n’a rien à voir avec le mariage civil, arrête de nous casser les burnes.
Petit 18 : en vertu du petit 3, si des enfants naisse de la copulation, tu ne les donneras pas à manger aux cochons sauf si tu en as déjà plusieurs. Tu pourras aussi les donner à des couples qui malgré des copulations sous toutes formes que ce soit n’ont pas eu le malheur d’avoir des rejetons.
Petit 19 : tu ne chercheras pas à gagner de l’argent par d’autres moyens que par le travail mais si ça arrive, tu ne pleureras pas non plus.
Petit 20 : tu ne chercheras pas à imposer de loi au nom de Dieu, tu n’es pas son représentant.

L’organisation

Il n’y a pas d’intermédiaire entre Dieu et le peuple. Nul ne peut recueillir les propos d’un croyant au nom de Dieu. Nul ne peut parler au nom de Dieu aux croyants. Des imams, pasteurs, curés, rabbins, popes et autres tartiflettes pourront être nommés pour assurer la formation des écrits du présent texte (et des considérations de Josiane) auprès du peuple et pour organiser les cultes et rites.

Dieu invente le paradoxe et reconnait l’existence d’Etats laïques et démocratiques chargés d’organisés la vie civil car nul n’étant le représentant de Dieu, seul la volonté de tous les membres du peuple peuvent traduire ses propres souhaits. Dieu invente la démocratie représentative et, les soirs de cuite, la démocratie participative. Si des peuples veulent des rois, des reines, des papes, des empereurs et des machins comme ça, qu’ils soient l’expression de la démocratie. Le paradoxe n’est pas la moindre des inventions de Dieu.

Les Etats laïques et démocratiques auront la responsabilité de donner des agréments aux imams, pasteurs, curés, rabbins, popes et autres tartiflettes pour s’assurer que leur enseignement ne porte que sur les écrits du présent livre voire quelques variantes qui seraient tolérées par les Etats laïques et démocratiques.

Si les imams, pasteurs, curés, rabbins, popes et autres tartiflettes doivent s’organiser au sein d’un clergé pour des raisons pratiques ou territoriales, qu’ils le fassent. S’ils veulent une hiérarchie, qu’ils le fassent, s’ils veulent désigner, entre eux, un grand chef que l’on pourrait appeler pape, qu’ils le fassent. Je m’en fous. Dieu encore plus. Mais il n’y a personne entre Dieu et le peuple.

Les différentes formes d’organisation ne se feront pas concurrence. Les différences sont issues de cultures variées, d’histoires particulières,… mais elles existent essentiellement parce que l’homme a tardé à inventer internet. D’ailleurs, maintenant que tous sont interconnectés avec Facebook, le moment est bienvenu d’améliorer l’organisation.

Dieu ne fait pas que n’importe quoi.

Les saints, les anges et les autres pingouins

Soyons clairs. Ma culture catholique est réduite au minimum et j’ignore ce qui se pratique dans les autres religions. Toujours est-il que nous avons une religion monothéiste sans intermédiaire entre dieu et le peuple. Les saints, les anges et les autres pingouins ne servent à rien. Seront appelé saints les grands hommes qui ont servi la religion ou le peuple de manière remarquable.

Le seul que nous citerons ici est Saint Nicolas parce qu’il le vaut surement bien et qu’il faut faciliter le travail de Josiane.

Le jour de repos

Par facilité et avec toutes nos excuses pour ceux qui préfèreraient le vendredi ou le samedi, le jour de repos prévu hebdomadaire par les commandements ci-dessus sera fixé au dimanche.

Les jours fériés et fêtes religieuses

Là, on ne me cassera pas les couilles. Les jours fériés religieux seront basés sur ceux des catholiques parce que, au fond, c’est ma culture. On va rajouter quelques trucs venant des autres religions, comme l’Aïd.

Commençons par le commencement.

Le 1er janvier : ce n’est pas une fête catholique me direz-vous. C’est presque faux, c’est l’anniversaire de la circoncision de Christ mais ce n’est pas grave. Dans la nouvelle religion, on se sera bourré la gueule la veille pour des raisons républicaines. Le 1er janvier sera le premier jour du mois de jeûne, qui remplacera le carême et le ramadan. Il sera interdit de manger, de boire, de fumer et de baiser sauf si on a soif ou les couilles qui nous grattent entre le lever et le coucher du soleil. Le mois de janvier est parfait pour cela, les jours sont encore court. On aurait pu choisir décembre ou, plus précisément, entre le 7 décembre, soit le lendemain de la Saint Nicolas et le 7 janvier, période au cours de laquelle les jours sont en moyenne les plus courts mais on ne va pas chipoter, il nous faut caser les deux réveillons.

Le mois de jeune est destiné à se reposer des fêtes de fin d’année et de se recueillir. Aucun gueuleton ne sera toléré. Il faut faire pénitence, penser aux pauvres qui n’ont pas à manger comme ça on pourra s’en foutre le reste de l’année. Comme en plus, c’est le mois le plus froid, autant en profiter. Seuls les abus sexuels et les abus d’alcool seront tolérés, voire encouragés.

Ensuite, les fêtes s’étaleront comme dans le tableau ci-dessous. La fête sera célébrée le dimanche qui suit la date indiquée, le jour férié étant, sauf exception, placé le lundi suivant.

Date
Appellation
Objets, pratiques, particularités
1er février
Aïd el-Fitr
Rupture du jeûne.
Grosse cuite en bouffant du couscous.
15 mars
Pâques
Fête des œufs par commémoration de la naissance de Roger, notre première cellule.
30 avril
Ascension
Aucune raison particulière à part celle de foutre un jour férié le jeudi pour faire chier les patrons.
15 juin
Pentecôte
Fête des belles mères, qui devront inviter la famille pour le week-end à la campagne.
Cuite d’usage avec les beaux-frères et les neveux en âge de se cuiter.
15 aout
Assomption
Anniversaire de la naissance de Josiane, notre Rédactrice bénévole des deux premiers livres.
Bals populaires dans tous les villages. Cuite à la Kronenbourg bouteille.
30 sept.
Yom Kippour
Jour de la repentance. Jeune et abstinence de rigueur sauf le soir où on peut se bourrer la gueule. Fête le samedi, pour changer. Ca s’arrose.
1er nov.
Toussaint
Fête des morts
Visite des cimetières où sont enterrés les morts de la famille. Apéro avec les vivants que l’on rencontre une seule fois par an, à cette occasion.
6 déc.
Saint Nicolas
Célébration de moi. Cadeaux aux enfants dans certaines régions.
Cuite d’usage sans jour férié pour récupérer. Une question d’habitude.
25 déc.
Noël
Fête des enfants, jour férié le 25, fête la veille avec gueuleton et possibilité d’une cérémonie religieuse à minuit pour ceux qui ne sont pas trop saouls.

J’espère qu’on n’a rien oublié d’important, dans cette histoire. Nous pourrons retravailler le sujet ultérieurement. Faudrait peut-être que j’ajoute une fête de la sodomie, pour rigoler ?

Sacrements

On va en mettre trois. La puberté, le mariage et la mort.

Pourquoi la puberté ? Parce que ce sera très rigolo d’observer les poils pousser pour savoir quand aura lieu la prochaine cuite. C’est en gros un âge où l’on rentre dans « la vie religieuse » et où l’on prend son indépendance spirituelle vis-à-vis des parents. Avant on est « en religion » par la volonté de ces derniers.

Pourquoi le mariage ? Parce que ça marque le moment où on se case pour l’éternité avec une greluche ou un lascar. A ce moment, on ne sait pas que l’éternité ne pourrait durer que quelques années.

Pourquoi la mort ? On aura fait croire aux braves gens qu’ils rejoindront le paradis après la mort s’ils ne font pas trop les cons. L’humain est faible et a besoin de croire à sa propre éternité. C’est une belle connerie. Seul Dieu est éternel. Il est donc naturel de fêter l’accession des proches à l’éternité.

Ces trois sacrements auront un point commun : le soir, on fait un gueuleton et on est saouls comme des cochons.

Les cérémonies

Les sacrements seront accompagnés de cérémonies rituelles au cours de laquelle une andouille désignée, des imams, pasteurs, curés, rabbins, popes et autres tartiflettes, diront des trucs sur une estrade en encourageant le peuple à se recueillir.

Ces cérémonies rituelles seront également organisées tous les dimanches matin avant le début de l’apéro ainsi que les jours des fêtes ci-dessus qui ne sont pas un dimanche.

Comme il n’y pas d’intermédiaire entre le peuple et Dieu, aucune autre cérémonie régulière ne sera rendue obligatoire, l’organisation de ces cérémonies collectives étant principalement due au désir légitime de communier de concert.

Hygiène alimentaire

Nous allons en finir là puisque c’est justement l’heure de l’apéro. Il n’empêche que certaines religions interdisent la consommation de porc ou l’alcool. Je viens bien participer à la création d’un truc et tolérer plein de conneries mais pas cela. Pas de vendredi avec du poisson, non plus. On bouffe et on picole ce que l’on veut sauf pendant le mois de jeûne. Et encore, je ne sais même pas pourquoi j’ai eu cette faiblesse.


Amen.