Reste de démocratie |
« Ah
putain, mais c’est quoi ce bordel ? J’ai appris qu’on vote encore à la fin
de l’année ! » C’est en substance ce que m’a dit le vieux
Joël, hier soir, pas exactement dans ces termes mais largement aussi
grossièrement… Je lui ai répondu : « Ben oui, pour la régionales. » « Ah ! Mais on votait pourquoi,
alors, hier ? » « Ben pour le département. » « Il fait quoi le département ? » « Bah, l’aide sociale, les
collègues, les routes,… C’est pour ça qu’on a voté hier ! » « Moi pas ! J’ai voté pour la
gauche. » « C’est
bien… »
Je suppose qu’il est comme la plupart des Français ou, du
moins, de ceux qui votent. Il ne sait pas pourquoi. Moi-même, je connais assez
bien à quoi sert le département mais je ne sais pas du tout ce que proposaient
les braves gens pour qui j’ai voté (au premier tour seulement). De toute
manière, on a nos élus qui devront ensuite négocier avec d’autres forces
politiques pour former une majorité. C’est triste à dire mais on ne vote pas
pour un programme ou un projet. De toute manière, il n’est pas appliqué.
L’ami Yann fait le
même constat, à partir des résultats de la dernière élection et du nombre
de suffrage exprimés : 45,82% des électeurs ont fait un choix. Il faudrait
faire une étude plus précise mais une grande partie des électeurs ont fait un
choix purement politique en fonction des étiquettes, pour ou contre les socialistes
au gouvernement, pour ou contre la droite traditionnelle et les gros partis… Une
autre grande partie a voté pour une personne en qui ils ont confiance.
Quel est le taux d’électeurs qui ont choisi en fonction des
propositions ?
Je vous livre la conclusion de Yann : « Comprendre tout cela devra ou
devrait être l'une des priorités des partis politiques. A défaut, notre système
électoral, pourrait vaciller encore plus lors des scrutins à venir et devenir,
une Bérézina nationale. »
La suppression des départements, en tant que collectivité territoriale,
fait régulièrement débat (tout comme, d’ailleurs, l’utilité du Parlement
européen mais pour de mauvaises raisons, les gens ignorant le fonctionnement
des institutions). En étudiant la campagne des départementales et ces chiffres,
elle devient de plus en plus une évidence ou, du moins, celle de la nécessité
de revoir ses attributions pour les limiter à une représentation auprès de la
région et de l’Etat et la mise en valeur du territoire qu’il couvre. Par
exemple.
Il y a des gens qui militent pour une sixième République
pour améliorer la démocratie. Pour ma part, je pense que la démocratie
mériterait moins d’élections. Ce n’est pas paradoxal. Il y a tellement d’élections
qu’on ne sait plus à quoi elles servent et on vote pour autre chose. C’est
antithèse de la démocratie.
Je suis donc pour le renforcement des intercommunalités, donc des communes, au
détriment des départements car elles sont l’émanation du pouvoir des maires qui
siègent dans les collectivités correspondantes et en forment pour partie l’exécutif.
Je suis aussi pour de grandes régions avec un réel pouvoir
en matière d’économie et d’aménagement du territoire.
Je suis pour le changement radical de mode de scrutin pour
les législatives. On devrait en avoir un comme pour les communes et les
régions, comme ce qui se pratique à l’étranger, avec des scrutins de listes,
les résultats permettant d’en déduire un exécutif et une coalition pour diriger
le pays.
Je n’ai rien contre la présidentielle mais il faudrait
arrêter de la coupler aux législatives. Il ne devrait pas revenir au président
de mener la politique de l’Etat. Regardez la définition du Larousse
du mot « président ». Un président est là pour présider, pas pour
gérer.
Je suis pour un changement radical du mode de scrutin pour
les européennes, comme pour les législatives : il faut un vote à l’échelle
de l’Europe qui permette, comme les municipales chez nous, de désigner l’exécutif.
Hop !
Un jour on retrouvera la démocratie…
Si les programmes ne sont pas appliqués, ce n'est pas seulement parce les zompolitiks sont des faux jetons, c'est surtout parce que la plupart de ces programmes sont simplement inapplicables.
RépondreSupprimerLes partis politiques ont pris l'habitude de soumettre aux électeurs des trucs qui ne tiennent pas la route.
Quand François Hollande proclamait que la finance était son ennemi, par exemple, beaucoup on cru y voir un élément de programme: celui d'une guerre contre la finance. Mais quand un Etat est (sur) endetté, tu peux l'oublier tout de suite, ce n'est simplement pas tenable.
Il n'y a donc pas qu'une question institutionnelle: la lucidité de l'électorat, son réalisme, sont aussi des données du problème.
Sinon, sur le reste de ton projet: rationaliser les élections, c'est supprimer ou fusionner des assemblées délibératives. Les élus qui en font partie n'aiment en général pas l'idée. On voit donc rarement une institution voter sa propre suppression. Il faut alors que la décision soit prise à un échelon supérieur, genre parlement ou congrès. Mais le financement des partis étant fonction de leur assise locale, ce sont, à ce moment-là, les états-majors des partis qui sont hostiles à l'idée: ils perçoivent la suppression de l'échelon local comme une perte de financement.
En fait beaucoup d'analyses politiques partent de l'idée que nous somme confrontés à des phénomènes oligarchiques. Le problème est que nous avons mis en place un système d'une autre nature: une aristocratie.
Cela ne se combat pas ( pour peu qu'on le veuille) de la même façon.
On est d'accord...
SupprimerTu as oublié (il me semble) le mode de vote pour les intercommunalités qui devrait être également de liste et non pas une émanation des différents élus des communes représentées
RépondreSupprimerNon. Je n'ai pas oublié. L'inter communalité est du ressort des maires. Ce sont les collines qui font des choses en commun. Il ne faut pas ajouter un niveau d'élection.
Supprimerpeut être mais le système actuel est biaisé cette élection pourrait se faire lors des communales
SupprimerJe suis contre. Le système actuel est plus con que le précédent. On vote pour un maire pour des sujets du ressort de la commune. Libre à lui de voir avec l'interco.
SupprimerLe pouvoir des communes est réduit à une peau de chagrin, c'est uniquement une strate par laquelle les citoyens sont obligés de passer, il y a très peu de cas ou l'on peut s'adresser directement à l'interco le dernier exemple est le PLUI
SupprimerOui mais très peu de gens le savent. Donc ils votent au hasard. Prends les departementales et demande aux gens de quoi s'occupe le departement. On arrive donc à un simulacre de démocratie.
SupprimerRegarde l'échelon européen. La plupart des décisions viennent des États et c'est logique. Le Parlement ne sert qu'à la marge et l'exécutif passe pour des branquignols. On a à peu près le même problème au niveau de l'interco, intercos éternellement remises en cause.
« Un jour on retrouvera la démocratie… »
RépondreSupprimerMais non, mais non ! Respirez un grand coup et pensez à autre chose…
Je n'ai pas dit avant cent ans...
SupprimerTshok explique pourquoi...
Merde. Le commentaire de Didier a disparu. Ou alors ce n'était pas à ce billet.
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