Ségolène Royal a refusé la circulation alternée demandée par
la Mairie de Paris à cause des pics de pollution. C’est une très bonne chose et
Bruno
Roger-Petit nous explique pourquoi et, finalement, bien que totalement
opposé à la voiture à Paris, je suis parfaitement d’accord avec lui, ne refusant
absolument aucun paradoxe, ce qui nécessite quelques explications que vous
trouverez dans un excellent billet de blog, ce matin, ici-même. Il nous
rappelle aussi qu’elle avait empêché la loi interdisant les feux de cheminée,
ce qui est aussi une très bonne chose.
Par contre, il faut que je fasse gaffe à ne pas devenir
Ségoliste.
Halte à l’écologie
punitive !
BRP évoque l’écologie sociale, ce qui ne veut rien dire mais
je suis contre l’écologie incitative et surtout contre l’écologie punitive qui
sont, tous les deux, antisociaux. Les incitations ne profitent qu’à ceux qui
ont les moyens d’en profiter (demandez à un SDF s’il est content des aides
fiscales pour l’isolation) et les punitions concernent les défavorisés (j’ai
les moyens de payer pour ne pas me chauffer au bois). La gauche de la gauche
qui a inventé « l’écosocialisme » a fait une grosse connerie, son
score dans les urnes le montre. Je l’ai dit souvent, à un tas de sujets, comme
le nucléaire ou Notre-Dame-des-Landes. Le nucléaire ne manque pas de défauts
mais on n’a pas trouvé grand-chose d’autre pour rendre le service à bas prix sans
trop polluer même si on trouve toujours des andouilles pour tenter de démontrer
le contraire.
Electoralement, c’est de la connerie. Faire de la politique
pour ne pas être élu ne sert pas à grand-chose et les écolos et socialos
parisiens ont la chance d’avoir des électeurs riches et une droite conne.
Revenons à mes
paradoxes
Je suis contre la voiture à Paris parce que cela génère de
la pollution, des encombrements gênants pour ceux qui ont besoin de leur
voiture (un plombier ne va pas trimbaler sa caisse à outils dans le métro et la
famille qui va manger chez la grand-mère en grande banlieue n’a pas d’autre
moyen pour tenter de capter l’héritage), des risques pour les piétons et une
transformation de l’automobiliste en gros con, fier de lui, s’accordant tous
les droits, y compris celui de prendre sa voiture.
Cela me rappelle ceux qui gueulent contre les lois du
gouvernement « contre internet ». Je suis contre ces lois mais
certains le font au nom des droits fondamentaux ! Comme si raconter des
conneries sur le web était un droit fondamental. Comme si utiliser sa voiture
était un droit fondamental ! On croit rêver. Le droit fondamental est de
respirer dans Paris, ce qui n’est pas toujours possible pour tous….
Je suis aussi contre la voiture à Paris parce qu’elle ne
sert généralement à rien
Ainsi, la circulation alternée quand il y a des pics de
pollution m’amuse beaucoup vu qu’elle fait chier les gros cons. Il n’empêche qu’elle
ne sert à rien en cette période, surtout quand elle est mise en œuvre après le
pic de pollution.
L’écologie doit être un travail de longue haleine, une
réflexion constante. Cela ne sert à rien de lutter contre les pics de pollution
par une mesure qui emmerde les citoyens. La politique du « tout voiture »
menée pendant des années a été néfaste, contreproductive, augmentant les temps
de trajet… et surtout empêchant le développement et l’amélioration des
transports en commun, cette amélioration qui nous permettrait de voyager
peinards évitant les rames pourries, les changements qui n’en finissent pas,…
L’écologie ne doit pas être un gadget. BRP évoque les Vélib,
à Paris. Ces machins plaisent certainement aux Parisiens un peu branchés qui s’imaginent
sauver le monde mais ils ne sont que des gadgets voire des icônes, celles de l’écologie
bobo, tout comme la fermeture des voies sur berge que j’approuve néanmoins,
plongé dans mon paradoxe.
Un paradoxe, cela s’explique
Les voies sur berge sont un inconvénient pour les
promeneurs, pour ceux qui voudraient déambuler dans Paris (qu’ils aillent au
bistro, plutôt). Leur fermeture permettra de fluidifier la circulation en
incitant les gens à ne pas prendre la voiture et générera une forte diminution
de la pollution. Il n’empêche que les voies sur berge ne sont pas la cause d’un
problème. La cause initiale est l’entassement des gens en région parisienne et
l’obligation qui faite de se déplacer pour aller travailler. La cause
supplémentaire est la volonté des gens à habiter des pavillons en banlieue,
générant l’étalement urbain et rendant obligatoire l’utilisation de la voiture.
Et cette cause initiale provoque non seulement des dégâts environnementaux mais
aussi sociaux avec des gens qui se tapent plus de deux heures de trajet par
jour, qui passent leur temps à courir pour s’occuper des gamins, faire les
courses,…
Alors la circulation alternée, les cyclistes qui vont plus
vite, les voies sur berge qui ferment les emmerdent. Ils conchient l’écologie
et la cause initialement défendue. Dans la voiture, ils écoutent la radio et
des écolos qui luttent contre des aéroports. Si les entreprises d’envergure
nationale et internationale pouvaient s’installer en dehors d’un axe « Paris
– Lyon – Marseille » en ayant des moyens de transport leur permettant de « rayonner »,
la cause de l’environnement ne serait-elle pas mieux défendue ?
Je ne fais pas une obsession sur Notre-Dame-des-Landes,
rassurez-vous mais il est très drôle de voir des gens se battre contre au nom
de l’écologie tout en racontant n’importe pour minimiser les dégâts de l’autre
aéroport de Nantes, la gêne et la pollution qu’il provoque, l’étalement urbain
dévastateur qu’il impose en occupant des mètres carrés au cœur de la cité…
Laissons l’écologie à des gens raisonnable, pas aux écolos.
Ségolène Royal est raisonnable.
Et on vit très bien sans voiture, à Paris.
On ne le dira jamais assez. Vélib est un symbole. Pas Autolib qui permet d'avoir une voiture seulement quand on en a besoin.
Il reste qu'être d'accord avec Bruno Roger-Petit est toujours un signe inquiétant, soit de ramollissement cérébral, soit d'une crise de correction politique aiguë.
RépondreSupprimerLà je cumule BRP et Ségo.
SupprimerPour une fois je suis d'accord avec vous Didier, je le trouve tres con ce BRP, trop lisse, trop tout mais il se peut qu'il ait raison de temps en temps ....il est de gauche.
SupprimerSégolène est par contre excellente depuis qu'elle est redevenu ministre, elle a retrouvé son cerveau et son charisme ....donc son autorité naturelle
Me suis trompé de type mais c'est pas grave, ça reste presque valable
SupprimerVois ça avec le vieux.
SupprimerTiens, tu n'as pas parlé des motoristes qui ne font pas ou très peu d'effort pour arriver à un moteur propre
RépondreSupprimerJ'aurais pu mais ça ne résout pas le pb de l'encombrement. Tiens ! Autorisons les PMR à rouler dans les couloirs de bus vu que le métro leur est inaccessible.
SupprimerIl faut ajouter par ailleurs que la part des voitures dans les émissions de particules fines n'est que d'environ 20% (c'est connu et contesté par personne). Et on veut nous faire croire qu'en divisant la circulation par deux, cela provoque une baisse sensible de la pollution...
RépondreSupprimerJe trouve Mme Royal de plus en plus raisonnable.
Gauchiste !
SupprimerJe vais modérer ton commentaire. Quabd tu mets trop d'eau dans un Ricard, il déborde. Ainsi, il ne faut pas négliger la moitié des 20% en plus de la dose d'eau normale.
Pendant un temps, je rentrais souvent en voiture en Bretagne (et donc, revenais avec). Par ailleurs je bosse dans les moyens de paiement et suis donc très intéressé par ceux utilisés aux péages d'autoroutes. Et je suis un usager fréquent des transports en commun où le phénomène est le même.
Bref. La fluidité ne se mesure pas à coup de 20% mais de trois ou quatre. La moitié des 20% gagnés peut éviter un problème.
C'est le contraire de l'alcool : ce n'est pas le dernier verre qui est en trop mais le premier quabd on a décidé de n'en boire que deux ou trois.
Bel argumentaire, je m'incline.
SupprimerÇa s'arrose. J'espère que tu n'as pas mal pris mon commentaire que je plaçais dans le cadre précis de mon billet. Il est évident qu'il convient de s'attaquer au 80% plus qu'aux 20%.
SupprimerNullement, je suis ouvert au débat.
SupprimerSinon sur les 80%, on est d'accord.
A+
Ouf !
SupprimerIl me semble d'ailleurs que c'est au 80% que je m'attaque dans ce billet ou, plus précisément, aux écolos qui les oublient.
J'aime bien la métaphore avec l'alcool. Tres bon billet
RépondreSupprimerMes commentaires passent une fois sur deux , je dois m'impatienter et faire une connerie...celà dit ce n'est pas un drame....
Cela fait 30 ans qu'on nous gonfle avec les transports en commun. Soit, mais qu'ils soient mieux foutus. Parce que la liaison entre banlieues c'est le foutoir. Ce matin je suis allé à Thiais. En bagnole ça m'a pris 22 minutes de porte à porte. Si j'avais pris les transports, j'aurais du passer du RER au bus, puis marcher 10 mn, temps total : 58 minutes. Choisis ton camp camarade. D'autant que je n'ai pas eu à subir la promiscuité, les mendigots et les gens qui se croient seuls en nous obligeant à partager leurs conversations ou leur musique de merde.
RépondreSupprimerTout à fait d'accord. Sans compter qu'on doit souvent voyager debout, dans un environnement malodorant et bruyant. Quand on ne se fait pas attaquer par des petites frappes....
SupprimerC extraordinaire comment ceux qui ont un niveau socio-economique plus eleves et qui ont donc les moyens d habiter a paris ou tres proche et de peser assez pour subventionner des tours a la defense en arrivent a dire que le probleme ce sont les pauvres qui veulent un bout de jardin en seine et marne. Il fallait a peine 10 min de rer de plus que moi a des collegues qui habitent a 30 km plus loin pour nous retrouver a faire la queue pour prendre le rer a aux halles pour aller a la defense. C est la concentration de l emploi a l ouest de paris le probleme pas ces cons de pauvres de l est. Londres n a cree que la city c est a dire les entreprises financieres la defense est une absurdite economique le stress et le temps perdu dans un rer a a bout de souffle qu il faudrait arreter 6 mois pour faire le minimum requis en travaux..
RépondreSupprimerC'est ce que je dis. Connard.
SupprimerEt quand tu auras vu un pauvre habiter en pavillon en banlieue.
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