Monsieur Treize se demandant ce qu'il fout sur un blog. |
Koltchak, me fait rire, parfois. C’est un blogueur
réactionnaire, donc à la droite de la droite. En commentaire à mon dernier billet,
il dit : « Il y a
des pays européen où la droite existe, mais en France, la droite est morte
depuis très longtemps. Oh, il y a bien des machins qui tentent de donner le
change, mais aujourd'hui cela ne trompe plus grand monde. D'où le succès actuel
du FN, qui compte tenu de son programme et du niveau de ses candidats, ne
pourra que les décevoir à son tour. » La vraie droite dit que la
droite n’est pas à droite. D’un autre côté, la vraie gauche dit que la gauche n’est
pas à gauche.
D’un autre côté (on a beaucoup de côtés, aujourd’hui, c’est
normal, on parle de droite et de gauche), il m’arrive de dire que la vraie
gauche n’est pas à gauche. C’est vrai, quoi ! Des gens qui proposent d’emprunter
plus, donc de donner du pognon à des prêteurs privés, pour relancer ou qui
défendent le port du voile donc une religion me paraissent éminemment suspects.
D’un autre côté (on est à quatre, heureusement que les centristes ferment leurs
gueules, ça nous en ferait cinq), le programme du Front National ne serait pas
spécialement renié par les communistes des années 70.
C’est le bordel. Reconnaissons-le.
Dans le billet en question, j’évoquais Alain Juppé qui s’est
déclaré pour l’autorisation du port du voile à l’école ou contre l’interdiction
ce qui revient au même, convenons-en. C’est évidemment une posture politique.
Tout comme la mienne, quand je me déclare opposé au voile. En vérité, en
vérité, je vous le dis, je me fous totalement de la religion et de ses signes
ostentatoires. A la limite, je pourrais défendre le voile : c’est très
pratique pour se moucher quand on est tassés dans le métro et que la dame
devant à un voile.
Des commentateurs s’engueulent. Didier Goux et Captain Haka.
Je dis qu’ils s’engueulent, c’est pour mettre un peu de piment.
La stratégie d’Alain Juppé va-t-elle lui être bénéfique ?
Là est la question. Imaginons qu’il soit le candidat de l’UMP à la présidentielle
et soit opposé, au second tour, à Marine Le Pen ou à François Hollande. Il est
à peu près sûr de gagner (tout comme Balladur et Jospin étaient sûrs de gagner
en 1995 et 2002, j’entends… Tout peut arriver). Disons qu’il a plus de chance
de gagner face à François Hollande que Nicolas Sarkozy. Face à Marine Le Pen, c’est
plus compliqué : les électeurs de gauche auront un réflexe « républicain »
et iront voter pour éjecter le Front National. Par contre, ces électeurs de
gauche auront évidemment moins de mal à voter pour Alain Juppé
Mais prenons les choses dans l’ordre et commençons par la
primaire de l’UMP. Alain Juppé a-t-il une chance de l’emporter face à Nicolas
Sarkozy et aux autres rigoles ? J’aime bien ces billets en mode « Madame
Soleil » mais on n’est pas sûrs, à ce stade, qu’ils y participent. Par
exemple, il est possible que Nicolas Sarkozy refuse d’aller au combat s’il n’est
pas sûr de gagner, il serait totalement ridiculisé pour sa fin de carrière…
Nicolas Sarkozy a annoncé les grandes lignes de son projet.
Il semble avoir perdu la main mais ce n’est qu’une opinion personnelle :
je ne suis pas très bien placé pour donner mon avis. Les sondages sont mauvais,
les sympathisants UMP rejettent la plupart des mesures sauf la défiscalisation
des heures supplémentaires mais je doute que ces dernières soient vraiment un
facteur de décision (le contexte n’est pas le même qu’en 2008, les électeurs
sont toujours d’accord pour gagner du pognon mais leur sécurité « sociale »
et celle de leurs proches pourrait devenir plus important que d’accord plus de
pognon à ceux qui ont la chance d’avoir
beaucoup de boulot).
Il reste favori pour cette primaire, dans les sondages, mais
il continue à baisser. C’est ballot. Il apparaitra rapidement (et je reste en
mode « Madame Soleil », les sondages se plantent souvent…) aux
électeurs qu’Alain Juppé est le plus apte à gagner le second tour. Il reste
évidemment à savoir pourquoi ils vont aller voter : pour un candidat ou un
programme ? Si Alain Juppé est bien dans une posture, ce que j’espère (mon
dieu, le voile à l’université…), c’est évidemment pour faire plus consensuel,
plus rassembleur, plus calme… Il dessine le contraire de Nicolas Sarkozy.
Et nous en arrivons surtout au débat entre Didier Goux et
Captain Haka dont au sujet duquel je parlais auparavant plus tôt. La question
est : pour qui voteront plus facilement les électeurs de droite au premier
tour, Marine Le Pen, Alain Juppé ou Nicolas Sarkozy ? J’écarte de ma
question les réactionnaires qui ne peuvent pas blairer les deux derniers voire
les trois premiers : ils voteront Marine Le Pen plus facilement. J’écarte
également les centristes. Il me parait à peu près certains qu’ils se
rangeraient plus facilement derrière le maire de Bordeaux. Occupons-nous des
autres…
Mais, avant cela, je vais répondre à une question qu’on ne m’a
pas posée mais qui aura le mérite d’éclaircir le débat. Les réactionnaires
disent fréquemment que Juppé est le candidat de droite préféré de la gauche. Ce
n’est pas totalement exact : si on avait le choix entre lui et l’ex, on le
choisirait lui. Par contre, mon candidat préféré est largement Nicolas Sarkozy.
Outre que cela nous rappellera le bon vieux temps, il me parait beaucoup plus
facile à battre par un candidat socdem. Pour le reste, si Alain Juppé vient au
pouvoir, il sera obligé de monter un gouvernement et on se retrouvera avec des
NKM, Pécresse et autres Bertrand. Or, il n’y a que deux types que je supporte,
à droite, Juppé et Baroin… Ou alors quelques gonzesses, mais ça devient sexuel.
Quelle était la question ?
Ah ! Oui ! Au premier tour, en 2017, il est
probable que cela soit le bordel à gauche mais que, finalement, Hollande ou
Valls pourraient être des candidats faisant l’unanimité « au centre gauche »
vu que les autres seront encore plus à la ramasse, selon Madame Soleil. Il
pourrait donc très bien faire 25% au premier tour, comme tous les candidats
socialistes depuis belle lurette sauf ce brave Jospin en 2002. Le candidat de
droite qui fera 25% sera au second tour (ne pinaillez pas pour un ou deux
points ni même cinq : je n’ai pas que ça à foutre). Le combat de l’UMP est donc de piquer des
voix au Front National…
Je reprends : si ma tante en avait, on l’appellerait
mon oncle, même avec la théorie du genre, et qui de Nicolas Sarkozy ou d’Alain
Juppé raflera le plus de voix des électeurs de droite ? Du moins, de ceux
qui votent traditionnellement à droite.
Vous avez deux heures.
J’ai mon idée, mais… J’ajoute néanmoins un élément. Je pense
qu’ils diront à Nicolas Sarkozy : hé ho mon garçon t’es bien mignon mais
tu nous as déjà fait le coup deux fois de chercher des voix à la droite de la
droite et on a vu ce que ça donne.
Koltchak est sympathique, c'est un vrai réactionnaire à l'ancienne avec des poils dans les oreilles et une douche par mois mais sympathique. Par contre porter les cheveux long et le collant comme sur la photo c'est quand même un peu ridicule.
RépondreSupprimerPas du tout. C'est la mode.
SupprimerGermaine Soleil n'avait pas toujours tort, ni raison non plus
RépondreSupprimerCa me rappelle pourquoi j'ai mis une photo de Louis XIII. Madame Soleil est la mère du roi Soleil. Alors j'ai mis son époux.
SupprimerSi Sarkozy laisse faire une primaire à droite ( avec observateurs de l'ONU et tout...) Juppé pourrait en sortir gagnant pour les raisons que tu dis. Je parierai bien le slip crade du gugusse à collants qu'il pourrait récupérer un bon paquet de zigs chez la blonde. Les plus réacs sont déjà acquis au fn, pas la peine d'en faire en plat à moins que Koltchak et Goux se veulent paraître plus réacs qu'ils ne le sont réellement et se résoudront par voter pour le chauve mou de genou.
RépondreSupprimerTu vois, je ne suis pas rancunier !
Je ne suis pas sur...
SupprimerVoter Juppé ? Plutôt crever ! Voter Sarkozy ? Pas plus envie !
SupprimerJe m'achemine tout doucettement vers le vote blanc, je crois…
Evidemment, vous n'allez pas voter noir...
SupprimerKoltchak est effectivement un réac au sens propre du terme, c'est à dire anti-républicain, très moyennement démocrate, enfin au sens moderne du terme. La réaction est avant tout un courant royaliste, ça tombe bien, je le suis. De fait, excepté les scrutins locaux, mairie et canton, je ne vote pas.
RépondreSupprimerPour ce qui est des candidats potentiels, si je devais voter, j'écarterais d'emblée Sarkozy. Son bilan est suffisamment éloquent pour que je passe du temps à justifier mon avis. Ceci dit, un type qui a laissé autant d'étrangers entrer, qui a conservé le rythme des naturalisations, qui a fait des discours sur le métissage comme avenir de la France ne saurait être tenu pour un homme de droite.
Concernant Juppé, il ne vaut guère mieux et je suis, le concernant, du même avis que Didier Goux. Donc, il ne peut pas avoir mon suffrage.
Quant à Marine Le Pen, si elle est la seule à poser les bonnes questions, si elle paraît être la seule à sembler se soucier des Français, je crains que mon soutien n'aille pas plus loin. Les cadres du FN, sans parler de ses candidats sont majoritairement des amateurs, éclairés certes comme le prouve le succès du parti, mais ils n'ont aucune expérience du pouvoir. Ensuite, il y a des dissensions au sein du parti quant à sa ligne, même si une première épuration a contribué à donner l'impression que tout était réglé. Enfin, économiquement, le programme est par trop communisant, comme l'a fait remarquer le taulier.
En fait, la droite traditionnelle française est morte depuis la fin des années 30. Restent en lice des formations qui n'ont pour seul but que d'occuper des sièges, permettre à certains l'accès à un maroquin. Quant à la valeur de ces hommes, elle n'existe tout simplement pas. La seule vraie conviction qui les habite, c'est celle de réussir leur carrière.
Mais à son âme. La gauche française a du mourrir à peu près à la même epoque, voire au tout début du siècle.
SupprimerSinon, je commence à trouver assez stupide et vain, cet argument selon lequel les cadres du FN n'auraient pas l'«expérience du pouvoir». C'est vrai, ils ne l'ont pas, et alors ? Ils ne sont pas capables d'apprendre ? C'est un truc héréditaire, cette fameuse «expérience du pouvoir» ? Et Français Hollande, il l'avait, lui, l'expérience du pouvoir ?
SupprimerCe n'est pas un certain Lénine qui a dit qu'une cuisinière devrait pouvoir diriger l'État ?
Et puis, que font-ils de si remarquable et bénéfique, tous ceux qui, depuis quarante ans, sont pétris et imbus de leur «expérience du pouvoir» ?
Je n'ai pas utilisé cet argument, je crois.
SupprimerMais il faut reconnaître qu'ils n'ont aucune expérience alors qu'un lascar comme Hollande est dans la politique depuis toujours. A noter que pour les élections locales, c'est souvent le cas de la majeure partie des candidats qui ne sont pas proches de la majorité sortante.
J'ai rencontré hier soir la candidate (celle de l'affiche, l'équipe avait une réunion à la Comète). Elle est effectivement fort charmante mais sa jeunesse fait peur. Je lui fais totalement confiance mais je ne la vois pas avoir une délégation, c'est-à-dire des dossiers à gérer.
« Je n'ai pas utilisé cet argument, je crois. »
SupprimerJe disais cela à Koltchak, juste avant vous. Pour Hollande, je voulais dire qu'il n'avait aucune expérience directe des affaires de l'État avant d'être bombardé à son sommet.
J'ai bien compris. Ce que je veux dire c'est que c'est plus flagrant aux élections locales et ca ne concerne pas que le FN.
SupprimerDidier, Je pensais principalement aux candidats de l'élection à venir, quant aux cadres, j'ai l'impression que Marine s'est ingéniée, et elle semble continuer sur cette voie, à pousser vers la porte tous ceux qui tenaient la route. Leur faute principale, être vraiment de droite et avoir gagné leurs galons grâce à son père. Qu'elle veuille se démarquer de ce dernier afin d'offrir un visage du parti plus avenant, cela se conçoit tout à fait, c'est même une bonne idée, mais se couper de gens qui ont une réelle valeur, c'est idiot. Surtout si c'est pour se jeter dans les bras de gandins comme Philippot ou Chenu.
SupprimerSinon, l'expérience du pouvoir peut s'acquérir au sein d'un parti qui est régulièrement aux affaires. Les jeunes sont normalement cornaqués par les briscards qui leur apprennent les ficelles. Mais je le concède volontiers, ce qu'on apprend maintenant ce sont plutôt les trucs et astuces de la politique politicienne que la manière de conduire les affaires de l'Etat avec en toile de fond la recheche du bien commun. Sur ce point, je vous concède volontiers la victoire.
Mais s'ils arrivent à décrocher quelques présidences de conseils départementaux, ce que je crois plus que possible y compris dans des fiefs historiques du PS, je gage qu'ils ne feront pas plus impression que leurs prédécesseurs. D'une part parce que je ne crois pas sur facture à la probité des hommes et femmes politiques. L'homme est coupable, dès la naissance, et les tentations qui jalonnent le parcours d'un élu par trop nombreuses pour qu'il n'y ait pas de chutes. Ensuite parce que beaucoup trop de choses se jouent à un autre niveau, surtout depuis que l'Etat sans le sou balance de plus en plus de compétences à l'échelon local, qui mécaniquement doit casquer et augmenter les impôts afin d'assurer ses missions. Ils feront alors comme les autres : "c'est pas de notre faute, cest l'Etat qui ne nous laisse pas d'autre choix que d'augmenter les impôts locaux, et puis nous avons hérité d'une situation désastreuse, etc." En fait, ils ont une marge de manoeuvre quasi-nulle et leur action ne pourra différer de celle des autres partis qu'à la marge.
Le seul gain que le FN retirera de ses victoires, c'est une implantation locale, condition sine qua non pour emporter des élections autres que locales. A la seule condition toutefois qu'ils ne fassent pas de fausses notes durant leur mandat.
Oh, vous savez, je ne me berce d'aucune illusion quant au FN…
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