En salle

17 mars 2015

Questions pour une élection

Les grands oubliés des élections départementales semblent être les départements et le seul enjeu de mesurer les forces en présence entre le Front National, le Parti Socialiste et l’UMP avec quelques sujets annexe, comme « chez moi », où le Front de Gauche risque de perdre le département. Marine Le Pen et son parti semblent au cœur de la campagne et certains accusent Manuel Valls d’avoir volontairement fait porter le débat sur le Front.

Alors, est-ce volontaire ? Cela fera-t-il monter le FN comme on nous le dit ou, au contraire, baisser, comme le disent les socialistes ?

A regarder la presse, ce matin, on avait l’impression d’assister un combat de coqs entre Manuel Valls et Nicolas Sarkozy. J’allais broder sur ce thème, dans mon billet, mais le premier ministre a lui-même déclaré : « Ce n'est pas un duel de personnes, ce n'est pas un duel de coqs à distance de quelques kilomètres. C'est un combat pour le pays. » A se demander si Manuel Valls ne se fait pas un malin plaisir à rabaisser l’ex. Il me fait un peu penser à Jacques Chirac, quand il avait sorti à Laurent Fabius : « Soyez gentil de me laisser parler et d'intervenir incessamment comme un roquet ! »

Et si le but du premier ministre était aussi d’empêcher Nicolas Sarkozy de parler, de le rabaisser au niveau d’un chef de parti type Caliméro, l’obligeant à des sorties comme celle du vote FN qui équivaut au vote PS, dans de la petite politique politicienne. L’ex a toujours refusé de débattre avec d’autres chefs de partis pour préserver sa stature. Manuel Valls ne serait-il pas en train de la casser ? Nicolas Sarkozy parait à la ramasser derrière Marine Le Pen, voulant absolument devenir le chef de l’opposition alors qu’elle est en passe de lui ravir le titre ? Pendant ce temps, Manuel Valls se pose comme le chef de la majorité…

Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas : je sais qu’un blogueur de droite pourra effectivement faire le raisonnement inverse et expliquer que Nicolas Sarkozy arrive à faire sortir du bois Manuel Valls, réussissant à élever le débat au-dessus des partis, la droite contre la gauche. Et si, finalement, cette guerre des coqs n’arrangeait pas les deux éminences ? Et si ce n’était pas pour préfigurer la match de 2017 ? Les deux n’ont-ils pas déjà fait une croix sur les élections départementale, scrutin inutile au vu de l’abstention qui devrait dépasser 60%...

Pourquoi Nicolas Sarkozy est-il allé soutenir Georges Tron qui est mis en examen dans une histoire de viol, sous le regard bienveillant de Serge Dassault alors que ce dernier fait la une de la presse ? A-t-il perdu la main ou met-il son parti en roue libre jusqu’à la création du nouveau, Les Républicains ? Belle trouvaille, ce nom… Aux élections suivantes, nous auront les Républicains contre les autres…  Et s’il n’arrangeait pas Manuel Valls, lui qui a rêvé de changer le nom de son propre parti ? N’assiste-t-on pas à une tentative conjointe de rebipolariser la scène politique française ? L’opposition contre la majorité et vice versa.

Ainsi, ces départementales entraînent plus de question de ma part que de réponses. Après le dépouillement, des seconds couteaux viendront faire des déclarations à la mords-moi-le-nœud devant les caméras. C’est un choc, le premier parti de France est l’abstention, c’est un message que doit comprendre le gouvernement et toutes ces conneries qu’on entend à chaque fois.

Ca me fatigue déjà.


7 commentaires:

  1. Fatigué d'avance je suis aussi. Je crois que, dimanche soir, je n'écouterai personne : les résultats brut, un verre de lait, une pute et dodo !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ouais. A ce niveau d'ennui, je n'avais jamais vu ça (les anciennes cantonales étaient couplée à d'autres élections. On s'emmerdait moins).

      Supprimer
    2. Cela fait bien des années que je n'écoute plus les discours d'après-scrutins. Quel que soit mon vote, qu'il soit blanc ou vert, voire rose, aucun intervenant ne parle de moi ni ne me semble parler des électeurs.
      La forte abstention a un sens profond qui impliquerait, s'il était révélé, de trop grandes remises en question.
      Une bonne journée,
      s.

      Supprimer
  2. Changer de nom et de logo, oui, peut être mais il faut se méfier.
    Paulo Bismuth n'a pas du voir le film d'Yves Robert "Un éléphant, ça trompe énormément".

    Pour ce qui est du billet, c'est rasant, pas le billet mais la campagne pour les départementales qui tournent à un référendum ou il n'y pas pas de question

    RépondreSupprimer
  3. Heu.... je suis le seul a n'avoir pas compris le dessin qui illustre le billet ?

    RépondreSupprimer

La modération des commentaires est activée. Je publie ceux que je veux. On ne va pas reprocher à un journal de ne pas publier tous les courriers des lecteurs...