Vieille réforme de l'éducation |
La semaine dernière, je dépouillais
les réponses à un appel d'offre que nous avons lancé auprès de
cabinets de conseil et de sociétés informatiques pour un
renforcement de nos équipes. Il s'agit, en fait, d'étudier les CV
des candidats que nous proposent ces boîtes. L'un d'entre eux avait
déjà bossé pour nous (les CV sont anonymes mais je l'ai reconnu
rapidement). Il avait fait un travail de merde. Je ne veux pas dire
qu'il avait travaillé pour nous mais que la mission qui lui avait
été confiée n'avait aucun intérêt mais nous en avions besoin. Il
était resté longtemps, ce qui veut dire qu'il ne pouvait rien faire
d'autre. J'ai donc regardé sa formation : il était docteur en
électrophysique.
Le monde de l'informatique (des plus de
45 ans...) est plein de docteurs en électrophysique, en chimie, ou
en machins comme ça.
Le gouvernement a préparé une réforme
du doctorat pour limiter la durée à trois ans au lieu de cinq.
J'aurais tendance à être contre, défendant assez souvent la
recherche fondamentale (c'est-à-dire celle qui n'est pas directement
poursuivie dans des intérêts économiques « immédiats »)
mais il ne faut pas perdre de vue que l'enseignement supérieur doit
aussi guidé par la nécessité de mettre les gens sur le marché du
travail et au service de l'économie et tout ça. Le lascar a fait
des études jusqu'à trente ans, dont cinq ans de recherche
(probablement sans rien trouver) et se retrouve à cinquante ans avec
un boulot « de merde » pour un salaire, certes largement
supérieur au salaire médian mais sans commune mesure avec celui
d'un ingénieur informatique sorti d'école. Et à 65 ans, il aura
une retraite dérisoire. Je ne sais pas ce qui motive cette réforme.
Elle est inégalitaire : seuls ceux qui auront un financement
pourront faire un doctorat en trois ans.
Tout cela pour un diplôme, donc une
formation, parfaitement inutile.
Ce qui nous amène à la réforme des
collèges qui ne m'intéresse que de loin : je n'ai pas de mômes
et les gamins de mes copains sont souvent sortis sortis du collège.
Néanmoins, ma nièce va y entrer... Il n'empêche que c'est
évidemment la plus intelligente des enfants et n'aura aucune
difficulté pour avoir son doctorat à 12 ans. Donc, je m'en fous.
Je lis néanmoins des papiers défendant
la réforme et d'autres la critiquant. Je vais laisser le débat aux
spécialistes. Je me contrefous de l'enseignement de la chrétienté
médiévale et de l'allemand.
Il n'empêche que mes collègues,
titulaires d'un doctorat, font plus de fautes d'orthographe dans un
mail de 10 lignes qu'un blogueur de gauche dans un billet de 4000
signes.
On ne m'ôtera pas de la tête qu'une
réforme de l'enseignement, du CP jusqu'à l'entrée dans le monde du
travail n'est pas totalement inutile, qu'une réflexion doit être
menée. Parmi les ingénieurs et les docteurs qui débarquent
joyeusement sur le marché du travail avec une vraie carrière devant
eux ont fait des cours de latin en cinquième ou quatrième ?
Probablement moins de 10%. Combien savent écrire convenablement le
français ? Parmi les 10%, tous. Parmi les autres, disons 50%.
Pour être gentil. Combien ont fait allemand première langue ?
30 ou 40%. Forcément, c'est la meilleure solution pour être dans
des classes élitistes... Combien sauront encore parlé allemand 20
ans après la terminale ? 20%.
Pourcentages garantis 100% aléatoires.
Mon confrère Cyril a fait un
billet pour parler de cette réforme. Le principal commentateur
critique la réforme. Il est prof d'allemand. Il écrit un français
déplorable avec une faute d'orthographe dès l'introduction. Je vous
invite à lire : il défend les profs d'allemand et le nombre
d'heures de cours qu'ils feront, avec des erreurs de calcul.
L'intérêt de l'enfant est très loin,
celui de la France, des besoins futurs de notre pays aussi.
Rien que ce commentaire me laisse
penser que cette réforme est bonne.
Peu importe ce qu'on apprend, les contenus, ... il faut faire écrire encore et encore et que les profs corrigent, encore et encore, .... Quant aux professeurs d'allemand ils ont scié la branche sur laquelle ils étaient assis, tant pis pour eux !!!
RépondreSupprimerLe tout doit aller encore : une leçon d'histoire, tu leur fais raconter les machins par écrit et tu leur files un zéro s'il y a des fautes ! Et des baffes.
SupprimerJ'ai pas pensé aux baffes , mais je vais tenter le coup lundi et si je finis en taule, tu viens me sauver ?
SupprimerJe apporte des oranges.
Supprimer"Il n'empêche que c'est évidemment la plus intelligente des enfants et n'aura aucune difficulté pour avoir son doctorat à 12 ans".
RépondreSupprimerPas de fote d'aurtograffe mais un erreur dans un mot, il me semble que le "à" devrait être remplacé par un "dans"
"Il n'empêche que c'est évidemment la plus intelligente des enfants et n'aura aucune difficulté pour avoir son doctorat à 12 ans."
RépondreSupprimerLe "à 12 ans" ne devrait il pas être remplacé par "dans 12 ans" ?
Non, c'est volontaire, pour amplifier le côté "surdouée".
Supprimerelle tient du tonton
SupprimerVoila.
SupprimerVous auriez quand même pu trouver un titre un peu moins modernœud…
RépondreSupprimerC'est ce que j'avais trouvé avec "avant l'apéro" mais je me suis rendu compte que j'avais déjà fait un titre de ce genre récemment.
Supprimerbon...l'allemand...avant ils nous envahissaient tous les 30 ou 40 ans (en moyenne), maintenant ça ne sert plus forcément à grand chose. De plus, bossant dans un groupe allemand, il s'avère que le teuton est fourni de série avec l'anglais, montage d'usine en école là bas. Si les cycles secondaires et primaires peuvent être modifiés (j'ai pas dit "réformés", ça fait hérisser le poil des conservateurs de gauche), le soucis principal reste le supérieur et sa propension à "diplomer" des gens sans qu'il n'y aient de débouchés en terme de travail. Rien que dans mon coin, ce ne sont pas mois de 200 secrétaires de direction trilingues qui sont diplômés chaque année...Comme il n'y a pas assez de postes qui se créent ou qui sont vacants...ces derniers commencent par squatter les bancs du pôle emploi parce qu'ils ou elles ont fait des études quand même, finissent par prendre d'autres boulots parce qu'il faut bien manger en attendant et restent dans ces postes en étant bien souvent aigris de cette situation...
RépondreSupprimerOui, cela ne sert strictement rien (sauf pour quelques uns), c'est simplement élitiste.
Supprimer"Combien sauront encore parlER allemand..." . Mais je suppose que cette faute est due à un outil informatique genre T9 qui a souvent tendance à nous rajouter des fautes....
RépondreSupprimerNon, connard, c'est une faute d'orthographe.
SupprimerL'orthographe français est beaucoup trop compliqué, non seulement les ph, les lettres accentuées, les doubles lettres mais plus fondamentalement la redondance d'information dans les genres et les pluriels. Après des dizaines d'années de travail comme informaticien, l'orthographe français me révulse par son absence totale d'intérêt "informationel".
RépondreSupprimerTu es évidemment taré.
SupprimerBonjour
RépondreSupprimerLa position du blogueur Cyril Marcant est minoritaire dans la profession. La réforme ne se résume pas en deux lignes sur le latin et l'allemand.
Cdt
Jean-Louis
Je cite Cyril pour le commentaire, pas pour son billet (ce que je fais souvent mais pas sur ce thème).
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