En salle

12 mai 2015

Des lumières sur le collège

Célèbre collège (chez les cruciverbistes)
Je ne sais pas comment l’école a évolué depuis que j’ai eu mon bac, en 1984. Je suppose que le taux d’enfants arrivant à ce niveau a bien évolué, passant d’environ 25% à 75%, ce que l’on mettra bien évidemment exclusivement sur l’amélioration de la formation des élèves, hein ! Sans arrière-pensée, aucune.

Certains qualifient la réforme du collège, préparée par le gouvernement comme une abomination. Revenons à mon époque…

La rentrée 77, si je compte bien. J’avais choisi de faire allemand première langue. C’était un vrai choix. Mon grand-frère avait fait le même. Il y a probablement une part de mimétisme mais, aussi, on se disait entre copains que l’allemand étant plus compliqué que l’anglais, il valait mieux commencer avant ce qui était évidemment une connerie. Toujours est-il que c’était une manière d’avoir une classe de 6ème sur les six avec de meilleurs élèves. C’était abominablement élitiste.

En cinquième, tous les élèves avaient une initiation au latin (par des profs qui n’en avaient rien à cirer). En quatrième, le latin devenait une option. Il se produisait d’ailleurs un phénomène amusant : les « littéraires » choisissaient le latin contrairement aux « matheux », dont je faisais partie. C’était en quelque sorte de l’élitisme à l’envers puisque les lascars destinés aux filières les plus nobles, dont feu le bac C, avant de faire de brillantes études et de gagner énormément de pognon, s’affranchissaient totalement des langues mortes.

Ne voyez aucun mépris dans mes propos, seulement du cynisme de premier degré…

En quatrième, on choisissait également une seconde langue. Je crois me rappeler qu’à Loudéac, pour ce qui avait fait anglais en première, l’allemand était majoritaire mais l’espagnol l’était probablement largement au niveau du pays.

Sans vouloir vexer mes nombreux lecteurs allemands, je suis au regret de les informer qu’ils ont une langue qu’il est totalement inutile d’apprendre sauf si on est intéressés par les langues ou la lecture de Das Kapital ou Mein Kampf en version originale.

C’est rigolo de voir des types s’indigner de la disparition de classes bilangues (et non pas bilingues, comme je le disais l’autre jour, certes beaucoup plus français mais absolument pas adapté) alors que c’est essentiellement un truc pour que les parents puissent croire que leurs gamins sont plus intelligents que ceux des autres, ce qui est de bonne guerre. A moins qu’ils ne pensent : mon môme est tellement con qu’il ne fera pas d’études scientifiques alors il faut qu’il parle plusieurs langues pour pouvoir travailler dans un centre d’appel.

Quant au siècle des lumières, je vous rappelle qu’à l’époque, on s’éclairait essentiellement avec des lampes à pétrole ce qui a provoqué du réchauffement climatique. Les lumières ont abouti à la révolution qui a provoqué leur fin. En quelques sortes, hein ! Si des gugusses vont croire que les manuels d’histoires vont oublier Louis XIV et ceux de littérature Voltaire. Cela étant, de gros de ces machins étaient surtout enseignés au Lycée. De mes années aux collèges, je me rappelle surtout que Louis XIV faisait caca en public. Quant à Rousseau, il aurait été parfait de nos jours pour tenir un blog politique de gauche et pester contre les villes… Mais on ne l’apprenait pas en cinquième.

Je n’ai pas donné mon avis sur la réforme prônée par Mme NVB car je n’ai aucune idée de ce qu’il se fait actuellement au collège et ce qui n’y va pas.

J’ai néanmoins la sombre impression que l’école part en couilles depuis quelques années (si j’étais en forme, je dirais 2007 mais il me semble que je manquerais un peu d’objectivité) et qu’une réforme ne me parait pas idiote.

Alors gueuler par principe contre les réformes sans dire ce qu’il faudrait faire me parait un tantinet léger. Certes, la droite de Nicolas Sarkozy (cette fois j’y vais…) avait diminué le nombre de profs et supprimé leur formation. Je me demande si c’est bien ce qu’il fallait faire…

Merci à Mme VB de ressusciter les blogueurs degouvernement.


37 commentaires:

  1. Tu nous parles de la modification de l'enseignement de l'Histoire.
    L'ancien programme comme le nouveau, je doute qu'on y apprenne pourquoi les Haïtiens réclament tant de sous à Pépère alors qu'on pourrait être en plein dedans.

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    1. Ce n'est pas important. Rien n'est important. Il ne faut pas focaliser sur des "détails". Une partie de l'histoire de France enseignée est anecdotique et a été créé pour les manuels d'histoire au XIXeme. Charles Martel et Jeanne d'Arc...

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    2. Jeanne d'Arc, anecdotique ?!?!?

      Enfin, merde, reprenez vos livres d'histoire (les vrais, ceux de votre enfance, ou alors de vrais livres faits par les historiens) ! La France, alors, était aux quatre cinquièmes anglaise (avec l'appui de la plupart des z'élites de l'époque : les z'élites penchent toujours du côté du vainqueur probable, on le voit très bien aujourd'hui, avec leurs révérences aux musulmans), Jeanne a totalement retourné la situation.

      Quant à Charles Martel, il est au moins aussi important, puisqu'il a évité que l'Europe (qui ne s'appelait pas l'Europe) ne devienne musulmane, c'est-à-dire une contrée d'abrutis incapables de créer quoi que ce soit, où il n'y aurait ni Notre-Dame de Chartres, ni roman, ni humour, ni Renaissance, ni etc.

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    3. Oui Didier, ce que je veux dire, justement, est qu'ils sont connus essentiellement par des manuels d'histoire. Aussi bien, il y a des lascars dont on n'a jamais entendu parler largement plus importants et qu'on ne sait pas si les histoires sont vraies. Je ne remets pas en cause, je pose la question. Je ne suis pas révisionniste. Mais, un jour, des gens ont dû écrire des manuels d'histoire pour les élèves. Aussi bien Charles machin se faisait sucer à Loche par Jeanne et a glorifié l'histoire. Parce que l'histoire des voix, heu...

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    4. Eh bien, allez-y : citez-moi un personnage plus important que Jeanne d'Arc, et dont on n'aurait jamais entendu parler…

      Pour les voix, on en reparlera : là, j'ai télé. Mais ça n'a pas grande importance, en fait. C'est simplement que vous êtes radicalement étranger à la mentalité du Moyen Âge. (Je le suis à peine moins, évidemment.)

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    5. Vous voulez être cité par les modernoeuds ? Il faudrait que je cite un type ou une greluche dont personne n'a jamais entendu parler ! Et Gertrude qui a mordu la bite de Napoléon en le suçant ce qui a déclenché sa grosse colère aboutissant à l'érection de la Concorde (pour résumer) ?

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    6. Le parfait exemple des lacunes de l'enseignement de l'Histoire.

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    7. Bah ! Toujours est-il qu'une histoire de France basée sur l'histoire d'une pucelle qui a entendu des voix mais à réussi à se faire entendre (ce qui, par ricochet, est amusant), me laisse perplexe.

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    8. Imbécile, qu'elle entende des voix n'est pas l'élément central de son histoire. Elle a aussi "juste" libéré la France.

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  2. J'apprend que Valls a envoyé Le maire aux pelotes cette après-midi.
    Voilà qui motive un peu plus notre retour.

    PS : avec mon bac C, je vais aller demander une augmentation à mon patron, pour voir ...

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    1. Bien.

      (Tu as eu ton bac à une époque où il ne valait plus rien nananère).

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    2. Ah, si : à l'époque où il s'appelait "C", il valait encore plus ou moins quelque chose.

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  3. Sinon, penser que l'école va mal depuis 2007 est absolument risible, évidemment. Personne, pas même vos idoles socialistes, n'ont le pouvoir de détruire à ce point en aussi peu de temps. L'école a commencé de s'effondrer dès le début des années 70 (je le sais : j'y étais). Et, de toute façon, ce n'est qu'un symptôme de quelque chose de plus profond.

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  4. Bonsoir
    J'ai déjà commenté il y a quelques jours. Pour dire que le sujet est complexe, qu'il ne peut pas être réduit aux problèmes du latin et de l'allemand. Que l'AP et les EPI étaient davantage au coeur de la réforme. Du moins il me semble que j'ai dis un truc du genre.
    Le sujet est complexe, et est beaucoup caricaturé. Autant le dire, je suis prof, depuis 25 ans, et cette réforme est pour moi une hérésie.
    Je vous suis depuis assez longtemps, et quand vous parlez de l'informatique, de votre métier, j'ai parfois l'impression de comprendre. Mais en réalité ...
    Vous voulez un dossier sur le sujet ? Le voilà : http://www.toulouse.snes.edu/spip/IMG/pdf/tract_college-1_3.pdf
    Cela vaut ce que cela vaut ... C'est ce que je pense. Et ce que pense la majorité de la profession (cf les élections professionnelles).
    L'avis de la profession ne doit pas être décisif, mais il faut l'écouter. En effet, NOUS mettrons tout cela en oeuvre. Personne d'autre.
    Bonne soirée
    Pierre

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    1. Évidemment qu'il faut écouter la profession. Mais tant que celle ci dira "on est parfait il ne faut rien changer" je continue à rigoler. Depuis toujours les profs gueulent contre les réformes y compris contre celle qui annulent celle contre laquelle ils ont gueulé.

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    2. La communication du ministère, qu'il soit de gauche ou de droite, a toujours été de dire : "ceux qui sont contre sont forcément réac, passéiste, pour l'immobilisme. Et si le mammouth fonctionne aussi mal, c'est de la faute aux syndicats.". C'est pratique, mais faux. Les syndicats ont eu beau lutter, le Snes en tête, quelle réforme ont-ils bloqué ? Aucune ou presque.
      Et si les profs ont beaucoup gueulé ces dernières décennies, c'est parce qu'ils avaient besoin d'aide, et pas que les politiques instrumentalisent l'Education Nationale.
      Pour mémoire, le président Sarkozy a fait deux réformes en collège : la note de Vie Scolaire et l'Accompagnement Educatif. Deux fiascos pour des raisons différentes. Fiascos faciles à prévoir, mais réformettes uniquement politiques.
      La profession et les syndicats sont réalistes : il faut absolument une réforme. On ne peut pas continuer ainsi : tout le monde est mécontent.
      Mais quelle réforme ??? Si l'efficacité est recherchée, cela va coûter du pognon.
      Bonne journée
      Pierre

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  5. C'est curieux comme en une décennie les approches et les avis changent. De mon temps, on faisait du latin des la sixième et une deuxième langue en quatrième ( l'allemand en ce qui me concerne) . Et bien cette classe de latin était bien pourvue en matheux car nous étions destinés au bac C. Un prof de latin me disait d'ailleurs que les bons latinistes étaient des matheux à condition qu'ils s'en donnent la peine évidemment, dans les deux sens. La sélection était terrible. Je crois bien que j'étais le seul d'origine modeste en terminale C. Depuis il ya eu la massification et une politique de droite assumée durant les dix dernières années. Et les resultats que Finkie ne cessent de critiquer et critique encore quand les choses bougent. Cet homme là veut retrouver l'école de ses douze ans ça ne va pas être facile . Desole, suis un peu long...

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    1. Ne parlons pas de droite et de gauche. La massification est de gauche...

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    2. Complique tout ça. Entre massification et démocratisation ....massification peut plutôt s'adapter à l'évolution démographique, l'arrivée en masse de nouvelles générations, donc ce n'est pas de gauche. La démocratisation serait plutôt à mon sens la facilitation de l'accès aux études secondaires et supérieures ...et la c'est de gauche...enfin probablement

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  6. Mon père était chaudronnier. Lorsque j'étais en 5ème, on était en 1978, mes profs avaient convaincu ma mère de me faire faire du latin. Ensuite j'ai fait un bac A puis des études supérieures: le latin m'avait permis d'échapper à la fatalité du lycée technique...

    Tout ça pour dire que je suis contre la réforme du collège: elle va accentuer les inégalités. Par exemple, les heures de pluridisciplinarité qui sont prises sur les heures normales de chaque discipline: elles seront mises en place de façon fort différente selon les établissements, selon les moyens dont ils disposent et selon le bon vouloir des chefs d'établissement, et il y aura forcément de grandes disparités d'un établissement à l'autre.

    Pour une fois, en salle des profs, je suis entièrement d'accord avec mes collègues de gauche: cette réforme est néfaste. nous ferons grève le 19. Et je ne peux m'empêcher de sourire lorsque je lis que Sarkofrance, une fois que ses enfants sont passés par une classe bilangue, se prononce pour la suppression de cette possibilité...

    Bon, Nicolas, j'ai été un peu long: désolé. Il faudrait peut-être que je songe à faire un billet. Mais pour l'instant, j'ai des copies de bac blanc à corriger (je fais semblant d'y croire, alors qu'ils vont tous avoir le bac).

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    1. Il faut être long quand on a quelque chose à dire. Cela étant votre commentaire est rigolo : un réac qui lutte contre les trucs qui favorise les inégalités.

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    2. Mais même le plus réac des profs ne souhaite qu'une seule chose: que ses élèves réussissent, surtout ceux qui ne semblaient pas programmés pour !
      Le nirvana, pour un professeur, c'est l'élève qui le questionne, le sollicite, qui s'accroche...
      Je lis Science et Vie depuis longtemps, et je me souviens d'une histoire étonnante: un des journalistes, physicien, avait été interpellé et contredit par le biais du courrier des lecteurs. Il y avait eu de longs échanges. Stupeur, pour finir: le contestataire n'avait que onze ans, s'exprimait comme un adulte, avait un excellent niveau scolaire, bien évidemment... c'était le fils (étranger) d'une femme de ménage qui vivait sans mari avec plusieurs enfants dans une grande précarité. Il voulait devenir astrophysicien... et ses professeurs s'étaient cotisés pour lui offrir un télescope !

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    3. Ben oui. Le pb ne vient pas des profs mais de ce qu'ils ont à faire. Et la réforme leur donne plus de responsabilités.

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    4. Oui, on ne peut pas le nier: la réforme laisse une certaine liberté aux profs. Cette liberté, on l'a toujours eue. C'est pour cela que toutes les polémiques sur le contenu des programmes sont débiles: en classe, le prof fait finalement ce qu'il veut. Par exemple, en 5ème, l'air de rien, je consacre un peu plus de temps à Saint Louis et à Jeanne d'Arc; ça ne fait pas de mal aux élèves... ;-)

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  7. J'ai déjà commenté le billet précédent sur ce sujet, et c'est l'objet de mon dernier billet -qui date un peu.
    Si on pouvait prendre au sérieux ce désir d'excellence pour tous... à supposer qu'on sache, d'un coup de baguette magique, donner le désir d'apprendre et les moyens intellectuels pour ce faire aux enfants les plus lents, resterait la question du nerf de la guerre: le financement. On a déjà supprimé le redoublement avec des arguments louables, alors qu'en vérité c'est parce que ça coûte trop cher.
    Une réforme du collège... Pourquoi pas, puis qu'il n'est pas très bon pour tant d'enfants. Les "poches d'élitisme" se recréeront d'une autre manière, vous verrez bien. Et de manière beaucoup plus injuste. Je voudrais qu'un fils d'immigrés, non francophone, avide d'apprendre, ait des professeurs respectés, dans des classes studieuses, et puisse apprendre tout ce qu'on ne lui enseignera pas chez lui, grâce a des maîtres ou professeurs qui auront de l'ambition pour lui. C'est devenu quasiment impossible.
    La proportion d'enfants entrant en sixième et ne sachant pas lire, ni écrire une phrase simple, est effarante. Les enfants ne sont pourtant pas devenus massivement idiots, pourtant.

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    1. On est d'accord. Le problème n'est pas au collège mais avant. Et je le vois tous les toujours au bureau avec ces cretîs qui ne savent pas écrire. Qu'ils fassent des fautes n'est pas grave mais la conséquence est qu'ils ne savent pas lire. Je raconte encore une histoire de boulot dans google+. Cliquez sur mon pseudo (heu... Mon nom).

      Je me demande s'il n'y a pas quelques fautes (2 ?) dans votre commentaire.

      Je voulais dire aussi que je crois aux machins pluridisciplinaires. Mes parents étaient profs de maths. Qu'ils sanctionnent un élèvent qui fait une faute en exposant le sujet d'un problème est normal. Et j'en reviens au boulot. Quand un de mes sous-fiffres fait un rapport d'anomalie au sujet d'une application informatique et que je lui signale des fautes, il me répond que ce n'est pas grave. Et je les fais chier au quotidien. Les lascars écrivent en français quand ils rédigent un document pas technique.

      Quand j'étais à l'IUT, j'étais premier en économie parce que le prof aimait mes dissertations en français.

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    2. oh ben pour les fautes... On est juste sur un blog, hein ! (gniark gnierak !)

      (où ça, les fautes ? j'les vois pas !)

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    3. "Mes parents étaient profs de maths."
      Je savais bien que vous n'aviez que des vices...

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    4. Pour les fautes : "grâce a des maîtres". Et vous avez mis un ait que j'aurais mis aie. Mais pas grave.

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  8. C'est bien "ait" ! 3ème personne du singulier...

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  9. Argh, ça ne se fait pas de confondre a et à.
    Je n'écrirai plus rien, plus jamais.

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