Président sympathique |
Le blog Perdre
la Raison du copain Jeff compare les cotes de popularité de François
Hollande et Nicolas Sarkozy au bout de trois ans à l’Elysée. Les chiffres sont
mauvais pour François Hollande. Mais c’est un autre sondage qui m’intéresse
aujourd’hui, celui du
Parisien, Bembelly,
sur son blog, note que Manuel Valls serait éliminé au premier tour laissant en
tête Marine Le Pen et Nicolas Sarkozy.
Il semble occulter complètement un des enseignements de ce
sondage : Manuel Valls fait mieux que François Hollande. Mais il y revient
dans la conclusion que je partage : je pense que François Hollande ferait
mieux que Manuel Valls.
L’avantage de Manuel Valls est vrai également chez les
sympathisants du PS (je ne vois pas l’intérêt de faire un sondage auprès des électeurs
de droite, d’ailleurs, tout comme je ne vois pas pourquoi des sondages veulent
nous démontrer que l’électorat de gauche préfèrerait qu’Alain Juppé soit le
candidat de la droite).
Voila la conclusion de l’article du Parisien : « Plus étonnant, le
score est identique si l’on considère la gauche élargie — incluant donc les
partisans de Jean-Luc Mélenchon ou du Parti communiste — qui étrille pourtant
régulièrement les idées « social-libérales » du Premier ministre. « Ce qui
prime dans l’opinion, c’est le sentiment de compétence et de volontarisme, plus
que le positionnement idéologique », analyse Gaël Sliman, le président d’Odoxa. »
François Hollande a bien un problème d’image que j’admets
volontairement mais ai du mal à comprendre. Pour moi, et je l’ai déjà dit dans
le blog, c’est quelqu’un d’éminemment sympathique alors que je n’apprécie pas
spécialement Manuel Valls (même si nos lignes politiques ne sont pas éloignées,
si tant est que j’en aie une).
Sur ma lancée, je suis allé voir les
sondages du premier tour d’il y a cinq ans pour la présidentielle de 2012. Ils
sont assez justes pour le candidat de l’UMP, comme s’il avait un socle aux alentours
de 26 ou 28% des voix, ce que donne, d’ailleurs celui du Parisien que je cite.
Pour les autres candidats, ils sont farfelus.
J’en sors un au hasard, celui de mai 2010 avec Hollande
candidat du PS : Sarkozy 27, Hollande 18, Le Pen 12, Bayrou 12, Villepin 9,
Besancenot 7, Mélenchon 6, Duflot 5, Dupont-Aignan 2, Arthaud 2 ! On
connaît les vrais scores maintenant : visiblement, les soutiens de Bayrou
et de Villepin ont plus voté pour Hollande ou pour Marine Le Pen. Et les
électeurs de gauche sont relativement plus disciplinés !
Les sondages pour le second tour sont, quant à eux, beaucoup
plus précis : Hollande, début 2010, commençait à dépasser Nicolas Sarkozy
mais personne ne donnait François Hollande candidat… Mais une large partie des sondages donnait
DSK largement en tête.
Alors que faire ? C’est un peu la question que pose
Bembelly à la fin de son billet sans dire ce qu’il pense réellement. Charge au
lecteur qu’on suppose qu’il pense qu’il faut virer Manuel Valls et changer de
politique. A mon avis que je partage volontiers mais avec peu de monde, c’est
exactement le contraire de ce qu’il faut faire.
Si je n’étais pas franchement athée et anticlérical, je
dirais qu’il faut prier la vierge pour que les résultats économiques arrivent et
que les Français s’en souviennent au moment de mettre le bulletin dans l’urne.
On peut aussi parier sur le fait que Marine Le Pen s’essoufflera notamment à
cause de toutes les affaires qui la cernent comme les bisbilles avec son daron
ou les conneries à Bézier.
Petit 1 : il faut se mettre dans le crâne dès aujourd’hui
que François Hollande est le seul à pouvoir remporter l’élection présidentielle
à gauche. Non seulement c’est un excellent stratège électoral et, en plus, il
aura en 2017 ce qui lui manquait en 2012 : l’expérience.
Ce n’est pas une question de positionnement politique :
je conçois très bien que l’on puisse penser que la politique menée n’est pas
assez à gauche, ce qui explique le manque de résultat et donc la désaffection
des électeurs, même si je ne suis pas d’accord. C’est une question pratique :
s’il n’est pas candidat, le PS n’aura pas le temps d’organiser des primaires et
ne trouvera pas le candidat ad hoc. Donc, la droite gagnera. Je sais !
Tout peut se discuter… Mais les sondages indiquant que seuls 38% des Français envisagent
de voter pour un candidat de gauche, penser qu’il faut être plus à gauche pour
récupérer des voix est une erreur.
Il faut donc claironner dès aujourd’hui qu’il sera candidat
en 2017 sauf si les résultats ne sont pas au rendez-vous, à savoir si la courbe
du chômage ne s’inverse pas réellement.
Petit 2 : il faut continuer les réformes mais pas
celles qui fâchent (on se fout du travail du dimanche, bordel !). Cesser
tout ou presque est aussi ce qui a fait perdre Nicolas Sarkozy. Rappelez-vous ses
deux dernières années : aucune réforme de structure visible et des hausses
d’impôt, des retours sur ce qu’il avait fait, conformément à son programme, en
début de mandat,… François Hollande, au moins, a pris les mesures difficiles en
début de mandat.
Petit 3 : baisser le prix de la bière.
Petit 4 : ne pas analyser de travers la cote de
popularité. Comme Nicolas Sarkozy mais dans des proportions bien plus
importantes, François Hollande a perdu l’essentiel de sa popularité au cours de
la première année. Après, ça va, ça vient… Et on sait pourquoi il a perdu plus en début
de mandat (les couacs, les vacances à Brégançon, la taxe à 75% retoquée par le
Conseil Constitutionnel, l’affaire Cahuzac,…) Surtout, il n’a pas perdu beaucoup
plus en début mandat… Il avait une cote de confiance déjà inférieure de près de
10 points lors de sa prise de fonctions.
Petit 5 : il ne faut rien changer dans sa manière d’être,
de faire de la politique,… Le rôle du président de la République est de montrer
un cap et d’agir à l’international. Nicolas Sarkozy a changé de cap et est
passé pour un guignol à l’international, son activisme autour d’Angela Merkel
lors de la crise, son discours de Dakar et les conneries Lybie… Il ne faut pas
changer son image mais mettre dans l’esprit des gens que son comportement est
normal.
Petit 6 : mettre une certaine distance avec le
gouvernement, ce que n’a pas su faire Nicolas Sarkozy.
Petit 7 : ne pas partir perdant.
Complètement d'accord sauf la baisse du prix de la bière, c'est un point capital qui doit se discuter autour d'une....
RépondreSupprimerLe sondage prend t-il en compte l'avis des différents juges qui instruisent les différentes affaires des différents candidats ?
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