Au lendemain du second
tour, en 2012, l'ami Tonnégrande m'avait dit : « je suis
sûr qu'il sera un grand président. » Je n'en étais pas sûr.
Je savais ne pas être objectif : j'aimais bien le personnage et
je m'étais battu pour lui. J'étais fier, fier de lui, fier d'avoir
participé à la campagne même si je savais que ma contribution
n'avais pesé en rien dans le résultat. Ce que j'étais sûr, c'est
qu'il ne serait pas un aussi petit président que le précédent. On
avait réussi à le foutre dehors, j'en étais content, la gauche
était de retour au pouvoir, le changement allait être maintenant.
Le changement ? La
gauche ? Je ne sais pas. Ce qu'il a de sûr, c'est qu'il nous
fallait éliminer cette droite que traînait avec lui Nicolas
Sarkozy, depuis bien avant son élection, une droite toute dans la
communication, prenant des mesures ridicules, inefficaces et
entrainant la France dans une chute. Puis, François Hollande est
arrivé, les cafouillages ont commencé. Nous n'étions pas mieux que
les autres et, en plus, nous n'avions pas réussi à nous débarrasser
d'une espèce de gauche qui vivait encore sur l'héritage de Marx. Il
y a eu Cahuzac, les autres guignols, les conneries de Montebourg,...
Son départ, un peu après l'arrivée à Matignon de Manuel Valls a
été un tournant, non pas à cause du départ de Jean-Marc Ayrault,
que j'aimais bien, mais parce qu'un certain ménage a été fait au
sein du gouvernement. Il y a bien sûr eu l'épisode des frondeurs
mais tout ce qu'ils ont réussi à faire est de se ringardiser,
emmenant avec eux Martine Aubry, Benoît Hamon s'étant déjà grillé
en préférant quitter le poste ministériel le plus prestigieux qui
soit pour tenter de « prendre le parti ».
Les alliés du Parti
Socialiste, à sa gauche, ont été ridicules et ses ennemis, le
Front de Gauche, au dessous de tout. Pourtant, au lendemain des
attentats, Jean-Luc Mélenchon avait été très bien, une des seules
personnalités politiques sachant rester digne. Si j'avais eu le
temps, j'aurais fait un billet pour en dire du bien (mais je n'ai
fait presque aucun billet depuis alors qu'en 2010, je pondais trois
tartines par jour). Hier, après la cérémonie, il a tout gâché
avec un tweet malheureux. Dans son dernier
texte, l'ami Sarkofrance disait que cette anecdote, cette
polémique, n'avait aucune importance. Il a tort. Elle est
révélatrice de la petitesse du personnage.
Alors, il ne me reste plus
qu'à espérer que le centre se ressaisisse, un centre large, de la
gauche du PS prête à assumer des responsabilités gouvernementales
à une droite qui a mieux à faire que courir derrière le Front
National. Je ne parle pas d'un Front Républicain ou d'un gouvernement d'union nationale et de je ne sais quelle autre connerie, je parle d'alliance de gens largement majoritaires dans ce pays mais qui font gagner les autres, à cause de cet éternel clivage. Le centre gauche traîne ses marxistes du dimanche soir comme un boulet. Le centre droit ne sait que s'allier avec des gens qui courent à l'extrême. N'allez pas penser que je vire centriste voire droitiste. Dans n'importe quel autre pays du monde, je passerais pour un dangereux cryptocommuniste. Pas en France.
Depuis deux semaines, Nicolas Sarkozy a été au dessous de
tout alors que les autres responsables de LR ont su montrer une
« dignité », nécessaire en ce moment, pas facile, non
pas parce qu'il suit des des événements tragiques mais aussi parce
qu'il y a une double campagne électorale, aujourd'hui, une pour les
proches régionales mais aussi une pour la prochaine présidentielle,
réellement partie.
La cérémonie a été
belle hier. Je suis fier de mon président. Il paraît qu'il a failli
verser une larme. Des internautes se moquent de lui, d'autres en sont
heureux : l’impitoyable aurait brisé la carapace. Grotesque.
N'importe qui aurait versé une larme. Écouter « quand on n'a
que l'amour » suivi de cette interminable liste de noms de
morts. Alors, en tant que président de la République, porter cela
sur les épaules...
Mais il nous faut atterrir.
Nous avons une élection dans une semaine. Les événements, cet
attentat suivi de la COP machin, la font passer aux oubliettes. Il
faut quand même en parler, refaire de la politique. Seules deux
régions me concernent : la Bretagne et l'Ile de France. Le
Front National a très peu de chance d'y emporter, nous avons donc un
combat entre le PS et LR.
A droite, nous avons d'un
côté Valérie Pécresse, de la droite versaillaise, et, de l'autre,
Marc Le Fur, proche de Civitas. Tous deux relativement proches de
Nicolas Sarkozy, faisant partie de cette droite incompétente ayant
pollué la France depuis 2002. Il faut leur faire barrage.
A gauche, nous avons,
chacun d'un côté, Claude Bartolone et Jean-Yves Le Drian, de ma
gauche. Il n'y a pas photo.
Alors, électeur indécis,
que tu habites l'une ou l'autre de ces deux régions ou l'autre, qui
préfères-tu avoir comme président ?
Et si toi aussi, tu as été fier de notre président, hier, ne laisse pas croire que la stratégie de Nicolas Sarkozy va payer. Imagine-le au milieu des Invalides, imagine-le représenter notre pays en ces temps de crise. Imagine son retour.
Même par amour pour la Nation, ne fais pas le con, bordel !
Tu as raison de me rappeler à voter (j'avais zappé que c'était dimanche prochaine). Chez moi, contre cette gauche fréchiste clientéliste qui a un bilan déplorable chez moi.
RépondreSupprimerPar contre je vois avec amusement la manière dont les socialistes sont en train de faire la campagne : pour sauver la République et la Nation, votez socialistes.
Enfin bon, les électeurs libres choisiront (je suis comme toi, je les pense intelligents et raisonnables, les électeurs...)
Tu manques de recul : ils veulent tous sauver la république et la nation. Et non, ils ne sont ni intelligents ni responsables. Fais un sondage et observe à quel point ils connaissent les attributions d'un conseil régional...
SupprimerPour la première fois de ma vie, la centriste que je suis votera socialiste au premier tour. Il faut un début à tout. Quand je regarde à droite, je ne peux pas voter pour ceux qui fricotent avec la manif pour tous et oublient que la France est un pays d'accueil. L'UDI en s'alliant avec l'UMP a perdu ma voix.
RépondreSupprimerEt le bilan du gouvernement, même s'il n'est pas assez libéral pour moi, va dans le bon sens.
Mon choix est le bon, faute de combattants pour défendre mes idées et mes valeurs.
C'est le bon !
SupprimerLa campagne actuelle se fait plus au niveau national que régional.
RépondreSupprimerBientôt même les municipales se feront en visant l'Elysée.
Ouais. Toujours la même chose.
SupprimerVoir Nicolas Sarkozy au milieu des Invalides ne m'effraie pas tant que d'imaginer MLP présider au destin de notre pays. Les régionales qui se profilent seront pour elle, en cas de victoire, un tremplin dont elle n'aura de cesse de se servir, achevant en cela le travail du patriarche.
RépondreSupprimerTimide et honteuse il y a encore quelques années, la voix du FN se fait de plus en plus audible dans ma belle région. Je suis inquiet, très inquiet.
Je peux évidemment comprendre que ceux à qui l'on promet des lendemains qui chantent soient tentés par ce vote extrême.
Je serai tenté de leur dire : Faites pas les cons les gars, faites pas les cons !
En ces temps où l'on vous exhorte à vous dire français avant tout, pourquoi pas, je ne me sens aucun lien avec tous ces "étrangers" qui veulent voter FN. Ils ne sont pas de mon pays.
SupprimerTu n'as pas à répondre avant moi à mes commentateurs. Fous le camp.
SupprimerN'ayez crainte, je crois que la très grande majorité des électeurs a très bien compris de quoi il s'agissait. Ça risque d'être assez rock 'n' roll…
RépondreSupprimer(Et j'ai toujours autant de mal à comprendre votre attirance malsaine pour les cérémonie pompiéro-niaises dont votre président semble s'être fait une spécialité.)
Pourquoi malsaine ? J'ai toujours "aimé" les discours officiels et depuis quelques années les cérémonies.
SupprimerMon "malsain" était un peu ironique… Néanmoins, ce qui finit par le devenir, c'est quand on se laisse emporter par n'importe quel discours, par toutes les cérémonies, y compris les plus foireux comme l'étaient ceux d'avant-hier (mais pas le temps de développer). À ce compte-là, lorsque le mal progresse encore, on se retrouve à vibrer pour Nuremberg… (et hop ! point Godwin !)
Supprimer"Emporter" n'est pas le bon mot. Par exemple, j'étais au discours du Bourget d'Hollande. J'ai été fasciné, enthousiasmé et tout ça mais contrairement à mes confrères de gauche, je n'ai pas cru une seconde que l'adversaire allait être la finance.
SupprimerEh bien, c'est encore plus inquiétant : vous vous enthousiasmiez pour un type dont, au même moment, vous saviez qu'il était en train de mentir à tout le monde, à seule fin de se faire élire !
SupprimerOui. Mais je n'ai pas honte.
SupprimerPour revenir à ta conclusion, je me suis demandé quelle attitude aurait eu ce personnage s'il avait été aux responsabilités.
RépondreSupprimerCertainement lamentable, comme il l'a toujours été (je le suis (du verbe suivre) depuis son élection à la mairie de Neuilly).
Bah ! Rappelle toi de la prise d'otages à la maternelle de Neuilly, il avait été très bien...
SupprimerNon, pas vraiment. Plonge toi dans la presse de l'époque. Il s'est imposé à la place des décideurs responsables et a fait croire que c'est lui qui a tout fait alors que le problème était réglé quand il est arrivé. D’où mon aversion pour le personnage depuis cette époque.
SupprimerBah.
Supprimer« Au lendemain du second tour, en 2012, l'ami Tonnégrande m'avait dit : « je suis sûr qu'il sera un grand président. »
RépondreSupprimerVoilà une attaque de billet qui illustre parfaitement la formule bien connue : « Débarrassez-moi de mes amis, mes ennemis je m'en charge. »
Franchement, quand on a un bon pote qui, un jour de beuverie j'espère, a sorti une bourde pareille, le moins que l'on pourrait faire serait de ne plus jamais l'exhumer !
Ce n'était pas un jour de beuverie. C'était qu'on venait de se débarrasser de Sarko qui suivait 12 ans de Chirac...
SupprimerChirac ne s'est pas mal débrouillé : annonce du veto de la France à l' ONU contre la 2 ème guerre d' Irak, gestion des émeutes de banlieue, plan Juppé que Jospin a mis en œuvre (sans le dire...) à partir de 1997...
SupprimerOui mais à part ça ?
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