En politique, l'important, c'est d'être d'accord avec le patron de bistro d'autant que son métier consiste essentiellement à taire ses désaccords avec les clients.
31 décembre 2015
La déchéance de nationalité, la gauche et les bistros
Hollande s'est-il flingué avec la déchéance de la nationalité
30 décembre 2015
De l'année Macron à l'année des réformes
J’ai passé une partie de cette fin d’année à taper sur le PS à un point que j’ai failli passer à côté des billets neuneus d’usage en cette période, du genre 2015 fut pourri attendons 2016. Je vais donc prendre une personnalité politique au hasard, en faire l’homme de l’année et rédiger un billet tout en continuant à taper sur le PS. J’ai choisi Emmanuel Macron, notre propre sur lui ministre de l’économie et d’autres trucs.
Néanmoins, avant de me plonger dans la rédaction d’un billet qui restera dans les annales des billets rédigés sur ce blog aujourd’hui, je vais faire quelques précisions. Tout d’abord, si je tape sur le PS et les militants, parmi lesquels beaucoup de copains à moi qui pourraient se fâcher en lisant mes propos mais qui ne doivent pas oublier que je pourrais leur dire la même chose en rigolant au comptoir, c’est parce que je pense qu’ils sont incapables de se renouveler, d’adapter leur schéma de pensée à notre monde actuel, et que la gauche va tout perdre à cause d’eux.
On me rétorquera que je me trompe peut-être, voire sûrement, et que c’est à cause d’abrutis comme moi que la gauche va tout perdre. Je veux bien plaider coupable car la question n’est pas là. Elle n’est pas là car je ne compte pas. Je ne suis pas un militant politique au sein d’un parti, une personnalité à qui l’on a confié le rétablissement de la France,… Je suis un blogueur, donc chaque billet est lu par entre 500 et 800 personnes. Je ne sais pas d’où ils viennent, à part pour les copains et pour des militants proches de François Hollande qui viennent vérifier que l’on peut continuer à rigoler en défendant leur idole. Je n’ai pas la prétention de convaincre des électeurs mais seulement des lecteurs, des militants, de leur dire ce que je pense être « la voie ».
Quant à Emmanuel Macron, soyez rassuré si vous tenez à l’être : je n’aime pas le personnage ou, du moins, je n’ai jamais aimé les ministres de l’économie qui n’ont jamais été réellement militants politiques et surtout jamais été élus. C’était le cas avec de précédents guignols comme Mme Lagarde, et MM. Breton et Mer. Ils ont à répondre à des élus du peuple sur les sujets les plus importants et à mener des politiques dans des domaines primordiaux or ils ne savent pas ce qu’est la politique et la confiance du peuple. Au moins, par exemple, Arnaud Montebourg, que je ne porte pas dans mon cœur, avait déjà mouillé sa chemise pour les citoyens avant d’être propulsé à Bercy. Je ne parle pas des compétences en économie que je ne peux juger. Et si les ministres devaient être compétents dans les domaines qu’ils ont en charge, ça se saurait.
Revenons à Monsieur Macron et au problème qui n’a pas manqué de nous faire rire en 2015 et qui, je pense, continuera à nous égayer bien après mai 2017, même si les conséquences peuvent être funestes : dès qu’il dit un truc ou fait une proposition, les militants de gauche lui tombent dessus pour différentes raisons et ils sont presque systématiquement à côté de la plaque.
Commençons donc par le cas où ils n’étaient pas à côté de la plaque. Cet été, Manu a parlé en clôture de l’université d’été du MEDEF la « fausse idée » selon laquelle « la France pourrait aller mieux en travaillant moins ». C’était une connerie parce que cela était une critique des 35 heures, plus ou moins humoristique mais qui ne dénoterait pas dans un discours de Nicolas Sarkozy. Manu, je t’explique. Les 35 heures sont d’abord un seuil : celui du nombre d’heures à partir duquel s’applique les « heures supplémentaires ». C’est aussi le nombre d’heures de travail maximum fixé par la loi pour empêcher les gens d’en faire plus pour que d’autres puissent profiter du surplus. C’est un instrument de partage du travail et de redistribution. En outre, dire que la gauche serait favorable à moins de travail est délirant : la gauche veut que chaque type travaille moins de manière à ce que chaque type voulant travailler plus le faire. La gauche ne parle pas de la quantité totale de travail, ce en quoi elle a d’ailleurs tort, y compris le ministre de l’économie, parce que la mondialisation, les progrès technologiques, … font que la quantité de travail disponible continuera à diminuer. Fais gaffe à ce que tu dis, Manu.
Tu as parlé des fonctionnaires, une fois. Tu as dit que le statut des fonctionnaires n’est plus « adéquat » pour certaines missions. Tu avais parfaitement raison (mais c’était une double bêtise : le président a dû te recadrer et ce n’était pas à toi d’ouvrir le débat). Nos braves gauchistes ont cru que tu voulais t’en prendre au statut des fonctionnaires, ce qui n’était pas le cas et tu n’as pas dit que certaines missions de l’Etat ne devaient pas être assurées par des fonctionnaires. Mais tu connais l’effet « petite phrase ».
Il n’empêche que tu as raison de soulever le problème. Par exemple, dans les communes, il y a des missions qui ne doivent être assurées que par des fonctionnaires territoriaux, comme l’Etat civil. Mais l’entretien des parcs et jardins ? Si une municipalité a le choix entre l’emploi de fonctionnaires et l’appel à la sous-traitance, n’est-elle pas plus ou moins obligée d’opter pour cette deuxième solution ? Cela ne serait pas plus simple si elle pouvait embaucher un type en CDI… La conséquence est la multiplication d’offices divers dans notre mille-feuilles territoriale et l’augmentation de la sous-traitance, donc de l’appel au secteur privé pour du pognon public, de la précarisation des salariés, du salariat déguisé en saloperies comme les contrats d’autoentrepreneur que les patrons, voire les collectivités territoriales peuvent virer du jour au lendemain… Tu as raison de soulever le problème, qui est bien de gauche mais n’existe qu’à cause de la défense de principes de gauche par des individus qui semblent vivre sur une autre planète.
Je pourrais passer deux heures sur chaque sujet mais il m’en reste deux à évoquer, le travail le dimanche, évidemment, mais aussi la libération des transports en car. Commençons par ce dernier sujet.
Tu as dit une connerie. Fais gaffe, bordel. En gros, tu as dit que les pauvres pourraient voyager. Tu as totalement raison mais attention aux mots utilisés. Il n’empêche que la réaction de nos vieux gauchistes vigilants des réseaux sociaux a été à pisser de rire. Comme ils s’autoproclament défenseur des pauvres, ils s’imaginent savoir mieux que toi et moi ce qu’est être pauvre comme si un type avec un salaire à cinq chiffres ne pouvaient pas s’imaginer les difficultés que l’on peut avoir à vivre avec deux chiffres de moins. Ils se rendent totalement ridicule ce qui n’est pas très grave mais sont contreproductifs politiquement parlant parce qu’ils montrent qu’ils ne savent pas ce que c’est que d’être pauvre, d’avoir besoin d’un transport pas cher pour faire un aller-retour Paris-Douai sans passer par la SNCF. Ils se déconnectent du peuple. Et le seul moyen de mettre un aller-retour Paris-Douai à 30 euros est qu’un industriel, un entrepreneur, se dise : chiffe ! Je trouverais bien 30 clients chaque semaine, je tente l’expérience, tant pis si je perds. C’est de gauche : cela crée un emploi, rend service aux gens,… C’est même du libéralisme de gauche mais c’est un gros mot.
Alors après, ils ont sorti ce qu’ils appellent des arguments de fond, dont un, prends des notes : cela fait de la concurrence à la SNCF. Ils oublient d’approfondir par une sournoise question : et alors ? La SNCF est déjà soumise à la concurrence et elle ne remplit pas que des missions de service public. Tiens ! C’est la plus grande agence de voyages en ligne en France (et peut-être en Europe), jouant des coudes avec un tas d’opérateurs privés. Qu’est-ce que l’Etat, le service public, vient faire dans ce bordel ? En tant que transporteur, opérateur du TGV, elle est en concurrence avec l’automobile (y compris le covoiturage), l’avion,… Du fait qu’elle est en concurrence, elle est obligé d’avoir un système de tarification un peu particulier et de tirer les prix sur les lignes où elle est en difficulté, c’est-à-dire celles qui fonctionnent bien ce qui fait qu’elle n’a plus de pognon pour les autres, ce qui l’empêche d’assurer sa mission de participation à l’organisation territoriale, à leur égalité,… Et ce sont donc des compagnies de car privée qui assurent le job, éventuellement subventionnées par les collectivités territoriales. Et au non de principes de gauche, il faudrait empêcher les compagnies de car de remplir certains services ? Mon dieu ! Dans quel état est la gauche ?
Finissons par le travail le dimanche ! Là, tu as fait parler du monde et moi le premier, attaché comme je suis au temps de travail et à la législation autour des horaires. Mais les protestations de la gauche ont été ridicules, à un point que j’ai changé d’avis. Tout d’abord, le repos dominical est à la fois un héritage catholique et une conquête sociale. Dire s’il est de droite ou de gauche me semble un peu compliqué. Mais quand un défenseur qualifie les opposants de droitier, c’est très drôle. Il est de règle dans notre droit du travail depuis 1906 de la suite de lutte sociale suite à une catastrophe minière. Plus exactement, ce n’est pas le repos dominical qui a été institué à cette occasion. Ce sont les autorités qui l’ont fixé le dimanche pour calmer les curés, échaudés depuis la loi de 2005.
D’ailleurs, on se demande bien pourquoi les gauchistes d’aujourd’hui défendent le repos dominical alors qu’ils sont si prompts à renier notre héritage religieux…
Ils ont défendu le repos du dimanche, au moment de ta loi, mais se sont rendus ridicules auprès des électeurs, des citoyens en en faisant une priorité car, justement, ce n’est pas une priorité, ce n’est pas un enjeu majeur en France, aujourd’hui, d’autant que les gens ont besoin de travailler et de faire des courses. Et en adoptant une position de principe (ce que j’ai fait aussi parce que je suis attaché, justement), ils ont balayé d’une main toute réflexion (ce que je n’ai pas fait mais pour une raison qui n’a rien à voir… En tant que réac de gauche, je ne supporte pas les centres commerciaux et les andouilles qui s’entassent pour acheter des conneries, voire qui considèrent comme un loisir le fait d’aller faire des achats pour autre chose que des frivolités).
En se focalisant sur le travail du dimanche et sur le fait que c’est un acquis social à défendre, ils ont montré qu’ils n’étaient pas du tout ouverts à des réflexions sur l’évolution de la société.
Ainsi, la gauche à un tas de tabous, j’ai parlé ici du rôle de la SNCF, du statut des fonctionnaires alors que j’aurais du parler des missions de l’Etat en termes d’aménagement du territoire, du statut des fonctionnaires mais aussi du rôle des fonctionnaires dans les missions de service public. J’ai parlé du travail dominical mais le tabou devrait être restreint qu’aux conditions d’ouverture des zones commerciales et des grandes surfaces en centre-ville. Et j’ai parlé des 35 heures.
Il y a des tabous qui ne devraient pas en être et c’est aussi ta mission, Manu, de rentrer dedans… Il y a des tabous auxquels on ne peut pas toucher. Quand on parle des tabous, on passe pour des méchants, des gars de droite. Mais si on n’en parle pas, on n’en parle pas. Et on ne peut pas détecter ce qui devrait être changé, comme la capacité des collectivités territoriales à embaucher des CDI ou des compagnies de car à contribuer à l’aménagement du territoire tout en permettant à des personnes n’en ayant pas les moyens, de voyager.
Tout en créant de l’emploi.
C’est pour ça, Manu, que je souhaite que l’on parle beaucoup de toi l’année prochaine parce que tu arrives à faire passer la gauche socialiste pour archaïque. Tu as même réussi à ringardiser Manuel Valls, c’est dire. Et la gauche ne gagnera pas en 2017 si elle n’est pas moderne, si les militants ne changent pas, si les cadres du partis conservent des positions de principe, souvent, seulement, pour pouvoir rester ces petits cadres qui ont l’impression de peser sur l’avenir du monde.
Ils pèsent, effectivement. Mais pas du bon côté de la balance.
29 décembre 2015
Les erreurs du militant PS
Je résume : les propos du premier ministre n’étant pas conformes aux textes fondateurs du Parti Socialiste, ça va chier. Tout cela serait bien évidemment à mourir de rire si cela ne montrait pas qu’il y a des militants du Parti Socialiste qui pensent que c’est le Parti Socialiste qui gouverne la France.
Ce problème est évidement à rapprocher de mon billet d’hier et à celui de mon copain Jeff du blog « Perdre la Raison » (voir ma bloguerolle) avec qui nous avons un léger désaccord qui se règlera devant la première bière venue, surtout si la serveuses a des gros nichons, auquel je dois une réponse (quand il parle des primaires, dans son billet, je suppose que c’est une allusion à certains de mes propos).
Alors reprenons en commençant par le rôle des partis politiques selon la Constitution : « Les partis et groupements politiques concourent à l'expression du suffrage. Ils se forment et exercent leur activité librement. Ils doivent respecter les principes de la souveraineté nationale et de la démocratie. » En d’autres termes, les partis sont là parce qu’ils sont nécessaires à l’organisation de la démocratie. Mais, n’en déplaise aux militants, ce ne sont pas les partis politiques qui se présentent aux élections et ce ne sont pas les projets des partis politiques qui deviennent les lois mis en œuvre par les exécutifs.
Les électeurs votent pour des hommes et des femmes selon différents critères, comme la tendance politique, le degré de confiance, un programme et éventuellement un bilan. En 2017, si les électeurs de gauche veulent virer Hollande, ils pourront le faire.
Les candidats ne peuvent pas porter directement les projets des partis car ils sont rarement les candidats d’un seul parti. Par exemple, François Hollande était le candidat des partis associés au processus de la primaire et était celui qui aura à mettre en place une majorité encore plus large, notamment en englobant EELV au nom d’un accord par ailleurs conclus sans lui et formant le premier couac du retour de la gauche. C’est Martine Aubry, candidate malheureuse à cette primaire, qui a fait cet accord, au nom du parti socialiste et il constitua une très grosses entorse au rôle des partis prévu par la Constitution puisque la démocratie est portée par les candidats, pas par les partis.
A ce stade, je sens qu’une aspirine est nécessaire.
Mais Martine Aubry a fait une autre entorse, avant d’être candidate, quand elle était nouvelle premier secrétaire, quand elle a mis en place un programme pour le PS qui devait servir de socle à celui des candidats. Cela ne voulait rien. Elle a néanmoins eu le large de mérite de mettre le parti en ordre de marche pour conquérir le pouvoir et, à travers ce programme, d’unir les militants derrière un projet.
De cette difficulté à faire la différence entre les textes du PS et la loi française, le militant PS est par ailleurs un peu perdu quand survient un problème philosophique ou autre qui lui fait se gratter les couilles. Depuis quelques jours, avec cette histoire de déchéance, on a le retour du débat entre le droit du sol et le droit du sang qui n’est que strictement politique : il ne sert qu’à opposer la droite à et la gauche. Quand des Français ont un gamin, celui-ci devient Français, quel que soit son lieu de naissance. C’est un beau principe. C’est le droit du sang, pourtant. Un truc de droite. Un truc né en France qui ne peut avoir d’autre nationalité devient Français. C’est beau. C’est le droit du sol. Un truc de gauche. Tout cela m’amène deux réflexions. La première est que d’introduire le « droit du sol » dans ce débat sur la déchéance est un peu une fumisterie vu que l’on confond les principes philosophiques et les principes législatifs. Le droit du sol est que si un type né en France n’a pas de nationalité, notamment parce que ses parents ne sont pas français ou qu’il ne peut obtenir celle de ses parents, il devient français. Cela n’a rien à voir avec le fait de pouvoir lui sucrer sa nationalité ensuite… La deuxième est que, à force de s’arc-bouter sur « des principes », on oublie de les mettre dans leur contexte.
J’ai l’air con, comme ça, mais avant de pondre des jolis paragraphes sur le droit du sol, je lis le code civil.
Les partis politiques sont nécessaires, tout comme les militants, y compris, comme moi, en dehors des partis, pour l’organisation de la démocratie, pour la contribution à la réflexion globale, mais aussi à la promotion des programmes, des idées, des candidats… Je ne suis pas militant au sein d’un parti. La distribution de tract me gonfle ce qui me permet d’avoir un maximum de respect pour ceux qui passent des journées à aller au contact des électeurs et la contribution à la réflexion aussi, pour des raisons exprimées en partie dans ce billet mais aussi du fait de l’absence de recul de beaucoup de monde. Par exemple, je suis un partisan de François Hollande. Si j’entends quelqu’un dire quelque chose que pourrais dire François Hollande, je vais évidemment apprécier ses propos mais ce n’est pas parce que je suis partisan de François Hollande mais parce que François Hollande pensons à peu près la même chose. Prenons un fan de Martine Aubry ou d’Arnaud Montebourg (pour ne citer que les deux autres gros candidats à la primaire). La même réflexion que celle qui s’applique à moi pourrait s’appliquer à leurs fans. Mais quand je ne suis pas d’accord avec François Hollande, je ne le soutiens pas. Je ne dis rien. Je vais au bistro en disant « il fera beau demain ». Beaucoup de militants, au contraire, se mettent à défendre, d’autant plus fort qu’ils savent qu’ils ont tort, mais peu importe. Toujours est-il qu’ils deviennent convaincus par une idée parce que c’est leur idole qui l’a sortie et se mettent à la défendre d’autant plus fort. Par moi.
Ce n’est pas une critique ou une reproche et peut-être que je me trompe quand je parle de moi ! Mais ce n’est pas l’objet du billet, qui est la bêtise du militant du Parti Socialiste, qui pense qu’un principe moral doit être inséré tel quel dans la loi, qui pense que les partis politiques font la politique du gouvernement et s’imaginent que c’est le congrès du Parti Socialiste qui doit faire la politique de la France.
N.B. : Bon, je critique les militants du PS.Mais, les autres, ne rigolez pas trop longtemps... Vous devriez plutôt vous remettre en cause.
Cette fois, les militants PS viennent d'assigner le premier ministre de la France à une instance interne de leur parti, instance par ailleurs présidée par in proche du Président.
Putain 10 ans !
28 décembre 2015
Lettre à mes amis de gauche opposés à Hollande
La gauche est en train de se palucher sur des détails même si je comprends les préoccupations et les arguments de chacun mais vous ne nous croyez pas capables d'écouter ou de lire, parce que vous n'arrivez pas à nous convaincre. Ce qui est d'ailleurs plus votre problème que le nôtre. Trépigner de rage ne changera pas grand chose.
Tiens ! J'étais en Bretagne, cette semaine. Jeudi, j'ai fait une grosse grippe. Incapable d'avoir un médecin en Bretagne. Le 13 novembre, le jour des attentats, on recevait le syndicat des médecins libéraux, à la Comète, qui nous ont décrits le phénomène. Dans cinq ans, il faudra passer par sa complémentaire pour avoir une consultation. Il y aura un service par Telephone par un type avec peu de diplômes. Éventuellement, ils te trouveront un docteur salarié par eux pour une consultation de 10 minutes. Un type qui fait une dépression aura droit à 10 minutes.
C'est ainsi qu'on va arriver à une privatisation de la médecine et une grosse baisse de la qualité des soins, tout bénéfice pour des sociétés côtées au CAC 40.
Et la gauche gueule pour des conneries dont le fait que l'on reçoive des libéraux. Alors que ce sont les premiers à dénoncer la mort annoncée de la sécu, émanation suprême de la solidarité nationale.
Alors il serait temps que cette gauche se tire les doigts du cul et établisse un vrai projet de gauche, acceptable par les électeurs, et pas seulement de gauche, la gauche culmine à 35%. Alors on a le droit d'être en colère quand elle se disperse. Mais vous avez le droit d'être en colère quand Hollande renie ses promesses. D'autant qu'on est en colère aussi. Y compris contre la loi santé que vous approuvez alors qu'elle accélère la débâcle.
Venons-en aux primaires. Elles sont effectivement prévues par les statuts. Il y a deux scénarios. Le premier est que le PS change ses statuts, avec consultation des militants, évidemment. Mais il sera assez facile de leur faire comprendre que la seule chance que la gauche puisse gagner est que Pépère apparaisse comme protecteur de la nation. Le deuxième est que Hollande quitte le PS et soit candidat sous les couleurs de l'UDE ou d'autres clowns. Et évidemment, le PS est mort. Et arrêtez de spéculer sur Juppé. En 1995, Balladur était sûr de gagner.
Ce qui n'est pas exclu, pour ce qui concerne la mort du PS, quoi qu'il arrive parce que ce parti incarne le pire du ringard dans les partis politiques. C'est d'autant plus grave, qu'il ne défend plus que les salariés des grandes boîtes or le salariat finira par disparaître ou du moins arrête d'être représentatif des électeurs.
Un exemple : mercredi, le Canard Enchaîné a sorti un article sur la gardienne de la maison d'Inés de la Fressange et Denis Olivennes. L'article a commencé à buzzer hier, quatre jours après. Pourquoi quatre jours ? Parce que les types de gauche tapaient sur la position de Hollande sur la déchéance. Et pourquoi il a buzzé ? Parce que la fin de l'article citait Manuel Valls qui a déjeuné avec les deux affreux.
Vous n'avez pas honte ? Qui a fait des propositions pour réformer ce statut, pour défendre des gens qui ne sont pas salariés ? Personne.
Il va falloir bouger. Si le PS ne sert plus à rien, il faudra bien admettre d'autant que les électeurs ne sont pas dupes.
Je voudrais revenir sur un truc : avec cette histoire de déchéance, on nous dit que Pépère courre derrière le FN. Pas du tout. Il revient sur des sujets que le PS n'aurait pas dû laisser au FN. C'est le cas de la nation, de la laïcité, de la République...
Parce que quand j'entends des crétins gueuler contre les crèches dans les mairies et défendre le port du voile, le peuple ne comprend plus rien.
Et j'ai bien peur que la gauche, se vautrant dans des positions de principes, oublie le peuple.
Enfin, vous penser régulièrement aux raisons qui expliquent la montée du FN sans même vous rendre compte que vous en avez autour de vous. Ou si vous vous en rendez compte, vous ne leur adressez plus la parole. Moi, je m'en fous.
27 décembre 2015
La déchéance de la gauche
24 décembre 2015
Mon Dieu, pardonne-les : ils sont devenus fous
Ancien dieu, ignoblement récupéré par un blogueur |