Les analyses politiques vont toujours assez bon train mais, à l’heure où François Hollande vient de clore l’épisode « déchéance de la nationalité » pour nous faire entamer joyeusement la séquence « réforme du code du travail » (c’est dommage, alors que je suis contre, je n’ai plus le temps de bloguer, ça aurait fait du sport).
Il n’empêche que les observateurs vivant au jour le jour oublient de rappeler à quel point François Hollande est un génie. Tout d’abord, il a réussi à être élu et à passer cinq ans château ce qui n’était pas gagné avant le 15 mai 2011 mais à peu près dans la poche depuis. D’ailleurs, rappelons qu’aucun président de la République élu au suffrage universel n’a été réélu sauf en période de cohabitation.
La question de 2017 ne se posait donc pas vraiment pour lui sauf s’il arrivait à se positionner en période de cohabitation ce qu’il a réussi à faire vu que tout montre qu’il n’a plus de vraie majorité au Parlement. Et s’il n’a pas envie de se représenter en 2017, il ne se représentera pas. Pendant ces cinq ans, il a eu de l’occupation contrairement à Jacques Chirac quand il occupait son boulot tout en ayant une femme à supporter alors que le nouveau corrézien a pu continuer à aller tirer des gonzesses à droite ou à gauche. Maintenant, il peut prendre sa retraite et vivre sa vie !
Néanmoins revenons sur l’épisode « déchéance ». Que la gauche soit à peu près en lambeaux après cette phase n’est un secret pour personne. Elle a montré qu’elle ne savait pas prendre de mesures fortes (même inutiles…) quand la nation est en danger. Elle a montré qu’elle était incapable de gouverner, de suivre un Président et les promesses, applaudies, de ce dernier, devant le congrès. La droite n’est pas dans une meilleure situation puisqu’elle est incapable de faire autre chose que de taper sur le pouvoir, ce qu’elle prouve en faisant capoter ces promesses au Sénat.
La loi travail aura à peu près les mêmes effets. La gauche incapable de gouverner, la droite de voter des mesures qu’elle pourrait proposer. On va sombrer dans un débat ridicule.
La droite va dire « il est évident que les difficultés pour licencier empêchent les entreprises d’embaucher, nous avons les preuves ». La gauche va dire « il est évident que les difficultés pour licencier n’empêchent pas les entreprises d’embaucher, nous avons les preuves. »
Hollande, comme à son habitude et à mon éternelle grande satisfaction va dire « bon les gars et si on coupait la poire en deux, hein ? ».
La gauche et la droite arrivent torpillées en 2017. La droite a un net avantage sur la gauche : elle est moins torpillée. Si Pépère ne retourne pas au combat, que se passera-t-il ? Pensez-vous réellement que nous allons avoir un génie qui va sauver la gauche, la France et plein de choses ? Imaginons des primaires à gauche, sans Hollande dans notre hypothèse. Les électeurs vont devoir choisir quel sera le moins pire des candidats pour la présidentielle. Que pensez-vous qu’il en ressortira à part un gugusse sur la ligne politique qui reste majoritaires, celle de pépère ? Si par hasard, un énergumène tel qu’Arnaud Montebourg l’emporte avec le brio qui le caractérise, il n’aura pas vraiment de chance à la présidentielle parce qu’il sert de repoussoir à une large partie de l’électorat. C’est ainsi.
Il n’est pas impossible de penser que François Hollande reste le meilleur candidat pour 2017 pour la gauche.
On est à une période, un an avant le scrutin, où l’on peut penser que la gauche, en cumulant les voix, ne fera pas 35% au premier tour alors qu’il lui en faut 44 ou 45 pour gagner le second tour, avec l’aide des électeurs centristes. Le boulot de pépère est maintenant de faire remonter le score de premier tour de la gauche ce qui est loin d’être gagné. Je ne fais pas un billet enthousiaste ou optimiste. Les derniers chiffres de popularité sont tombés aujourd’hui : l’objet de ce billet est tombé à 15%... Je fais un billet froid, ce qui est très bon avec de la mayonnaise et de la salade verte à condition d’être mangé en sandwich. Sinon, la salade ne sert à rien. C’est un peu comme le saucisson mais ne nous égarons pas, mais c’est bien la salade qui est comme le saucisson : c’est surtout entre deux tranches de pain que ça se savoure.
Il a visiblement commencé par renforcer la gauche de la gauche qui s’oppose maintenant à lui, le premier pas est franchi à un détail près : un électeur traditionnel du PS n’ira pas voter pour Jean-Luc Mélenchon. Pour sa droite, en renonçant à la déchéance, il va se rabibocher avec les centristes qu’il s’était mis à dos avec cette idée saugrenue. Je ne saurais que lui conseiller de corriger quelques erreurs notamment dans la sécurité et la surveillance « du numérique ». Ensuite, il est celui qui aura proposé les plus grande réforme du travail de tendance libérale ce qui ne saurait être mauvais avec les mêmes centristes et tous les libéraux très éloignés des idées droitardes un tantinet nauséabondes. D’ici à ce qu’il nous ferme Fessenheim et les écolos n’auront plus à désespérer de lui et le prendront dans ses bras.
Vous pouvez me remercier pour cette analyse qui permet de jeter toutes les autres à la poubelle après avoir payé les salaires de leurs auteurs. En effet, François Hollande est au plus bas. Il ne peut que remonter.
Mais il faudrait quand même que la courbe du chômage baisse, elle…