« Sa tradition à lui était celle d'un enfant pauvre, fils d'un père émigré, devenu ouvrier d'usine, et d'une mère ouvrière aussi qui tint ensuite un petit commerce dans un quartier populaire. Il a connu la chance irremplaçable d'une famille unie, auprès de ses parents d'abord, dans son propre foyer ensuite où l'on pratiquait la simple vertu d'une vie qui se gagne à force de travail, de constance et d'études, où rien n'est jamais donné.
Il a suivi l'itinéraire qui va du certificat d'études au CAP d'ajusteur technique, des cours du soir aux examens professionnels, aussi bien à la SNCF qu'à Gaz de France. Il a franchi de degré en degré, en passant par la Résistance, le syndicalisme et l'action politique, les étapes qui l'ont conduit à cette maîtrise du savoir et du style qui lui ont permis d'exercer les plus hautes charges du pays, dont il était justement fier.
Toutes les explications du monde ne justifieront pas que l'on ait pu livrer aux chiens l'honneur d'un homme et finalement sa vie au prix d'un double manquement de ses accusateurs aux lois fondamentales de notre République, celles qui protègent la dignité et la liberté de chacun d'entre nous.
L'émotion, la tristesse, la douleur qui vont loin dans la conscience populaire depuis l'annonce de ce qui s'est passé samedi, en fin de journée, près de Nevers, sa ville, notre ville, au bord d'un canal où il était souvent venu goûter la paix et la beauté des choses, lanceront-elles le signal à partir duquel de nouvelles façons de s’affronter tout en se respectant donneront un autre sens à la vie politique ? Je le souhaite, je le demande et je rends juges les Français du grave avertissement que porte en elle la mort voulue de Pierre Bérégovoy. » François Mitterrand
Voila un billet à peu de frais.
Un homme dont tout le monde sait à quel point il fut méprisé (dans son propre camp, pourtant celui du Bien) en raison précisément de ses origines, de son entrée dans le sérail des nantis "par effraction". Le cynisme de ce grand bourgeois de Mitterrand atteint là une espèce de paroxysme, d'acmé.
RépondreSupprimerCela étant, vous ne me ferez pas verser une larme sur Bérégovoy, dans la mesure où, quelles qu'aient été ses origines, il était devenu ce que je méprise le plus, à savoir un politicien, qu'il soit parvenu au sommet, comme lui, ou qu'il grenouille dans le marigot municipal.
On est d'accord (je parle du début de votre commentaire). Je ne vénère personne. Il a été remplacé par Balladur puis par Juppé. Humainement je le préférais aux deux autres abrutis.
SupprimerComment pouvez-vous préférer "humainement" un type que vous n'avez pas connu à deux autres que vous ne connaissez pas davantage ? Encore un mantra de gauche (tout homme de "basse extraction" vaut a priori mieux qu'un fils de bourgeois)parfaitement stupide.
SupprimerBen non. J'arrive assez bien à imaginer Béré à l'apéro avec les copains que les deux autres trous du cul, pur produits du machin qu'il conviendrait de dénoncer si je n'étais pas encore au bistro.
SupprimerMerci de refaire cette phrase en français.
SupprimerOn peut aussi imaginer que Bérégovoy, précisément parce qu'il avait réussi à s'extraire de son milieu d'origine, aurait plus de répugnance que les deux autres à prendre l'apéro avec vous : il aurait eu l'impression d'y retomber.
SupprimerBon, à demain : j'ai télé…
SupprimerIl aurait eu tort. Cela étant je suis tombé sur ce texte par hasard et je l'ai collé sur mon blog pour meubler. Pour le fond je m'en fous. Comme de presque tout.
SupprimerCela étant, je pense que seul Hollande et Chirac apprécierait un apéro avec ses cons au comptoir et pas pour les mêmes raisons. Je vire chiraquien.
Fichtre que ce texte résonne étrangement.
RépondreSupprimerBah.
SupprimerJ'aurais bien commenté, mais y'a plus de place ! ...
RépondreSupprimerBeau billet, même gratos.
Bz
Il y a toujours de la place pour les copains qui passent.
Supprimer;-))
RépondreSupprimerMitterrand, grand manipulateur devant l'Eternel
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