En politique, l'important, c'est d'être d'accord avec le patron de bistro d'autant que son métier consiste essentiellement à taire ses désaccords avec les clients.
En salle
31 mai 2016
Racisme ordinaire
28 mai 2016
L'héritage des politiques précédentes
25 mai 2016
L'homme mondial d'État 2016
Ultra libéraux et réactionnaires : les mots ont un sens
24 mai 2016
Du bon usage du droit de grève
En ces temps de « surchauffe sociale » avec des blocages des machins, on entend beaucoup de conneries mais quand c’est la gauche qui est au gouvernement, cela fait parfois un peu mal. Par exemple, la ministre du travail parle de travailleurs pris en otage et le ministre de l’économie – que j’épinglais dans mon annexe, hier – parlait de la France qui travaille. On croirait entendre n’importe quelle andouille de droite, de Raffarin à Sarkozy en passant par tous les autres…
A gauche, on entend beaucoup de bêtises, aussi, comme ces andouilles qui prétendent qu’en intervenant par la force pour faire sauter les blocages, le gouvernement ne respecte pas le droit de grève. C’est lamentable de la part de gens qui sont supposés défendre les acquis sociaux : la grève est le fait de ne pas travailler (et de ne pas recevoir de salaire) pour soutenir une revendication quelconque, pas de « bloquer ». Les « blocages » restent interdits. Il me semble nécessaire de rappeler la loi : « Les grévistes doivent respecter le travail des non-grévistes. Le blocage de l'accès à un site, l'occupation des locaux afin d'empêcher le travail des non-grévistes sont des actes abusifs. Il en va de même de la dégradation des locaux ou des matériels. De telles actions sont illégales et peuvent donc être sanctionnées pénalement, tout comme les actes de violence à l'encontre de la direction ou du personnel de l'entreprise. »
L’intervention des forces de l’ordre et la parution devant les tribunaux des responsables sont donc parfaitement justifiés vis-à-vis du droit.
Par ailleurs, les grèves fondées uniquement sur des motifs politiques sont illégales. Certaines, enterrer la loi travail est une noble cause mais la motivation est exclusivement politique (faire retirer un texte) même si les syndicats sont assez rusés pour ajouter des motifs qui le sont moins comme le prix de la bière à la cantine.
Les actions en cours de la part des opposants sont parfaitement illégales ce dont on s’en fout mais ce qui me fait de la peine – ou presque – c’est que certains feignent de l’ignorer voire, pire, l’ignorent réellement.
Si la grève est un droit – un droit constitutionnel, même – c’est parce qu’elle est parfaitement définie et encadrée. J’ose espérer que personne ne croit que foutre le bordel est un droit octroyé par la Constitution. On a le droit de lutter contre la loi, de manifester, mais on n’a pas tous les droits.
Et n’allez pas penser que je défends ici cette loi travail, je n’en ai dit aucun bien sur mon blog, au contraire, même si je me suis posé des questions sur l’immobilisme. J’essaie juste de défendre notre possibilité à nous opposer.
Ce qui ne peut se faire que dans le cadre des lois de la République.
23 mai 2016
Allez les Verts !
22 mai 2016
Des gouvernements d'incompétents
20 mai 2016
String moralisateur
17 mai 2016
Journée mondiale contre l'homophobie
16 mai 2016
Loudéac : une gare au centre des municipales ?
15 mai 2016
L'autre gauche moi, elle et l'ultralibéralisme
14 mai 2016
Black M et m. noire (de la gauche française)
Je m'appelle Alpha Diallo, je suis français, né en France, à Paris, et j'ai 31 ans.
Eduqué par la France, terre d'accueil de mes parents, terre qui m'a vu grandir et permis de vivre de ma passion. Une terre pour laquelle mon grand-père Alpha Mamoudou Diallo, d'origine guinéenne, a combattu lors de la guerre 39-45 au sein des Tirailleurs Sénégalais - ces mêmes
Tirailleurs Sénégalais qui étaient également présents lors de la Bataille de Verdun.
J'ai ressenti une immense fierté lorsque l'on a fait appel à moi pour participer à un concert en marge de la commémoration de la Bataille de Verdun pour l'ensemble des jeunes français et allemands réunis ce jour-là.
Une polémique incompréhensible et inquiétante a malheureusement entraîné l'annulation de ma participation à cette manifestation.
Je ne peux rester sans réponse face aux propos d'une extrême violence, tenus à mon égard, ces derniers jours. Je suis d'autant plus attristé par cette situation qui peut aujourd'hui toucher des milliers d'autres français.
Moi, Alpha Diallo, enfant de la République et fier de l'être, souhaite, par ce communiqué, faire barrière à ces propos haineux.
Merci à tous ceux qui me soutiennent depuis le début, je ne ferai pas d'autres commentaires.
Peace.
#ALPHADIALLO
#BLACKM"
Martine Aubry dans ses œuvres
12 mai 2016
Crise de rire
11 mai 2016
Délation de censure
10 mai 2016
49.3
09 mai 2016
Baupin, belle pine !
06 mai 2016
Il faudrait que Berlin élise un maire lesbienne et musulman
Uberisation de la batavie
Cette tribune de l’Opinion est remarquable pour le supporter de François Hollande que je suis. L’auteur y démontre que la France va beaucoup mieux maintenant qu’après 10 ans de droite au pouvoir et que la politique menée est la bonne. Du coup, j’ai googueullisé le nom de l’auteur, Dominique Villemot qui est présenté comme le premier et le dernier des Hollandistes, faisant route avec pépère depuis longtemps, notamment lors de la primaire de 2011.
Mon billet n’a pas pour objet l’uberisation. Je suis favorable à un strict contrôle des braves gens qui utilisent Airbnb pour se procurer des ressources complémentaires, contribuant ainsi à l’augmentation des prix dans l’immobilier, leur rendant indispensables ces ressources complémentaires. Et si on peut juger légitime de critiquer Uber parce que ce n’est pas un bon employeur, ce n’est pas une raison pour défendre les taxis. Je n’ai rien contre ces deux boites ; je les cite parce qu’elles sont les plus connues.
J’ai pris ce sujet au hasard pour l’évoquer ici parce que l’uberisation doit être au centre de nos préoccupations parce qu’elle est inéluctable et touche un sujet qui lui m’est cher : le changement du rapport avec le travail et l’évolution de la relation avec ce qu’on appelait des salariés. Mais j’ai aussi pris ce sujet parce que je ne pouvais pas faire un billet sur le seul thème : grâce à François Hollande, la France va mieux et les copains continuent à bloguer !
La loi travail est le thème du moment. On ne sait pas ce qui va passer mais on retient des aspects éminemment critiquable mais savez-vous qu’elle a été amendée pour avoir un volet donnant des obligations sociales aux « employeurs » de type Uber ou Airbnb (formation professionnelle, assurance,…).
François Hollande aura fait bouger le pays dans le bon sens malgré des tonnes de critiques de conservateurs divers qui ne comprennent pas qu’un pays doive s’adapter mais aussi des critiques dont il ne peut pas être exonéré, ce que je soulignais récemment. Par exemple, pourquoi avoir promis trop rapidement ce truc sur la déchéance de nationalité ? Etait-ce un jeu politique pour obliger la droite à l’approuver ? Quel intérêt, à part mettre une part de doute au sein de tout le centre gauche ?
Malheureusement, ce bon sens n’est pas visible et les erreurs de communication, les erreurs pas de communication ont troublé le tout et ce, bien avant l’élection. Il va en falloir de l’énergie pour convaincre soi-même et les autres que la France va mieux.
Et des chômeurs en moins.
Et heureusement que la droite sort des mesures guignolesques comme celles que j’ai citées qui vont faire fuir les centristes et d’autres, beaucoup plus gauchistes, comme le versement de la moitié des bénéfices aux salariés (je cite : Participation et intéressement obligatoire aux bénéfices pour les travailleurs selon le principe: 1 € pour les actionnaires = 1 € pour les salariés). On sent bien l’arnaque, le truc qui ne sera jamais mis en œuvre sauf dans quelques grosses boites qui déclarent leurs bénéfices à l’étranger. Et « Code du travail de 150 pages et création d'un contrat de travail unique à droits progressifs. » Ils en pensent quoi les manifestants d’aujourd’hui ? A force de dire qu’Hollande est de droite, on va nous le révéler comme un pur gauchiste. « Nouveau dialogue social fondé sur le référendum salarié au sein des entreprises. » « Égalité salariale entre les hommes et les femmes » Il vire gauchiste, le Peltier ? Ils vont faire cela comment ? « Un emploi sans charge pendant 2 ans pour toute PME de moins de 50 salariés embauchant un jeune ou un chômeur en CDI. » Et ceux qui embauchent des gens normaux ? « Suppression du statut de la fonction publique hors régalien. » Oh ! Voila qui va faire plaisir aux électeurs de droite ! « Retour aux 39 heures à l'hôpital. » Ah ! Sans augmentation de salaire et sans fonction publique ? « Révision de l'article 1er de la Constitution: «La France est une république laïque, indivisible, de culture judéo-chrétienne, démocratique et sociale.» » Tant qu’à faire ! « Suppression du principe de précaution. » Le truc mis en place par la droite pour faire croire qu’elle était écolo ?
L’intérêt est qu’on va pouvoir recommencer à bloguer normalement.
05 mai 2016
Allo, la gauche ?
Qualifier de libéral le Président, c’est refuser de voir toutes les mesures qu’il a prises afin de réduire la pauvreté, soutenir la demande et atténuer les inégalités.
Le procès en trahison libérale qui est fait à François Hollande a quelque chose de comique. Sous sa présidence, la dépense publique a atteint 57 % du PIB, record des pays de l’OCDE, les prélèvements obligatoires tangentent les 45 %, seconde place du podium, après le Danemark. Jusqu’à quel niveau faudra-t-il porter ces scores pour mériter le doux nom de social-démocrate ? 60 %, 70 %, 80 % ?
Dans notre France «social-libérale», plus de la moitié de la richesse produite est prélevée et redistribuée. Les prestations sociales en espèces versées par les administrations (retraites, allocations diverses…), représentent 25,3 % du revenu disponible des ménages, les transferts sociaux en nature (école, santé…), en représentent 21,3 %. Près de la moitié du revenu des ménages (46,6 %) est donc socialisée et provient de la dépense publique. A quoi s’ajoute, rappelle «l’économiste atterré» Christian Ramaux, auquel j’emprunte ces données, la «production non individualisable des administrations» (police, justice, armée…), laquelle est, elle aussi, à l’usage des citoyens. «C’est plus de 50 % du revenu disponible brut ajusté (RDBA) des ménages qui provient, en réalité, de la redistribution sociale», conclut-il (1). Ces transferts sociaux permettent de réduire la pauvreté, soutenir la demande, atténuer les inégalités. Les revenus primaires des 20 % des Français les plus riches sont 8 fois supérieurs à ceux des 20 % des Français les plus pauvres. Après impôts et redistribution sociale cette différence est réduite de 1 à 3. Beauté de l’hollando-libéralisme !
Les affreux sociaux-libéraux que nous sommes ont ralenti, mais n’ont pas supprimé le taux de croissance de la dépense publique, lequel est passé de 5,1 % en 2011, à 3,5 % en 2015. Ils ont stabilisé, mais non réduit, le niveau de la dette publique qui s’élève à 97 % de notre PIB (2 200 milliards d’euros). Leurs gouvernements n’ont pas pratiqué une politique d’austérité comparable à celle de leurs voisins. Ils n’ont pas supprimé 500 000 postes de fonctionnaires, comme l’a fait David Cameron en Grande-Bretagne, les effectifs de la fonction publique, en France, ont continué au contraire à augmenter. Ils n’ont pas réduit de 5 % à 15 % les salaires et les pensions de retraite, comme l’ont fait leurs homologues de droite, en Espagne, au Portugal, en Italie. Ils n’ont pas institué 7 millions de mini-jobs à 400 euros par mois, comme l’a fait Angela Merkel en Allemagne, portant le nombre des travailleurs pauvres à 16 % de la population active. Ils n’ont pas réduit la durée de l’indemnisation du chômage de 36 à 12 mois, comme l’a fait Gerhard Schröder. Au contraire, sous leur joug dé- régulateur, cette indemnisation demeure fixée à 24 mois, sans dégressivité. Sous la férule des sociaux-sadiques qui nous gouvernent, la France conserve le droit du travail le plus protecteur des pays de l’OCDE, si protecteur, au demeurant, que 90 % des embauches se font en contrats à durée déterminée et que la dualité de notre marché du travail constitue un de nos principaux casse-tête.
Libérale aussi, sans doute, notre fiscalité, avec sa tranche supérieure à 45 %, son impôt sur la fortune (ISF) rétabli en 2012 dans toute son ampleur, la suppression de la première tranche du barème qui réduit les impôts de 9 millions de foyers modestes et moyens.
Libérale encore le compte personnel de formation (2,6 millions de comptes en activité), les droits rechargeables à l’assurance chômage (1 million de chômeurs bénéficiaires) ; le compte pénibilité ; la complémentaire santé pour tous ; la généralisation du tiers payant ; la prime d’activité ; les 35 heures ; la retraite à 60 ans pour les carrières longues (500 000 bénéficiaires), la refondation de l’école.
Ce qui assombrit le tableau jusqu’à rendre le président de la République inaudible, c’est son échec - provisoire ? - sur le front de l’emploi. Les gouvernements Ayrault et Valls se sont attaqués à toutes les causes, déjà anciennes, de notre chômage de masse : médiocre spécialisation en milieu de gamme de beaucoup de nos entreprises, marge d’exploitation historiquement basse, piètre qualité de notre système de formation professionnelle pour adulte, mauvais fonctionnement du marché du travail… mais les résultats tardent à venir. La reprise en France et en Europe va hâter le mouvement. Le projet de la déchéance de la nationalité pour les jihadistes a été aussi payé au prix fort. Nicolas Sarkozy en avait fait la condition de l’union nationale. François Hollande y a consenti ne mesurant pas sa charge déflagratoire au sein de la gauche militante. Faute lourde de conséquence.
Les socialistes français sont des sociaux-démocrates qui cherchent à réindustrialiser la France, pour financer son modèle social - qu’ils ont encore amélioré - promouvoir une économie de l’excellence, assurer une société du bien-vivre.
Leur source d’inspiration est la social-démocratie nordique, non le modèle anglo-saxon. Les qualifier de libéraux - au sens économique du terme, car, au sens politique et culturel, ils le sont assurément ! - c’est détruire le sens des mots pour les besoins de la polémique et «ajouter au malheur du monde».
(1) Les Economistes atterrés, Changer d’économie ! p. 130, Babel, Paris 2013.
Henri Weber