J’ai suivi dans Twitter les premières réactions au discours d’Emmanuel Macron, hier soir, et, aujourd’hui, j’ai lu différentes analyses dans la presse. Je suis perplexe. D’ailleurs, ne sachant pas ce que cherche Emmanuel Macron, j’hésite même à franchement fermer ma gueule mais mon instinct de blogueur me pousse à raconter de nouvelles conneries.
Je vous passe les critiques venant de l’aile plus ou moins à gauche du PS qui sont à plier de rire et ceux qui les formulent ne se rendent même pas compte qu’ils se tirent une balle dans le pied en montrant vouloir empêcher d’entrer dans la cour des grands un type qui n’est pas un apparatchik du Parti Socialiste.
Je ne vais citer qu’un ou deux blogueurs, comme mon ami Melclalex qui a fait un billetexpliquant que Macron a fait de la langue de bois sans rien dire où vice versa devant un aéropage de bobos parisiens comme si, paradoxalement, il lui avait échappé que notre ministre de l’économie ne s’adressait pas au grand public et que, par conséquent, la teneur de ses propos à peu d’intérêt en dehors des réactions qu’elles peuvent susciter.
En occurrence, Manuel Valls accuseMacron de « céder aux sirènes du populisme ». Certains, dans la presse, expliquent que Macron est proche de Juppé. Et toutes les vieilles badernes socialisantes y vont de leurs plaintes sur les méthodes du jeune ministre. Et ce dernier en profite pour annoncer sa prochaine visite aux Vieilles Charrues.
De l’avis unanime du collègue avec qui je déjeunais (et je ne suis pas loin d’être d’accord), tout le monde se trompe ! Emmanuel Macron continue à rouler pour François Hollande en ringardisant toute la gauche, y compris Manuel Valls, tout en sachant très bien qu’il est fort peu probable, aujourd’hui, qu’il puisse remporter la présidentielle. J’ose formuler les hypothèses suivantes : si François Hollande gagne la primaire de « la Belle Alliance Populaire », Emmanuel Macron se mettra à son service s’il est candidat. Je n’écarte pas la possible que François Hollande gagne la primaire mais ne se présente pas. C’est tordu, je sais. Mais il est plus ou moins obligé de se présenter, ne serait-ce que pour humilier les autres, par contre, je ne suis pas sûr qu’il ait envie de le faire et d’en reprendre plein la gueule tout en faisant perdre la gauche, surtout après avoir dit qu’il ne se représenterait pas si le chômage ne baissait pas réellement.
Si François Hollande n’est pas candidat à la présidentielle (qu’il ait ou non participé à la primaire), Emmanuel Macron aura un boulevard pour être candidat, même en concurrence avec un candidat issu ce cette primaire.
La presse et les analystes politiques, y compris dans les réseaux sociaux (je ne m’exclus pas du lot), se couvrent régulièrement de ridicule. Par exemple, ce matin, il y a eu une polémique sur le fait que Jean-Michel Baylet aurait pris un Falcon de la République (10000 euros) pour assister à la finale après avoir assisté à l’arrivée de l’étape. L’information s’est révélée fausse. Hier, c’est le prix du coiffeur de pépère qui agitait les médias et la polémique faisait encore rage ce matin. Cela a permis de rappeler quelques vérités, notamment la baisse du budget de l’Elysée depuis 2012 et le fait que Nicolas Sarkozy salariait une maquilleuse pour 8000 euros par mois. Et l’on pourra argumenter longtemps sur un tas de collaborateurs divers qui sont facturées des milliers d’euros pour pas grand-chose.
Quant à moi, que vais-je faire ? Je me fous totalement de Macron même si sa ligne politique n’est pas trop éloignée de la mienne. Je constate par ailleurs que la jeunesse de ce type m’est sympathique, de même que sa carrière (même si j’ai toujours critiqué les ministres qui n’avaient jamais été élus). Il nous apporte de l’air frais, bien loin de la doctrine obligatoire quand on est proche du Parti Socialiste, ce truc qui vous fait passer pour étant de droite parce que vous n’êtes pas d’accord avec eux. Ce truc mortifère qui fait que le progrès a déserté l’aile gauche de notre pays comme si le mot « Conservateur » devait dorénavant s’appliquer à toute la classe politique… Sauf les centristes.
Par ailleurs, je suis persuadé que seuls deux types peuvent empêcher que le prochain président de la République soit issus de LR : François Hollande et Emmanuel Macron. Il y a quelques semaines ou quelques mois, j’aurais dit : François Hollande et Manuel Valls mais crois bien que le plus jeune a détrôné l’autre. Manuel Valls, par la rigidité de ses positions, s’est ringardisé. Il n’est plus capable d’incarner à la fois la liberté, la démocratie et – encore lui – le progrès. Encore quelques semaines et Macron va doubler Valls sur sa gauche. Il commencer à poser les premières pierres, hier, avec, par exemple, cette histoire de voile à l’université.
Macron a un avantage (pour moi), c’est qu’il peut se déclarer candidat à la République – si Hollande ne l’est pas – même s’il ne passe pas par la primaire. Les vieux socialistes vont hurler mais il n’est engagé à rien et surtout pas par un parti qui a encore démontré qu’il était incapable d’un être parti de soutient à un Président.
Enfin, François Hollande pourrait très bien taper sur Emmanuel Macron ce qui ravivera tout le cénacle sans penser que le faire peut très bien entrer dans le cadre d’une communication déjà prévue depuis belle lurette dans le cadre d’un scénario élaboré par ces deux hommes pour torpiller l’ensemble de la gauche et permettre de mener une campagne pour la présidentielle au centre.
Parce qu’une présidentielle se gagne au centre.
Ça tombe bien, je suis complétement larguée dans ce jeu de chaise musicale.
RépondreSupprimerLa réflexion est fine concernant le jeu du double Hollande/Macron.
Pour les présidentielles cependant, un sondage montre bien que les premiers sortent tous des rangs de la droite. Je ne sais pas ce qu'il pourrait inverser la
"Ce classement reste dominé par Alain Juppé (64%, + 6 points) et François Bayrou (61%, + 7 points). François Fillon est 4e (53%, + 8 points), Emmanuel Macron 6e (52%, + 9 points) et Nicolas Sarkozy 25e (38%, + 6 points)"
http://www.lejdd.fr/Politique/Sondages-ca-va-mieux-pour-la-popularite-de-Francois-Hollande-796381
Hélène dici
Valls neutralisé par Macron, les 2 qui se chamaillent font passer Hollande pour un gus de centre-gauche, le bon et les 2 mauvais flics, un grand classique.
RépondreSupprimerIl cherche à pousser Valls à bout...
RépondreSupprimerMacron sortirait grandi d'une exclusion du gouvernement...
Belle analyse ! Faudra que je me mette à picoler moi aussi !
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