Le Conseil Constitutionnel a retoqué
« la taxe Google », une loi visant à fiscaliser les
entreprises étrangères faisant du chiffre d'affaire en France par
internet. Je dois reconnaître que les motifs du Conseil m'échappent
un peu. « Les sages du Conseil ont donc
rejeté la proposition au motif que ce n’est pas à
l’administration fiscale de choisir les contribuables qui doivent
ou non entrer dans le champ d’application de l’impôt sur les
sociétés. Cela relève de la Constitution. »
On n'y comprend rien parce qu'il nous
paraît évident que c'est au fisc de décider qui doit payer l'impôt
(en fonction de la loi, évidemment). Alors, on va lire l'avis
complet du Conseil
et on trouve un semblant d'explication : « Le
Conseil constitutionnel a constaté que le législateur avait
subordonné l'application de ces nouvelles dispositions à une
décision de l'administration fiscale d'engager une procédure de
contrôle. » On n'y comprend toujours pas grand chose,
alors on va chercher le
texte de loi et son fameux article 78 (si ça vous amuse,
cherchez dans la page « Après l’article
209 B du code général des impôts, il est inséré un article 209
C », j'ai mis un bout de temps avant de trouver ce
fameux article).
Là, vous avez l'impression de
comprendre malgré le charabia habituel de ces trucs (quand on pense
que nul n'est censé ignorer la loi) et vous êtes heureux. Mais vous
ne comprenez toujours pas la décision du Conseil. Vous n'avez qu'à
lire jusqu'au bout. Vous tomberez alors sur « VI.
– Les dispositions du présent article s’appliquent dans le cadre
d’une vérification de comptabilité, sur décision de
l’administration d’opposer au contribuable la présomption prévue
au présent article. »
C'est ainsi que c'est lors d'un
contrôle fiscal que le contrôleur (pardon, l'administration
fiscale), va décider si l'entreprise est contribuable. C'est
contraire à la Constitution, visiblement (et logiquement).
Si j'ai bien compris, hein !
J'espère que des (vrais) juristes passeront par là pour donner leur
avis.
Notons bien que sur ce blog, j'ai
souvent dit que cette taxation du chiffre d'affaire fait en France
par internet par des entreprises étrangères était le principal
défit. Vous pouvez regarder les billets que j'ai fait au sujet de
Fleur Péllerin quand elle était ministre de ces machins numériques
puis d'Axelle Lemaire en disant que le truc était presque insoluble.
Je soutiens donc les députés qui ont porté cet article mais...
La véritable raison de l'échec de ce
texte est qu'il est rédigé comme un pied. Je ne sais pas comment on
aurait pu l'écrire autrement mais il a une faille.
Le principal supporter de ce texte est
Yann Galut, porte parole d'Arnaud Montebourg pour la primaire. Il a
fait un
communiqué de presse pour dénoncer la position du Conseil en y
tenant des mots assez durs en disant qu'il faut « réformer
en profondeur le gardien de notre Constitution, nécessaire pour
garantir les libertés mais qui bloque trop souvent les avancées
sociales. »
Que l'on veuille réformer la
Constitution est une chose mais que l'on critique les décisions du
Conseil chargé de la faire appliquer alors qu'on a échoué est que
l'on est porte parole d'un candidat à la fonction suprème est
lamentable.
Les gars, vous n'êtes pas capable de faire un projet de loi...
Gloup !!!!
RépondreSupprimerArgll !!!!
😳😳😳😳
Hélène dici
Ah.
SupprimerDes brelles.
RépondreSupprimerOui.
SupprimerM. Galut veut bien d'un Conseil, mais à condition qu'il ne s'oppose jamais aux lubies sociétales (ou autres) qui pourraient être amenées à traverser son cerveau brumeux.
RépondreSupprimerSinon, merci, Tonton Nicolas, d'avoir décodé ce charabia infect à notre place !
Si je peux rendre service.
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