Décidément, cette période
pré-électorale est spéciale par bien des aspects et pas seulement
par la grande incertitude qui règne sur le résultat du premier
tour, ce qui ne veut finalement pas dire grand chose : en 2002,
on était persuadés que Jospin allait gagner.
Les deux grands partis de gouvernement
et leurs candidats réciproque ont totalement loupé leurs campagnes,
semble-t-il (on ne pourra statuer qu'à l'issue du vote...). François
Fillon a évidemment été plombé par les affaires mais je ne suis
pas persuadé que, sans elles, il aurait fait un score beaucoup plus
important (mais, avec des « si »,...). Benoît Hamon,
quant à lui, se plante totalement sur les raisons de sa déroute. Ca
me fait de la peine car j'ai plein de copains « purs »
militants du PS qui se battent.
Les supporters de Jean-Luc Mélenchon
et de Benoît Hamon qui se cantonnent dans les réseaux sociaux sont
d'une rare bêtise. Ils n'ont rien appris des précédentes campagnes
et les proches des candidats qui devraient les encadrer sont
complètement à côté de la plaque. Prenez par exemple ce
dessinateur trollé par les fans de Méluche... Les erreurs
commises sont graves : alors que leur candidat paraît
sympathique, ils le font passer pour une carne agressive. Ils
dégoûtent. En 2012, nous faisions déjà une erreur en étant trop
présents (et c'est toujours le cas : les militants monopolisent
les réseaux sociaux, y compris Mastodon, le petit dernier) mais
cette année, il y a un phénomène de trolls.
Je me suis encore frité, hier soir,
avec des militants hamonistes, sur le mur Facebook de mon copain Jeff
à propos du
travail du dimanche. Je ne veux pas rouvrir le débat ici... mais
suis bien obligé de le faire pour illustrer mes propos.
Tout d'abord, soyons bien clair :
je suis contre le travail le dimanche sauf dans les quartiers
touristiques (et bien sûr les transports, les bistros,...) parce que
cela n'a aucun intérêt économiquement (les gens n'auront pas plus
de sous à dépenser), parce que ça déstructure les familles (mon
côté catholique) et la France et sa culture (mon côté
réactionnaire : je n'aime pas les centres commerciaux ;
ils sont utiles mais nos concitoyens ont mieux à faire qu'y traîner
le dimanche).
Toujours est-il que mon copain Jeff
disait que les gens ne voulaient pas travailler le dimanche. J'ai
répondu que que les gens qui n'ont pas l'occasion de
travailler le dimanche étaient contre le travail du dimanche mais
que ceux qui avaient l'occasion de gagner un peu plus
d'oseille n'étaient pas spécialement contre... Je me suis fait
tomber dessus par un tas de gens qui sont contre le travail du
dimanche pour plein de raison. Alors je leur demandais de reprendre
mes propos « ce qui n'ont pas l'occasion de gagner plus
d'argent en travaillant le dimanche sont contre le travail du
dimanche ». Tout cela n'est pas méchant. Je me suis même
engueulé avec une petite dame qui disait la même chose que moi.
Mais c'est inutile et contre-productif.
Pourquoi ne voit-on ces gens qu'en période électorale ?
Comment peuvent-ils s'imaginer que le travail du dimanche soit un
enjeu de cette présidentielle, soit même un enjeu pour la France ?
C'est étrange de la part de ceux qui devraient défendre le partage
du travail d'oublier que des salariés sont prêts à travailler le
dimanche pour gagner un peu plus...
La pédagogie, que diable !
Je ne vais pas vous citer tous mes
sujets d'engueulade. Hier, j'ai eu un débat houleux avec des lascars
mélenchonistes au sujet de la Guyane, sujet qu'ils ne connaissent
pas mais nous sommes en campagne et ces braves sont des combattants
qui ont bloqué leur bled. Moi, je connais un petit peu, ce qui est
déjà infiniment plus qu'eux. Pensez donc, ça fait environ 15 ans
que je passe une partie de mes soirée à refaire le monde avec un
gros Guyanais qui a fait de la politique là-bas (avec Mme Taubira,
d'ailleurs). Je vais vous expliquer la situation : ils n'ont
aucune conscience politique mais cherchent à profiter des élections
pour récupérer du pognon, ce qui est de bonne guerre.
Après plus de 10 ans de blog
politique, près de 10 de Twitter et de Facebook, je suis toujours
surpris par les militants qui tournent entre eux, encalminés dans
leurs certitudes, complètement fermés. Le dommage collatéral est
qu'ils passent plus de temps à taper sur les autres candidats et à
se défendre, qu'à assurer la promotion du projet de leur poulain.
Et c'est très drôle parce que les
macronistes arrivent au dessus du lot. J'ai fait le test, hier soir.
Pendant que j'argumentais très sérieusement dans Facebook, je
trollais dans Twitter. La plupart des macronistes ne sont pas
trollables contrairement aux fanatiques d'Hamon et Mélenchon. Vous
pouvez faire le test mais cela demande un peu de recul (j'ai « la
chance » de n'être convaincu par aucun candidat, je peux donc
taper sur tous).
Le fait qu'ils ne soient pas trollable
est explicable : il y a beaucoup moins d'idéologie derrière
et, comme ils disent, Macron est quand même un tantinet un produit
marketing géré par des communicants...
Pour ma part, je suis comme un con, ce
qui fait cette élection bien bizarre pour moi : j'ai exclu de
voter pour Mélenchon, Hamon ou Macron. J'ai exclu de voter pour un
autre candidat que ces trois là. J'allais me résoudre à ne pas
voter mais je commence à exclure de plus en plus cette possibilité
ce qui fera que je devrai voter pour Mélenchon, Macron ou Hamon.
Mal barré, le garçon...
Vivement que ça se termine, que l'on
puisse recommencer à travailler sur le fond, le vrai intérêt du
travail du dimanche (ou la vraie nuisance), la Guyane et ce qu'il
faut pour elle plutôt que de s'imaginer ce que pensent les électeurs
sans en avoir la moindre idée sauf celle que celui qui arrête de
batailler dans Facebook s'est forcément rendu à ton avis.
Imbécile, va !
PLongé dans un identique dilemme, j'ai décidé de votre Lassalle... Ça mange pas de pain...
RépondreSupprimerSi tous ceux qui sont devant se même dilemme en faisait autant cela ferait un postulant certain du second tour....
SupprimerUn peu de sérieux on vote pour un Président tout de même !!!! . Nicolas lui l'est; puisse qu'il n'esclut plus de ne pas choisir au 1er tour .
vincent