A la demande générale de Dada Vidov, je vais raconter la plus grosse cuite que j'ai prise pendant les heures de travail.
Avec un collègue (un client, j'étais consultant), vers 1994, on avait pris l'habitude de manger une fois par semaine dans un petit bistro à Bois d'Arcy. Une fois, on s'était lâchés. On avait bu 7 Grimbergen chacun à l'apéro plus une bouteille de rouge, toujours chacun, en déjeunant. Forcément, en retournant au bureau, vers 17 heures, on était un peu fatigués.
Sinon, dans mes archives de cuites professionnelles, je me rappelle d'un séminaire qu'on avait fait à Dakar. L'avion du retour était en retard de 12 heures. Alors que tous les collègues se lamentaient, j'avais passé l'attente à la buvette. Je suis excusable, j'étais jeune (genre 22 ans). Pendant le séjour, j'avais acheté un instrument de musique local. Tout ce que j'avais réussi à jouer était l'hymne à la joie, mon côté Macroniste avant l'heure. Les collègues de l'époque que je croise épisodiquement s'en rappellent encore.
Un peu après, toujours dans la même boite, probablement en 1996 (juste avant que nous soyons vendus une première fois, cc Romain), nous avions des pots tous les mois. A l'époque, je bossais au siège du cabinet de conseil ce qui était exceptionnel (généralement, on bosse dans les locaux du client). Le patron m'avait à la bonne. Il avait repéré que, le midi, je ne refusais jamais de prendre l'apéro avec lui. Il m'invitait souvent au bistro en face pour manger (sans boire, on bossait). Après un de ces pots mensuels, nous avions tous les deux une légère ébriété. C'était une petite boîte (50 personnes) avec quelques actionnaires dont une partie de sa famille. Généralement, il invitait ses proches à dîner dans un restaurant en face Rue Marbeuf (j'ai oublié le nom, un truc avec une spécialités de tartares cuits).
A la fin du pot, il m'avait dit : Jégou, vous allez venir avec nous. J'avais dit : heu. Il avait répondu un truc du genre : c'est, hips, un ordre.
Un collègue plus âgé qui m'aimait bien était l'époux de la sœur du gendre du patron. Il m'a dit : fais pas le con, viens pas. Je me rappelle qu'un autre collègue que j'ai retrouvé sur Facebook, Hervé, avait dit la même chose. Je les avait évidemment envoyé chier. Et j'étais allé. Le patron et moi avions fini cuités. Sa femme (qui était DRH ou DG ou un truc comme ça pour justifier un salaire insolent) m'avait détesté.
Pour l'anecdote, j'étais rentré en taxi, ce soir là. Dans une petite rue (de mémoire la première à gauche quand on vient de Georges V), un type nous avait arrêté. C'était Jacques Villeret. Il était encore plus saoul que moi et exigeait que je laisse le taxi. Je l'avais envoyé chier. Le ton avait vraiment monté. Le chauffeur l'avait viré.
Le patron de la boite avait continué à bien m'aimer. Il a vendu la boite un peu après. Je viens de me rendre compte que j'ai confondu les années. Cette histoire date de 1993. Je dénotais de tous ces consultants seniors qui ne pensaient qu'à lui sucer la bite pour gagner plus. Je ne voulais que m'éclater au boulot. Du coup, j'étais probablement le seul à avoir eu des augmentations jusqu'au bout.
Après la vente, j'ai poursuivi ma vie. Et j'ai appris qu'il était mort.
Depuis cette époque, je fuis les mondanités professionnelles. Lors de ma dernière sortie, et je l'ai déjà raconté dans le blog ou FB, on était de sortie avec la firme, à Strasbourg. A l'hôtel (tout le monde rentrait), l'ascenseur était trop petit. Tiens ! Il y avait Aicha qui était montée à pied. Je leur avait dit que je prendrai le suivant.
Et j'étais retourné au bar de l'hôtel.
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