Je n'ai pas tout compris à la dernière rubrique de Guy Birenbaum vu que je n'écoute jamais la radio (et la télé)(avec Twitter et l'info en continu, autant lire à froid la presse écrite)(que je lis d'ailleurs sur internet). Visiblement par affection et pour rigoler, il parlait du départ de sa chef sur un ton peu élogieux.
Ca m'a rappelé le pot de départ en retraite d'un collègue. Il avait tellement de mauvais côtés que beaucoup attendaient son départ avec impatience (moi, je suis partagé d'autant que j'hérite d'une partie de son boulot). Il était mauvais et avait des coups de gueules très insultants envers ses collègues.
Moi, vous me connaissez ! Je suis soupe au lait. Je m'engueule souvent avec les gens et deux jours (ou dix minutes) après j'oublie. Sauf dans les réseaux sociaux où ces moments de colère aboutissent à un blocage des abrutis.
Avec lui, nous avons été potes pendant toute sa période dans l'équipe (6 ou 7 ans) mais nous nous sommes fâchés des dizaines de fois. Et même très potes (il était homosexuel sans jamais en parler ou faire d'allusion mais avait cette réputation, si je puis dire, et l'homophobie étant énorme, je passais une partie de mon temps à donner des baffes à chaque remarque. Ce qui me permettait de sortir des vannes dont une nous a laissé pliés de rire pendant quelques minutes. Nous étions à table à la cantine, avec des collègues, lui El face de moi et moi en face de lui et il a critiqué mon plat, me reprochant - pour se foutre de la gueule de ma surcharge pondérale - de ne pas avoir pris de poisson. J'avais donc répondu : "déjà que je bouffe en face d'une vieille morue"). (Ca me rappelle une autre anecdote, toujours à la cantine. A propos de je ne sais plus quoi il avait dit "j'aime les gros". J'avais rétorqué : "je serre les fesses").
Toujours est-il que deux jours avant son départ en retraite, j'avais demandé à un consultant qui bossait pour lui de faire un truc. Je n'avais aucune autorité pour ça mais il m'avait paru plus intelligent de lui demander directement plutôt que de passer par la voie hiérarchique (qui aurait approuvé ma demande).
Du coup, il m'avait téléphoné (nos bureaux sont à moins de cinq mètres) pour m'insulter copieusement (en me traitant de connard). Il avait raccroché avant que je ne puisse répondre. Du coup, j'avais crié "connard" pour qu'il l'entende. Je ne suis pas fou. Quand j'ai compris qu'il m'engueulait, j'avais mis le au parleur du téléphone pour faire rigoler les types qui sont dans le même bureau que moi. Ils ont très bien compris mon insulte finale. Et on a bien rigolé.
Le soir, pris de remords ou d'inquiétude, j'ai envoyé un mail à ma hiérarchie pour dire que Machin m'avait tellement gonflé que je l'avais insulté. C'est ainsi que j'ai appris qu'il avait envoyé un mail à la sienne pour dire que quelqu'un de la boite avait traité son consultant de connard.
Il ne m'a parlé entre ce jour et son pot de départ en retraite où je suis allé malgré tout, en souvenir de toutes ces années. Il a salué tout le monde sauf moi sans que çà soit "ostensible".
Pour son pot, il avait invité trois de ses anciens chef plus, évidemment, notre patron commun. Tous ont fait des discours élogieux (c'est normal, c'est le jeu) même si quelques uns ont lancé quelques piques drôles sur son "côté ingérable".
Il n'empêche que cela m'a profondément gonflé. Par exemple, les deux derniers (je ne connaissais pas les autres) l'ont complimenté pour des projets qu'il avait mené.
Ils ont oublié de dire que j'avais mené les phases d'avant projet ou de cadrage et que je l'avais sauvé dans de multiple situation en faisant évolué le SI (nos applications informatiques) pour réparer nos conneries (ce qu'il a fait, d'ailleurs pour réparer une des miennes une fois, rendons à César... mais je l'avais remercié, moi). Et je pensais aux collègues qu'il avait emmerdés pendant des années (dans notre groupe de "potes", à la cantine, son consultant en question et moi, étions les seuls à bosser avec lui).
D'ailleurs, en discutant avec plusieurs collègues, après, ils avaient le même sentiment que moi. Les hommages étaient normaux à cause des circonstances.
Mais bof.
" Je m'engueule souvent avec les gens et deux jours (ou dix minutes) après j'oublie"
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