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Personnalité politique joviale |
Disons-le : ce
blog était à l’arrêt pour des vacances estivales bien méritées,
au soleil de Bretagne. Pourtant les non événements qui se sont
alimenté nos journaux auraient mérité des billets sans intérêt à
répétition. Prenons Neymar. On a d’un côté un footballeur
acheté environ 200 millions et le gouvernement qui a bloqué je ne
sais plus quels crédits pour 200 millions. Les militants socialistes
– ben oui, c’est l’objet de mon espèce de texte du jour –
parisiens se réjouissaient de l’acquisition tout en déplorant le
gel des trucs mais quand on leur mettait les deux informations en
regard, ils répondaient : tu confonds tout. Or, on ne confond
rien, nous sommes dans un monde qui a perdu quelques valeurs.
Néanmoins, je veux bien dépenser un peu d’énergie à tenter de
sauver le Parti Socialiste ou, du moins, ce qu’il devrait être.
N’étant pas moi-même un partisan de la collectivisation des
moyens de production, je ne veux pas me qualifier de « socialiste ».
Je ne sais plus trop ce que cela veut dire et je ne sais pas si
quelqu’un le sait réellement. Mais ce parti est sans doute le
courant politique le plus proche de mes positions. Alors sauvons-le
(avant l’apéro).
Ce qui ne vous
empêche pas à travailler à la définition du mot « socialiste ».
Je ne suis pas un intellectuel mais un blogueur de comptoir doté
d’un léger bon sens aussi fort que ma surcharge pondérale qui va
pourtant en diminuant. Vous avez deux heures. Avant l’apéro, donc
le sauvetage en question.
Partons d’un
événement récent. Prenez pour argent contant ce que je vais vous
raconter, on pourra analyser les faits ensuite. La question n’est à
ce stade pas de savoir qui a raison mais de décrire cet événement
tel que je l’ai vu.
Le Conseil
Constitutionnel (ou un autre machin) a publié les comptes de
campagne des candidats. Il en ressort que le plus dépensier a été
le candidat du Parti Socialiste (pour le résultat que l’on
connaît). Julien Dray, éminent membre du PS avec une solide
expérience mais ayant peu participé à la récente législature (il
n’était ni ministre ni élu au niveau national), a demandé à ce
qu’on fasse un audit des dépenses de la campagne de Benoît Hamon.
Il a été repris dans Facebook par Romain, un copain, proche de Juju
mais aussi des hautes sphères du quinquennat précédent. S’il ne
l’avait pas fait, je n’aurais peut-être pas fait attention, pris
dans ma torpeur estivale. Pour être précis, ce qui a attiré mon
regard, sont les commentaires à cette publication. Pour rigoler,
j’en ai moi-même fait une publication et j’ai eu un tas de
commentaires idiots, aussi. Moins que Romain, bien sûr, ce qui est
rageant.
Ces commentaires
négatifs étaient composés pour partie d’une critique de Dray,
souvent méchante, rappelant une anecdote qui n’est plus à
l’heure, venant souvent jusqu’à plus d’une trentaine d’années
avec la création de SOS machin. L’autre partie, portait sur la
justification des dépenses, comme quoi elles ont été validées par
le Conseil Constitutionnel et tout ça et sur l’implication de tel
ou tel dans la campagne.
Notons bien que je
ne suis pas le porte-parole ou l’avocat de Juju ou de Romain. C’est
mon ressenti que je narre. Ceci est donc bien une narration. C’est
seulement à partir de maintenant que l’on peut réfléchir non
sans faire preuve d’une certaine objectivité. Je sais qu’il
n’est pas toujours facile d’être critiqué mais, chers amis
militants, la critique n’est pas personnelle. Vous n’êtes pas
responsables des actes de vos chefs. Vous avez le droit de prendre du
recul.
Revenons sur
certains points. Tout d’abord, Dray est certainement critiquable
mais on s’en fout. C’est le premier homme politique a avoir
rencontré les blogueurs, à être venu à la Comète. Mais il buvait
du Coca. C’est la première personnalité politique de premier plan
que j’ai rencontrée. Il était passionnant. Il nous avons raconté
des anecdotes sur Mitterrand. Ce qu’ont fait toutes les andouilles
que j’ai vues après. On s’en fout sérieusement. Tu ne l’aimes
pas, oui, toi, dans le fond, là, pour des raisons que tu serais
incapable de justifier.
Les comptes de
campagne ? Ils n’ont pas été validé sur le fond par le
Conseil Constitutionnel mais sur la forme. Il devait s’assurer que
les dépenses n’avaient pas dépassé le plafond autorisé et tout
ça. Pour le reste, il ne me paraît pas idiot de se demander où est
partie la quinzaine de millions dépensés par l’équipe d’Hamon
alors que la campagne a été invisible. Au moins, avec Ségolène
Royal et François Hollande, on se souvient encore de leurs campagnes
et on pense savoir où est parti le pognon.
Cet audit est
indispensable d’autant qu’Hamon a quitté le parti.
La question n’est
pas de savoir pourquoi Hamon n’a pas gagné. Comme en 2002 ou 2007,
on voit de magnifiques théories mais toutes partiales. Restons
calmes : jamais les socialistes ne sont succédés à eux-mêmes.
Jamais ils n’ont gagné sur leur programme. Arrêtons de raconter
des conneries.
D’ailleurs, je
vais faire un aparté : quelques insoumis se sont mêlés de ces
discussions pour dire qu’Hamon aurait dû se retirer avant et que,
ainsi, Mélenchon aurait gagné. C’est aussi une belle connerie.
Mélenchon serait peut-être arrivé devant Fillon ce qui aurait été
bien rigolo mais Macron et Le Pen seraient quand même arrivés
premiers.
La question n’est
pas non plus de savoir pourquoi le résultat d’Hamon était aussi
dérisoire. Un candidat du PS ne devrait jamais faire moins de 20 %
(ce qui nous ramène aussi en 2002). Faire moins de 7 a pourtant été
possible. Mais n’allons pas chercher trop loin. A partir du moment
où le début de campagne a été raté, les gugusses comme moi ont
compris que ce n’était même plus la peine de jouer et sont allés
voir ailleurs.
D’ailleurs, je
reçois pas mal de critiques. Du genre : « hé ho, tu peux
donner les leçons aux socialistes mais tu ne votes pas pour eux. »
Tout d’abord, je ne suis pas militant politique. Je suis électeur.
Ensuite, je suis blogueur (un tantinet expérimenté, du moins un
plus que les éternels glandus qui pondent leur avis en commentaire
d’une publication Facebook) ce qui m’habilite largement pour
raconter des âneries. Enfin, je voudrais que les militants
socialistes ayant défendu plus que moi les idées d’Hamon, comme
le revenu universel, dans leurs blogs se signalent à mon concierge.
Cet audit est
indispensable parce qu’il y a suspicion d’une mauvais gestion
d’autant que les meetings de la BAP semblent avoir organisés par
Bigmalion. Si on ne lève pas la suspicion, aucun redémarrage ne
sera possible. Julien Dray a parfaitement raison : étudier
précisément les comptes permettra de voir ce qu’a fait le parti
et de détecter les erreurs, analyser le fonctionnement et préparer
l’avenir. Ca ne suffira pas mais c’est un point de départ…
Après, il faudra
trouver une ligne politique. Il y a le temps mais ne nous voilons pas
la face : la tâche la plus dure, pour que le PS redevienne un
parti de gouvernement, sera de réconcilier les gauches
irréconciliables. C’est pas gagné. Mais ne commençons pas par
taper sur un type qui propose une méthode et qui essaie d’analyser
un échec autrement que par des généralités de comptoir du genre :
ah ben merde, Valls n’a pas joué le jeu. Comme si le jeu était
jouable, comme si tout c’était joué aux primaires et pas au cœur
du parti pendant le quinquennat.
Ensuite, il faut se
poser et préparer les élections qui auront lieu avant 2022… Il y
a deux ans ou presque pour la prochaine.
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Bon anniversaire, Pépère ! |
Mais dans cette
réconciliation des gauches irréconciliables, il ne faut pas oublier
un détail. Déjà avec plusieurs gauches, le PS a connu des grandes
époques : 1981, 1988, 1997, 2012,… pour ne rappeler que les
belles victoires. Des gens ont su faire ce qu’on a appelé,
ensuite, la synthèse, ce qu’on a beaucoup critiqué à Hollande.
C’est à mourir de rire. Le type de la synthèse molle est le seul
a avoir pu gagner récemment et on le critique pour ça.
Et on critique ceux
qui lui sont restés fidèles.
Faudrait voir à
être un peu sérieux...