En salle

31 janvier 2018

Congrès du PS : des orientations à prendre (mais des bonnes, hein !)

J’ai lu le texte d’Olivier Faure pour la préparation du congrès du PS. J’avais lu celui d’Emmanuel Maurel. J’aime bien les deux lascars, indépendamment de leurs positionnements politiques, mais ce qui m’a déplu dans le papier du deuxième, c’est la manière dont il veut tirer les enseignements du dernier quinquennat. J’en parlais dans Facebook et je me suis fait interpeller par un Maureliste. Il était hors sujet par rapport à mes propos mais pause une bonne question : comment analyser les électeurs qui ont déserté le PS ?

Mais il apporte la mauvaise réponse et c’est pour cela que j’aime bien la démarche de Faure (faire travailler des groupes d’experts, recueillir les contributions et en faire un vrai bilan plutôt que de dire que « la politique était mauvaise »).

Je vais apporter ma contribution. Pour analyser les raisons du départ des braves gens, il faut d’abord voir les évidences : la courbe du chômage n’a pas été inversée, Pépère n’était pas aimé pour différentes raisons, la fin de mandat a été catastrophique avec les décisions suite aux attentats (prolongement à répétition de l’état d’urgence mal perçu et déchéance de nationalité qui a irrité un tas de gens). N’oublions pas, non plus, l’exaspération des gens envers les partis politiques traditionnels, les nouveaux clivages, la France périphérique et tout ça… Et ajoutons des aspects plus partisans. De ma casquette, je vois la nuisance des frondeurs, par exemple, qui ont montré que le PS était incapable de gouverner. Mais un type avec une casquette « opposée » à la mienne, verra le non-respect de certaines promesses de campagne ou des trucs comme l’ANI, le CICE ou la réforme du travail.

Je vais répondre pour ces deux points (ce n’est pas une affirmation mais un sentiment). Pour les promesses de campagne, elles n’engagent que ceux qui y croient. Personne en dehors des militants socialistes n’a cru qu’Hollande allait terrasser son adversaire qu’est la finance ! Et la réforme du travail ne concerne presque que les salariés des grandes boites et donc peu d’électeurs.

La question était : « comment analyser les électeurs qui ont déserté le PS ? ». Le type qui pose la question est membre du PS… et y est resté. Il ferait mieux de demander la question aux déserteurs. Comme j’en fais partie, je vais pouvoir apporter des éléments de réponse. Tout d’abord, je ne vote plus PS parce que le PS est devenu une bande de branquignoles parfaitement illustré, d’ailleurs, par les frondeurs (mais pas que… Le comportement de Manuel Valls, par exemple, est assez inqualifiable).

Rappelons quelques chiffres. En 2012, les candidats verts et écolo ont recueilli 31% des voix. En 2017, le candidat commun, 6. Soit une perte de 25 points. Statistiquement, 9 sont allés vers la gauche de la gauche  et donc 14 vers la droite de la gauche, donc vers Macron qui a récupéré au passage les 9% de Bayrou… Le compte est bon (à 1 point près, Macron ayant fait 24 et pas 23).

Les braves gens du PS qui dissertent sur le thème « mais où est passé l’électeur socialiste qui a permis à Ségolène Royal et François Hollande de faire plus de 25% au premier tour en 2007 et 2012 ? » ont la réponse. Nous sommes 14% à avoir pris la porte à droite. Je ne doute pas que le brave militant pense que son programme bien à gauche et le rejet des mesures « sociales libérales » sera écouté par les messieurs dames chargés de mettre un bulletin dans l’urne.

Mais il est temps que le politicien apprenne à faire des mathématiques. C’est rigolo de croiser les chiffres. Tiens ! Hamon a « perdu » plus de voix sur sa droite (14 points) que sur sa gauche (9). Et plus de la moitié de l’électorat de Macron vient du PS. Et comme il a fait quatre fois plus que le PS, vous pourrez en déduire l’âge du capitaine.

Et les cadres du PS qui appellent à gouverner avec LREM ne sont peut-être pas dans le faux. Il faudra que je lise le texte de Stéphane Le Foll, moi… mais je ne le crois pas rassembleur donc autant pisser dans un violon.


Je vais d’ailleurs aller boire des bières pour fournir encore plus de contenu…

4 commentaires:

  1. « comment analyser les électeurs qui ont déserté le PS ? »

    Ce ne sont pas les électeurs ayant fui le PS qui devraient subir une analyse : plutôt ceux qui sont restés !

    Bon, je vais quand même faire l'effort de lire le reste…

    RépondreSupprimer

La modération des commentaires est activée. Je publie ceux que je veux. On ne va pas reprocher à un journal de ne pas publier tous les courriers des lecteurs...