On a eu une miniconférence, ce midi, à propos de la communication. C'était passionnant mais peu importe. Pour illustrer le thème "trop de communication tue la communication", le type a pris pour exemple un phénomène : des lascars comme nous (cadres dans le siège d'une grosse boite) reçoivent l'équivalent de 400 pages de lecture par jour. J'ai vérifié avec mon cas personnel : on est proche de la vérité. Et on ne lit pas tout, évidemment, ce qui est d'ailleurs logique (si un collègue envoie un document à un autre en me mettant en copie pour une raison ou pour l'autre, je ne vais même ouvrir le document).
Et je vous passe tous les textes trop longs que je vois dans les réseaux sociaux... ;-)
La conf était organisée autour de la méthode à utiliser pour bâtir une présentation Powerpoint. Il est vrai que subir de longues séances avec des informations qui nous entrent par une oreille et sortent par l'autre est un tantinet gonflant. Les mecs qui rédigent les "slides" écrivent plein de trucs pour différentes raisons (donner de l'information, s'abstenir de faire des notes précises, montrer qu'ils ont travaillé, qu'ils ont la science et j'en passe). Certaines sont louables, d'autres pas. On a des gens qui s'imaginent soigner des présentations avec des beaux graphiques (qui ne servent à rien mais font scientifiques) et des animations (qui sont contre-productives, le cerveau est concentré sur l'animation et pas ce qu'on veut dire). Les présentations sont articulées pour dire ce qu'on a à dire mais pas pour le message qu'on souhaite que les auditeurs retiennent.
Ca me rappelle le président de la boîte où je bossais avant qui interdisait les slides lors des présentations auxquelles il participait et, d'ailleurs, à chaque fois que j'ai assisté à des présentations professionnelles par des sommités, il n'y avait pas de support.
Il y a des gens très sérieux qui travaillent sur les slides. Par exemple, des scientifiques qui mettent des lunettes spéciales à des cobayes pour étudier le mouvement des yeux quand ils lisent des slides. C'est fou ce par quoi le regard est attiré et les parties qui ne sont pas lues.
Il nous a fait faire un exercice, il nous a demandé de mettre les téléphones dans nos poches pendant cinq minutes (ben oui, pendant les réunions peu importantes, on guette les notifications en cas de problème), nous a filé, à chacun, une feuille blanche et un stylo. Faites l'exercice, tiens ! Ensuite, il nous a demandé de dessiner en quelques secondes le logo d'Appel. Personne d'entre nous n'a été capable de le faire alors qu'on voit le logo toujours... (il nous a expliqué le logo mais je ne suis pas sûr d'avoir compris : c'est évidemment une pomme croquée, mais ce qu'on a au dessus, l'espèce de queue ou de feuille, est exactement ce qu'il faut pour boucher le trou "croqué", ce qui crée une sensation d'équilibre entre les moitiés).
Il nous a donné des conseils pour faire des présentations. Je ne vous en dirai pas plus (ce n'est pas par cachotterie, mais je ne suis pas formateur, je pourrais dire des conneries).
J'ajoute, "à titre personnel", que ces conseils ne servent pas à grand chose. Dans les boîtes, nous sommes confrontés à un formalisme (telles couleurs, tels fonds,...) contre-productif, nous avons des chefs qui nous relisent et ne sont pas d'accord. Nous avons des auditeurs formatés pour avoir l'information dans le slide et pas dans une note d'accompagnement, qui ont la flemme de prendre des notes (d'ailleurs on est tellement habitué à recevoir du texte qu'on ne prend pas de note). Donc ils gueuleraient parce que le support est incomplet ! Bref, on est habitués à lire des slides plutôt qu'à regarder une présentation sur un écran. C'est tout le drame de Powerpoint. Les gens l'ont pris pour Word. Ils y mettent du tableau, du texte, des graphiques.
Et oublient de mettre le message qu'il faut faire passer, les éléments qui permettront à un supérieur hiérarchique de prendre une décision sans avoir à se fatiguer à lire des trucs sans importance alors qu'il a des collaborateurs (nous...) pour penser à sa place.
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