En salle

22 mars 2018

Grève de pragmatisme

La une de la presse est partagée entre la mise en examen de Nicolas Sarkzoy et la grève. Les deux sujets m’amusent au plus haut point marquant une opposition entre la gauche et la droite avec des éléments nouveaux quand même vu que des partis comme Les Patriotes soutiennent la grève. Notons que je me fous de Nicolas Sarkozy. Il faut que la justice se fasse. Ce sont les propos des partisans qui me font rire (jaune) le plus, ceux des opposants sont toujours les mêmes, la prise en otage des usagers et tout ça.

J’en ai fait une publication sur Facebook hier et je crois bien que si je n’ai pas pris une volée de bois vert c’est parce que mes lecteurs me connaissent. Commençons néanmoins par préciser que le personnel soignant qui se met en grève pour dénoncer le manque d’effectif et la dégradation des conditions de travail et d’accueil des braves soignés a tout mon soutien. Mais je dois reconnaître que je ne connais pas  vraiment le domaine, du moins pas plus que le grand public, je n’ai rien à ajouter. 

Au sujet des enseignants, que je connais mieux que l’hôpital que je n’ai fréquenté que pour une opération des amygdales il y a près de 50 ans et que les maisons de retraites (j’espère que ça viendra…), vu que j’ai passé quelques années assis sur une chaise à écouter des types, dont mes propres parents, déblatérer sur des sujets plus ou moins intéressants, j’ai des avis divergents selon les thèmes. Par exemple, j’approuve leurs revendications au sujet de leurs rémunérations mais pas du tout la limitation à 25 du nombre d’élèves par classe. Sans compter que la fermeture de classes dans des trous où il n’y a plus de gosses ne me choque pas exagérément. C’est mon côté réactionnaire, peut-être, qui prend le dessus, tout comme il me fait penser que le niveau général de l’instruction n’a pas vraiment grandi au cours des 50 ans dont je parlais. De même d’ailleurs que la baisse de celui de discipline est une très bonne chose. Dans le temps, les profs nous donnaient des gifles. Certes, ce n’était pas bien mais la répétition des coups de pied au cul empêchait un chouia la généralisation du bordel.

Mais je ne vais pas éplucher toutes les professions, parlons des cheminots. L’évolution de la société et des technologies fait que le nombre d’employés de la SNCF a prodigieusement baissé ce qui fait qu’on a maintenant beaucoup plus de retraités que de cheminots. C’est la preuve que les régimes spéciaux des retraites doivent être supprimés : la solidarité doit être entre les professions et ceux qui prétendent le contraire doivent réviser leur manuel du parfait gauchiste. C’est aussi la preuve que l’emploi à vie ne tient plus. Vous embauchez un chauffeur de TER maintenant mais vous êtes à peu près sûrs que dans trente ans, les TER seront sans chauffeur. Et si vous n’êtes pas d’accord, vous pouvez aussi réviser le manuel en question. Evitez les métiers chiants avec des horaires pénibles me parait être un progrès social.

Cela nous amène naturellement vers le plan de départ volontaire de 120000 personnes. Je suis favorable à ce plan vu qu’il y a le mot « volontaire » et je ne vois pas pourquoi lutter contre. Je suis contre, en revanche, la suppression du nombre de fonctionnaire vu qu’un tas de secteurs manque de personnel. Mais les métiers changent et tout ça. Je ne vois pas pourquoi on ne supprimerait pas 10000 agents de certaines administrations centrales pour embaucher 10000 toubibs ou infirmi.er.ère.s et des formateurs en écriture inclusive. 

Revenons à la SNCF et au sujet suivant : la suppression annoncée ou pas des petites lignes. Je m’en fous. On en fait une histoire de principe. Or, si je suis un partisan du service public du transport et pas seulement pour désenclaver les campagnes, je n’ai strictement rien à cirer du service public du transport ferré. Si un Espace Renault peut rendre le même service qu’une vieille Micheline en deux fois moins de temps, pour un coup largement inférieur, avec un meilleur service et une pollution bien moindre, c’est le bonheur.

En outre, on a fait la décentralisation. Il me semble que ce n’est plus à une entreprise nationale d’assurer les transports « locaux » mais aux régions, libre à elle de confier le service, sur cahier des charges, à des sociétés tierces d’autant qu’il me semble que la SNCF est sans doute la boite la mieux placée pour gagner des appels d’offre en la matière. 

Enfin, il reste deux aspects de la SNCF à aborder : ses filiales et sa dette. Je ne vois pas pourquoi une société de service public national aurait des filiales à l’étranger. Pourquoi, par exemple, la SNCF gère-t-elle le métro (ou le tram) de Boston et de Bogota ? Si c’est pour gagner de l’argent, c’est très bien. Mais j’espère que c’est plus de pognon que les intérêts de la dette.

Il ne faut pas faire de dogme particulier et des slogans ridicules comme agiter le spectre de la privatisation dans tous les sens.

L’important est que le service soit rendu sur le territoire dans des conditions dignes d’un service public. Et je pense que le privé ne peut pas le faire d’autant qu’il y a un monopole géographique.

Hop !

4 commentaires:

  1. « Dans le temps, les profs nous donnaient des gifles »

    J'ai 10 ans de plus que vous et jamais je n'ai vu un instituteur, ni encore moins un professeur, gifler un élève. Même pas moi, qui pourtant l'ai de nombreuses fois mérité.

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  2. C'est peut-être aussi qu'on avait peur d'en recevoir...

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  3. Objection camarade Jegoun, vous dites qu'on peut supprimer 10 000 fonctionnaires pour les remplacer par 10 000 toubibs. Heu.... faut juste 6-8 ans pour former un médecin, ce qui veut dire qu'un gouvernement élu pour 5 ans doit mener une politique avec une perspective qui dépasse son mandat ! Ce que j'ai du mal à imaginer de nos jours, c'est fini l'époque où Colbert faisait planter des chênes pour que la France ait une marine de guerre 100 ans plus tard.

    Après, je ne suis pas sur que nos maires et autres élus renoncent si facilement à leurs conseillers en communication, black belt manager, PMO, agility expert, bullshit lean manager et autres débilités de ce style à la mode. Macron se veut être un "Manager" donc il s'entoure (comme Gallet par exemple) de conseillers divers et avariés surtout.

    Pour faire des bulletins municipaux et des fêtes (vous irez aux JO, j'espère ?), y a du monde, mais effectivement pour torcher le cul d'un vieux incontinent, on ne trouve pas le budget. Avec le salaire d'Estanguet, on en paie des torcheuses de cul.

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    1. Objection rejetée : je sais. Pour le reste, on est à peu près d'accord.

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