En salle

09 mai 2019

Souvenir de bistro

Le 1er juin, on fête les 100 ans du 1880. Un commentaire de François me rappelle une demande des tauliers, Ccil et Christophe : raconter par écrit la meilleure soirée qu’on a passé dans le bistro. Je vais quand même leur rappeler que j’ai passé plus de 1000 soirées, voire 1500... En plus, je n’ai aucune mémoire, j’ai fait plus de 10000 fermetures dans ma carrière. 


Deux soirées m’ont particulièrement marqué au 1880 :

1. Le premier 25 décembre que nous avons fêté là-bas, quand j’ai connu Jonathan et Quentin, il y a six ou sept ans. J’étais chez ma mère et je me demandais bien ce que j’allais pouvoir glander. Et je suis tombé sur la page du bistro où ces deux andouilles exigeaient l’ouverture. 

2. Le deuxième était une fête de la musique, il y a trois ou quatre ans. Ou cinq ou six. C’était Warfael qui s’occupait des galettes saucisse et on avait passé la soirée, avec Gilles, à côté du stand. A surveiller quand le lascar s’absentait. Et à boire. 


Mais mon « meilleur » souvenir date d’avant. Du temps du Vincennes. A l’époque, je n’étais pas un client trop régulier. J’allais plus souvent à la Grenouille. Mais la patronne était fatiguée (elle avait d’ores et déjà acheté une nouvelle affaire mais un méchant crabe l’a empêché de le tenir). Ses horaires d’ouvertures étaient irréguliers. Comme je me déplace à pied, j’avais arrêté d’aller chez elle (j’arrivais à Loudeac vers 19h et dînait en famille et sortais vers 20h30). J’allais donc au PMU (que je fréquente quand même depuis plus de 35 ans mais assez occasionnellement au début). Il s’appelait le Vincennes et est devenu le 1880. 


Mais je n’étais pote qu’avec peu de clients. J’ai donc pris l’habitude de passer au Cornouailles, plus ou moins sur la route, où j’étais à peu près sûr de tomber sur Yann et Serge. Mais le patron qui picolait comme nous (mais pas avec ma contenance) devenait un peu trop rapidement militant Sarkozyste. Peu importe. Et à la fermeture, vers 23h, j’allais au PMU. Ça a duré quelques années. Assez peu. 


Et un soir, je suis arrivé au Vincennes, sans doute vers 23h30, le patron d’alors, Yannick était en terrasse avec son anglaise. Il n’y avait aucun client. Ils attendaient l’heure de la fermeture. Ils auraient pu fermer mais l’heure c’est l’heure. On avait l’exemple de la Grenouille qui fermait à des heures aléatoires. Du coup, les clients comme moi ne se donnaient même plus la peine de passer. 


Alors je m’étais assis en terrasse et nous avons passé la fin de soirée à discuter (et à picoler pour ce qui me concerne). C’était en mai ou juin, il faisait bon, c’était le bonheur. 


C’est sans doute une de mes meilleures soirées au bistro de toute ma carrière (environ 340 fermetures par an depuis 35 ans... Je vous laisse compter) mais surtout car elle fut très formatrice (hors de l’amitié qui nous lie tous les trois). Voilà :


DEPUIS JE NE VAIS JAMAIS TERMINER UNE CUITE DANS UN BISTRO OÙ JE SUIS CLIENT SI J’AI COMMENCÉ À ME SAOULER LA GUEULE AILLEURS. 


Hop ! Ne me remerciez pas. 

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