En salle

17 août 2019

L'éternelle fin des blogs politiques


La blogosphère n’en finit pas de mourir ! C’est un sujet récurrent depuis plus d’une dizaine d’années. Constatant que j’avais fait mon premier billet depuis une paire de mois sur mon blog politique, Denis rouvre la discussion. Et comme la dernière fois (qui ne date pas d’hier…), nous sommes d’accord et pas d’accord, bien au contraire !

Je vais commencer par ma blogosphère, c’est-à-dire l’ensemble des blogs que j’ai « toujours » eu l’habitude de lire, que je sois d’accord ou pas avec eux, celle que j’appelais la blogosphère des copains. Il en reste deux à peu près productifs, Didier Goux et FalconHill, sans compter les ineffables aigris en perpétuelle croisade et, évidemment, les élus blogueurs qui utilisent les blogs comme un instrument de communication (ce qui n’a rien de péjoratif, ça peut être aussi pour communiquer avec la famille, les amis,…).

Les blogs techno généralistes n’ont jamais eu le moindre intérêt sauf les billets personnels et ceux qui parlent des blogs, parce qu’ils ne sont ni plus ni moins que des médias d’information. Ils cherchent le buzz. Quand j’en avais un, je n’avais pas de lecteur mais, au moins, il était personnel et rendait service aux copains blogueurs. Il évoquait des sujets qui me passionnaient et pas vraiment l’actualité. En fait, à moins d’être passionnés, il est inutile de les suivre : ce n’est pas parce qu’un blogueur influent évoque un nouveau téléphone qu’on va se poser la question de l’opportunité de l’acheter. C’était intéressant à la grande époque du développement des smartphones. Ils restent néanmoins indispensables. L’autre jour, la reconnaissance faciale de mon iPhone ne fonctionnait plus. C’est bien en fouillant les blogs avec Google que j’ai trouvé des réponses… Mais il faut être patient. Google envoie des articles de sites bien référencés… mais pas nécessairement de ceux qui apportent les réponses aux problèmes.

Avant de répondre précisément à Denis, je souhaite ajouter une remarque au sujet des commentaires de blogs et des réseaux sociaux : ils ne lisent pas et répondent par principe et à côté, pour la plupart. Pas plus tard qu’hier, j’ai fait une publication Facebook au sujet des gens qui faisaient des publications au sujet des ministres qui avaient assisté à une corrida. Pour dire : pourquoi se fatiguer à s’insurger, vous ne faites que gonfler les gens qui aiment la corrida, qui prennent ça pour une tradition et tout ça. J’ai eu des commentaires sur la corrida et sur les ministres mais aucun sur les conséquences de l’indignation.

Forcément, ça fatigue de rédiger des machins.


Les blogs de clowns (comme mon blog « macomete ») ont été remplacés par les réseaux sociaux, tout comme une partie des blogs « de rien » (familiaux, bistro,…). Néanmoins, une partie de ces derniers subsistent et c’est un pur bonheur. En revanche, je n’ai plus le temps de découvrir de nouveaux blogs alors que j’y passais des heures, à une époque !

Je reviendrai sur les blogs politiques vu que je pense que c’est un peu le centre du billet de sujet mais il faut que je fasse un aparté sur mon cas personnel. Je disais que je n’ai plus le temps de découvrir les blogs mais, en fait, je n’ai pas une minute pour m’intéresser au sujet. Pour vous dire, je les lis pendant les moments de stress, au bureau, ça me relaxe et me permet de repartir de plus belle ! J’ai continué à lire des blogs systématiquement tous les jours le soir, après le boulot, mais plus dans l’esprit de ne rien louper de valable, comme les billets des vrais copains, que dans celui de m’intéresser aux contenus variés…

Lisant essentiellement avec l’iPhone, j’ai la flemme de commenter, sans compter quelques problèmes techniques (tiens ! J’ai perdu mon mot de passe Wordpress et je n’ai pas réussi à le récupérer. Ou alors, je n’arrive plus à me connecter à Blogger avec Safari, il me refuse le mot de passe systématiquement alors que, lui, je le connais ; il faut que je passe par Chrome). Or le commentaire est le moteur des blogs ! A ma grande époque, je commentais des dizaines de blogs tous les jours, pour motiver les copains, les débutants, …

Mon propre blog techno est parti en vrille le jour où il m’a fallu que m’intéresse aux technologies pour le boulot. Je n’avais plus le temps de cerveau disponible pour étudier les sujets « personnels ». Mon blog bistro a un peu perdu son fonds de commerce ! Le vieux Jacques est mort, Tonnégrande a pris sa retraite, je finis le boulot de plus en plus tard (parce que je commence tard !), je n’ai plus trop d’aventures… Et j’ai la flemme de créer de nouveaux personnages.

Le présent blog reste un blog politique même s’il est un peu plus généraliste qu’avant (quand j’y fais quelque chose) mais je n’ai plus grand-chose à y dire car je ne soutiens plus personne, je ne me retrouve dans aucune formation politique. Au début, j’étais dans l’antisarkozysme, ça motive ! Ensuite, j’étais soutiens d’Hollande. A fond dedans. Pas du parti socialiste, ni même du socialisme, mais de cette « mouvance » de centre gauche, maintenant peu audible mais il ne faut jamais désespérer ! Et les commentaires à la petite semaine, je les fais dans Facebook, il y a plus de réaction.

Mais revenons au billet de Denis.


Alors, Denis ! Tu cites un certain nombre de points qui expliquent la baisse des blogs.

En premier lieu, tu parles de flemme. Tu as un peu raison quand tu parles de crise de vocation mais ça n’est pas que de la flemme. Je vais le formuler autrement : pourquoi se fatiguer à évoquer un sujet alors que ton billet ne sera pas lu et que des milliers d’andouilles ne connaissant rien au sujet se sont déjà exprimé dans Facebook et Twitter pour montrer leur indignation ou faire ce qu’ils pensent être un bon mot.

En deuxième (que tu appelles troisième, faudrait pas boire), tu parles des moufles de la jeune génération (incapacité d’écrire correctement). Bof ! La plupart des blogueurs politiques que j’ai croisés en une douzaine d’années avaient plus de 35 ans.

En troisième, tu parles de buzz. En gros, les blogs ne permettent pas de buzzer. Les blogs politiques ne l’ont jamais permis et les blogueurs ont rarement du recul par rapport à leur audience. Les lascars sont hyper heureux quand ils dépassent les 3000 vues pour un billet mais ça ne sert à rien. 3000 sur 45 millions d’électeurs. 3000 qui tournent au sein d’un cercle de militants déjà convaincus. Ecrire pour le buzz est une erreur sauf pour rigoler avec les copains.

Enfin, tu parles de la haine. On est d’accord. Pourquoi écrire alors que tu vas être cassé par un certain nombre des trous du cul sans intérêt alors que tu n’écris pas pour eux mais pour des gens que tu aimes bien. Tu vas être cassé non seulement par les trous du cul en question mais aussi par des gens que tu aimes bien qui ne comprennent tout simplement pas, quand ils se donnent la peine de lire les billets, que tu ne puisses pas être 100% d’accord avec eux. Qui ne veulent pas admettre que tu puisses réfléchir par toi-même ?

Par exemple, il se passe un truc, actuellement, autour d’Aéroport de Paris, avec le RIC et tout ça. Les gens de gauche sont opposés à la privatisation (je ne veux pas entrer dans le fond du dossier ici, je me suis exprimé contre par ailleurs) mais je me pose des questions bêtes ! Tiens ! Pourquoi le service public français de gestion des aéroports de la région parisienne s’est-il occupé de la construction (je résume) de l’opéra de Pékin ou a 40% de participation dans la boîte qui gère les aéroports turc ? Et en creusant, pourquoi considérer comme un service public un truc qui ne fait qu’héberger des commerces et rendre des services à des opérateurs (transporteurs) privés ? (je me répète, je ne cite qu’un exemple).

Une des raisons qui explique le ras-le-bol des blogueurs politiques tient précisément à ce fait : tu dois avoir la même pensée que les autres, être sur une ligne définie, ne pas bouger les oreilles. La lassitude est là. Et ma bande de blogueur de centre gauche est partagée entre un parti socialiste moribond faisant n’importe quoi et la macronerie insipide penchant de plus en plus à droite.

Voila.



21 commentaires:

  1. "Je vais commencer par ma blogosphère, c’est-à-dire l’ensemble des blogs que j’ai « toujours » eu l’habitude de lire, que je sois d’accord ou pas avec eux, celle que j’appelais la blogosphère des copains. Il en reste deux à peu près productifs, Didier Goux et FalconHill"
    je note que je pue le pâté.

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  2. Merde ! Sur l’iPhone y’a pas la fin du billet.

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    1. Je trouvais la fin curieuse.

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    2. J'ai rétabli ! Tout y était mais j'avais inversé deux parties du billets (c'est pénible de bosser sur un portable avec un petit écran et sans souris).

      Mes excuses...

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    3. Ah bon, parce qu'il y a une fin maintenant à ce billet ingrat.

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    4. Ah oui... j’me disais aussi (pour la fin du billet hein, pas pour le gras)

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  3. C'est la même chose pour tous les secteurs blog. J'en ai eu aussi sur d'autres thèmes. Un des points est que les lecteurs préfèrent un truc genre dépêche AFP que des lignes d'arguments. C'est moins fatigant.

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  4. Joli billet, ça fait plaisir de te lire en tous cas. De retrouver cette belle plume qui est la tienne, qui manque.

    Merci de la citation mais ça fait bien longtemps que je blogue moins politique... (la dernière fois remarque j’ai eu le commentaire d’un gars qui s’anonymise Mais continue à faire des fiches sur nous... flippant mais bon)

    Un blog c’est pas Twitter. Et quand on aime écrire ou partager, et qu’on a le temps, on blogue. Si on n’a rien à dire ou à partager, ou pas envie, on se tait.

    C’est chouette de te lire en tous cas.

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