En salle

09 octobre 2019

Laissez-nous padamalganer !

Le pas d’amalgame me gonfle toujours. Des andouilles ont même sorti un hashtag #balancetonmusulman pour protester contre je ne sais qu’elle annonce présidentielle ou gouvernementale qui invite la population à s’interroger s’ils voient des gens avec des signes de radicalisation. 


Le résultat est évidemment très drôle (du type : mon voisin ne se rase plus, c’est un signe de radicalisation, je vais le dénoncer). J’ai même failli participer mais j’ai vu des trucs bien plus rigolos que ce que j’aurais pu imaginer alors j’ai lu en silence. Puis j’ai compris. 


C’est encore un truc pour empêcher toute critique de l’Islam. 


Les gars, ce n’est pas amusant. Dans mon équipe, j’ai eu un type qui refusait de serrer les mains des femmes avec un tas de prétextes différents (genre je sors des toilettes ou je suis enrhumé mais il avait serré les mains des hommes). Il avait des tenues très strictes (à l’occidentale) à un point très drôle (d’autant qu’il était grand et mince et avait des pantalons trop courts). Il avait en permanence des écouteurs sur les oreilles (pour son boulot ce n’était pas gênant) et on a appris par hasard qu’il écoutait le coran en permanence. Qu’il s’habille n’importe comment et écoute le coran en permanence ne me dérange pas spécialement mais montre qu’il n’est pas franchement intégré à la société. Qu’il refuse de serrer les mains des femmes est inadmissible. Et qu’il se force à tenir des discussions de machine à café (ce dont j’ai horreur) parce qu’il faut bien parler aux clients m’exaspérait au plus au point. 


Et je bosse dans un milieu où il y a plein de musulmans issus de nos anciennes colonies d’Afrique du nord et du Sénégal au point où ça nous pose des questions pour l’organisation des pots. C’est d’ailleurs pareil dans les bistros mais on y trouve assez peu de salafistes. Pour le boulot, c’est simple : on recrute sur CV et entretien (les consultants comme les permanents) et un diplôme d’ingénieur n’a pas d’origine ethnique, alors on s’en fout ! Et comme les types pas franchement blondinets sont moins chers parce qu’ils ne pêtent pas plus haut que leur cul... A deux personnes avec la même compétence professionnelle, on ne va pas prendre la plus chère. On ne fait pas du dumping social, on parle d’ingénieurs. 


Alors laissez nous padamalguer comme on a envie de padamalguer ! Je sais faire la différence entre mes musulmans du quotidien, ceux qui refusent de s’intégrer et ceux susceptibles de virer au terrorisme. 


Le sujet est grave et sérieux. Si vous voulez le résoudre par un hashtag, il n’est pas impossible que vous méritiez des baffes. 


5 commentaires:

  1. #balancetonmusuan est incompatible avec #balancetonporc ; et puis, un type qui refuse de serrer la main d'une femme ne saurait être suspecté de l'avoir harcelée en lui mettant une main aux fesses.
    Finalement, ce sont des mecs bien.

    RépondreSupprimer
  2. A gauche ils font exprès d'être con. Il semble qu'électoralement ça leur a réussi ces derniers temps. Hadama Traoré finira de creuser leur tombe idéologique.

    RépondreSupprimer
  3. Même corrigé, ça fait quand même beaucoup trop et c'est très inquiétant!

    https://www.liberation.fr/checknews/2019/10/11/un-sondage-affirme-t-il-que-50-des-musulmans-placent-la-charia-au-dessus-des-lois-comme-le-dit-valer_1756730

    RépondreSupprimer
  4. J'aime beaucoup le commentaire de Haka, c'est qu'à gauche ils font bien exprès d'être con.ne.s ...
    Bon à droite je fais pas le malin, si y a concours ça se jouera à la photo finish.

    Sinon vu les amalgames qu'il y a sur moi (même, + de 40 ans, blanc, provincial, avec une voiture diesel, hétéro, cadre, qui vote à droite ---> forcément un raciste machiste à tendance post colonialiste qui ne mérite que de payer des impôts et de fermer sa gueule), j'ai de moins en moins de scrupule à faire des amalgames.

    Surtout vis à vis de gens qui testent la république, sous l'oeil sympathisants de certains collabos...

    RépondreSupprimer

La modération des commentaires est activée. Je publie ceux que je veux. On ne va pas reprocher à un journal de ne pas publier tous les courriers des lecteurs...