En politique, l'important, c'est d'être d'accord avec le patron de bistro d'autant que son métier consiste essentiellement à taire ses désaccords avec les clients.
En salle
25 décembre 2019
69% des sondés pissent à la raie des grévistes mais ils sont grossiers
22 décembre 2019
A la retraite, les politiques !
19 décembre 2019
Taxis, Uber et les jérémiades des élus socialistes de la mairie de Paris
Cette tribune de libération est publiée en pleine grève des transports montre la connerie des adjoints à la mairie de Paris. Ces andouilles osent écrire qu’il faut avantager les transports en commun sans même se rendre compte que c’est Uber qui me permet d’aller au boulot. Ils n’auraient pas pu attendre un mois ou deux avant de la diffuser ?
https://www.liberation.fr/debats/2019/12/19/l-obsolescence-programmee-d-uber-a-paris_1769546
Sur le fond, je suis contre le principe des licences. On ne va pas refaire les mêmes conneries que dans d’autres activités (notamment les taxis).
Par contre, il faut contrôler les tarifs. 99 euros hier soir pour rentrer du bureau c’est trop. 43 euros, ce matin dans le sens inverse. C’est trop. Il faut fixer une limite au kilomètre.
Hier, j’étais prévenu dès le départ mais je n’avais pas le choix. D’où cette limitation nécessaire.
Une autre fois dans la semaine, l’application me disait 45 euros en indiquant qu’une modulation du tarif était possible en fonction des conditions de circulation. J’ai fini à 74 euros. A ce niveau ce n’est plus de la modulation. D’où la nécessité d’afficher le prix exact dès le départ, prix qui serait calculé en fonction des conditions de circulation connues à ce moment (et du montant maximum dont je parlais).
Parlons maintenant des conditions de travail des conducteurs qu’on évoque souvent avec cette histoire d’uberisation. Les lecteurs de cette publication pourraient me dire que si les pratiques que je dénonçais sont les méfaits du libéralisme et qu’il est normal que les chauffeurs gagnent du pognon dans certaines périodes. Ils ont tout faux. Ce ne sont pas les chauffeurs qui profitent de ça en totalité. C’est ce que m’expliquait le mien, ce matin. Il gagne un peu plus de pognon mais perd du temps à faire le trajet vers la course suivante, travaillent dans des conditions déplorables et ainsi de suite. Il faut pouvoir contrôler qu’Uber verse un salaire à l’heure pour garantir les revenus des chauffeurs (y compris pendant les heures d’attente, ce qui les obligera à traiter normalement de la question du temps de travail et du salariat) et à l’usure du véhicule.
Et on se fout des jérémiades des élus socialistes de la mairie de Paris. Ce n’est pas à Uber de contrôler les permis de conduire. C’est à la police et à la gendarmerie. Et si un type prête sa voiture a un autre, ce n’est pas mon problème. Si trois types s’associent pour faire rouler la voiture 24/24 c’est leur affaire. Mais ils doivent déclarer à Uber leur mode de fonctionnement pour qu’Uber puisse régler le truc du temps de travail dont je parlais. Ils doivent donc monter une société et la déclarer en tant que tel. C’est d’ailleurs sans doute ce qu’ils font. Donc on s’en fout un peu. Mais si un type bosse plus de 48 heures par semaine, il doit savoir que c’est illégal. D’où la nécessité de tout déclarer. Comme tout est fait par informatique, faire des contrôles devrait être assez facile.
Donc les jérémiades des élus socialistes de la mairie de Paris sont ridicules car ce n’est pas à une municipalité de faire des contrôles sur l’activité économique. Quand ils prennent pour exemple des patelins dans des pays bien plus libéraux que nous, c’est à plier de rire.
Enfin, les jérémiades des élus socialistes ne m’intéressent pas quand elles sont basées sur des suppositions écologiques douteuses en omettant quelques détails. Les gens prennent Uber parce que c’est souvent moins cher que les taxis alors qu’ils sont plus cher de 20% en heures pleines (et presque 100% lors des grèves). Or la pollution générée n’est pas forcément en heures creuses. Il faudra résoudre la quadrature du cercle. Laissez moi dix minutes.
Les taxis sont considérés comme des libéraux alors qu’ils ont une profession très réglementée. Seul le coût de la licence est soumise au libéralisme. Elle est de plus en plus chère et, dans leurs jérémiades, les élus socialistes de la mairie de Paris, voudraient mettre des licences pour les chauffeurs Uber. C’est un peu le monde à l’envers. Et quand je dis que la gauche devrait être libérale, je ne déconne pas. La licence devrait être gratuite mais les prix contrôlés dans les conditions que je citais tout en ne soumettant pas un compteur de taxi à des règles ridicules qui les mettent en difficulté face à une concurrence : on choisit Uber en heures creuses et il n’y a pas assez de taxi en heure pleine.
Les jérémiades des élus socialistes au sujet de la pollution des Uber cesseraient rapidement si on changeait tout le système.
Les taxis ont un avantage (que je ne critique pas) : la maraude. Ils ont un machin qui s’allume en vert sur le toit s’ils sont disponibles. Mais ils ne jouent pas le jeu. Tous les soirs quand je suis en retard pour le métro en période de grève (comme ce soir), je vais chercher un taxi en face d’un grand hôtel. Il y a des types en taxi avec l’enseigne en vert qui ferment les portes de leurs voitures pour empêcher les clients de monter et ils n’acceptent que les types qui leur permettent de se rapprocher de chez eux. C’est contraire à la loi et on ne peut pas les dénoncer (et ce n’est pas mon style). Un taxi en vert doit accepter toute course sauf si elles elles obligent à dépasser le temps de conduite autorisé.
Les élus socialistes de la mairie de Paris, dans leurs jérémiades, oublient ces détails. Ils veulent contrôler les Uber alors que les taxis dérogent à la loi et nous obligent à prendre des Uber.
Ils sont fous.
17 décembre 2019
99% des grévistes sondés sont favorables à la grève
14 décembre 2019
La mort, cette conne !
Les 88 ans de ma mère aujourd’hui n’expliquent pas ma présence au bistro ce midi mais ça me donne un prétexte. Cela étant, je pense que je vais boire pour oublier autre chose. La vie est étrange. J’attends un message d’un copain pour confirmer la mort d’un autre, son frère. Je le connaissais depuis 1981, je crois, même si ça n’a aucun rapport avec Mitterrand. Je crois que je ne l’ai plus vu depuis plus de 22 ou 23 ans. J’ai eu des nouvelles par l’intermédiaire du petit frère qui a rapidement trouvé ma trace dans les réseaux sociaux avant même leurs existences, pour vous dire à quel point nous sommes au top. J’ai reçu le petit plusieurs fois. Pas assez. Pas le grand mais on était potes dans Facebook depuis quelques temps. C’est étrange d’attendre la mort subite mais annoncée de quelqu’un.
Je me rappelle de la mort de mon père (il y a 27 ans) et de mes grands-mères (il y a une petite vingtaine d’années). Certains étaient malades. D’autres tout simplement vieux. On s’attendait à leur « départ » depuis plusieurs années. Une sorte de routine.
Il y a dix-huit mois, ma mère a commencé à ne plus être très bien. Avec le frère et la sœur, on se relayait pour être avec elle. C’était mon tour de venir à Loudéac. J’attendais mon train à Montparnasse, tôt le matin. Trop tôt. J’avais deux heures à attendre à Montparnasse. Ma sœur m’appelle. Elle avait dû appeler les pompiers dans la nuit et ma mère avait été envoyée au urgences. L’interne de garde n’avait laissé aucun espoir. Et j’ai erré dans la gare en y pensant. Ou en pensant aux conséquences immédiates. Comment l’annoncer à la famille ? Comment l’annoncer aux potes de la vraie vie ? A ceux des réseaux sociaux ? Comment expliquer ma sidération ? N’avoir aucun ascendant, aucun descendant. Des conneries. Il est logique que ma mère passe l’arme à gauche avant moi et c’est aussi bien. C’est affreux de perdre un enfant.
Je pense donc beaucoup aux parents de Pierrick (et de Gael, évidemment). Pierrick a fait un AVC le week-end dernier. Il est en état de mort cérébrale et devrait être débranché aujourd’hui. J’attends. C’est étrange d’attendre. Je me crois dans cette gare. Mais, cette fois, il n’y aura pas de miracle.
Je vais faire un aparté. Ces connards de grévistes l’empêchent de participer au repas pour l’anniversaire de ma mère. Ils devraient penser aux détails. Aux gens qui ont une raison particulière de voyager. Ils auront évidemment la mauvaise foi de dire que c’est de la faute du gouvernement. Mais ma mauvaise foi est pire. Il n’a jamais été question que je participe à ce déjeuner. Je rentre jeudi. Pour 10 jours.
Avec peut-être un détour par Tours pour un enterrement. Celui de quelqu’un, un vieux pote, qui n’est pas encore mort. C’est étrange de planifier une cérémonie avant la mort. De penser à y participer parce qu’il y a une grève et n’être pas sûr d’avoir un train pour passer Noël avec sa mère et de penser à prendre une voiture de location qui me permettrait d’aller à cet enterrement. Les grévistes pourraient penser aux détails.
Il y a quinze jour, un autre copain, Patrice, m’a appelé pour m’avertir de la mort d’un autre vieux pote. Que je n’avais pas vu depuis sans doute près de 15 ans. Franck était un peu plus jeune que moi. Pierrick un peu plus vieux. Avec Franck, j’ai fini des centaines de soirée à la Comète ou ailleurs. Avec Pierrick, c’est différent. Nous étions militants dans la même association pendant des années. Pour résumer, il a été directeur de centres de vacances pour des gamins et j’étais son adjoint. Plus tard, c’était moi le boss et Gaël me secondait.
Pour Franck et Pierrick, je suis resté pote avec la famille. C’est étrange de perdre deux vieux potes en deux semaines. C’est étrange d’attendre un SMS pour annoncer une mort.
11 décembre 2019
Je ne comprends rien à la réforme des retraites !
10 décembre 2019
Des points pour la réforme des retraites
07 décembre 2019
Retraite des vaches
05 décembre 2019
Défendons ma retraite (et seulement la mienne, hein !)
J’en suis toujours au même point. Je me fous de cette réforme des retraites. A titre personnel, je suis propriétaire d’un appartement en région parisienne et - pour résumer - je vais passer ma retraite en Bretagne dans une maison dont je vais hériter (j’ai dit : je résume, dans les faits, je vais acheter la maison avant). Mon appartement vaut bien 350000 euros ce qui me permettra de vivre jusqu’à ma mort dans d’extrêmes douleurs à cause de mon futur probable cancer du foie. Cela étant, il paraît que c’est un des cancers les moins douloureux.
A titre « collectif » ou « politique », c’est différent. Mais il est probable que tous les métiers que l’on connaît actuellement auront disparu dans 20 ans. Sauf les barmans, les putes et les flics car les rapports humains sont essentiels. Être servi par une fausse dame à laquelle je ne peux pas mettre les mains aux fesses, éjaculer dans un machin en latex ou être ramassé saoul comme un cochon sur la voie publique par un robot, admettez que ça manque de charme. Dans un contexte d’automatisation et d’accélération de la mutation des métiers, défendre les régimes spéciaux devrait mériter le cabanon.
C’est en outre d’un rare égoïsme puisque les types qui manifestent défendent généralement leur propre retraite et n’ont strictement rien à cirer des autres.
Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit et lisez ma publication d’hier : je suis contre cette réforme. Pour les mêmes raisons. On ne sait pas de quoi sera fait demain alors arrêtons de nous projeter bêtement. Défendons le système global. Il y a trois paramètres. La durée de cotisation, le taux de cotisation et le montant des pensions. Jouons avec ces paramètres. Objectivement. Sans masquer des trucs. Défendons la répartition.
Cela étant, j’ai écrit un commentaire dans les réseaux sociaux, du genre « manifester est un droit. ». Un type m’a répondu : « ne pas manifester est un droit ». Il a raison. Je ne manifeste pas. Je ne fais pas la grève.
Un peu plus tard, dans une autre conversation débile des réseaux sociaux, un type m’a dit : « ce n’est pas que pour ma retraite que je manifeste mais aussi pour la tienne. » Je lui ai évidemment répondu de s’occuper de ses fesses et pas de ma retraite. Non mais sans blague. Pour qui il se prend ?
J’essaie de militer pour une juste répartition de la production des richesses pour assurer la survie du système dans son évolution. Si on veut manifester pour moi, on peut exiger dans les cortèges là diminution des taxes sur la bière. Pas fanfaronner sur la défense des autres quand on ne pense qu’à sa gueule.
03 décembre 2019
La réforme des retraites, la grève, et moi
L’escalator est tombé en panne. Je suis resté bloqué.
A part ça, pendant la grève, je suis à peu près décidé à aller au boulot alors que ma boîte m’autorise à faire du télétravail par dérogation par rapport aux accords (en principe, je ne peux faire du télétravail que le vendredi quand je suis chez ma mère).
Je vais le faire par solidarité avec :
- les collègues qui ont besoin d’être dans les locaux pour faire leur boulot (un barman ne peut pas faire de télétravail... et un homologateur de distributeur de billets n’a pas de machine de test dans son salon),
- les consultants (le contrat de la firme est avec leur entreprise et ils n’ont pas accès à l’intranet en dehors du boulot et ne sont donc pas autorisés par la firme à télétravailler).
Je me dois d’être solidaire avec des gens que je côtoie au quotidien. Pas avec des avocats qui gagnent plein de pognon et à qui on impose d’être solidaires avec les pauvres qui sentent mauvais pour payer leurs retraites.
Je suis contre les régimes spéciaux non pas pour les conditions de départ en retraite mais par devoir de solidarité entre les métiers. Ou alors qu’on crée un régime de retraite pour les salariés du numérique (je devrais alors toucher plus à la retraite qu’en travaillant vu que le nombre de salariés va augmenter). C’est ainsi. Les métiers changent. Un type qui est embauché en 2019 par la RATP mérite des conditions spéciales de départ en retraite parce qu’il a un travail abominable. 40 ans dans des sous-sol avec des horaires tordus à accélérer et arrêter avec un stress à cause des types qui pourraient se jeter sous les voies. L’horreur. Par contre, il doit bien se douter qu’en 2059, il y aura très peu de chauffeurs de métro vu que tout sera automatisé. Sa caisse de retraite va couler si elle doit rester autonome.
Il faut donc revoir intelligemment les régimes spéciaux par solidarité. Par solidarité. Pas défendre ce que certains appellent des privilèges, comme si c’était un privilège de passer sa vie à empiler des briques dehors.
Je ne vais pas manifester ou me mettre en grève parce que je ne sais pas ce qui va être proposé. Je ne vais pas me mettre en grève parce qu’aucun préavis n’a été déposé dans ma boîte.
Enfin, j’ai commencé à cotiser à 19 ans. Non stop depuis (sauf pendant le service militaire). A 22 ans, j’avais le statut d’ingénieur en informatique dans ma boîte (avec un bac plus deux mais j’ai un don). Je veux bien être solidaire avec les gens qui n’ont pas eu pas ma chance (ou mon don, don relatif, il ne porte que sur les distributeurs de billets, le truc qui allie la mécanique et l’informatique). Je n’ai pas envie, en revanche, d’avoir la même contrainte d’âge de départ qu’un type qui a commencé à bosser à 25 ans parce qu’il a merdé dans ses études.
Par contre, je veux bien être solidaire avec les « générations futures ». Du moins, celles qui arriveront à la retraite bien après moi. Je pense à mes neveux et nièces, aux jeunes que je rencontre au 1880... On n’a aucune idée de la manière avec laquelle évoluera le travail. Un jour, un chatbot pourra remplacer un avocat. La robotisation, l’intelligence artificielle,... auront des effets terribles sur le travail.
Je suis contre cette réforme car on ne sait pas de quoi elle est constituée.
Je suis contre cette réforme car elle est inutile (différentes publications montrent que le financement est assuré pour longtemps).
Je suis contre cette réforme car on ne sait pas de quoi demain sera fait.
Mais je suis contre les régimes spéciaux pour les financements parce que le monde bouge. Un régime spécial ne peut jamais être rentable à long terme et qu’il est totalement inégalitaire. Par définition.
Et je suis contre cette grève. Elle nous emmerde. Si elle dure, je ne pourrai pas aller passer Noël avec ma mère (je n’en fais pas un aspect personnel, je pourrais aussi faire la fête chez moi ; je pense à chaque personne qui a des ennuis qui dépassent le cadre du boulot, comme pour la précédente grève à Montparnasse quand ces andouilles ont empêché des braves gens d’envoyer les fosses chez les grands-parents).
Et si je suis contre cette grève, c’est parce quenelle ne changera rien. Macron fera un pas en arrière, au mieux, et le suivant fera un autre pas débile, qu’il soit de droite libérale ou de gauche radicale mais dans un sens inverse.
Vive la gauche libérale ! Vive la retraite !