Le confinement a six semaines. Chaque jour, je rédige un
billet de blog. En sirotant mon apéritif, je me demandais comment il a pu
évoluer.
Jour 1 – 17 mars
Rentrant à la maison après une dernière soirée à la bière
pression (un bar tabac à côté du bureau ayant entendu que les tabacs pouvaient
rester ouvert pensait qu’il pouvait encore vendre des consommation), je mets en
place le journal en me demandant s’il tiendrait.
Jour 2
Je décris la mise en place du télétravail en parlant
vaguement de mes découvertes sur Teams.
Jour 3
Le billet du jour prend sa forme actuelle où je parle un peu
de tout alors que j’avais pour principe de traiter un sujet par billet dans ce
blog. Je parle de ma journée de travail pénible vu que mon agenda était vide. J’y
écris : « j’ai commencé à réaménager mon appartement pour pouvoir
travailler dans de bonnes conditions. Il reste du boulot ! » Je n’ai
quasiment rien fait depuis à part trouver une lampe de chevet pour éclairer le
séjour, le soir, je préfère ça à l’halogène, et déplacer une prise multiple
avec une rallonge pour être peinard à bosser dans mon salon.
Jour 4
Je parlais de ma première sortie, du fait que mon organisme
qui retrouvait ses esprits, de la faim qui revenait. A posteriori, je pense que
j’ai eu une période de quelques jours d’angoisse ou de stress. A partir du 20
mars, donc, ça commençait à revenir.
Jour 5, le premier
samedi
Tout d’abord, je constatais un retour des blogs et j’ai
rouvert mon blog bistro. Je commence déjà à douter du jour d’après, du moins de
ce qu’en disaient les internautes : « vous allez voir, c’est génial,
cette crise va nous permettre de changer de modèle de société » et tout
ça. Tu parles ! Je commence à parler de ma vie personnelle et me rends
compte que je n’ai pas fait la cuisine chez moi depuis plus de 12 ans. J’avais
perdu ma passoire alors qu’elle se trouvait dans le tiroir où elle était depuis
que j’ai aménagé la cuisine en 2000.
Jour 6
J’ai décidé de commencé à décrire précisément mes journées
me promettant de le faire tous les jours. J’ai pris des notes dès le matin. Ca
fut la dernière journée.
Jour 7, le 23 mars
Je fais le premier billet de blog « hors confinement »
depuis le début de la période. J’y exprime mes forts doutes sur le jour d’après
dont je parlais plus haut.
Dans le billet confiné, j’évoque les conditions de travail
dans les supermarchés après avoir fait mes courses, le boulot, de la routine
qui s’installe… Et le manque de motivation pour faire ma toilette, le matin,
alors que je ne verrai personne de la journée ce qui ne m’a pas empêché d’aller
faire des courses. Vous connaissez l’adresse d’un psy ?
Jour 8
Divers propos… Je commence à me prononcer contre les
oppositions aux solutions du Professeur Raoult.
Jour 9
Je fais deux billets « non confinés », le premier
sans intérêt, le second avec un tutoriel pour Microsoft Teams (que j’ai
transmis aux collègues également).
Côté billet de
confiné, je parle des habitudes prises et surtout de l’urgence de sortir du
confinement qui ne mène pas à grand-chose (je précise : je parle de l’urgence,
pas de la nécessité d’en sortir immédiatement). Je suis revenu sur le sujet par
la suite.
Jour 10
Billet pas inintéressant mais sans trucs précis à part mes
problèmes de poivre.
Jour 11
Je commence par parler boulot car j’ai un client qui nous a
demander de l’aider à satisfaire les besoins des siens dans le cadre de la
distribution des aides sociales. C’est la première fois depuis 14 ans que je
parle vraiment de mon job, ici.
Jour 12 – un samedi
Billet court pour dire qu’on a fait le premier visiokdb. J’y
écris néanmoins ceci : « Il parait qu’Edouard Philippe a fait une
conférence de presse et qu’il a dit que les 15 prochains jours seraient plus
durs que les 15 derniers. » Notre premier ministre raconte n’importe quoi.
Jour 13
Pour la première fois, je mets franchement en cause les
informations officielles. Et toujours mon doute pour « le jour d’après ».
Pendant la nuit, on a changé d’heure. Comme si un confiné
pouvait s’intéresser à ces conneries.
Pour la première fois, je ne préfixe plus mon billet par
#journaldeconfinement. Depuis, je me contente de « #Confiné ».
Jour 14
RAS à part le premier « visioafterwork » avec les
collègues (moment que j’apprécie).
Jour 15
J’y raconte une journée de travail normal : je n’ai
rien à mon agenda mais j’ai une idée ce qui fait que je bosse comme un fou. Et
un pic contre les types de gauche qui parlent « du jour d’après ».
Jour 16
J’y parle des réseaux sociaux et des blogs, compare les
machins…
Jour 17
Long billet de rien. J’y parle néanmoins de la rumeur de la
mort de l’ancien maire de Loudéac.
Jour 18
Je raconte ma première (et seule) longue sortie pour
chercher un truc précis. Tous les commerces étaient fermés ce qui fait que je
me suis tapé 2,5 km. Pour la deuxième fois, j’exprime mes doutes sur l’intérêt
du confinement pour l’éradication de ce virus.
Entre nous, je pense que l’avenir montrera que j’avais
raison. Le confinement a été utile pour ne pas surcharger les hôpitaux et
sauver des gens, pour attendre les masques, les médicaments… Mais que côté
Covid, il n’aura pas eu d’effet.
Jour 19, un samedi
Mon premier rendez-vous téléphonique avec une copine connue
dans les réseaux sociaux. Ma première discussion avec un voisin. Le port du
masque passe du statut « inutile » à celui de « fortement
recommandé ».
Jour 20
Je commence à évoquer les erreurs de communications du
gouvernement. Je finis mon billet en parlant d’échalotes confites. Je me
demande s’il y a un lien.
Jour 21
RAS. A part une phrase : « Il n’y a pas de
fonction de sécurité : c’est simplement un formulaire « codé » pour être lu
plus facilement par les forces de l’ordre. C’est très bien. Ils auraient pu le
faire avant (contrairement à ce que j’ai dit) mais, si on en croit le ministre,
il fallait d’abord que cette notion de formulaire rentre dans les mœurs. »
Jour 22
RAS.
Jour 23
J’y évoque des souvenirs de fermetures de bistros (c’est à
partir de ce moment que bon blog bistro a vraiment redémarré dans sa fonction
première).
Jour 24
Je continue les histoires de bistro. Donc RAS.
Jour 25
J’ai rencontré plein de gens mais RAS côté confinage.
J’ai fait un deuxième billet où je commence à évoquer le
déconfinement avec une vision plutôt optimiste.
Jour 26
Je commence à m’énerver contre certains qui interprètent mes
billets de blogs : je ne suis ni scientifique, ni politicien, ni devin, je
me contente d’émettre des hypothèses.
Jour 27
J’ai commencé par un billet non confiné pour dire à quel
point étaient cons les gens qui disaient qu’il fallait bosser plus pour sortir
de la crise économique issue de la crise sanitaire.
Dans le billet confiné, j’y parle du KdB de la veille et d’un
ressenti que j’ai eu, celui d’une différence de perception du confinement ne
zone rurale et en ville. Pour résumé, à Paris, on sait pourquoi on est confiné :
on ne va pas s’entasser avec d’autres connards dans le métro. A la campagne,
ils se demandent.
Surtout, c’est mon premier billet comme « moi dans le
temps » : je prépare le discours de Macron, le lendemain.
Jour 28
RAS. Macron doit faire un discours le soir.
Jour 29
Je parle donc du discours de Macron et estime que ceux qui
le critiquent sont des imbéciles. On sait après que ce discours était
critiquable vu que rien n’a été respecté sauf, peut-être, la date de
déconfinement, mais les propos des opposants, à l’époque, étaient profondément
ridicules.
« Les gens disent que le discours a été nul. Pour ma
part, je pense qu’il a été bon. Je n’ai plus la moindre confiance en ce
président et dans son équipe mais le discours a été bon, laissant enfin
entrevoir un avenir. Les internautes militants politiques s’imaginent que
Macron s’adresse à eux alors qu’il s’adresse aux citoyens. Ils le jugent dans
un sens uniquement à charge, sans le moindre recul. »
Dans mon billet confiné (troisième billet de la journée), je
décris longuement ma journée de travail mais, côté confinage, je parle à
nouveau de Raoult qui aurait les preuves que son traitement est bon.
Jour 30
Mon premier billet était hors de la série #confiné. Je
reviens longuement sur le discours du Président. Nouvel extrait : « J’ai
vu des gens gueuler, hier soir, parce que Macron n’avait pas annoncé la
suppression de la réforme des retraites. Mais quel rapport avec le coronavirus
? Le réforme des retraites – peut-être inique – en est-elle la cause ? »
Mon billet confiné est optimiste.
Jour 31
Je raconte une dizaine d’anecdotes de ma vie de confiné.
Jour 32
Un premier billet me permet de raconter ma découverte du
jour, pour les visioconférences : jitsi.
Dans le billet confiné, je critique longuement l’attestation
et dis du bien des outils collaboratifs pour le télétravail.
Jour 33
RAS.
Jour 34
Je diffuse « en direct » mon avis sur la
conférence de presse de Philippe. Je dis qu’il a été bon ce qui a été contredit
par mes contacts sur Facebook. A posteriori, je maintiens ma position. Avec ses
deux compères, il a expliqué longuement, trop longuement, la situation et n’a
fait aucune annonce qu’il ne pouvait tenir. Forcément, ça ne va pas aux types
qui ne pensent qu’à le casser et auraient espéré qu’il annonce la mort du virus
le 10 mai à 20 heures tapantes.
Jour 35, un lundi.
RAS. J’explique pourquoi je commence à apprécier le
confinement.
Jour 36
Pas grand-chose à signaler mais : « je suis effaré
par l’amateurisme de ce gouvernement en terme de communication. Aujourd’hui,
c’est Blanquer qui fait la une. Il a raconté des choses incohérentes avec les
propos de Philippe avant-hier. Il faut qu’ils apprennent à la fermer. Philippe
nous a annoncé une communication dans quinze jours. D’ici là, que le ministre
travaille avec les spécialistes, les partenaires,… et arrête de nous pondre des
trucs qui seront faux. S’il veut causer, il peut évoquer des hypothèses mais
doit être très prudent. C’est la crédibilité du gouvernement qui est en jeu. »
C’est le premier « billet confiné » que je publie
en journée et pas le soir (il y au tas d’explications, disons que ça va occuper
ma pause déjeuner alors que le soir, j’ai souvent d’autres conneries à
raconter).
Jour 37
RAS (à part mes problèmes techniques pour le boulot qui
accaparent mon temps).
Jour 38, le 23 avril, mon anniversaire
Je critique la démarche annoncée (mais démentie ensuite) du
gouvernement quant au déconfinage et « démontre » qu’ils sont les
seuls fautifs pour l’absence de masques.
Jour 39
Je reviens essentiellement sur la communication désastreuse
du gouvernement.
Le soir, je fais un deuxième billet où j’esquisse des pistes
pour sortir de la crise.
Jour 40
Je fais un premier billet pour rigole pour montrer les
bienfais du confinement.
Le billet confiné est consacré aux bistros et aux inepties
des représentants du secteur.
Jour 41
Un vrai billet politique sur l’avenir de la gauche (la
mienne) et ce qu’il faudrait faire pour en sortir. Comme je le disais plus
haut, un vrai billet comme dans le temps.
Jour 42, ah ben c’est aujourd’hui, je ne savais pas si j’allais
tenir.
De la politique politicienne comme j’aime à propos de l’intervention
de Philppe devant l’Assemblée, demain.
Un deuxième billet, non confiné, avec le récapitulatif des
six semaines. Vous y êtes. J’ai dû boire plusieurs Ricard pendant la rédaction
de ce billet, sans doute le plus long de l’histoire de ce blog.
Le billet récapitulatif des deux dernières semaines sera plus court.
C'est un peu la technique de Didier Goux, qui reprend ses billets du mois pour faire le journal du mois...
RépondreSupprimerC’est pour lui montrer. Cela étant, si tu n’aimes pas nos billets tu peux aussi ne pas les lire.
SupprimerDe plus, c'est faux : quand cela m'arrive de "doublonner", c'est l'inverse qui se produit : je puise dans le journal pour en faire un billet.
SupprimerUne bien belle rétrospective...
RépondreSupprimerBof... Merci !
SupprimerChui bien incapable de faire une telle rétrospective... Bravo
RépondreSupprimerCa m'a pris deux heures et quelques Ricard...
SupprimerCe qui est bien, c'est que, si le claquemurage dure suffisamment, vous pourrez bientôt nous pondre une rétrospective des rétrospectives. C'est-à-dire un truc de faignasse au carré.
SupprimerPas du tout ! Ce n'est pas un turc de fainéasse : je suis obligé de relire mes anciens billets, ce que je ne fais jamais.
SupprimerDe toute façon, vous serez toujours moins faignasse que la Miss É., qui n'a rien pondu depuis trois jours…
SupprimerElle cause un peu dans Facebook. D'ailleurs moi aussi. Avec ce billet, je ne voulais pas faire un résumé mais montrer l'évolution de mon état d'esprit. C'est raté : j'en dis plus dans facebook que dans mon blog.
SupprimerPourquoi dites-vous que c'est raté ? Je ne l'ai pas lu (trop long, même pour un claquemuré), mais je suis sûr que c'est très bien !
SupprimerC'est raté d'une part parce que c'est trop et d'autre part parce que ça ne montre pas l'évolution de mon état d'esprit.
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