En ce soixante-deuxième jour de déconfiture (si je
compte bien, demain ça fera neuf semaines) et au lendemain d’une réunion de
blogueurs en visio en présence d’Amine, le Président du Printemps Républicain,
Aurélien Taché a démissionné de LREM ce qui n’a rien à voir, en principe. Il a
dit qu’il ne pouvait pas y rester car il est toujours à gauche… J’en ai fait
une courte publication dans Facebook en y précisant : « Il n'est néanmoins
pas de la même gauche que moi, il est de la gauche identitaire. »
Un type a commenté ceci : « Le mot gauche
identitaire ou l’islamo gauchisme est un fantasme des types de droite pour
décrédibiliser toute idée de gauche. En réalité, il y a un clientélisme
politique qui va du PC à LR concernant les quartiers populaires et les
musulmans. Il faut bien acheter la paix sociale depuis 2005 et le PS en fut le
champion. Par contre, vous pourriez essayez de déterminer ce qu’est la gauche
néolibérale. Ah excusez-moi, ça n’existe pas, c’est le centre droit LREM. »
C’est évidemment un con. Néanmoins, je lui ai demandé qui parlait de la gauche
néolibérale. Il m’a répondu : Hollande, Valls,… puis un tas d’âneries
puisque personne ne parle de gauche néolibérale même moi qui suis un libéral de
gauche.
C’est un con, certes, mais je suis fatigué de ces fossoyeurs
de la gauche. En plus de celui entre la droite et la gauche, deux clivages sont
évoqués ici : celui entre les conservateurs et les libéraux et celui entre
les universalistes et les identitaires ou les communautaristes. Et je ne reviens pas sur l'islamogauchisme, par mansuétude.
Wikipedia nous dit plein de choses sur le neolibéralisme
dont ceci : « Pour ceux qui le dénoncent - le terme est souvent employé à
gauche, mais fait aussi partie du vocabulaire de la droite dite « conservatrice
» - le « néolibéralisme » accroît les inégalités sociales, réduit la
souveraineté des États et nuit à la croissance des pays en développement. »
Relisez maintenant la première phrase du commentaire de l’imbécile. C’est ainsi qu’en disant que le
néolibéralisme (dont il me parle hors sujet) est un mot utilisé par la gauche
pour décrédibiliser le centre mais ça les range parmi les conservateurs, voire
les pires réactionnaires.
Wikipedia dit aussi : « Ainsi le journaliste
français Jean-François Kahn affirme que le néo-libéralisme, pensée plus récente
que le libéralisme, déguise en fait un antilibéralisme : le libéralisme suppose
selon lui une superstructure capable de faire respecter la libre concurrence
contre les conglomérats (lois antitrust, État fort pour les faire respecter),
alors que le néo-libéralisme contesterait les deux, condamnant le véritable
libéralisme au profit d'oligopoles imposant, par entente tacite, des prix dont
la demande ne déciderait pas. » Je suis parfaitement d’accord avec
M. Kahn : le néolibéralisme s’oppose au libéralisme car il agit pour une
espère de capitalisme financier, le fameux monde de la finance.
On peut donc être libéral de gauche mais difficilement néolibéral
de gauche, il faut arrêter de raconter des conneries et de sortir des mots
comme des slogans. Nous sommes nombreux à être libéraux, à gauche. Je ne vais
pas vous bassiner les coussinet avec la page Wikipedia de Libéralisme mais elle
commence par : « Historiquement, le libéralisme est une doctrine de philosophie
politique, moderne et morale (John Locke et Montesquieu sont les pères de cette
philosophie) fondée sur la liberté et la reconnaissance de l'individu. Il a
pour but initial de rationaliser et ordonner les relations sociales. L'État
moderne ou État de droit émerge avec la réflexion libérale. Le libéralisme
classique repose sur l’idée que chaque être humain possède des droits
fondamentaux naturels précédant toute association, et qu'aucun pouvoir n'a le
droit de violer, et prône la liberté d'expression des individus. »
Au USA, la gauche est bien libérale et la droite néolibérale (même si les clivages
ne sont pas les mêmes qu’ici). Et je suis bien content d’être libéral.
Wikipedia nous dit aussi à propos du néolibéralisme : « le terme ne
fait pas consensus et son utilisation requiert une grande prudence, tant il a
oscillé entre différentes significations. » Je pense donc que les
imbéciles, dans les réseaux sociaux, devraient faire preuve d’un peu de prudence.
Cet article
de La Tribune explique que le « néolibéralisme moderne » est né
en France à peu en 1973 (bien avant Reagan et Thatcher) et se termine ainsi :
« C'est à Raymond Barre que l'on doit ainsi la mise au placard
définitive de l'idéal keynésien gaulliste. Comme c'est à partir de son règne
que l'emploi ne fut plus considéré que comme une simple variable au service de
la stabilité financière. C'est donc de 1976 (avènement de Barre et de ses
plans) qu'il est possible de dater l'an zéro de l'infâme austérité, ainsi que
le degré zéro de l'humanité. » Le néolibéralisme est une sorte
d’opposition au gaullisme et est d’ailleurs né sur le rejet de l’interventionnisme
de l’Etat qui est aussi un truc assez à droite… (rappelez-vous la crise de 2008
quand la gauche dénonçait Sarko qui injectait du pognon dans les banques ;
un gauchiste est un conservateur néolibéral ce qui est ballot).
Alors laissons tomber ce clivage entre les conservateurs néolibéraux
et les libéraux. Passons à l’autre, entre l’universalisme et le communautarisme
ou « l’identitarisme », toujours avec Wikipedia. Commençons avec ce
dernier mot.
« La mouvance identitaire est un mouvement politique, une école de
pensée ou un courant politique de l'extrême droite européenne apparu à la fin
du xxe siècle en France et dérivant de la Nouvelle Droite. Elle met l'accent
sur la défense des Européens, avec une vision ethnique et culturelle de la
politique. » Rien de neuf sous le soleil et ça me ferait mal au cul
d’être considéré de la gauche identitaire. Et pourtant, il y en a… Certains
députés de la gauche de la gauche sont considérés comme proche des Indigènes de
la République. « Différentes sources qualifient le PIR d'antiféministe, antisémite,
homophobe, identitaire, islamo-gauchiste, racialiste, ou encore raciste. »
Ouille.
« Le communautarisme est une conception qui soutient que l'individu
n'existe pas indépendamment de ses appartenances, qu'elles soient culturelles,
ethniques, religieuses ou sociales. Cette conception implique donc que les
individus appartiennent invariablement à des communautés distinctes (d'où le
terme), endogènes et homogènes. Une telle conception présuppose ainsi qu'il y
ait globalement peu d'échanges et des incompréhensions fondamentales entre
chaque communauté qui les empêcheraient ainsi de se fondre dans une seule. »
« L’universalisme est l'idée d'une opinion à vocation universelle. Il
existe plusieurs types d'universalismes : religieux, politiques, philosophique
et juridique. » « L’universalisme républicain, doctrine d'origine française, qui
décrit la république comme une et indivisible et dont tous les citoyens sont
égaux en droits, propose son modèle comme idéal universel. » « L’universalisme
institutionnel considère que tous les peuples doivent être représentés dans la
conduite des affaires du monde (mondialisation démocratique). »
Ca fait assez de définitions ?
Un autre extrait d’internet : « La France est une
République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l'égalité
devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race ou de
religion. Elle respecte toutes les croyances. Son organisation est
décentralisée. » Cela est le début de la Constitution. Je ne suis pas
seulement libéral et universaliste, je suis aussi Républicain…
Un avant dernier : « En droit, la laïcité est le
« principe de séparation dans l'État de la société civile et de la société
religieuse » et « d'impartialité ou de neutralité de l'État à l'égard des
confessions religieuses ». Le mot désigne par extension le caractère des «
institutions, publiques ou privées, qui sont indépendantes du clergé et des
Églises ». » Je dis ça pour répondre à un commentateur de mon
dernier billet, à propos du Printemps Républicain : « Ce mouvement est à
mon sens raciste et a une vision de la laïcité proche de l'extrême-droite et
surtout n'accepte pas la contradiction. » Je voudrais savoir ce qu’on
peut trouver comme autre définition de la laïcité et comment on pourrait
tolérer des contradictions de types qui vous place à l’extrême-droite. Il
faudrait inventer une autre laïcité pour ne pas être d’accord avec l’extrême-droite ?
Je suis désolé mais Marine Le Pen a dit qu’il faisait beau,
aujourd’hui, et ELLE A PARFAITEMENT RAISON.
Et la gauche, dans tout ça ?
C’est compliqué… « La gauche désigne la partie
gauche de l'hémicycle d'une assemblée parlementaire et les personnes et partis
qui y siègent habituellement. De ce fait, la notion de gauche (comme celle de
droite) ne possède pas un contenu idéologique fixe et a priori. »
En fait, ça commence mal, c’est surtout une notion géographique et le contenu n’est
pas précis. « De nos jours, les partis de gauche se rassemblent généralement dans
la promotion d'idéaux progressistes et d'égalité, la critique de l'ordre social
et le souci d'une plus grande justice sociale. Elle comprend la
social-démocratie, le radicalisme, le socialisme, le communisme et certains
courants de l'anarchisme. » « Le terme de
social-démocratie désigne un courant politique et économique, apparu au xixe
siècle, qui tend à incorporer certains éléments du socialisme dans une économie
capitaliste et libérale. » J’suis !
« Le mot socialisme recouvre un ensemble très divers de courants de
pensée et de mouvements politiques, dont le point commun est de rechercher une
organisation sociale et économique plus juste. Le but originel du socialisme
est d'obtenir l'égalité sociale, ou du moins une réduction des inégalités et,
notamment pour les courants d'inspiration marxiste, d'établir une société sans
classes sociales. Plus largement, le socialisme peut être défini comme une
tendance politique, historiquement marquée à gauche, dont le principe de base
est l'aspiration à un monde meilleur, fondé sur une organisation sociale
harmonieuse et sur la lutte contre les injustices. » J’y suis aussi
(mais je ne crois pas une seconde dans l’égalité sociale). « Sur le plan économique,
le mot socialisme désigne à l'origine un ensemble de doctrines fondées sur la
propriété collective — ou propriété sociale — des moyens de production, ou du
moins la critique de la propriété privée de ceux-ci, par opposition à la vision
capitaliste. » Je n’y suis plus. Tant pis.
On peut être de gauche sans être libéral. Mais on ne peut
pas gagner une élection (et accessoirement faire tourner un pays) en prônant la
propriété collective des moyens de production. On doit donc pouvoir être de
gauche en tolérant des types de gauche qui prônent le libéralisme par
opposition au néolibéralisme et au capitalisme financiers. En revanche, on ne
peut pas se prétendre de gauche, même en étant antilibéral tout en n’étant pas
universaliste. Donc on ne peut pas être de gauche en étant communautariste ou
identitaire. On ne peut pas être de gauche sans être profondément attaché aux
valeurs de notre République même si on n’est pas d’accord avec la constitution de
la cinquième. On ne peut pas être de gauche sans être d’accord avec cette
définition simple de la laïcité.
J’ajouterai, hors sujet, qu’on ne peut pas être de gauche
sans être internationaliste. Et je crois qu’on ne peut pas être de gauche sans
être écolo mais le débat serait long. On peut être écologiste et favorable au
nucléaire parce qu’il n’y a pas de rejet de CO2.
Avant de vous mettre d’accord sur un projet ou une tribune,
pensez donc aux valeurs, la République, la laïcité, l’universalisme, la recherche
de l’égalité,… C’est après qu’on pourra donner un fond économique, social,
écologique, progressiste… à un programme.a
Excellent billet encore
RépondreSupprimerMerci ! J'arrive même à dire du bien de de Gaulle...
SupprimerPour ma part, reste à redéfinir la gauche. A la suite de ton billet, on a plus de familles que de couleur dans un arc en ciel et surtout bien plus que la droite (à redéfinir aussi)
RépondreSupprimerC'est plus de justice sociale et des trucs comme ça, plus de partage des richesses, des revenus,...
SupprimerMais au fond, on s'en fout un peu...
SupprimerIl y a quand même une sacrée contradiction dans votre " On ne peut pas être de gauche sans être pour la laïcité et internationaliste"... parce que notre vision de la laïcité est justement très nationale.
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