En salle

28 mai 2020

Conf 73 (bis) - Ma libération et ma pensée pour Guy Bedos


https://static1.purepeople.com/articles/6/36/95/06/@/5327822-guy-bedos-montee-des-marches-du-film-624x600-2.jpgEn ce soixante-treizième jour de confiture, j’ai fait un premier billet pour annoncer que j’allais pouvoir venir en Bretagne. Je l’ai aussi dit à ma hiérarchie et à mes collègues proches. Une d’entre elle m’a répondu : « Super ! Tu vas avoir un peu d’espace et d’autres choses… » Elle a bien raison mais elle ne sait pas ce que sont les autres choses, d’ailleurs liées à l’espace. Ne serait-ce que l’air et la lumière ! Toutes les fenêtres de mon appartement donnent plein sud et il est impossible de faire circuler l’air et je vis avec les volets en grande partie baissés. Il y a une cuisine qui me permettra d’avoir de la place et un séjour indépendant du lieu de travail.

Tout en écoutant Edouard Philippe, j’avais préparé la commande de mon billet en attendant l’annonce officielle. Je ne voulais partir trop vite pour me laisser quelques soirées avec mes copains de bistro, ici, alors j’hésitais entre jeudi et vendredi. Puis, le grand couillon a parlé des mesures pour les bistros. Pas de comptoir en France et que la terrasse dans les zones orange. C’est ainsi que j’ai choisi : je passe une soirée à Bicêtre puis je file.

Dans l’actualité, je suis à nouveau tombé sur un article à charge contre le télétravail écrit par des cons qui nous explique que les gens sont plus fatigués. C’est profondément débile ! Comment peut-on être plus fatigué avec une journée amputée de deux heures de transport ? On est fatigués parce qu’on est confinés depuis plus de dix semaines, parce que les gamins ne vont pas à l’école, parce qu’on est stressés par la maladie, parce qu’on n’a plus nos liens sociaux habituels (les copains et les bistros pour ma part mais ça peut être le sport pour certains, l’association culturelle, l’église ou que sais-je) donc plus de motifs pour sortir se détendre, parce qu’il nous faut faire les courses en coup de vent avec masque grotesque même si nécessaire…

Côté blog, je pense que je ne vais pas tarder à arrêter les billets numérotés qui finiront par ne plus avoir de sens. Il n’empêche que j’aime bien la tournure qu’a pris mon blog avec des trucs personnels, de la politique, des sujets comme le télétravail ou le déconfinage des bistro, le tout bien mélangé. Par contre, depuis mardi, il y a un phénomène que je ne comprends pas : le nombre de visites par billet a subitement été divisé par deux ou trois. En 14 ans de blog, je n’avais jamais vu ça. Le nombre moyen de lecteurs a toujours varié mais pas d’un coup. Vous pourrez me répondre que mes billets sont moins intéressants depuis trois jours ce que je veux bien reconnaître, si tant est qu’ils aient déjà eu un intérêt mais les gens ne peuvent pas le savoir avant d’avoir visité le blog… La raison est probablement basique : il fait beau et les gens apprennent à déconfiner et donc passent moins de temps sur internet.

Guy Bedos fait du Guy Bedos : il a ravi la une des informations à Claude Goasguen.

Au début de ma vie de blogueur, outre le fait que je consultais l’actualité avant de rédiger mes billets pour éviter d’avoir à improviser une fin, j’avais quelques modèles ou références, je ne sais pas, sans chercher à les imiter. Il y avait évidemment Cavanna (pour ses livres comiques, les sérieux m’ont toujours emmerdé) et San-Antonio (surtout pour Bérurier). Bedos était du lot, pour sa faculté à aborder l’actualité sérieusement tout en faisant rire le public. Je l’ai surtout aimé pendant sa période de « comique politique » (ses sketchs du début m’emmerdaient). Il a été un des plus grands comiques français de toute une période, avec Coluche et Desproges qui ont moins supporté le vieillissement.

J’ai commencé ce billet heureux. Je le finis triste. Mélancolique, plutôt…

Je suis allé sur Google News où j’ai découvert la triste nouvelle (les réseaux sociaux ne sont plus ce qu’ils étaient) pour vérifier l’orthographe de Goasguen et celle de Devedjian qui sont deux personnalités politiques de droite trépassées du Covid tandis qu’à gauche, on en a qu’une, Weber et, encore, certainement moins connue que les deux autres loustics. On est toujours en retard, à gauche.

Je voulais rire de la mort mais je n’en ai plus envie.

Je pense que Bedos est la personne la plus connue en France morte pendant cette période mais il ne l’est même pas de la Covid. C’est bien triste.

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