En ce cinquante-quatrième jour de confinement, je fais un deuxième billet confiné car je crois que pour la première fois (à part la première semaine,
peut-être), j’ai une forme de bourdon, rien de bien grave pour autant, mais le
fait que le déconfinement ne changera rien pour moi me donne envie d’accélérer
la fin de mon cubi de blanc pour passer aux bouteilles de rouge qui m’attendent.
N’y voyez aucune jalousie, au contraire. Je suis bien content de rester en
télétravail alors qu’un tas de gens vont prendre des risques pour faire redémarrer
la machine comme on dit et se faire chier dans les transports en commun. J’ai
simplement l’impression de passer à côté de quelque chose. Cela me rappelle
quand j’étais gamin et que nous étions en vacances au bord de la mer, les
parents s’absentaient une journée, fin août, pour revenir à Loudéac et préparer
la rentrée (ils étaient profs) en faisant les achats nécessaires. Alors que je
continuais à m’éclater avec ma planche à voile et ne serais parti pour rien au
monde avant de commencer à avoir froid, début septembre, mais j’avais la
confuse impression qu’on me faisait louper une partie du redémarrage.
Ma sœur va aller voir ma mère dès lundi (mardi en fait vu qu’il faut
prendre rendez-vous, de nos jours, pour voir des déconfinés) et j’ai aussi l’impression
de ne pas remplir mes devoirs. Cela fait deux fois en trois jours que je vais
sur le site de la SNCF pour voir si les réservations sont ouvertes. Depuis une
petite semaine, je vais souvent sur le site d’Amazon pour voir ce que je
pourrais commander pour préparer mon retour à la vie normale (voir mon billet
de ce midi). Pourtant, je sais qu’il n’est pas raisonnable d’envisager un
voyage avant trois ou quatre semaines.
Ce sont ces jours fériés qui me minent, ceux qu’on attend généralement avec
impatience en temps normal. En confinement, on ne fait rien. Les samedis et
dimanches non plus mais, là, c’est autre chose, je ne sais pas pourquoi. Je
suis un peu dans l’état des soirs de repas de famille ou avec des potes quand
on a picolé à midi. Pas saoul mais attendant avec impatience le réveil du
lendemain pour entamer une nouvelle journée.
L’avant-dernière de confinement, pour beaucoup. Sans changement pour moi.
J’attends demain. Je vais me lever tôt, probablement, et foncer chez
Leclerc dès huit heures trente pour acheter de la crème fraiche, du vin, des
entrées et des desserts… Sans doute du pain et du pâté. Puis je vais rentrer à
la maison, éplucher mes oignons et commencer mon rizotto de poulet au curry.
Cette nourriture de confiné commence à me peser, aussi… J’ai l’habitude de
bouffer au restaurant ou à la cantine. Cette fois, il faut non seulement se
préparer à manger mais en plus me limiter pour ne pas engraisser.
Après l'épluchage des oignons, la vie reprendra ses droits.
Et ses interdits;
Moi, ce qui me désole, c'est qu'on n'est pas près de trouver un vaccin, et que, si on en trouve un, de le produire en quantités suffisantes- puisque la piste intellectuellement la plus prometteuse semble être celle d'un vaccin à ARS-messager... qu'on n'a encore jamais produit.
RépondreSupprimerLes progrès de l' humanité ont toujours été réalisés par des gens qui n'ont pas écouté ceux qui leur expliquaient qu'ils s'engageaient dans une recherche impossible ( ce qui ne signifie pas que tout soit possible... mais on ne peut pas le savoir avant).
RépondreSupprimerRaoult est un grand scientifique, mais qui part du principe qu"on n'en saura jamais plus que ce qu'on sait aujourd'hui: c'est sa limite.
Je suis pleinement d'accord avec le dernier commentaire de M. Arié.
RépondreSupprimer(a s'arrose, comme dirait je ne sais plus qui…)
Quand je pense qu'un "responsable" politique, médecin de surcroît, a osé dire ce matin à la télé que la crise sanitaire était derrière nous avec le déconfinement...
RépondreSupprimerImpressionnant ! Il doit avoir une boule de cristal sur sa table de chevet !
Est-ce que Raoult ne fait pas partie de l'ancienne école des mandarins qui savaient tout ? (même si en réalité il en sait beaucoup plus de la plupart d'entre nous)