En ce quarante-huitième jour de confinement, je repense au
KdB d’hier. Comme à chaque fois, on a des discussions sérieuses, on rigole et
on boit raisonnablement. Hier, on a eu le plaisir de voir Frédéric (quelques
secondes) et FalconHill, pour la première fois.
La liaison est parfois mauvaise vu que tout le monde est sur
internet. Je vais donner un conseil à ceux qui ont des difficultés. Déconnectez
votre PC du Wifi de la maison et utilisez la 4G de votre smartphone (si vous
avez un bon forfait, pour une visio d’une heure, il faut compter 1 Go). A cette
heure-là, peu de gens téléphone de leurs mobiles. Pour ceux qui se connectent avec
un smartphone, déverrouiller-le au cas où et passez en mode paysage. Ensuite,
vous le posez et vous le calez, ça évitera qu’il bouge tout le temps. La
prochaine fois, on tentera une nouvelle technologie (Google devrait lancer
Google Meet demain ou, du moins, l’ouvrir au grand public).
Pour être sûr de recevoir les invitations, rejoignez le groupe Google
que j’ai créé (uniquement pour ça, je ne spamme pas), sinon j’oublie des gens.
Les visios KdB sont généralement annoncés dans Facebook (sur le compte d’Elodie
ou le mien) et parfois dans ce blog.
Nous en sommes à la troisième journée de ce grand week-end.
Vers 11h, je me disais que l’apéro est salvateur et son rythme régulier. En
fait, c’est ce qu’on fait le plus pendant ces journées sans travail :
attendre l’apéro. Celui de midi et celui de 19 heures… L’autre jour, Laurent
faisait remarquer dans son blog (avant de retirer sa phrase suite à une discussion
avec moi, c’est dommage) que les dimanches étaient comme les autres jours pour
ceux qui doivent être confinés mais ne peuvent pas faire de télétravail. Je
pense beaucoup à eux. Je lui avais répondu que pour nous non plus, ça ne change
pas grand-chose, au fond (et c’est sans doute pour ça qu’il a remanié son
billet) mais en fait, c’est faux (je voulais dire qu’ayant des journées de
congés à solder, je ne travaillais pas beaucoup). C’est faux parce qu’on a
quelque chose qui rythme la journée : le travail et ses réunions. Pas
seulement l’apéro (et d’une manière générale, l’heure de se mettre aux
fourneaux).
Je pense beaucoup à tous ces gens qui vont entamer leur
huitième semaine à tourner en rond chez eux (ou dans leurs chambres pour les
personnes fragiles). Les journées sont longues. On ne s’ennuie pas, on fait des
billets de blogs, on lit, on regarde la télé, on joue,… Mais on attend, en
permanence, la prochaine échéance, travail ou pas : la réunion avec les
collègues, l’appel téléphonique rituel, l’apéro…
Pour ce qui concerne la politique confinée, c’est toujours
le même bordel. Véran a annoncé qu’on ne déconfinerait peut-être pas le 11.
Certaines questions sont sans réponse. La réouverture des écoles s’annonce un
bordel sans nom. Comment voulez-vous faire de la distanciation sociale avec un
môme qui pleure ? On parle de la rentrée mais on ferait mieux de parler de
la fin des cours. Ca fait deux mois qu’ils sont arrêtés, pourquoi reprendre
pour six ou sept semaines dans des conditions déplorables. Le gouvernement s’entête
contre l’avis du conseil scientifique, celui des élus locaux, et, a priori,
celui du ministre chargé de l’éducation nationale. Mais il faut libérer les
parents pour leur permettre de travailler. Quand on me disait cela, il y a
quelques semaines, je n’y croyais plus. L’école n’est plus un lieu d’instruction
mais une garderie. A la limite, on ferait mieux d’en prendre acte et d’embaucher
des gens pour s’occuper des gamins dans les écoles (ça ne coûterait pas
beaucoup plus cher que de leur payer le chômage technique…).
Nous autres, télétravailleurs confinés, nous avons vraiment
de la chance, en fait. Cela va être l’enfer
pour ceux qui retournent au travail.
A force d’écrire, j’ai laissé passer l’heure de l’apéro. Je
vais commencer par chauffer le four pour des potatoes. J’en ai déjà mangé hier
avec mon excellente escalope de veau. La sauce bizarre a permis de faire passer
ces immondes patates.
Ce midi, c’est steak et panna cotta en dessert.
C'est pour les vieux retraités de mon âge (81) dont la majorité des copains sont morts,à qui on conseille de continuer à se confiner comme avant jusqu'à la découverte d'un vaccin ( sous-entendu: parce qu'ils n'auront pas droit à un lit de réa et à un respirateur... et je suis tout à fait d'accord ) que le dimanche ne change pas grand-chose au confinement...
RépondreSupprimerSeul avantage : j'ai cessé de me raser ( ça m'a toujours emmerdé, et ma femme me préfère barbu)
Je dois avouer que je pensais plus aux personnes seules en rédigeant mon billet. Je suppose qu'en couple, on a des repères, des obligations,...
SupprimerMais vous avez raison, le dimanche ressemble à tous les autres jours quand on ne travaille pas...
N'en croyez rien : je me suis lancé dans l 'écriture d'un roman, mais je fais relàche le dimanche.
SupprimerElie,
SupprimerCourage.
Fredi,
Oui, on s'en fout un peu mais non ce n'est pas l'inverse. Il y a plus d'autres jours que de dimanches... Il ne pleut pas à Bicêtre.
Pourquoi "courage "? Il fait être assez con pour avoir peur de la mort quand on a mon âge, quand on est athée ( et non pas agnostique, ) et qu'on sait qu' on a fait tout ce qu'on était capable de faire.
SupprimerCourage pour le bouquin...
SupprimerC'est après le 11 mai qu'on va rigoler, avec la construction bien organisée de la 2ème vague: les personnes "fragiles" le resteront tout autant, mais on va accentuer la circulation du virus (voir sur Atlantico l'article "L'Allemagne rétropédale sur l'ouverture des écoles")
Supprimer« N'en croyez rien : je me suis lancé dans l 'écriture d'un roman »
RépondreSupprimerAh, meeeeeerde !
Du calme : je n'ai pas encore trouvé le sujet, et je veux à la fois "faire rentrer la totalité de l'expérience humaine en littérature" ( votre Thomas Wolfe
SupprimerN•2) et " transformer ma vie en destin " (Malraux ).
Ou alors, un bon polar...
L'actualité me sert une deuxième fois un plat que j'aurai aimé ne pas revivre.
RépondreSupprimerIl y a quelques années,un membre de ma famille a passé 40 jours en réanimation avec pronostic vital engagé, il s'en est sorti (ouf) et puis il y a peu un autre membre a fait 4 détresses respiratoires en six mois. Là, non.
Et je revis cela tous les jours avec cette intrusion dans nos vie de "ce petit chinois malicieux" (si cher à Didier).
Alors, puisque je fais partie des personnes à risque et confiné avec mon fils, nous essayons de rythmer les semaines avec un repas un peu différent le dimanche.
Et puis, pour les journées, heureusement qu'il y a quelques blogs qui sont restés lisibles, on y rit, on y parle de la vraie vie, des copains, des petites et des grandes choses.
Et quand je lis chez d'autres qu'il y en a qui se permettent de parler d'une atteinte à leurs petites libertés individuelles, j'espère pour eux qu'il ne vivrons jamais ce que j'ai pu vivre.
Merci Nicolas et quelques autres pour nous connecter avec la vie.
Oui, il y a des tarés !
SupprimerAu prochain KdB,il faudra inviter votre pote Sarkofrance, qui fait quand même très fort dans son billet dominical d'aujourd'hui.
RépondreSupprimerRéduisons notre conso de viande (rouge particulièrement), avant qu'elle ne nous diminue. Et l'environnement avec...
RépondreSupprimerRéduisons surtout le temps de parole des crétins dogmatiques : ça nous fera comme une bouffée d'air pur…
SupprimerJe ne sais pas s'il y a un rapport, mais ta deuxième photo, celle des frites rejoint l'appel de producteurs de pommes de terre du nord qui se trouvent avec un stock énorme de leurs tubercules à cause de la fermeture de l'usine McCain.
RépondreSupprimerIls appellent les consommateurs à manger de leurs frites ou pommes au four...
Aucun rapport !
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