La
date du second tour a été fixé et il y a bien sûr des polémiques mais ne rentrons
pas dedans maintenant sauf pour citer quelques faits dont l’essentiel : la
campagne ne pourra pas se dérouler comme d’habitude. Il ne pourra pas y avoir
de réunions publiques ni même de réunions d’appartement. Le porte-à-porte est
impossible et les séances de tractage seront délicates : les candidats et
les militants doivent être exemplaires et il n’est pas question de faire le job
sans les masques et la fameuse distanciation sociale.
Il
faut donc réinventer une campagne électorale et je vais prendre pour exemple ma
commune, Le Kremlin-Bicêtre, et la liste que je soutiens, celle de Jean-Luc Laurent (ce qui n’enlève d’ailleurs
rien à l’amitié que j’ai pour le maire sortant, Jean-Marc Nicolle). Bicêtre est
un cas particulier que je vais résumer : Jean-Luc Laurent a été maire de 1995
à 2016, je crois, et a laissé sa place à Jean-Marc Nicolle qui était son
premier adjoint car il était aussi député. Mais il y a eu bisbille entre les
deux. Au premier tour, le sortant a fait près de 23% et l’ancien plus de 19. Les
listes LR et LREM devraient figurer aussi au second tour alors qu’elles ont fait
environ 12% chacune.
Dans
toutes les communes de France, les sortants ont été mis en avant par la crise
sanitaire et ont gagné des points tout en renforçant leur notoriété par rapport
aux autres qui ont maintenant un large déficit (sauf peut-être à Bicêtre pour
les raisons que j’évoquais). C’est aussi un sujet de polémique mais l’objet de
mon billet n’est pas de l’approfondir.
Par
ailleurs, je pense que les outils de campagne traditionnel dont je parlais et
qui sont bien connus, voire chéris, par les militants ont un effet assez
dérisoire sur l’issue du vote sauf peut-être la présence des têtes de liste
dans les lieux de vie de la commune pour des séances de distribution de tract.
On vote plus facilement pour quelqu’un que l’on connaît (et on a du mal à le
dénigrer).
Une
autre difficulté, également sujet de polémique, est que le programme présenté
au premier tour est mis à mal par la crise sanitaire : le fond doit être
conservé puisque les électeurs du premier tour se sont prononcés en sa faveur
ce qui donne la légitimité aux participants au second, mais il doit être adapté.
Cette adaptation n’a rien d’exceptionnel : entre les deux tours, il faut
organiser les soutiens, les fusions de listes,… donc « corriger » les
projets. C’est d’ailleurs pour cela que je ne regarde jamais vraiment les
programmes du premier tour. Imaginons que les élections aient eu lieu les 16 et
23 février. On aurait eu un programme de premier tour, des accords entre
candidats pour le second, un projet vite bouclé pour imprimer les tracs avant le
mercredi… Et dès l’installation du nouveau conseil municipal, la crise
sanitaire aurait obligé les vainqueurs à faire tout autre chose que ce qu’ils
avaient promis.
Ainsi,
la configuration que nous avons cette année, avec plus de trois mois entre les
deux tours et une campagne de second tour qui va durer un mois, est intéressante
et, à la limite, rendra plus légitime l’issue du scrutin. Peut-être faut-il en
prendre de la graine pour de futures élections importantes ?
Enfin,
je rappelle que je ne veux pas d’une polémique en commentaire. Le gouvernement
a pris une décision : point barre. Il faut maintenant la mettre en
musique.
Toujours
est-il que nous voila à réinventer la campagne !
Mais
avant, il faut repenser le programme pour tirer les enseignements de la crise
sanitaire. Les candidats connaissent mieux la commune et ce qu’il
faut pour les habitants que moi mais ils doivent montrer qu’ils sont expérimentés
et qu’ils sauront gérer ce qui se passera demain, ce que personne ne sait !
Ils devront prouver qu’ils pourront faire face à l’inconnu. Ne me demandez pas
comment…
Ils
doivent aussi se demander ce qui a manqué pendant ces deux mois, surtout après
le 11 mai. Je vais répondre pour moi, pas égoïstement (je me doute bien que
chacun a son avis et que tout a un coût).
Tout
d’abord, il manque de bancs publics place Victor Hugo. Cette dernière doit être
entièrement refaite pour mieux répondre aux besoins : un espace de jeux
pour les mômes et des coins pour se poser, avec d’autres, pour discuter, pour
lire,… Ce n’est pas le tout de créer des espaces verts, il faut aussi que les
espaces existants soient améliorés et vivables, avec des arbres pour faire de l’ombre,
l’ouverture des carrés de pelouse. Jean-Luc Laurent a, à son projet, la refonte
de l’avenue Eugène Thomas (c’est une très bonne idée). Cela doit être l’occasion
de repenser l’accès à la place (et au parking de Leclerc) qui doit aussi être
mieux ouverte sur l’avenue de Fontainebleau (qui sait qu’on peut accéder au théâtre
en passant par l’espèce de cour cradingue du 114, qui fait naturellement office
d’entrée pour une partie des habitants de la place ?).
La
place de La Comète et, en face, celle de l’Aéro, qui ont été refaites il y a
peu, doivent aussi être améliorées, également avec des bancs, et tant pis si le
marché doit être repensé. Il doit être possible d’acheter des canettes de bière
à l’épicerie et de se poser, calmement. Les bistros doivent pouvoir élargir
leurs terrasses (quand ils seront ouverts…).
Ce
ne sont que des exemples mais ils me sautent aux yeux depuis deux semaines
alors que j’habite là depuis 25 ans.
Une
campagne par internet
Compte
tenu de ce que j’exposais en introduction, les sites web des candidats pourraient
servir de principal support à la campagne. Je suis allé voir les deux dont je
parlais, ils sont entièrement à revoir. Le programme doit être lisible
clairement, dans une seule grande page, et les sites ne doivent pas se
contenter d’afficher des extraits des tracts. Par exemple, le site de Jean-Luc
Laurent contient une « lettre au Kremlinois » : elle n’est pas en
mode texte mais en mode graphique, presque illisible. Le programme n’est pas
réellement lisible et les « 101 engagements » ne sont qu’en pdf. Ce n’est
pas ça, Internet. Internet va remplacer les tracts, les professions de foi,…
Les sites actuels sont pensés pour des gens qui voudraient aller chercher des
informations pour comparer les projets mais pas pour vendre les projets et les
présenter réellement.
Les
tracts, qui restent indispensables néanmoins, doivent incident les citoyens à
se rendre sur les sites web des candidats.
Si
j’étais candidat, je ferais un direct de trois heures, trois fois par semaine, en
« visio », de type « zoom », chacun pouvant interroger les
colistiers de permanence. Au moins, la crise sanitaire a permis à de nombreux
outils pratiques de se montrer. Tiens ! C’est pas beau, ça ?
Pas
d’application à installer. On clique sur la page d’accueil du site, on autorise
le machin à utiliser sa caméra et son micro et on peut dialoguer avec ceux qui
sollicitent nos suffrages.
Il
reste cinq semaines, deux pour se mettre en ordre de marche et trois pour faire
campagne. Il n’y a plus qu’à…
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