C’est un samedi comme j’aime, à Bicêtre, le premier depuis
fin février. Il résume assez bien ma vie de patachon… Ce matin, je me suis
réveillé vers heures, j’ai vaqué à des tâches ménagères et j’ai joué à des
conneries sur mon iPhone. A 12h30, je suis allé prendre l’apéro à la Comète
avec les copains puis j’ai déjeuné et suis rentré pour faire la sieste. A
18h30, je suis allé à l’Amandine puis à l’Aéro avant de revenir dans mon fief
vers 20h… A 23h, les derniers clients sont partis, j’ai fait pareil.
C’est ma vie et j’aime ça. En principe, demain midi, tous
les copains devraient être là, sauf Patrice en week-end chez ses vieux.
Jean-Michel, Tonnégrande, Djibril, Benjamin,… La suite du bonheur ! Lundi,
je retourne en Bretagne parce que c’était prévu… mais aussi parce qu’il est
évident que j’y suis mieux, la maison, la famille, l’autre fief… Je reviendrai
au Kremlin-Bicêtre deux ou trois fois, cet été, avant d’en refaire ma résidence
principale fin septembre sauf si les patrons nous donnent quartier libre pour
le télétravail. Je reprendrai mon statut de pilier de la Comète mais il va
falloir que la Comète change…
Il y a un nouveau patron depuis lundi et ses premières
mesures ne me satisfaisaient pas. Je ne lui renie pas le droit de faire ce qu’il
veut mais, s’il continue ainsi, il va à la catastrophe. Par exemple, les
apéritifs au comptoir sont passés de 2€50 à 3€50. Il a le droit. Il nous
explique que les tarifs n’avaient jamais augmenté depuis 10 ans (ce qui est la
vérité, je crois). La Comète a toujours été l’établissement haut de gamme de
Bicêtre et donc eu des tarifs supérieurs de 10% aux autres bistros, c’est un
peu normal. Nous y étions fidèles alors qu’on aurait pu faire des économies en
prenant l’apéro ailleurs.
Cette fois, c’est trop ! Pourquoi resterions-nous payer
des tournées avec des verres à 3€50 alors qu’ils sont à 2€30 ailleurs ? Le
patron fait ce qu’il veut mais il commet une erreur : la Comète n’est plus
un établissement supérieur aux autres. Nous avons au comptoir une espèce de
barman espagnol qui n’arrête pas de brailler, d’engueuler les clients, de se
mêler des conversations ! Je l’adore : il est adorable. Mais il a un
pantalon de treillis et une chemise trouée à chier. Il passe de la musique à
chier, des machins espagnols… Depuis qu’il est là, le chiffre d’affaire au
comptoir a évidemment baissé alors qu’il est persuadé du contraire. En salle,
ce n’est pas mieux ! Le personnel est drôle et sympathique mais il n’a
rien de ce qu’on attend d’une brasserie haut de gamme. Les serveurs sont mal
fringués, ne font pas toujours très propres…
On s’en fout, j’y suis bien.
Mais le nouveau patron fait l’erreur de croire que la Comète
peut rester une brasserie haut de gamme avec des tarifs élevés sans des
changements importants. Il a le droit de tuer le comptoir avec des tarifs
prohibitifs en espérant gagner sur la salle mais il ne devrait pas le faire
sans des changements.
Je les écoutais discuter entre eux, ce midi. Ils étaient
contents parce qu’il y avait enfin un plat du jour le week-end. Je leur ai dit
que c’était le même qu’hier. Ils m’ont dit que ce n’était pas grave, que ça
montrait aux clients qu’ils savaient faire des plats du jour frais, qu’ils n’ont
pas les mêmes clients la semaine que le week-end, donc qu’ils peuvent avoir
deux fois de suite le même plat du jour. Je leur ai rappelé que j’étais client
depuis la nuit des temps et que je savais que les plats du jour du week-end
sont les invendus de la semaine, que les clients qui passent devant la Comète en
rentrant chez eux tous les soirs et envisagent d’y déjeuner le samedi regardent
le menu affiché !
Il va falloir changer, les gars ! Le bistro fait le
plein le midi en semaine mais la seule marge de progression est le soir et le
week-end. Les précédents patrons avaient tenté de faire quelque chose mais ça a
toujours capoté avec la lassitude.
Et même en semaine, il faut changer ! Je suis en
télétravail et j’y ai déjeuné trois fois. Une assiette anglaise avec des pâtes,
un tartare de saumon avec des frites et un onglet avec une salade de pommes de
terre. Rien de spécial. Je sais que ce n’est pas facile de prévoir les plats
pour l’été mais ce n’est pas mon boulot, c’est le leur…
La Comète doit se déconfiner. A ce rythme, le seul atout qui
lui reste est l’espace pour les clients ; on est à peu près sûrs d’avoir
une place assise.
Pour la « montée en gamme », ce n’est pas gagné et
la seule hausse des tarifs n’y suffira pas.
La Comète, une brasserie "haut de gamme" ? Vous n'exagérez pas un peu, là ?
RépondreSupprimerOui et non. Ca a longtemps été le plus bel établissement de ce type à Bicêtre et c'est l'image qu'elle a. Ca n'est plus le cas mais certains s'imaginent que si... Enfin, elle ne peut effectivement pas être comparée aux grandes brasseries parisiennes.
SupprimerMais, pour moi, ce n'est pas une brasserie mais un bistro et s'il était entretenu, il serait le plus beau de la commune.
Oui, c'est davantage un bistrot qu'une brasserie, me semble-t-il. En tout cas au sens "classique" de ces deux mots.
SupprimerOui. Encore que j'ai du mal à définir "brasserie". Dans le temps, c'était un lieu où l'on faisait de la bière, c'est devenu une espèce de grand restaurant avec les tables entassées et le personnel déguisé en pingouins.
SupprimerJe crois que,dans une brasserie, on sert des plats cuisinés à toute heure, contrairement aux restaurants
SupprimerEA
Oui, c'est en effet une différence importante. Cela dit, histoire d'embrouiller un peu les choses, les MacDo se prétendent restaurants, alors qu'ils servent à toute heure.
SupprimerC'est au prix du café au comptoir qu'on peut juger un bistrot ou une brassérie: s'il est nettement plus élevé qu'ailleurs, c'est que le patron cherche à se faire un maximum de blé en un minimum de temps pour revendre au plus vite.
RépondreSupprimerPas du tout. Si le café est cher au comptoir, c’est parce que le patron ne veut pas vendre de cafés au comptoir pour différentes raisons et il a sans doute raison.
SupprimerAu comptoir ou en terrasse,peu importe, du moment que le point de comparaison soit toujours le même.
SupprimerJ'habite en face du palais omnisports de Bercy. À ma terrasse habituelle, le café était a 2,20 €, mais les soirs de spectacles à Bercy,( grosse affluence), à 2,30. Mais nouveau patron, toujours 2,20, mais, si spectacle à Bercy, 3,20 ; j"ai changé de bistrot, ce n'est pas ce qui manque .
( c'est un peu ridicule, parce que pour moi, c'est toujours 2,20, les 2 patrons successifs m'avaient repéré comme un habitué; je ne suis pas sûr que tout ça soit très légal... )
EA
Vous arrivez à être hors sujet par rapport avec votre propre commentaire.
SupprimerFaut le faire hein ?
SupprimerEA
C'était lequel le patron de la comète , Frankie ? je n'ai jamais réussi à comprendre
RépondreSupprimerC'était François mais il était rarement là. C'est plus sa femme, Ambre, qui faisait le job. Maintenant ils sont partis, c'est Jérôme.
Supprimer« Maintenant ils sont partis, c'est Jérôme. »
SupprimerC'est Jérôme : comme le chanteur mort ?
On l'a lui a faite...
SupprimerMerci pour m'avoir éclairée !
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