En salle

27 juin 2020

Des gestes, bordel !, des gestes !


Au cent-troisième jour depuis le commencement, je suis surpris et déçu par la nonchalance de beaucoup face au virus alors que la situation mondiale reste très préoccupante te que la Covidtonverre menace de faire parler de plus en plus d’elle y compris par chez nous. On parle beaucoup des rassemblements qui ont eu lieu pour la fête de la musique mais le comportement au quotidien me désole.

Hier soir, j’étais au comptoir de l’Amandine avec cinq autres personnes que je connais bien plus le patron  et nous parlions de l’épidémie. On se foutait de la gueule des autres parce qu’ils étaient à moins d’un mètre des autres. Le patron à même sorti son mètre pour vérifier. A un moment, un copain s’en ai pris à moi parce que je lui ai fait une réflexion et m’a fait comprendre que j’étais ridicule avec mon masque sur le menton ce en quoi il n’avait pas totalement tort mais j’avais mis mon masque en sortant de chez moi au cas où je crois un voisin dans le couloir ou l’ascenseur, mis sur le menton dans la rue, remis normalement pour entrer dans le bar et rebaisser pour boire ma bière.

Borne distributeur gel hydroalcoolique - accessoire de bureau ...Un a dit « mais de toute manière, il n’est pas obligatoire. » Je lui ai répondu qu’il était dans l’illégalité parce qu’il n’en portait pas au comptoir. Il m’a demandé comment il pouvait boire sans masque. Je l’ai informé qu’il n’avait pas le droit de boire debout au comptoir à moins d’être réellement à moins d’un mètre des autres ! Et je lui ai montré les irrégularités environnantes : le patron et le serveur qui n’ont pas le masque, par exemple, ou l’absence de borne avec du gel à l’entrée, l’absence de plexiglas entre le barman et les clients, les clients qui se déplacent sans, toujours, le masque, ce fameux masque.

Certaines règles paraissent loufoques mais je préfère en respecter quelques-unes plutôt que de devoir être à nouveau confiné et vivre ce que nous avons vécu. Ce n’est pas compliqué : se laver les mains avec du gel en rentrant dans un lieu public, mettre un masque dans lieux fermés partagés avec des gens que vous ne fréquentez pas au quotidien, éviter de serrer la main ou de faire la bise. Ce n’est pas compliqué et, depuis début mai, on commence à être habitués…

J’ai quitté l’Amandine et je suis allé à la Comète où l’espèce d’imbécile de barman sévissait. Cette andouille espagnole fait la bise à tous les habitués. Quand on s’est revus après une douzaine de semaines, lundi, il m’a serré dans ses bras sans que je puisse y échapper alors que je n’avais pas serré une paluche depuis le début de la crise. Il est fou et c’est délirant ! Je n’ai pas le droit d’embrasser ma mère qui ne voit que des gens protégés et un barman fait la bise aux gens sans qu’ils puissent y échapper…

Alors, hier soir, justement, un client a refusé tout net. Le barman s’est fâché : « je ne rentre pas dans votre parano ! ». Pauvre con.

Il ne s’agit pas de parano. La probabilité de chopper la Covid est faible, celle d’en tomber malade encore plus, celle de devoir être hospitalité et intubé encore davantage et celle d’en mourir est dérisoire si vous n’êtes pas dans « la population à risque ». Ce n’est pas de la parano, c’est du bon sens : éviter qu’un petit chinois puisse sauter de l’un à l’autre comme il veut et freiner son expansion au moins jusqu’à ce qu’il meure naturellement ou qu’on trouve un vaccin ou un médicament réellement efficace. C’est une question de semaines ou de mois… Ou d’années.

Et même en période normale, il y aurait quoi comme honte à porter un masque au cinéma, au supermarché ou dans les transports en commun ? Il y aurait quoi comme gène à ne plus se faire la bise (sauf entre proches) ou se serrer la main ? Depuis quand c’est un scandale de se laver les mains ?

Du bon sens, rien que du bon sens ! Nous sommes tous responsables.

C’est vrai que le gouvernement a merdé en début de crise notamment par la communication en disant que le masque ne servait à rien, en imposant un formulaire idiot et contournable laissant croire qu’on était immunisé quand on était en règle, en infantilisant des « gestes barrière » comme tousser dans son coude ou se laver les mains. Ils ont cru être pédagogiques et faire de la prévention. On ne va pas ressasser cette période infiniment (il y aura des élections, il faudra s’en souvenir mais les mêmes pourraient être réélus tant l’opposition est nulle) mais il convient quand même d’en parler, trois mois après, dans la situation où nous sommes !

Il ne s’agit pas de dire ce qu’on aurait fait, ce que j’aurais fait, mais de rappeler quelques erreurs commises. On va dire que le confinement dans l’urgence était indispensable (même s’il a été bordélique) mais pourquoi, au bout de quinze jours, ne pas l’avoir adapté. Pourquoi, par exemple, avoir fermé les parcs et mobilisé les forces de l’ordre pour contrôler des attestations idiotes plutôt que pour surveiller et empêcher les attroupements ? Pourquoi ne pas avoir plus incité les bistros à installer des terrasses « distanciées » et faire de la vente à emporter ? Pourquoi avoir laissé ouverts les hypermarchés où l’on pouvait tout acheter mais laissé fermés les petites commerces non alimentaires ?

Nous sommes dans une situation où, après avoir connu une terreur démesurée au sujet de règles à appliquer, qu’on n’en respecte plus que quelques-unes maintenant que le gros de l’orage est passé… Et encore ! On met le masque dans le métro plus par crainte d’être verbalisés que pour freiner la Covid… On met le masque dans le métro pour se rendre à des manifestations où on l’enlève.

Il va nous falloir revenir à plus de pédagogie, pas celle du gouvernement qui essaie d’expliquer ses mesures mais celle du bon sens, toujours du bon sens !

Le nouveau marché très noir des masques de protection contre le ...On met un masque dans un lieu fermé qu’on partage avec des gens qu’on ne fréquente pas au quotidien (parties communes d’un immeuble, commerces, travail,…). On se désinfecte les mains quand on va toucher des objets qui seront touchés par d’autres.

Du bon sens.

Au bistro, ce n’est pas possible de mettre un masque pour boire ? On peut en mettre un quand on ne boit pas, quand on va régler à la caisse, quand on circule entre les tables pour aller à la sienne ou aux toilettes ! C’est quand même facile de protéger les autres quand on ne veut pas, soi-même, se protéger parce qu’on préfère boire l’apéro avec les copains.

Du bon sens.

10 commentaires:

  1. C'est tout simplement l'addition de 2 grands classiques : " Ça n'arrive qu'aux autres" et "Les autres, je m'en fous".

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    1. Et puis,tout de même, l'incapacité à comprendre cette idée pourtant simple : chaque fois qu'on brise un mailmon on brise une chaîne"

      EA(également auteur du précédent )

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  2. C'est amusant que vous terminiez ce billet presque entièrement délirant par "Du bon sens."

    J'aurais un certain nombre de remarques précises à faire, au sujet de tout ce que vous dites. Mais vous risqueriez de vous en froisser quelque peu. Donc : tombeau…

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    1. Méfiez-vous : votre mot de la fin peut être pris au sens propre

      EA

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    2. Vu la déliquescence du monde dans lequel je suis contraint de vivre, laquelle semble s'accélérer dangereusement, ce ne serait peut-être pas une mauvaise chose…

      Little Chinese with us !

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    3. Faites pas le con. On serait obligé de faire une cagnotte litchi dans les réseaux sociaux pour acheter des fleurs.

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    4. Didier Goux : connaissez-vous une seule époue pendant laquelle
      "le monde allait bien", sauf celles ( pas les mêmes pour vous et pour moi) où nous étions jeunes ?

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  3. (je crois l'avoir déjà dit) : si les marchands de masques avaient le sens du marketing, ils en fabriqueraient avec la tête de Droopy et de Pluto, et les enfants trouveraient très drôle quand on leur dirait que papy et mamy devraient les porter toute la journée; et aussi, pour distinguer les morts des vivants, des masques mortuaires avec celle de Donald; et quand des archéologues nous retrouvrraient, dans 10 000 ans, ils seraient admiratifs devant cette civilisation qui savait acccueillir avec le rire qu'elle mérite une épidémie mortelle.

    EA

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