En ce quatre-vingt-dix-septième jour après le début du
confinement, et en ce 21 juin qui est peut-être bien le premier de l’été, je
retourne à Bicêtre pour entamer ce qui aurait dû être la quatrième phase de la
période mais la Comète ne rouvre pas demain comme prévu… Je vais à nouveau
miconfiner pendant une semaine. J’aime bien les autres bistros comme l’Aéro ou
l’Amandine mais j’y suis moins chez moi…
Nous finissons ainsi la quatorzième semaine. La première phase
en a duré huit, avec le confinement strict. Elle peut être décomposée en
plusieurs période, le KO initial, le rythme qui s’installe, les derniers jours
qui se comptent, la douche froide avec la limite des cent kilomètres. J’en ai
déjà fait un billet, je crois, et, avec le temps qui passe, c’est presque
risible, maintenant ! Il n’empêche que j’ai rencontré un tas de potes,
récemment, et on a beaucoup parlé de cette vie, de ces jours fériés
interminables…
La deuxième en a duré un peu plus de trois. Toujours coincé
dans ma banlieue mais avec beaucoup moins de restrictions et la possibilité de
boire des coups avec des copains. La particularité, pour moi, et j’en ai déjà
parlé, c’est que j’ai pu acheter un ordinateur personnel : mon temps libre
n’était plus ponctué de rappel de ma présence au « ebureau », comme
ce dimanche où mon ancien chef est venu discuter avec moi, très sympathiquement,
parce qu’il avait vu que j’étais connecté…
La troisième, un peu moins. Disons deux semaines et demie,
avec mon retour en Bretagne, dans de bonnes conditions de vie et de télétravail
mais, aussi, la découverte d’une vie dans une maison, ce que je n’avais pas
fait en dehors des vacances depuis près de 40 ans. Je me demande finalement si
je suis bien fait pour ça ou quelle sera la durée d’acclimatation ! Dans
un appartement, quand il n’y a rien à faire, vous vous poquez dans votre
fauteuil et ne faites rien. Dans une maison, il y a toujours quelque chose à
faire, du travail dans le jardin, des plantes à arroser, un brin de ménage à
faire, une poubelle à sortir… Tout cela semble évident mais il y a autre chose.
Je vais illustrer : quand vous mangez une pizza achetée
« à emporter », vous ouvrez la boîte, mettez la pizza dans une
assiette et mangez ! Vous jetez le carton dans un coin. Quand vous avez
fini, si vous habitez une maison, vous allez mettre le carton dans la poubelle
de recyclage. Si vous habitez un appartement, vous ne faites rien, vous l’amènerez
naturellement au local poubelle lors de votre prochaine sortie ! Si vous
vivez dans un appartement, vous pouvez tolérer le bordel à moins d’être une fée
du logis maniaque, pas dans une maison parce que si vous commencez à le faire,
vous vous rendez compte que vous finirez submergés de carton à pizza et de
cubis de rouge… Dans un appartement, vous entassez le linge sale dans un coin.
Dans une maison, vous ne pouvez pas le faire. C’est probablement psychologique et
on ne va pas s’étendre.
La quatrième période aurait dû être des allers-retours entre
Loudéac et le Kremlin-Bicêtre mais la Comète aurait dû ouvrir la veille de mon
départ en Bretagne. La date a été décalée à demain, j’ai donc décidé de
retourner à Paris (je ne suis pas fou, j’ai d’autres choses à faire : une
visite obligatoire au bureau et une élection). Elle est reportée à la semaine
prochaine. Je vais la louper car je ne peux baser mon emploi du temps sur celui
d’un bistro où je ne connais pas les patrons et, probablement, la plupart des employés…
Ensuite, je comptais aller à Bicêtre vers le 14 juillet mais j’ai une
obligation à Loudéac (encore que…) le 16. Je vais donc repasser tout le mois de
juillet à Loudéac, cinq semaines de suite, sans voir mon petit monde (j’irai à
Paris en août, pendant mes vacances).
Côté actualité covidesens, il n’y a pas grand-chose à
signaler. Le déconfinement est un peu en trompe l’œil, notamment dans les
maisons de retraite. Tant que je n’aurais pas pu rendre visite à ma mère sans
rendez-vous, je continuerai à pester.
Je peste aussi contre tous les citoyens qui font comme si la
menace d’une deuxième vague n’existait pas, comme si la covid ne planait pas au-dessus
de nos têtes. Dans les commerces de Loudéac, par exemple, je ne vois que le
1880 où les consignes sont à peu près respectées (même si on ne met pas
toujours un masque pour aller pisser). Les clients sont surpris quand on leur
demande s’ils ont un masque quand ils rentrent vu que c’est un obligation « légale »
d’en porter un pour se déplacer dans un bistro. Il ne s’agit pas que d’échapper
à la police mais de ne pas favoriser une saloperie de galoper facilement d’un
individu à un autre.
Beaucoup ne comprennent pas certaines interdictions, comme
celle des rassemblements. Ils comparent les trains à une salle de cinéma et ne
voient pas la différence au niveau « épidémiologique ». Je comprends
qu’ils attendent avec impatience leurs loisirs préférés mais il faut prendre du
recul et ne pas jalouser bêtement.
Je retourne à Paris avec une certaine peur de rester coincé
là-bas à nouveau et quelques insouciants ronchonnent quand on leur fait prendre
des mesures de bon sens. Et si l’épidémie repart, ils ne manqueront pas d’en
rejeter la responsabilité sur le gouvernement.
Restons sereins…
Quand j'étais confiné à Paris, je faisais mon billet ad hoc quasiment tous les jours. en Centre Bretagne, je n'ai plus le temps. J'ai pourtant beaucoup de choses à dire, notamment sur le télétravail toujours par compris pour ce qu'il est... C'est un grand sujet de conversation, ici, et les copains - qui ne peuvent le pratiquer - sont toujours surpris de mon point de vue, qu'ils ne manquent pas d'adopter !
Il y aura donc d'autres billets.
L'été a officiellement commencé hier…
RépondreSupprimerAh ben j’ai loupé ça.
Supprimerà 23 h 43... donc loupé de peu...
SupprimerEt 40 secondes, pour être exact...
SupprimerJe me suis demandée si le télétravail pouvait avoir un impact significatif sur la location de bureaux dans Paris.
RépondreSupprimerQuant aux masques tu as raison, mais il faut reconnaître que respirer du gaz carbonique avec la chaleur en plus c’est juste limite vivable.
Hélène
C"est assez clair, finalement : à partir du moment où on a constaté que 80 % des morts du Covid-19 sont âgés de plus de 65 ans- donc, dans leur grande majorité des retraités économiquement improductifs, tous les pays ont décidé de déconfiner pour sauver leurs économies, même ceux où l'épidémie continue à augmenter, comme la Russie.
RépondreSupprimerIl a été clairement dit, en France, qu'en cas probable de 2 ème vague en octobre-novembre, et même si cette vague éait plus importante que celle d'avril-mai, il n'y aura plus de confinement général.
Cette décision n'aurait évidemment pas été la même si le Codiv-19 tuait surtout les gens entre 25 et 45 ans, ceux qui font tourner l"économie.
Elle a sa logique : à quoi bon échapper au Codiv-19, si c'est pour finir tous ruinés ? Question qui pourrait se discuter ; c'est pourquoi elle n'est pas clairement posée ( sauf par moi, bien sûr...)
Le résultat est qu'à la prochaine vague de Codiv-19, les sujets à risques, dont je fais partie, devront faire l'effort de se confiner par leur propre volonté ce qui ne sera pas facile (ne pas aller aux cinémas, restaurants, etc. qui seront ouverts).
Rt les jeunes ont born montré, ce spir qu'ils avaient compris que cela ne les concernait pas trop: des réunions de milliers de personnes ppur la Fête de la Musique.
EA
Vous êtes encore presque hors sujet mais le commentaire se tient et je suis d’accord. Mais je parle des braves gens pas du pouvoir. Ces abrutis oublient ce qui plane au dessus de nous. Ce soir, j’ai encore vu des images de rassemblements d’abrutis dans Paris. Ils ne pensent qu’à leur gueule mais oublient les ravages qui seront provoqués par un nouveau confinement à défaut de par la maladie puisqu’ils se croient intouchables. Et les personnes à risque ne les intéressent pas. Des cons.
SupprimerIl faut lire les commentaires des lecteurs du Fogaro, sous l'article consacré aux réunipns de la Fête de la Musique, dont un grand nombre tourne autour du thème "Ce n'est pas pour que les vieux dans les EHPAD vivent 6 mois de plus qu'on va gâcher notre vie" .
SupprimerEA