En ce centième jour depuis le confinage, je vais revenir sur
un sujet qui me tient à cœur : le télétravail. Dans mon équipe, on y est
depuis mi-mars et on le sera jusqu’à mi-septembre. L’objet, pour moi, en
multipliant les billets est de démystifier la chose pour tenter d’aider à
desserrer quelques freins et de tordre le cou aux informations qui circulent
dans la presse.
On va rappeler que le télétravail n’est pas que travailler
chez soi. C’est aussi un autre mode de vie qui consiste à être plus productif
dans son boulot en adaptant son rythme pour y gagner du temps, y retirer de la
satisfaction,… Ainsi, après trois jours à Paris en plein soleil, il me tarde de
revenir en Bretagne, de pouvoir me lever, prendre le café dans véranda tout en
me connectant au travail (pourquoi croyez-vous que j’ai acheté des machins pour
le wifi ?), de faire ma toilette à 11h30, d’aller faire les courses juste
ensuite, de reprendre le boulot quand j’en ai envie, d’appeler le couvreur pour
qu’il répare le machin et d’attendre le type d’EDF qui doit changer le compteur
et de profiter de sa présence pour tondre la pelouse (la tondeuse est sur
batterie contrairement à la box wifi).
Ce matin, à Paris, je me suis levé à sept heures. Je me suis
mis devant mon PC dans mon séjour. J’y suis depuis plus de quatre heures, j’attends
midi pour aller déjeuner à la Comète parce que je ne l’ai pas fait depuis début
mars. Cette après-midi, je vais enfiler quatre réunions avant de retourner au
bistro pour voir un pote que je n’ai pas vu depuis près d’un an.
Hors télétravail, j’aurais pris le métro, mené la même
activité dans une tour de la Défense puis repris le métro.
Ce n’est pas à un syndicat de décider ce qui est le mieux
pour moi ou pour l’entreprise. Il suffit d’une recherche dans Google News pour constater que le sujet
intéresse beaucoup la presse qui met en avant différents arguments dont ceux
complètement crétins, disons-le, des syndicats : « La plupart
plaident pour un accord national encadrant la pratique. Un chiffre fait
consensus : trois jours de télétravail maximum par semaine. À quelques
exceptions près, on ne peut pas passer sa vie à travailler à la maison »,
estimait, hier matin, Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, au micro
de France Inter. Avis partagé par Jérôme Chemin (CFDT Cadres) : Un ou deux
jours par semaine, c’est déjà bien. Au-delà, gare au risque d’isolement. »
S’il y a un accord national, il ne sera plus possible d’innover,
d’adapter la situation à chaque cas. S’il y a un risque d’isolement, il n’est
pas à résoudre par des syndicats qui ont d’autres intérêts à voir les ouailles
rester au bureau.
Parmi mes trois types
de travail, chez ma mère en Bretagne, chez moi en banlieue ou au bureau, je
préfère largement le premier puis le second. La décision doit être prise d’un
commun accord entre le salarié, l’entreprise et le chef de service du salarié,
en toute intelligence… Hier encore, j’écrivais que le passage au bureau est
nécessaire de temps en temps mais je ne veux pas que des andouilles m’imposent
une histoire de deux jours par semaine parce que ce n’est pas mon intérêt qui
serait plutôt d’alterner 10 jours (calendaires) en Bretagne avec 10 à Paris
dont deux tiers des jours ouvrés au bureau avec quelques variations selon les
époques (par exemple, je n’ai rien à faire au bureau en juillet si une partie
des collègues est en congés vu que j’y vais pour les voir).
Chacun aura sa propre opinion sur le télétravail, en
général, comme pour son cas particulier. Pour ma part, je continue à me
chercher. J’ai fait onze semaines chez moi, c’était bien. J’en ai passé trois
dans la maison de Bretagne, c’était encore mieux mais je n’ai pas eu du beau
temps et il faut encore que je m’habitue au rythme….
Je n’attends rien d’un accord national avec les syndicats
sauf qu’il permette aux entreprises plus de libertés. Je pense que les chefs d’entreprise
n’en attendent pas beaucoup plus. Je ne suis pas libéral (de gauche) pour rien.
S’il faut un texte national, c’est peut-être uniquement pour la prévention des
risques psycho-sociaux (l’isolement dont parlais l’andouille) mais aussi des
contreparties financières à autoriser (pourquoi me faire rembourser la moitié
de mon passe Navigo si je ne prends plus le métro ? pourquoi aurais-je une
subvention pour aller manger dans une cantine que je ne fréquente plus ?).
Je suis le seul à pouvoir décider que, pour moi, le mieux
est de faire du télétravail en Bretagne parce que j’y ai de l’espace. Ma
hiérarchie immédiate est la seule à juger si mon travail nécessite une dose de « présentiel »
et à quel niveau. Et ma direction générale et les RH sont les seuls à pouvoir
valider nos propositions. On n’a pas besoin d’un accord en haut lieu.
Foutez-nous la paix et pensez au travail. On est payés pour
ça.
Ne craignez-vous pas que si, dans la majorité des cas, tous ces gens ( vous-même, vos supérieurs immédiats, la direction générale et les DRH) n"arrivent pas à se mettre d'accord, mieux vaut faire vom9me pour les 35 h. ; une loi générale, ne reposant pas sur grand-chose,
RépondreSupprimeret dans le cadre de laquelle ( parce que " la loi, c' est la loi")chacun trouvera alors des idées pour s'adapter aux situations particulières ? La loi d'abord,l'imagination ensuite...
EA
Non ! Surtout pas ! La loi vide finit par contenir quand même des conneries.
SupprimerOui, bien sûr, puisqu'elle est censée s'appliquer à tous les cas, ce qii est une connerie! Mais c'est alors que les gens se mettent à vpir ve qui se passe si on ne l'applique pas,ou à chercher les moyens de la contourner au cas par cas... bref, l'imagination au pouvoir! Résultat; aujourd'hui, le MEDEF est pour les 35 h., alors que quand la loi a été votée ...
SupprimerEA
Et bien voilà !
RépondreSupprimerle dernier paragraphe et la ligne de conclusion me semblent bien tout résumer et laisser la liberté d'action à tous, (du moins ceux qui peuvent télétravailler)
Oui.
SupprimerPersonnellement, je milite pour la généralisation de la téléretraite.
RépondreSupprimerMais personne qui veut m'écouter…
Mais si : je vous écoute.
SupprimerRassurez-vous Didier, j’y suis depuis quelques années.
SupprimerCependant je suis catastrophé par des expressions comme « bon week-end « alors que nous retraités sommes au (télé)travail tous les jours sans repos ni congés.
Tant qu'on ne m'imposera pas le téléwhisky, ça ira . J'y tiens, moi, à mon vasodilatateur avec glaçon !
RépondreSupprimerA.b
Encore une fois, le rôle des syndicats est toxique...
RépondreSupprimerAllons, un peu d'optimisme, les bistrots sont rouverts, non?
RépondreSupprimerOui. Mais j’ai plus le temps d’y aller quand je suis en télétravail.
SupprimerJe reste persuadé qu'il faut une loi absurde pour que les gens se rendent compte que ça ne va pas et se mettent à réfléchir. Sinon, ils font comme la direction a décidé, après pseudo-concertation ou pas.
RépondreSupprimerEA
Non. La loi doit porter sur des sujets à la marge genre : l’entreprise doit verser 5 euros par jour où l’employé ne peut pas travailler chez lui ou l’employé est responsable de ce qui pourrait arriver quand il travaille chez lui sauf si c’est directement de la faute de l’entreprise (harcèlement, non prise en compte des risque psychosociaux,...). De toute manière, seule la direction peut décider de marges de manœuvres.
SupprimerOu alors que la loi permette aux entreprises de négocier directement avec les employés sans passer par les délégués syndicaux et les représentants du personnel. Voire oblige.