En ce cent-septième jour suivant le surlendemain de l’annonce
du confinement pour deux jours plus tard alors que les bistros étaient fermés
depuis la veille au soir (n’oublions pas, avant 2022, la séquence même si je
vais avoir du mal à numéroter jusque-là) et alors que les analyses sur les
votes en faveur des écolos continuent à exploser (on parlait lundi d’une large
victoire et on constate aujourd’hui une victoire en trompe l’œil), il est temps
que je parle de la normalitude. De la vie, quoi !
Il ne s’agit pas de parler de moi mais d’un lascar au
hasard, c’est-à-dire moi. Ce n’est pas de ma faute si j’arrive à avoir 3 ou 400
lecteurs par billet de blog en mélangeant les aspects personnels et
politiques.
Tenez, pas plus tard qu’hier, j’avais envie de poulet rôti
et d’haricots verts. Je crois bien que je n’avais pas mangé de légumes verts
depuis le début du confinement. Mon envie n’est pas liée à la victoire de cette
couleur en trompe l’œil mais d’une réflexion : je ne peux pas vivre
pendant trois mois (vu que, pour des raisons amusantes, je suis en télétravail
jusqu’à fin septembre) en ne mangeant que des pommes de terre avec un peu de
viande en accompagnement mais pas plus de 300 grammes par repas, il fallait que
je varie. En temps normal, les repas de la cantine me permettent de maintenir
un certain équilibre certes démoralisant mais salvateur. Je me fous
complètement des haricots verts mais un billet de blog doit bien avoir un sujet
principal autre que Europe Ecologie Haricots Verts.
Quant au poulet rôti, cela fait des mois que ça me
travaille. Je passe le fait que la société de consommation moderne ne nous
offre plus que des poulets à chier alors que les poulets bretons sont largement
meilleurs, comme les célèbres poulets de Brest qui méritent des louhanges. Les poulets
de la cantine ne sont pas seulement à chier mais à éviter. Cuisiner un poulet
pour un célibataire n’est pas satisfaisant. Il faudrait se faire un coquelet mais
la découpe est pénible, il faut ronger les os et tout ça.
J’ai donc fait le choix pragmatique donc social-démocrate de
me faire des filets de poulets au four, hier midi. J’avais cuit de pommes de
terre à l’eau, le matin, que j’ai enfournées avec mes filets sans filet. J’avais
auparavant consulté quelques sites internet pour avoir des conseils et je n’en ai
retenu qu’un seul, pour ma ligne : mettre du beurre et des herbes de Provence.
Autant vous dire que mes filets n’avaient qu’un lointain rapport avec la sociale-démocratie
et le poulet rôti mais n’étaient pas moins pragmatiques et suaves.
Hier soir, j’ai fait l’acquisition écologique d’haricots
verts bios et surtout déjà équeutés en circuit assez courts puisqu’ils n’ont
pas traversé la moitié de la planète mais un seul quart ce qui m’évitait des tâches
fastidieuses : il m’a suffi de les plonger cinq minutes dans l’eau
bouillante en prenant mon café.
A onze heures, j’avais une réunion au sujet de l’organisation
des réunions dans mon service pour la prochaine année, j’en ai profité pour
allumer le four pour faire cuire le rosbif dont j’avais fait l’acquisition en
fonction d’un seul critère, social-écologique : le poids. Il me fallait
630 grammes. S’il avait été plus petit, je l’aurais fini en un seul repas. S’il
avait été plus gros, je n’aurais pas pu le faire saignant comme il faut pour le
midi pour en garder la moitié à manger froid le lendemain.
A onze heures quarante-cinq, alors qu’on débattait social-démocratiquement
avec les collègues de travail pour savoir si la réunion de suivi des incidents
devait s’appeler « Comité de suivi des incidents » ou « Point
hebdomadaire de suivi des incidents », je suis allé mettre le rosbif dans
le four et mettre une poêle sur le feu où j’ai mis du beurre, une échalotte
hachée, la moitié des haricots cuits avec le café (enfin, pendant le café) et
le reste des pommes de terre de la veille. J’ai recyclé mes pommes de terre. Je
ne sais pas si c’est d’un pragmatisme social-démocrate ou un mouvement écologiste.
Ce soir, après le Kremlin des Blogs consacré aux élections
par visioconférence (remettez les mots dans le bon ordre), j’ai mangé une salade
composée du reste de haricots, de quatre tranche de rôti de porc sous vide (que
j’avais achetées après avoir vérifié que l’emballage était recyclable et le cul
de la fermière biocompatible), le tout agrémenté d’une vinaigrette avec une
échalotte (crue, cette fois), de la mayonnaise de Dijon aux relents Tchétchènes
et de l’huile d’olive de Perpignan car un militant politique doit s’intéresser
aux préoccupations de la population même si elles nous rappellent les heures sombres
de notre histoire. Pour éclaircir, je n’ai pas mis trop de sel.
J’ai fini mon repas par une glace dont l’emballage ne me précisait
pas s’il avait été composée avec des produits génétiquement modifiés ou de
perturbateurs endocriniens mais en m’assurant que l’électricité utilisée pour
sa conservation n’était pas issue de l’énergie nucléaire mais de la bonne production
d’éoliennes supplées miraculeusement en cas d’accalmie par des centrales à
charbon allemandes néanmoins alimentées par une production digne de la
tradition Républicaine française, à savoir avec une proportion de mineurs racisés
compatible avec le composition de la population.
Demain midi, je vais déjeuner de la deuxième moitié de mon
rosbaif servi froid avec des pommes de terre au beurre vu que j’ai fini les
haricots et que j’ai oublié d’acheter des courgettes.
Donc j’aurais d’ailleurs eu un meilleur usage si j’avais vu un
fondamentaliste écolo non dénué de fondement à côté de moi, grâce à mon
pragmatisme social-démocrate.
Depuis quinze ans, je donne des conseils politiques dans mon blog (pour être précis, depuis 14 ans et demi). Je vais en donner un dernier : quand vous faites cuire un rosbif, commencez par enlever la barde. Outre que je ne sais pas si le bardagement en question est vraiment respectueux de l'environnement, il me parait totalement inutile et issu de producteurs de droite voulant vous faire croire que la viande est parfaitement disciplinée alors qu'elle n'est qu'endoctrinée pour le vivre ensemble anticommunautariste.
Vive la France ! Vive le poulet rôti ! Vive les haricots verts ou les courgettes ! Vive le rosbif et les pommes de terre sautées, les salopes.
Celui là il est énorme :) (le billet, hein)
RépondreSupprimerMerci !
SupprimerOuf !
RépondreSupprimerJ'ai eu peur en voyant les photos je pensais que c'était celles du repas de midi seulement.
Tu fais un régime ecolocompatible ?
Pas du tout !
Supprimer« et d’haricots verts »
RépondreSupprimerLe H de haricot étant aspiré, il aurait fallu : « et de haricots verts ».
La prochaine fois, optez pour les petits pois : là, aucune psilose à craindre.
Je n'aspire pas de h.
SupprimerLa haricot vert n'a aucun autre intérêt à part donner l'impression de manger du vert, préfère-z-y le brocoli ou l'asperge, ça a du goût et ça contient des trucs. Surtout éviter les psiloses, ça ballonne un peu.
RépondreSupprimerPrécédent commentaire anonyme signé EA
SupprimerCette fois-ci, c'étaient les écolos; mais, quand ce sera le tour des végans, vous pourrez dire adieu à vos poulets et à vos rosbifs.
RépondreSupprimerLe boucher de ma cambrousse se refuse à barder le rosbif . Résultat : une Marie Chantal de la ville s'est enfuie de son échoppe lorsqu'elle a constaté l'absence de barde ( gaulois )
RépondreSupprimerA.b
Le rôti bardé, c’est du lard blanc vendu au prix de la viande de bœuf.
RépondreSupprimerEt encore dans le meilleurs des cas, parce qu’avec une bête de mauvaise qualité, on peut vous vendre de l’eau au prix de la viande. (Même pas de la bière...)
L’oeil de Marseille
Je vais rétablir l'obligation d'avoir un compte Google pour commenter ici... Freddy a mis trois semaines pour voir qu'il pouvait commenter en anonyme, il est très con.
RépondreSupprimerLe commentaire sur les végans était de moi ( oublié de signer), pas le suivant. Je ne sais pas pourquoi mon compte Google ne marche plus.
SupprimerEA
EA
Soyez rassuré. Je connais mes trolls. Je vous ai déjà dit pourquoi ça ne fonctionne pas : utilisez un autre navigateur. Les GAFAM se tirent la bourre entre eux et génèrent des incompatibilités. Par exemple, avec Safari, on ne peut plus utiliser de compte Google.
SupprimerEt vous êtes hors sujet.
Tentative de regooglisation.
RépondreSupprimerEA
On progresse mais ce n'est toujours pas votre compte Google...
SupprimerGoogle veut que j'enlève mon anti-cookies
SupprimerGoogle veut que j'enlève mon anti-cookies
SupprimerParce que vous avez un anti-cookies ? Enlevez moi ça immédiatement !
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