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Je suis encore tombé sur un
article (dans La Tribune) délirant au sujet du télétravail. Visiblement,
les lascars sont payés pour taper sur le télétravail contre l’intérêt des
travailleurs et des entreprises mais pour le plus grand bien du monde de la
finance qui va continuer à construire des locaux professionnels et vendre de la
restauration d’entreprise (le tout est lié : les contrats des RIE sont
avec les propriétaires des tours).
« Il ne s'agit pas ici de débattre de l'impact qu'une
journée de télétravail par semaine pourrait avoir sur l'entreprise et la
société en général, mais plutôt d'envisager si la mise en place de ce
dispositif de façon plus conséquente et sur le long terme est vraisemblable en
France. » Effectivement « une journée » de télétravail n’a aucun
intérêt et l’article commence bien. Cette introduction dit : « les
pignouf, occupez-vous des sujets que vous connaissez ». « Nous souhaitons démontrer que la
généralisation durable d'un tel dispositif ne pourra avoir lieu dans notre
pays. En effet, au-delà des avantages avancés, tournant autour de l'équilibre
de la vie privée/professionnelle, la liberté ou l'épanouissement personnel, le
télétravail hors temps de crise se heurtera à des difficultés, trouvant leurs
sources dans le droit, l'organisation sociale et l'héritage catholique de la
France. »
Je fais partie de ces types de gauche qui ne renient pas l’héritage
chrétien de la France mais qui sont totalement laïques et athées et conchient
par moment la religion. Je ne suis pas baptisé. Mes parents et 75% des mes grands-parents
n’étaient pas croyants. Dès l’introduction de l’article, on voit qu’il va être
fait de n’importe quoi et qu’il est probablement clientéliste.
Cela se termine par une première conclusion (après un
développement que je ne reprends pas ici, vous n’avez qu’à lire) : « Ce
qui rend la généralisation du télétravail particulièrement difficile, dans un
pays ayant plutôt tendance à se satisfaire de schémas ordonnés et immuables.
Pour le télétravail, ceci se traduira inévitablement par une volonté du
législateur de le normaliser davantage - bien que présent dans le droit de
travail français - afin d'en limiter toute interprétation, rendant ainsi
caduque la liberté initialement recherchée dans cette forme d'organisation. »
Cela n’a rien à voir avec le catholicisme et j’ai fait un billet
de blog pour dire qu’il était important de ne pas changer la loi et j’invite
tous mes potes à insister sur ce point : la loi n’a pas à être changée.
Et l’article est ridicule : il se base sur notre tradition
catholique pour dire que le télétravail nécessite de changer la loi…
Et tout le reste est à l’avenant. Lisez. J’en passe à la
conclusion : « En somme, au-delà des effets corollaires et largement
développés du télétravail comme la baisse de créativité générée par l'isolement
ou l'atteinte à l'unité de l'entreprise et à sa culture, nous estimons que la
généralisation d'une telle pratique en France - hors temps de crise - restera
durablement compliquée. Même à la faveur
de quelques semaines de confinement, le « monde d'après » ne saurait aller à
l'encontre de la culture millénaire du « monde d'avant », dont les entreprises
sont pétries. »
Les entreprises ne sont pétries de rien. Elles ne pensent qu’à
trouver un moyen de gagner plus de pognon et, pour le télétravail, cela peut se
faire en bonne intelligence avec les salariés. Je pense que le guignol qui a rédigé
l’article l’a fait de chez lui, qu’il n’a jamais bossé en dehors d’un journal
en faisant une grande partie de son boulot en dehors de chez lui et qu’il ne
connait absolument rien à la culture de l’entreprise en général, c’est-à-dire en
dehors de la sienne.
Les entreprises ne sont pétries de rien. Elles pensent au
monde d’après et le catholicisme n’a rien à faire dans ce débat d’autant qu’il
me semble que nous vivons dans un pays laïque (certes d’héritage chrétien)
habitué à voir la religion hors du cercle public…
Faites donc taire ces journalistes qui font des articles sur
commande sans rien connaitre au sujet.
D’un autre côté, il n’y aurait plus grand-chose à écrire
dans la presse.
Il ne dit pas que des sottises, votre M. Ayoub, et le rapport qu'il établit entre l'organisation de l'entreprise et les modes de fonctionnement du catholicisme n'est pas si absurde qu'il en a l'air quand il est présenté par vous. On pourrait peut-être lui reprocher de rendre central un élément qui, je crois, est devenu assez marginal, mais je puis me tromper (grâce au Ciel, je ne suis pas sociologue !).
RépondreSupprimerMais alors, quel fatras prétentieux ! Convoquer Platon et Aristote pour énoncer deux ou trois idées finalement assez "basiques", il fallait tout de même oser ! Je suppose que c'est avec des "trucs" de ce genre qu'il réussit à impressionner ses petites étudiantes…
C'est bien ce que je lui reproche : de mettre le catholicisme au centre alors qu'il n'a rien à voir et je ne crois pas présenter l'organisation du travail de manière absurde : c'est seulement l'argumentation que je critique.
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