Hier, j’ai publié un
article dans Facebook avec comme titre : « Stéphane Le Foll : « Le PS ne doit pas s’effacer a priori
derrière un écologiste » ». Pour l’accompagner, j’avais comme seul
texte « exactement ». Je dois avouer
que je n’avais pas lu l’article, misérable que je suis, et que je réagissais
uniquement au titre, ça me paraissait évident (sinon, je le précise). Mais nous
sommes déjà au 131ème jour depuis le début de la fin et Le Foll n’est
que le support de mon billet, pas le sujet, tout comme les autres lascars que
je vais citer. Ce dont je parlerai, que tu le veuilles ou non, est de la
réaction des militants internautes à propos de personnalités politiques.
Tout d’abord, je présente mes excuses : l’article est
réservé aux abonnés mais ne l’était pas hier soir. Je l’ai lu après les premières
réactions en commentaire qui étaient de deux types : « Ah non pas lui,
pas ce dinosaure » et « ah non il faut l’unité à gauche ».
Pour résumer, le Foll disait qu’il ne fallait pas commencer
par l’unité à gauche pour finir par se rassembler derrière n’importe qui mais
qu’il fallait travailler dans chaque formation. J’en avais fait un billet il y
a quelques jours et je le rappelais hier (avant la lecture). Mes lecteurs
avaient lu mes arguments et fini par admettre, majoritairement, que je n’avais
pas tort. Hier, Le Foll a ainsi répété mes arguments mais les mêmes lecteurs l’ont
critiqué, par pour ce qu’il disait mais parce que c’était lui.
Je vous le dis : les gens, on n’avancera pas comme ça. S’il
est trop tôt pour faire l’union, il faudra bien, un jour, qu’on se retrouve
derrière un candidat crédible, capable de gagner. Par exemple, il y a quelques
temps, j’ai un billet pour dire que je n’aimais pas Arnaud Montebourg et que je
n’étais pas sur la même ligne politique que lui mais que j’étais prêt à faire sa
campagne s’il apparait à être le seul à pouvoir faire la « jointure
électorale » entre la gauche de la gauche et le centre gauche… C’est
pourtant simple, non ? Je ne mets pas d’apriori, j’écoute tout le monde, Je
milite pour mes opinions mais je sais parfaitement qu’elles ne sont pas
majoritaires alors quand une élection arrive, je milite pour les gens les moins
éloignés et ayant une chance de gagner !
Les militants politiques le font, d’ailleurs, mais sans
doute inconsciemment. A une primaire, il vote pour leur cheval au premier tout
et pour le moins mauvais au second… Mais la situation est parfois ridicule. Il
faut voir ce que disaient les « Montebourgeois » sur François
Hollande avant le premier tour de la primaire de 2011… Moi, plus d’un an avant
la possible primaire de 2021, je l’annonce : il est envisageable que je
soutienne Montebourg dès le premier tour et, quoi qu’il arrive, je ne le critiquerai
pas pour ses propos politiques mais uniquement pour ces mesures annoncées à l’électorat
(s’il dit une connerie qui pourrait faire fuir les passants, il m’entendra !).
D’ailleurs, en 2011, j’ai annoncé mon soutien à François Hollande quand Martine
Aubry a dit une grosse connerie disqualifiante (à propos du budget de la
culture, qu’elle voulait multiplier par 3, comme si ça allait enthousiasmer les
crève-la-dalle…).
La primaire de 2017, même si elle se tenait dans un contexte
particulier, était édifiante. J’ai soutenu Benoît Hamon parce qu’il était le
seul à avoir une vraie réflexion sur le monde du travail (même s’il ne
présentait pas bien ses éléments de programmes : le revenu universel, la
taxe robot,…). C’est d’ailleurs un de mes sujets fétiches (ces temps-ci, je
parle beaucoup du télétravail mais c’est dans la lignée : le boulot évolue…).
De mémoire, il y avait trois autres candidats. Montebourg qui faisait du
Montebourg, Valls qui faisait du Valls et Peillon qui pensait sans doute avoir
un boulevard entre les trois autres. J’ai oublié le guignol écolo (le gars, il
gagne la primaire de son parti pour être candidat puis va participer à celle d’un
autre… Un peu de sérieux.) J’ai donc soutenu Hamon dans mon blog et dans la
vraie vie mais je n’ai pas été voter pour lui car je ne le pensais pas bon
candidat pour la présidentielle. L’avenir m’a donné raison. J’ai voté pour Macron
aux deux tours et le referai à nouveau dans des conditions identiques. Les
glandus qui disent « jamais plus je ne voterai Macron » m’amusent. Je
n’ai fait campagne contre personne…
On me répondra : « tu n’avais qu’à voter pour Jean-Luc
Mélenchon ! » Ben non. Déjà, il s’entoure de certaines personnes qui
ne sont pas républicaine (déjà, avec Hamon, j’avais du mal). Ensuite, il a des
propos opportunistes ou idéologiques. Par exemple, après l’accord au sommet de
l’Europe, il a critiqué parce qu’il fallait critiquer. Sans se demander s’il n’y
avait pas enfin un rôle pour l’Europe, si ce n’était pas mieux pour la Grèce, l’Italie
et l’Espagne de voir l’Europe souscrire des emprunts à leurs places, si on n’avait
pas enfin un processus de solidarité entre pays qui se mettait en place !
Sur l’Europe, peu importe, chacun pense ce qu’il veut, ce
que je reproche à Montebourg est qu’il aurait dit exactement le contraire si l’accord
n’avait pas été signé, il avait d’ailleurs critiqué Macron quand il avait
failli quitter la table.
Ce qui nous ramène à l’article à propos de Le Foll. Il y dit
ce que j’avais dit au sujet de l’union et ce que je viens de dire au sujet de
Mélenchon. C’est logique : depuis très longtemps, nous sommes dans la même
mouvance de la gauche, que l’on va qualifier d’Hollandie, bien avant la primaire
(et si j’ai choisi Hollande pour cette primaire, c’était parce que je rejetais
Aubry, pas parce que j’étais d’accord avec lui). Je me retrouve d’accord sur
les deux sujets évoqués par Le Foll. Tout va bien.
Sauf qu’à chaque fois que j’évoque une personnalité
politique de gauche dans mon blog ou dans Facebook, me retrouve face à un lot
de critiques. J’ai fait un billet pro-Montebourg, on me dit ah non, ça sera Cazeneuve,
je dis pourquoi pas, on me répond ah non il est has been et ainsi de suite. Je
pourrais même faire un billet pour défendre Ségolène Royal. Je connais déjà les
critiques que je pourrais recevoir mais il faut bien admettre que c’est, en l’état,
une des rares personnalités de gauche à pouvoir recueillir plus de 20% à un
premier tour (encore faudrait-il qu’elle arrête de raconter des conneires…)
tout comme François Hollande, d’ailleurs. On me répondre « mon cul ».
Je rappellerai, alors, que la base de l’électorat de Macon était, en 2017, des
gens qui ont voté Ségo et Fanch les fois précédentes.
Ainsi, je ne rejette personne à gauche sauf les non
Républicains (les indigénistes et autres communautaristes). Il a bien le cas
Mélenchon mais s’il arrête d’avoir une position opportuniste, je pourrais l’adopter
(il faudrait aussi qu’il arrête de raconter des conneries sur l’Europe et je ne
parle pas, ici, de l’exemple que je citais plus haut).
Il y a des gens avec qui j’ai du mal, comme Anne Hidalgo. Elle
aussi pourrait faire ces 20%, probable prix d’entrée pour le second tour, je l’aime
bien, j’aime bien ce qu’elle fait pour la circulation à Paris mais il lui
arrive de m’exaspérer. Par exemple, hier, elle parlait du transport gratuit
pour mineurs à Paris (déjà, c’est faux : il s’agit de rembourser l’abonnement
aux petits parisien, dit autrement, la mesure n’est pas crédible vu que le transport
n’est pas de la responsabilité de Paris mais de l’Ile-de-France) : cette
mesure est inégalitaire au possible. Pourquoi un gamin de Paris ne paierait-il
pas pour aller à Bicêtre alors qu’un môme du KB ne pourrait pas aller à la
capitale gratuitement ? Ainsi, par quelques propos, elle peut exaspérer,
diviser,…
Je suis un social-démocrate Hollandais. Hollande, Cazeneuve,
Le Foll pourrait me représenter. Je suis de la gauche socialiste. Ces trois,
plus Royal, Hidalgo et Montebourg pourraient être mes candidats. Je suis de
gauche, je pourrais voter Mélenchon (mais c’est à lui de réunir les conditions,
pas à moi, je ne suis pas le seul électeur…).
On ne sait pas ce que vont nous réserver les 16 prochains
mois. Restons prudents. Pas de querelle de personne. Des critiques de projet d’un
point de vue opérationnel et électoral, des critiques d’idées sur la société,
la République,…
Mais du calme.
Le ridicule a déjà tué la gauche. Les soutiens de Montebourg
qui se rangent derrière Hollande, n’oubliez pas ! Et n’oubliez pas votre
départ fracassant après en critiquant Hollande qui faisait la politique d’Hollande
et pas celle de Montebourg.
Gardons raison.
la gauche n'aime pas les leaders. elle choisira le peuple pour candidat et à la fin le centre macronien l'emportera.
RépondreSupprimerOui mais ça m’amuse de chier sur tout le monde. (Ceci est aussi une réponse à ton billet où j’ai la flemme de faire un commentaire intelligent).
SupprimerJolie liste pour ... une primaire du PS. Ça manque cruellement de candidats écolos, communistes ou autres, ça risque d’être dur de rassembler. Et honnêtement, j’ai de l’estime pour les candidats que tu proposes, mas c’est un peu du réchauffé. Pas sûr que les gens adhèrent à une candidature issue de « vieux briscards » de la politique. Ça nous ramène au problème habituel du cumul des mandats et au non renouvellement du problème politique.
RépondreSupprimerEt pour l’instant tout ceci manque d’idées, de projets, d’une histoire commune à raconter aux Français.
Ils ne voteront pas pour un inconnu... Mais tu as raison (je cite pour le principe).
SupprimerSur ce sujet et sur le quinquennat de pépère, il y avait un excellent documentaire sur LCP hier soir (peut-être en replay).
RépondreSupprimerOn voit bien comment de nombreuses années, en abandonnant le PS à ses nombreux courants, le débat d'idée ne pouvait arriver qu'à cette explosion. Tant que certains (Christian Paul, Montebourg, Hamon, ...) n'auront pas admis s'être plantés en jouant l'opposition interne, cette gauche-là sera perdue.
Ils sont bêtes... Leurs supporters aussi.
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