En politique, l'important, c'est d'être d'accord avec le patron de bistro d'autant que son métier consiste essentiellement à taire ses désaccords avec les clients.
En salle
29 septembre 2020
Mon oraison
28 septembre 2020
Souvenirs de confinement
En ce 196ème jour depuis le début du confinement, je me suis rappelé de cette période en allant vider mes poubelles, à l’instant ! On nous disait de ne rien toucher, de nous laver les mains permanence… Jeter ses ordures devenait une expédition, mais une expédition salvatrice puisqu’elle était l’occasion de sortir de l’appartement. J’osais même aller faire quelque pas dans l’allée menant du parking de la résidence au boulevard, 90 mètres plus loin, en prenant bien soin de ne pas empiéter sur le boulevard si je n’avais pas mon attestation !
Dans l’immeuble, on prenait bien soin de ne pas toucher avec la peau cloisons, les boutons de porte, d’ascenseur. On nous disait que le méchant chinois pouvait se déposer n’importe où. Ma hantise était le seul endroit où j’étais obligé de le faire, pour ouvrir la porte « piétons » près du portail pour les voitures. Je tirais sur les manches de mon manteau pour protéger ma peau pour appeler l’ascenseur ou appuyer sur un bouton.
Pour les courses, je m’arrangeais pour ne pas y aller plus d’une fois tous les trois jours, au début, mais j’ai vite déchanté, avec les week-ends de trois jours qui me foutaient en l’air mes plannings et, surtout, le ras-le-bol de tout planifier à l’avance et d’échouer une fois sur deux, d’être obligé de ressortir en urgence le troisième jour pour acheter une vin ou du beurre, sortie qui s’accompagnait de cette misérable et ridicule attestation, d’autant plus ridicule que je pouvais entrer chez Leclerc par l’entrée du parking sans prendre le moindre risque (et sans avoir à subir la queue devant la porte principale).
A cause de l’attestation, pour moi qui n’ai pas d’imprimante, chaque sortie était un enfer d’autant que je ne voulais pas aller au magasin pendant les heures de pointe et que j’y allais, donc, pendant celles de boulot, profitant d’un trou dans mon agenda. Dès qu’une réunion se libérait, il fallait que je recopie soigneusement ce texte débile, que je le signe, que je plonge dans un pantalon, que j’ajoute l’heure exacte pour pouvoir profiter du maximum de l’heure autorisée (ce que je n’ai jamais fait).
Arrivé sur le boulevard, et c’est peut-être, a posteriori, le plus drôle : je voyais des gens avec des masques ce que je trouvais ridicule vu qu’on nous disait qu’ils ne servaient à rien. Je me rappelle que dans mes billets de blog, je notais la proportion de gens masqués ! Je suis même resté assez longtemps sans en mettre, environ deux mois… Pourquoi ? Qu’est-ce qui me passait par la tête ? Je n’osais pas sortir et prenais toutes les précautions possibles en sortant de l’appartement mais en jugeant le masque inutile.
Je me rappelle d’autres choses comme la redécouverte de mon appartement qui me sert surtout de dortoir depuis une quinzaine d’années, des longues journées sans voir personne, sans parler à personne à part à ma mère, à 18 heures, les journées sans travail et je me rappelle de ces nombreuses journées sans travail (à cause des ponts et des vacances imposées).
J’attendais donc l’heure d’appeler ma mère puis celle de l’apéro,
que j’avais fixée à 20h, l’heure où les cons sortaient pour applaudir sur leurs
balcons pour féliciter les soignants.
La plupart, maintenant, sont probablement opposés aux masques.
27 septembre 2020
Préparons la covid à passer Noël !
Ce dimanche, 195ème jour après le début du confinement, la presse reprend largement les propos du patron de l’Ordre des médecins, nous préparant au pire avec cette épidémie et le fait d’avoir à la supporter tout l’hiver. Hier, des internautes suggéraient de faire un reconfinement de trois semaines début décembre pour que nous puissions passer les fêtes en famille…
Dans mon dernier billet, j’expliquais les mesures qui me
sembleraient bonnes au sens où efficaces mais pas trop pénalisantes. Sur mes
deux lecteurs, un avouait n’avoir rien compris et l’autre ironisait que je sois
devenu une espèce de collaborateur des autorités, tel « quelques taulards [en
prison disponibles] pour proposer à la direction telle ou telle amélioration du
dispositif de sécurité qui les empêche de s'évader » en espérant quelques
avantages.
Ce scepticisme m’amuse : ce ne sont pas les autorités
qui ont inventé cette maladie et elles n’ont pas intérêt à bloquer la France.
Le risque est bien réel et cette maladie est bien dans l’air mais comme elle n’est
pas palpable le doute s’installe. C’est ainsi, par exemple, que l’on voit de
plus en plus de conneries antimasques dans Facebook. Sans doute l’ancienne
ministre mal fringuée avait-elle raison quand elle parlait hier d’acculturation
scientifique de la population provoquant le fait que la moitié d’entre elle n’imagine
pas la covid comme un truc bien réel.
Quant au non comprenant du billet dont je parlais, je ne
vais pas faire comme la ministresse qui parlait d’acculturation pour expliquer
que les électeurs ne comprenaient pas la communication, je vais admettre que
mon billet était probablement fort mal branlé et qu’il convient d’en louper un
nouveau et imaginer des mesures qui, de toutes manières, ne seront pas comprises
par les covidosceptiques.
Il y a quelques hypothèses de base à admettre à moins d’abandonner.
La première est bêtement l’existence de ce virus et le fait qu’il faut éviter
de trop mélanger la population pour pas qu’il ne se propage. Les partisans de l’immunité
de groupe ont peut-être raison mais, pour l’instant, elle n’est pas prouvée. Le
seul élément prouvé est ce fameux « R<1 » (un type infecté doit
refiler la maladie en moyenne à moins d’une personne : c’est mathématique,
l’épidémie diminue) est efficace mais qu’on finit toujours par avoir un relâchement.
La deuxième est qu’on ne peut stopper l’économie (le glandu que je citais et
qui voulait arrêter toute activité pendant la période précédant Noël n’est qu’un
gros con). La troisième est qu’on ne peut tout de même pas limiter de trop les
libertés des braves gens.
Pour terminer cette longue et pénible introduction, je ne
vais pas paraphraser le patron de l’Ordre des médecins mais expliquer ce que j’en ai compris :
depuis la fin de la première vague, on s’est beaucoup branlé la nouille, il est
temps de se mettre au boulot. Calmement. Par exemple, un objectif : sauver
Noël. Encore que, je n’en ai pas grand-chose à cirer : je vais sans doute
passer le réveillon de Noël avec quatre personnes et nous avons passé l’âge de
faire les magasins pour acheter des conneries pour faire plaisir aux gamins.
Mais pour se faire, il ne faudrait pas que ma mère soit claquemurée dans sa
maison de retraite. Je dois donc bien m’assurer la santé de tout un chacun
quitte à leur foutre des coups de pied au cul !
Pour atteindre cet objectif, nous allons déterminer trois
axes. Petit 1 : que nous ne soyons pas confinés en décembre (évidemment
surtout à la fin). Petit 2 : que nous puissions faire nos courses de Noël
à peu près normalement. Petit 3 : que l’inévitable relâchement de la
dernière semaine de l’année ne provoque pas de gros dommage par la suite.
Pour le premier point, je suis désolé, il faut des mesures
de strictes pour éviter les rebonds de contamination. On appelle cela le
confinement. On ne va néanmoins pas recommencer les conneries de mars à avril,
surtout qu’on a quand même des masques, maintenant. Pour le troisième point, c’est
exactement pareil : il va falloir prendre des mesures extrêmement fortes
pour faire baisser le « R » drastiquement, par exemple, pour que les
gens puissent aller faire les cons au ski pendant les vacances de février.
Pendant ces mois, nous garderons un œil sur la science. Par exemple, on
pourrait découvrir que le virus ne touche pas ceux qui boivent plus de quatre
ou cinq bières par jour…
Ne tortillons pas du cul. Le dernier confinement a duré deux
mois. Il en faut maintenant un de deux mois qui doit être terminé début
décembre. Il faut donc le commencer dès le début du mois prochain, disons
dimanche ce qui me permettra de faire la fiesta vendredi et samedi. On va se
libérer un mois jusqu’à la fin de l’année, reconfinons pour un nouveau mois
après. Ensuite, on verra ! Véron verra.
Ce confinement doit être light ce qui était l’objet de mon
dernier billet, celui qui n’a pas été compris par la moitié de mes deux
lecteurs. Je ne vais pas le refaire : interdiction des machins inutiles
comme les salles de sports, télétravail à gogo et masques à tous les étages.
Il me reste le troisième axe à traiter : le mois de
décembre, les achats de Noël, les fêtes… A mon grand désappointement, je n’ai
pas beaucoup d’idées mais je ne peux pas tout faire non plus. On ne va pas
supprimer un mois d’ambiance festive, déjà que l’été n’a pas été folichon. La
seule solution est d’arriver à ce qu’aucune mesure drastique ne devienne
obligatoire alors qu’on aura fatalement une hausse des cas.
Amusons-nous et ne faisons pas les cons. Le télétravail peut
continuer et les salles de sport peuvent rester fermées. Essayons de nous
convaincre qu’on peut ne pas faire le 24 décembre avec les vieux du parent 1 et
le 25 avec ceux du parent 2. Nous ne sommes pas obligés de nous faire la bise à
minuit le 1er de l’an.
Si vous faites la fête dans un immeuble, ne vomissez pas par
la fenêtre, vous pourriez contaminer les voisins du dessous.
24 septembre 2020
Réinventons le confinement !
A écouter Olivier Véran, hier, j’ai rajeuni de six mois me croyant à ce fameux samedi de mars où Edouard Philippe avait annoncé la fermeture des bars en urgence : trois jours après commençait le confinement totalement improvisé et tout aussi urgent (annoncé le lundi pour le mardi, il y a cent-quatre-vingt-douze jours). Cette fois, l’opération est restreinte géographiquement et moins pressée mais nous pouvons être à peu près sûrs que Marseille et la Guadeloupe seront reconfinés en fin de semaine prochaine…
La mesure sera étendue progressivement à tout le territoire. Disons une à deux semaines plus tard pour des coins comme Paris et je vais me mettre en état de marche pour quitter la région parisienne en milieu de semaine prochaine et pas merder comme en mars.
Notons que nous avons des cycles de six mois qui
devraient nous aider à y voir plus clair et je propose de les cadrer sur les
changements de saison : aux équinoxes, on confine, aux solstices, on
libère ! Là, nous avons deuxième quinzaine de mars 2020 un confinement,
une réouverture des bistros trois mois plus tard et une refermeture un
trimestre après.
Gageons néanmoins que le confinement ne sera pas le même que le précédent sauf si la situation dans les hôpitaux devient vraiment intenable mais d’un renforcement des mesures. Nous n’aurons plus l’interdiction de rester à la maison, j’espère que la disponibilité du masque permettra de supprimer cette contrainte et l’abrutie attestation qui allait avec.
Je vais donc proposer au gouvernement ces modalités de « confinement
light ». Tout d’abord, vous ne fermez pas les bistros, notamment dans les
coins que je fréquente. Vous multipliez les contrôles de police. Je pense qu’il
y a environ 200 000 personnes dans les forces de l’ordre et 40 000 bistros.
Ce n’est pas la mer à boire juste une pinte de bière, pour chacun d’entre eux,
de temps en temps. En les mettant par groupes de deux, si chaque paire va boire
un coup tous les jours, vous pouvez faire plusieurs contrôles par établissement
et par jour. Ce n’est pas compliqué : la paire de keuf entre dans le rade
et va faire le comptoir. Elle commande des consommations (et un reçu pour
justificatif auprès de l’administration fiscale). En entrant dans le bistro,
elle peut prendre discrètement une vidéo. Après, ils verbalisent les clients et
les commerçants qui ne jouent pas le bon sens (je vais y revenir car la loi ne
prévoit rien, heureusement) et papotent avec les braves gens. Non seulement,
les couillons apprendront les règles et finiront par les respecter et en plus
la maréchaussée augmentera largement sa cote de popularité en discutant de
la pluie et du beau temps avec tout un chacun le temps de finir la pinte.
Des opérations de même type pourront être menées dans d’autres types de commerces (mais ce sont bien les bistros où il y a le plus de bordel et qui vont fermer prochainement).
Le bon sens reste à définir. On verbalise les gens debout
qui n’ont pas de masque et ce, indépendamment des bistros, s’ils sont dans un
groupe de cinq personnes. Il y a deux solutions pour pouvoir être debout sans
masque « légalement » à l’extérieur ou l’intérieur de lieux
fréquentés par le public : être dans un coin où on ne risque pas de se
retrouver par mégarde dans un groupe de plus de cinq personnes et quand on fume
(donc à la sortie des bistros…) ou on mange. Il reste la problématique des
comptoirs. Les consommateurs doivent pouvoir boire au comptoir sans masque. Il
faut donc que les types qui consomment ailleurs ne viennent pas s’entasser pour
prendre une commande ou régler. Ils doivent avoir une file d’attente bien
matérialisée, par exemple avec des petites barrières (et pas seulement du ruban
adhésif sur le sol).
Une distance minimale entre les groupes de table doit être désigné mais aussi une distance entre les clients assis côte à côte (par exemple, vingt centimètres entre les épaules). Un groupe de table ne doit pas avoir plus de dix clients.
Le port du masque doit être obligatoire partout dans les lieux fréquentés par le public avec des exceptions, disais-je (fumeurs ou mangeurs debout, personnes assises avec une distance raisonnable), le tout si on risque de se trouver mêler à un petit groupe.
Vous me direz que tout cela ressemble au déconfinement que nous connaissons actuellement. Je sais mais j’introduits le bon sens, ce qui est quand même pas mal, avec des flics chargés d’aller au bistro, ce qui est quand même sympathique. Alors pourquoi appeler cela un « confinement light » ? Parce que j’y ajoute des mesures…
Dans les villes de plus de 15000 habitants les transports
en voiture seront conditionnés à une autorisation (je vais y revenir) qui sera
aussi utilisée sur tout le territoire pour l’usage des transports en commun « du
quotidien ». Cette autorisation pourra être délivrée par un employeur ou
un de ses représentants qui devra préciser les horaires et certifier que l’activité
du salarié ne peut pas être menée sans transports en commun ou est
indispensable à la vie du pays. Cette autorisation pourra également être émise
par des municipalités, des policiers, des pharmaciens pour résoudre les
différents cas où le déplacement est évidemment tolérable (un type peut faire
300 km en voiture pour aller voir ses parents sans que ça gène qui que ce
soit). Les municipalités mettront à disposition du personnel pour aider les
gens à rédiger les demandes d’autorisation.
Exemple : « heu, j’habite en région parisienne mais je dois faire du télétravail mais je suis mieux en télétravail dans la maison de ma vieille mère qui a besoin de ses enfants à proximité ».
Je parlais d’activité nécessaire à la vie du pays dans le cadre des professions autorisées à se déplacer. On va travailler à l’inverse et définir des métiers non indispensables. Vendre des jeux à gratter ou tenir une salle de sport n’est pas indispensable. La liste pourra se discuter. Il s’agit d’être objectif. Par exemple, on peut se dire que vendre des chaussures n’est pas indispensable mais comme les hypermarchés resteront ouverts pour vendre de l’alimentaire, les gens pourront y acheter des pompes. Alors pourquoi pénaliser les chausseurs spécialisés ? Du bon sens, je vous dis. Les coiffeurs ne sont pas indispensables (plus de deux mois…). Les putes non plus, tout comme les artistes et les vendeurs de voitures.
Du bon sens et de l’objectivité…
J’ai beaucoup parlé des bistros et des commerces mais il faut empêcher toute forme de rassemblement sans masque mais aussi avec masque. Cela inclus tous les lieux de spectacle et la plupart des activités soi-disant culturelles ou sportives ! Désolé… Z’avez qu’à regarder la télé en faisant du vélo d’appartement…
Voila une proposition de semi-confinement.
22 septembre 2020
On déménage !
Je n’avais pas mis les pieds au bureau depuis le 16 mars 2020, le confinement ayant commencé officiellement le 17 (profitons-en pour rappeler que nous en sommes au cent-quatre-vingt-dixième jour et que nous entamons le 28ème semaine) sauf le 23 juin pendant une heure pour préparer notre déménagement dans nos nouveaux locaux.
Nous avons donc des nouveaux bureaux.
Tenez ! A l’heure où je vous parle et où j’ai terminé
ma journée de travail (des guillemets seraient les bienvenues autour de ce mot,
compte tenu du déménagement), on vient de recevoir nos casques pour nos
téléphones ultramodernes. Ce qui nous fait bien plaisir.
Sauf qu’on utilise plus les téléphones vu qu’on passe par
Teams. Donc on a aussi des casques pour téléphoner à partir de l’ordinateur.
Sur mon bureau, j’ai donc deux casques, un téléphone, un écran 27 pouces (je n’ai
pas mesuré mais il parait que c’est la norme), un clavier, une souris, un
iPhone (j’ai oublié mon Samsung professionnel à la maison), deux batteries de
secours dont une en charge (c’est une de trop mais j’ai un peu merdé, ce matin),
une prise multiple pour brancher les chargeurs de machin à charger dont deux à
l’heure où je vous cause.
Le PC est génial. C’est celui que j’avais avant mais en
branchement un câble mini USB sur le côté (on en branche rarement sur le
dessus), on se retrouve avec de vrais clavier, écran et souris ce qui fait
toujours plaisir.
J’ai aussi sur le bureau, un câble pour attacher le portable
pour éviter qu’on ne le vole et que je ne brancherai jamais, deux tasses pour
le café dont un hub aux couleurs de l’entreprise et deux boîtes de capsule de
café mais nous n’avons plus des machines pour les utiliser. Il y a un
distributeur de café normal distribuant des gobelets connecté à un distributeur
d’eaux diverses et de friandises d’une simplicité d’utilisation hors du commun.
Pour avoir un café normal, il faut passer le badge devant la zone ad hoc de la
machine à friandises.
J’ai aussi une boite de 50 masques en papiers offerte par l’employeur
et quatre ou cinq masques en tissus de même provenance mais c’est pour mettre
dans les transports en commun alors que les autres sont pour le bureau
uniquement. J’espère que je ne vais pas être licencié si je confonds les deux.
Grand progrès pour nous : le PC se connecte au wifi en
mode sécurisé (on peut donc avoir accès aux serveurs de l’entreprise). On a
plusieurs réseaux wifi, d’ailleurs, ce qui me permet de connecter mon iPhone.
Ce matin, à l’idée de découvrir de nouveaux locaux, j’étais
un peu comme un gamin. Je suis même arrivé en avance ce qui est complètement
con vu que je n’avais pas de badge pour entrer et il a fallu que j’attende la
distribution officielle vers 9h, heure à laquelle on nous a aussi donné un
badge pour la cantine.
Je suis venu en taxi, par fainéantise, par peur de la Covid
et un tas de raisons valables. Je n’ai pas pris le métro depuis le 16 mars. J’ai
été surpris par l’ampleur des travaux au nord-ouest de la Défense. Nos locaux
donnent sur une voie ferrée en cours de construction (la ligne « Eole »,
je présume).
La matinée a été consacrée à l’aménagement (vidage des
cartons, branchements,…) et surtout à la visite des bureaux (l’agencement est
un peu compliqué avec différents couloirs organisés différemment aux deux
niveaux que nous occupons). Il faut reconnaitre qu’une partie du temps a été
consacrée à des bavardages divers vu qu’on ne s’était pas vus depuis six mois.
Pour finir, un mot sur la cantine qui est petite et assez
familiale : c’est signe que les choix seront limités et la qualité assez
bonne (ce qui s’est vérifié ce midi) mais les gestes barrières rendent assez
peu agréables les discussions avec les collègues.
Enfin, travailler toute la journée avec un masque est assez
pénible ! On s’en serait assez douté. Je dois reconnaitre que j’ai passé
une partie du temps avec le masque sur le menton (je ne suis pas le seul…). Et
surtout : ils finissent par puer vu que l’air est sec et la température
irrégulière (par exemple, en terminant ces mots, je suis un des derniers
présents : j’ai froid après avoir eu légèrement trop chaud une partie de
la journée).
A part ça, les bureaux ont été entièrement rénovés et sont
très plaisants. C’est déjà ça).
Ceci n’est pas un billet politique.
15 septembre 2020
Pour la 5G, Amish, donnez !
13 septembre 2020
Je ne suis pas parti
La première est personnelle et est liée à la crise
sanitaire. Avant de m’expliquer, je vais résumer : je me fais chier. Je me
fais chier à un point où je n’ai plus envie de rien faire pour m’occuper à part
m’allonger sur mon lit à regarder des vidéos débiles, genre TikTok ! Je
pense que c’est un dommage collatéral du télétravail et du fait de ne pas avoir
d’événement déclencheur de début de journée, comme le truc bête qui consiste à
monter à une heure plus ou moins fixe dans un métro.
Je vais rappeler les aspects personnels liés à cette crise.
Tout d’abord, il y a eu trois semaines de confinement assez strict à cause de l’attestation.
Ensuite, l’attestation a pu être remplie sur smartphone et le rythme s’est mis
en place puis elle a disparu. J’ai pu passer le mois de juin en Bretagne où j’ai
appris à gérer une maison et, d’une manière générale, une autre vie. J’ai
ensuite passé une semaine à Paris avant de revenir le 1er août en
Bretagne pour trois semaines de vacances puis, à nouveau de télétravail. Tout
juillet, j’ai pris plaisir à cette vie, à ces quelques périodes passées dans le
jardin à tailler les rosiers. Pendant les vacances, à part la dernière semaine
au cours de laquelle j’avais un chien en pension, j’ai commencé à glander
sévèrement. Mes fins de journée avaient leurs rituels : à 17h, aller voir
ma mère en maison de retraite, de 18 à 20h30, au 1880, aimable bistro que je
fréquente depuis plus de 30 ans, entrecoupées d’une visite à Intermarché, juste
à côté, histoire de faire des courses et, parfois, un détour chez Leclerc dans
la journée… Le fait d’avoir le chien me donnait un autre rituel : le
promener à 16 heures… Le télétravail a repris mais je ne me suis pas vraiment
mis dedans : j’arrivais à être assez bon en réunion ou dans les dossiers
urgents mais pas sur les taches de fond sauf à des moments incongrus (j’étais
de à fond samedi dernier pour relire un document pendant trois heures et une
demi-heure très matinale – 4h30 – pendant 20 minutes dans un PowerPoint que j’avais
rédigé normalement lundi après-midi mais n’avais pas pris le temps de prendre
en compte les remarques des collègues. Et c’est à 4h30, réveillé pour aller
pisser que l’instinct m’est revenu).
A noter que mon dernier billet date de la veille de la fermeture du 1880 (j’ai un bistro de secours, bien sympathique, mais j’y suis moins chez moi). Le supermarché n’étant plus à côté, j’ai même perdu l’envie de faire la cuisine (ce qui ne va pas m’empêcher de manger un filet mignon passé au barbecue mis à cuire avant de sortir le PC pour taper ce billet fleuve).
Deux ou trois choses à noter : pendant la première
partie du confinement en Bretagne, j’ai fait plusieurs emplettes pour améliorer
mes conditions de télétravail mais je n’ai pas du tout fait ce que j’avais
prévu, notamment travailler dans la véranda quand les conditions climatiques le
permettaient. Le fait que je n’y suis pas tenu est sans doute la principale raison
de mon état d’esprit. Pendant les vacances, j’ai repris la lecture de livres (la
seule vraie…) mais j’ai arrêté dès la reprise du boulot. J’ai aussi totalement
cessé les jeux sur mon iPhone alors que j’étais « accroc » depuis
longtemps (un peu moins depuis un an ou deux). Je me suis mis à Instagram… mais
c’est vraiment TikTok qui me bouffe du temps.
Une semaine sans rédiger de billet de blog, ce n’est pas
très grave. Et si Didier
Goux n’avais pas repris hier, il m’aurait battu ! La vie « normale »
reprend dans une semaine mais dans de nouvelles conditions (trois jours de
télétravail et deux dans de nouveaux bureaux, très loin de chez moi). Six mois
sans métro, c’est le bonheur, mais six mois sans vie sociale professionnelle « de
visu », ce n’est pas franchement heureux !
Reprendre le télétravail dans mon appartement de banlieue ne me réjouit pas mais j’aurai l’Amandine, la Comète et l’Aéro à ma porte ! Et je connais déjà les patrons du bistro à côté du nouveau bureau (ils tenaient la Comète, auparavant).
Côté Covid, la politique du gouvernement est toujours aussi
navrante et c’est sans doute une des raisons qui font j’ai levé le pied
notamment avec un événement (dont j’ai déjà parlé ici, paradoxalement) : l’interdiction
préfectorale de se promener sans masque à Loudéac alors que, à part pour le
marché du samedi et les heures de pointes à l’entrée des supermarchés, il n’y a
jamais de rassemblement de personnes en extérieur ! Je pense avoir tenu
des propos mesurés, dans ce blog, fervent défenseur du masque en intérieur et
dans ces rassemblements mais quand l’Etat déconne à plein tube ce n’est plus
tenable. Vous me direz qu’il déconne depuis un bout de temps… Depuis que les
masques sont disponibles, ils battent des records. Au moins, avant, ils avaient
un prétexte…
Côté politique et réseaux sociaux (au fond, je crois que la
politique ne m’intéresse plus que via les réseaux…), c’est devenu n’importe quoi
depuis trois semaines. Je passe les conneries liées à l’affaire Obono (je suis
même en désaccord avec mes copains du Printemps Républicain que je trouve bien
indulgents avec cette dame, je l’ai dit), celles liées aux espèces d’université
d’été du PS avec tout le monde qui appelle au rassemblement à gauche, à l’union
et tout ça en s’y prenant comme des manches. Je rappelle septembre 2010 et
septembre 2015, soit dix-huit mois avant les dernières présidentielles, on
savait que ceux qui allaient devenir Présidents préparaient quelque chose mais
on ne soupçonnait absolument pas qu’ils allaient réussir. On peut également
parler d’août 1979 (vive Rocard) ou d’août 1993 (vive Balladur). Et août 2000 ?
Vive Jospin… Et rappelez-vous aussi d’août 1986…
Je parlais de Jospin et j’en ai fait un billet l’autre jour : je passe une partie de mon temps à parler de lui dans Facebook. J’ai plein de troll qui viennent le défendre. Pourtant, « mon programme n’est pas socialiste », « l’Etat ne peut pas tout » et les privatisations démesurées font passer Hollande pour un trotskyste… Mais non ! Depuis deux semaines, il est devenu l’icône de toute la gauche et je ne fais que dire qu’il a mené la bonne politique, sociale-libérale, quoi ! On nous dit qu’il avait su rassembler la gauche, toute la gauche, que c’était bien et tout ça. On voit à quoi a mené le rassemblement en question en 2002… L’histoire se répète.
Là, on innove, avec un président ni de droite ni de gauche qui est appelé par une éminence de la droite pour devenir son candidat dans dix-huit mois… Et des types de gauche mesurée qui continuent à le soutenir. Et moi qui me dit qu’il démissionnait maintenant pour brasser les cartes (et l’air), je voterais à nouveau pour lui si les candidats étaient les mêmes que la dernière fois.
Quant à l’autre qui s’imagine que supprimer un sapin de Noël
sauvera la planète et fera gagner l’écologie politique dans le cœur des gens…
Il y a peu, nous avions deux Français dans les quatre
premiers du tour de France et c’est fini.
Trouvez-moi une seule raison valable de bloguer avec tout ça ! A part des photos de bouffe, évidemment. J'en profite de rappeler que pour faire le filet mignon de porc au barbecue, il faut le couper en deux dans le sens de la longueur afin de faciliter la cuisson.
TikTok est un réseau social auquel on peut devenir complètement addict. Les publications sont des courtes vidéos de 10 secondes à une minute prises par des types de 15 à 20 ans avec pour principale vocation à obtenir des abonnements, des likes, des visites sur Instagram et Youtube. Des jeunes qui font n'importe quoi pour devenir influenceur. On y trouve les mêmes histoires racontées par des abrutis qui les ont pompées chez d'autres gringalets décérébrés.
C'est presque la négation des réseaux sociaux.
Leurs fins... En quelques mois d'existence, ils rivalisent avec Facebook et Instagram. De la folie sans intérêt.
Pourquoi bloguer pour avoir 2 ou 300 lecteurs alors que ces andouilles comptent les visiteurs en dizaine de milliers ?
05 septembre 2020
D'où suis-je ?
Romancière prise à parti par hasard... |
Mon bistro préféré étant fermé le lundi soir, je vais, ce
jour, au café de la gare, près de chez moi, tellement prêt qu’il n’est pas rare
que j’y passe une petite heure d’autres jours. Les patrons sont sympa. La plupart
des clients sont des habitués qui vivent dans le coin. Au départ, ils me
regardaient bizarrement, comme c’est la règle. Mais qui est ce type ? Puis
je me suis fondu dans le décor, restant un cas à part, je ne cherche pas le
contact, j’ai peu de copains, je plonge dans mon iPhone… Ils ont fini par
comprendre que je suis un parisien en télétravail en Bretagne et devant rester
là pour des raisons propres à mon entreprise.
De temps en temps, je me mêle à une conversation quand ils
se posent des questions et que j’ai la réponse. Les questions sont souvent d’ordre
local. Mais qui tenait la boulangerie de la rue Neuve, avant ? Comment s’appelle
ce village, à côté de La Motte ? C’est quoi le prénom du fils à machin ?
Quand je réponds, il s’interroge, pas à voix haute, au cas
où j’aurais la réponse… Qui c’est, ce gros parisien qui connaît mieux ou aussi
bien le patelin que nous ? C’est facile, je suis né ici, il y a cinquante
cinq ans, ma mère vit la depuis quatre-vingt, je suis rarement resté plus de
trois semaines sans la voir et sans voir mes amis d’enfance, que je connais pour
la plupart depuis la fin des années 70. Par contre, toi, là, tu as trouvé du
boulot à Loudéac par hasard en 1990, tu es venu d’installer ici, tu es persuadé
que tu es chez toi et tu y es. Comme moi, ici. Comme moi dans ma ville du Kremlin-Bicêtre,
où je réside depuis cette époque, où je fréquente les bistros tenus par des kabyles.
Finalement, on se fout de tout ça. J’ai connu Loudéac à une
autre époque, je faisais mes courses dans les épiceries avec ma mère vu qu’il n’y
avait pas encore de supermarché à part Prisunic à côté de l’actuel Intermarché,
puis Leclerc s’est installé route d’Hémonstoir et a fini par déménager route de
Saint Brieuc. Prisunic est devenu Festival puis je ne sais plus avant de traverser
son parking pour finir en Carrefour Market puis en Intermarché. Avant l’Intermarché
était le long de la Rocade. Et le Super U s’est construit en même temps que la
zone commerciale dans les dix dernières années. Loudéac a changé, nous avons
changé, nous sommes pourtant toujours Loudéaciens, je suis aussi Kremlinois, né
en Bretagne, je me sens Breton et toi, je ne sais pas où tu es né, mais tu vis
en Bretagne depuis longtemps, tu es Breton, tout comme Kader, là-bas, qui
habite depuis la nuit des temps route de la foret…
Je suis Européen, bien sûr, au sens géographique du terme, à
l’Ouest de l’Oural mais aussi au sens des institutions, ce qui est complètement
con. Je suis Français. J’aime mes villes, mes régions, la Bretagne et l’Ile-de-France,
et mon pays, ma république.
D’ailleurs, j’ai bien aimé une partie du discours (pdf) de
Macron, sur ce thème : « Le Sacre de
Reims et la Fête de la Fédération, c'est pour cela que la République ne
déboulonne pas de statues, ne choisit pas simplement une part de son histoire,
car on ne choisit jamais une part de France, on choisit la France. La
République commence, vous l'avez compris, bien avant la République elle-même,
car ses valeurs sont enracinées dans notre histoire. »
Ce billet traînait dans mon crâne depuis quelques jours puis
il y a eu ce discours qui survient à un moment où je parle de plus en plus de
la République dans mon blog. Mais ce sont des propos de Karine Tuel cités par un
copain dans Facebook qui ont déclenché mes propos sur le café de la gare.
Je suis terrien tendance universaliste.
P.S. : je n’ai jamais rien lu de la dame en question et si je la connais vaguement c’est par la lecture d’entrefilets dans la presse. J'ai par ailleurs relu en diagonale le discours de Macron pour rechercher la citation exacte. Il ne me semble pas mal.
04 septembre 2020
Vive Jospin !
« Vive Jospin » fut notre cri de ralliement lors de nos soirées de blogueurs, à la fin des années 2000, parce Martin P., devenu insoumis, nous payait un verre à chaque fois qu’on le disait ! Et Yoyo, en cette période agitée pour la gauche, représentait quelque chose, pour nous… Je vais te raconter une anecdote. En 2012, j’avais été invité sur le plateau de France 2 pour la soirée électorale de la présidentielle. Après la première partie, vers 22h, sûrement, j’étais bien décidé à rejoindre les copains blogueurs qui fêtaient la victoire de François Hollande. Je profite donc de la pause publicitaire pour sortir.
Je me précipite aux toilettes pour y procéder à une vidange
légitime qui fut suivi par un énergique lavage des mains digne des plus grandes
pandémies historiques de coronavirus mais, en tant qu’usager de bistro, je ne
me les sèche pas ! Les torchons sont souvent dégueulasses et les
souffleries dispersent les résidus… Un aller retour sur mon pantalon suffisait
à résorber une partie de l’eau.
Au bout du couloir, le Saint Homme était là, majestueux (il
est très grand, mince, la blancheur de ses cheveux fait ressortir une espèce de
majesté, justement, et, merde à la fin, c’est quand même Jospin). Il était seul
et attendait un journaliste connu pour une brève interview. Tous les passants
(des politiciens, les journalistes…) lui serraient la main brièvement ! J’allais
pouvoir faire de même avec son éminence mais, j’étais trempé… Je fonce donc aux
toilettes pour sécher tout ça et, évidemment, à la sortie, l’interview avait
commencé et papy n’était plus accessible.
Déçu, je me plante quand même à côté pour boire ses paroles en
direct et sans interposition d’électronique. Cela étant, mon poulain venait d’être
élu président de la République et je projetais de boire autre chose ! Je
me suis cassé.
A noter qu’on apprend beaucoup sur les plateaux télé. Par
exemple, Nadine Morano est une très belle femme (mais il faudrait lui couper la
tête) et FOG fait encore plus abruti hautain que dans le poste.
Lionel Jospin vient de sortir un livre. Il assure donc sa
promotion et écume les rédactions et plateaux. Une copine a diffusé dans
Facebook sa première interview (dans l’Obs, évidemment) et je vais citer deux
extraits.
« Dans l’élection
d’Emmanuel Macron, n’oublions pas les aspects contingents. Si François Fillon
n’avait pas été touché par une affaire, il aurait été présent au second tour,
et sans doute président de la République. Si le président sortant, François
Hollande, s’était représenté, Emmanuel Macron n’aurait pas franchi le premier
tour de l’élection présidentielle car une bonne partie de l’électorat
socialiste lui aurait fait défaut. » A l’heure où les partis de
gauche font beaucoup de bruit en préparation de la prochaine présidentielle, les
militants et sympathisants, sans oublier les pingouins de Facebook, devraient
relire plusieurs fois cela plutôt que de multiplier les analyses diverses,
surtout différentes des miennes, hein !
Sa Majesté nous rappelle que Macron a été élu par hasard
suite à une erreur de la droite (je suis gentil). Elle nous confirme par
ailleurs que François Hollande a pris la bonne décision pour éviter la victoire
de la droite mais aussi pour une évidence : l’électorat socialiste était
en vacances. Sous entendu : tout autre candidat socialiste n’avait aucune
chance vu que le centre gauche suivait plutôt Macron.
A propos du quinquennat de son ancien poulain : « La majorité s’est défaite, l’esprit disciplinaire a régné
au gouvernement cependant que la tentation de la fronde s’emparait d’une partie
des élus et des militants. Le consensus sur une politique s’est perdu. L’identité
socialiste s’est dissoute dans l’infléchissement libéral. » L’homme
qui avait dit « L’état ne peut pas tout » en venait à critiquer le
libéralisme.
C’est amusant parce qu’un tas de copains de « gauche
antihollande » se sont précipité pour diffuser l’interview (et je comprends :
ça fait du bien de revoir l’ancien) en mettant l’accent sur cette partie. C’est
surtout amusant parce que c’est la politique menée de 1997 à 2002 qui m’a ancré
dans ce centre gauche… libéral.
Qu’a fait Jospin en cette période ? Je ne vais pas
faire l’inventaire. Il y a évidemment de grandes mesures de gauche comme les 35
heures, la CMU, l’APA, les emplois-jeunes, le PACS. Il y a aussi, par exemple,
la baisse de la TVA, de 20,6 à 19,6. Nicolas Sarkozy avait fait voter une augmentation
à 21,2% (de mémoire). Hollande a annulé cette hausse (et fait le mariage pour
tous, les contrats de génération,…) et a porté l’imposition sur le capital au
niveau de celui sur le revenu.
Mais aussi :
« Lionel Jospin entreprend, une fois Premier
ministre, une série de privatisations ou d'ouverture aux capitaux privés :
France Telecom, Thomson Multimédia, le GAN, le CIC, les AGF, Société
marseillaise de crédit, RMC, Air France, Crédit lyonnais, Eramet,
Aérospatiale-Matra, EADS Banque Hervet30. Il déçoit également de nombreux
sympathisants de la gauche à propos de l'usine Renault de Vilvorde en Belgique
: bien que s'étant engagé lors de la campagne des législatives de 1997 à
remettre en cause la décision de fermeture, il ne peut arrêter le processus. »
Et enfin, comme on sait, il a été brillamment été réélu président de la République vu qu'il avait un couloir...
Vive Jospin, tiens !
02 septembre 2020
Le petit blogueur et les gauches irréconciliables
A la fin de l’année mon blog politique aura quinze ans mais ce n’est pas le sujet de mon billet du matin du cent-soixante-dixième jour depuis le confinement. Dans ma mémoire, les blogs politiques étaient alors assez sérieux et peu militants même si pro-européens. Ils étaient surtout tenus par des « communicants » qui voulaient se faire un nom mais qui tournaient entre eux, un peu comme nous l’avons fait ensuite. Internet avait eu un gros impact sur le referendum pour l’Europe. Il ne s’agissait pas des blogs mais de sites personnels et, bien sûr, celui de Chouard, secondés par les forums et un tas de support. Moi-même, je tenais un site mais je n’avais pas les moyens de le faire connaitre et ce n’était pas du tout mon but.
Rétrospectivement, ceci a peu d’intérêt mais je ne l’ai jamais raconté alors que je parle de tout dans les blogs et cela me parait important, maintenant, de mieux expliquer mon cheminement vers mon militantisme de claviers. Après une bonne quinzaine d’années de développements informatiques, d’abord à titre personnel, dès mes 13 ans, puis professionnel, je m’étais retrouvé, en 1995, vers des missions plus fonctionnelles. Vers 2004 et 2005, j’avais décidé de m’intéresser à nouveau à la technologie pour ne pas être totalement has been. J’ai donc monté des sites web. J’avais comme principal support la généalogie familiale et les textes que je pondais, relatifs au boursicotage pour les particuliers et à la politique. Je m’intéressais au web 2.0, aux blogs et à tous ces machins. J’avais donc un blog personnel, hébergé par Orange, surtout parce qu’on mon opérateur m’a dit, un jour : voulez-vous créer un blog ? Mais, ça, je l’ai déjà raconté.
Je le suis rendu compte que les blogs étaient le support idéal pour diffuser ma prose et que je me faisais trop chier avec du HTML… A l’époque, il y avait deux types de blogs : ceux où les tauliers géraient eux-mêmes leurs hébergements (la gestion du site weg) via des outils comme Wordpress ou Dotclear et ceux où tout était géré par des boîtes comme over-blog, hautetfort, 20 minutes… et surtout Blogger (appartenant déjà à Google). J’avais créé mes blogs avant de connaître ces subtilités. Celui sur Orange ne m’allait plus. J’avais donc cherché « Créer un blog » dans Google et j’étais évidemment tombé sur Blogger.
La blogosphère était un peu fracturée entre les deux
catégories de blogueurs. Il y avait d’un côté les puristes qui se vantaient de
manier des outils de téléchargement, des CSS et des trucs comme ça et les
autres qui ne faisaient que déconner en écrivant tout en utilisant tel ou tel
gadget proposé par l’hébergeur. Mon bagage professionnel aidant, je suis devenu
une sorte d’expert de l’utilisation de Blogger et divulguait des conseils sur
un blog. En d’autres termes, il y avait ceux qui parlaient des flux RSS, ceux,
comme moi, qui savaient ce que c’est et les autres.
A cette époque de balbutiement de Facebook et Twitter, les blogs intriguaient la presse et les spécialistes de la communication (normal, les premiers blogueurs étaient des communicants) et tout le monde s’imaginait que c’était l’outil d’avenir ! 20 minutes, dont je parlais, a été un des premiers organes de presse à ouvrir une plateforme de blog grand public, les autres journaux avaient des outils plus confidentiels. Les services autour des blogs ont prospéré, dont ceux avec lesquels j’ai beaucoup joué et qui sortaient des classements. Ils avaient aussi le mérite de fournir des annuaires de blogs ce qui a fait qu’on a pu facilement en connaître de nouveaux sans avoir à dérouler les bloguerolles. Mon blog a connu une certaine gloire et a rendu d’autres types jaloux car ils n’avaient rien compris aux mécanismes. S’opposaient à moi (et à mes potes) ceux qui pensaient rédiger bien et ceux qui pensaient avoir la meilleure analyse alors que nous ne pensions qu’à rigoler. J’avais aussi un langage qui poussait un peu à la provocation, parlant de nègres et de pédés au lieu de racisés et de gays, ce qui a donné beaucoup d’arguments aux andouilles pour me taper dessus, d’autant que je parlais beaucoup de bistro. Ma réputation était faite : gros con, beauf, homophobe, raciste, ivrogne…
Parmi les outils donc je parlais, il y avait Cozop où, à l’initiative de Dagrouik, nous avons pu fédérer des blogs de gauche militants, au sein de ce qu’on a appelé les leftblogs. Les leftblogs sont devenus un groupe Google de blogueurs de gauche pour aider ces derniers à obtenir des informations, à tenir leurs blogs et à les faire connaître ! Il y a eu rapidement des déchirements au sein du groupe à cause du congrès de Reims et les partisans de Martine Aubry s’étripaient avec ceux de Ségolène Royal alors que le fond politique n’était pas le but du groupe. J’ai toujours essayé de tenir la barre vu que je me suis retrouvé administrateur de ce truc mais les militants de gauche sont incapables de discuter entre eux sereinement. Toute la gauche était représentée, du Front de Gauche au centre gauche. Beaucoup ont fini par se barrer voyant qu’un consensus n’était pas possible même si le consensus politique n’était pas l’objet du groupe…
Arrêtons, pour l’instant, l’histoire ici ! Facebook et
Twitter ont pris le pas sur les blogs. Les blogs ne sont pas morts pour autant.
Google a récemment sorti une nouvelle interface pour Blogger ce qui montre que
les fameux GAFAM continuent à investir sur ce support même si les choix de
Google n’ont pas toujours été heureux dans les réseaux sociaux.
Revenons dans le présent !
En fin de semaine dernière, il y a eu les affaires « 10 petits nègres » et « Obono » et, je ne sais plus pourquoi vu que je n’avais pas fait de billet, j’ai pris une baffe dans Twitter. Je suis donc allé fouiller les entrailles récentes de ce machin et j’ai trouvé une pépite (que je ne retrouve plus ce matin, je suppose que j’ai été bloqué) du genre : « c’est dommage que les leftblogs soient tous devenus vallsistes et membres du Printemps Républicain ». Ca venait de cette frange de la population que j’appelle souvent « la vraie gauche » c’est-à-dire qu’ils pensent que tous ceux qui ne sont pas totalement d’accord avec eux sont de vils fascistes ! Maintenant, la présidentielle approchant, ils appellent à l’unité autour de leurs idées…
En lisant cela, j’ai évidemment éclaté de rire. Je pense qu’il
n’y a plus de vallsiste en France même si le Printemps Républicain, auquel je
suis adhérent depuis deux ans, a, parmi ses fondateurs, des gens qui ont été
proches de Manuel Valls et qui le sont sans doute toujours, Valls n’a rien à
voir avec ce truc mais je ne vais pas essayer de démentir cela, je ne suis pas
Don Quichotte.
Je ne suis pas vallsiste. J’ai de l’affection pour lui pour
une affaire personnelle et suis probablement très proche de lui pour ce qui
concerne la République et ce qui va avec. Je ne suis sans doute pas trop éloigné
pour les aspects économiques mais je ne supporte pas sa manière de faire de la
politique, son autoritarisme, ça façon de communiquer et tout ça.
Je ne suis pas vallsiste. Aucun leftblog, à ma connaissance
n’est vallsiste. Il y en aurait que ça serait aussi bien vu que les leftblogs
ont vocation à accueillir tous les blogueurs de gauche. Vous pourrez me
rétorquer qu’il n’est pas de gauche mais dans une France telle que nous
connaissons, je ne reconnais à personne le droit de dire qui est de gauche ou
de droite. Enfin, à ma connaissance, seuls deux leftblogs sont membres du Printemps
Républicain et, si nous en discutons parfois au sein du groupe (quand il reste
des discussions), c’est pour mieux comprendre ce qu’il y a autour, la genèse et
tout ça et pas du tout pour nous engueuler.
Manuel Valls avait théorisé les gauches irréconciliables. C’est
vrai, par exemple, pour ce qui concerne l’Europe. Nous ne sommes pas d’accord
et on ferait mieux de faire avec plutôt que de s’envoyer les désaccords à la
tronche pour se taper dessus !
Mais il y a un autre sujet de désaccord qui me touche plus :
la République ! Je me rappelle d’ailleurs à l’université d’été du PS en 2011
(juste avant la primaire), Manuel Valls avait fait vibrer la salle au son de la
République ce qui avait surpris ceux qui commençaient à le détester. La
République est une valeur centrale de notre gauche et ceux qui l’oublient
devraient y réfléchir.
Jean-Luc Mélenchon a mis dans le même tweet, ce week-end,
Valeurs Actuelles, Charlie et Marianne. Je ne veux pas me réconcilier avec les
gens qui le soutiennent, d’une part par conviction personnelle, d’autre part,
parce que ça le met en marge complètement des valeurs de gauche.
Et surtout parce que la gauche n’arrivera jamais à se
rassembler si elle ne le fait pas derrière des valeurs, dont celles de la
République.
Alors pourquoi cette longue disgression sur mon parcours
personnel de blogueur ?
Tout d’abord, pour rappeler que je n’ai rien à cirer des
processus naturels de militantisme, des clivages issus de vieilles rivalités au
sein de la gauche, des types qui changent de camp par opportunisme et j’en
passe ! Ensuite parce que j’observe benoîtement la gauche se morfondre à
chercher bêtement un leader charismatique ou de chercher un rassemble autour d’idées
mais d’idées non partageables. Je me demande d’ailleurs si Olivier Faure n’a
pas raison de surjouer la chose… en se doutant que si un consensus peut se
faire, il ne peut l’être qu’au centre de l’électorat socialiste.
Enfin, je voulais rappeler que je ne suis pas militant. Du
moins, je n’ai pas décidé de devenir militant du jour au lendemain ou à l’issue
d’une phase d’introspection de mon cul. J’ai simplement décidé de découvrir les
blogs et d’y publier des textes que je gardais auparavant pour moi.
Je n’ai jamais été militant… sauf au sein de mouvements d’éducation
populaire, là où on s’intéresse réellement aux mômes, et, en particulier, au
sein du mouvement français de scoutisme laïque. Là où on apprend aux gamins à
vivre ensemble, à penser ce qu’on veut, à tolérer les autres, les différences.
Amen. Si je puis me permettre.
Nous allons réconcilier tout cela à coups de pied au cul.
01 septembre 2020
Ferraillons autour du masque !
Je l’avais prise mardi en allant chercher la poubelle vidée,
au bout de l’impasse ! Sur le trajet, je m’étais rendu compte que j’étais
en infraction car je n’avais pas de masque. La nouvelle était tombée quelques
jours avant sur nos téléscripteurs : comme dans plusieurs villes des Côtes
d’Armor, le port du masque serait obligatoire partout à Loudéac ce qui n’avait
strictement aucun sens vu que Loudéac n’est pas du tout touristique et
ressemble à un désert en août.
L’impasse fait cent mètres, il y a cinq maisons de chaque
côté, dont trois inoccupées et deux pour lesquels les habitants ne passent
jamais par là mais plutôt par une rue parallèle. L’obligation du port du masque
est donc une aberration !
Je dis ça alors que je suis un fin partisan du port de la chose dans tous les coins où il me semble utile, à savoir dans les lieux publics fermées et, en dehors, quand il y a un peu de monde. Je suis un opposant acharné quand il est grotesque, à savoir pour aller pisser quand on est au bistro (vous avez gagné une deuxième photo avec ma pomme dessus ; elle a de très belles couleurs). Le bistro est bien un cas particulier (je ne parle pas des restaurants où il me parait assez facile d’écarter les tables pour respecter un tantinet la distanciation) parce qu’il est très difficile d’y faire respecter une certaine discipline.
Ca serait pourtant simple : il faut que le personnel porte le masque, se lave
les mains et fasse la discipline. Il ne doit pas y avoir plus d’une personne sans masque par mètre au comptoir. Les personnes qui se déplacent ou qui sont au comptoir pour passer une commande ou pour régler doivent avoir un masque. Les tables doivent être espacées et il ne doit pas y avoir trop de personnes par masques ! Les bistros où les consignes ne sont pas respectées à l’intérieur doivent être verbalisés (sinon, les préfectures finiront par fermer tout sans discernement) ce qui nécessite plus de contrôles (pas forcément chers à mettre en œuvre : il n’y a que 40000 bistros en France, on y envoie deux gendarmes en civil dans chaque deux fois par semaine et ils peuvent sentir si l’esprit des textes est respecté et envoyer des collègues vérifier en cas de doute s’il ne semble pas possible de statuer immédiatement. Il reste un problème : les terrasses où s’entassent les fumeurs bêtement pour des durées plus ou moins longues.
Tous les textes relatifs au port du masque me paraissent
assez débiles. En m’obligeant à mettre un masque pour aller chercher mes
poubelles ou promener le chien dans des lieux divers est crétin et absolument
contreproductif puisqu’il donne l’impression que le masque ne sert strictement
à rien. Après, les braves gens sont incapables de faire la part des choses, un
peu comme dans les terrasses des bistros.
Ce qui inspire ce billet, ce matin, est mon Facebook où je
vois d’une information non vérifiée dans le temps, à savoir que l’épidémie
serait en baisse, deux conclusions opposées sont tirées par des andouilles. La
première est que c’est bien la preuve que l’épidémie est terminée et que le
port du masque est inutile. La deuxième est que c’est bien la preuve que les
consignes de sécurité sont efficaces. Reprenez votre respiration et relisez ce
paragraphe.
Dans son
billet d’hier, mon ami Seb soulignait « Evidemment
« anti masques » ou « pro Raoult » sont
moqués et assimilés à des complotistes avec l’aide de toutes les rédactions et
des portes flingues de la pensée autorisée sur les réseaux sociaux quand bien
même ils ont (parfois) raison. » Il faut faire part de
discernement. D’une part, « les anti ou pro » sont souvent des
complotistes qui racontent n’importe quoi. C’est facile, il suffit de publier n’importe
quoi en disant que c’est le professeur machin qui l’affirme, il est republié
rapidement et fait boule de neige. C’est le principe des réseaux sociaux et des
gens qui tournent entre eux. D’autre part, tous les moqueurs ne sont pas des
portes flingues patati patata. Je suis un moqueur mais il me semble être assez
pragmatique et pondéré.
Mais la racine du mal est assez claire : un
gouvernement prend depuis six mois des positions ridicules sur le masque avec
des textes idiots du genre « les habitants de l’impasse des Tilleuls
à Loudéac [mon adresse est dans les pages blanches] doivent porter le
masque pour sortir les poubelles. »
Les « anti ou pro » et les « pro ou anti »
devraient se respecter mais cela empêcherait de raconter des conneries dans
Facebook ce qui serait bien dommage. Dans l’attente, mettez un masque où ils
sont utiles (et où ils sont obligatoires mais seulement pour éviter la
verbalisation) et arrêtez les conclusions idiotes sur la base d’affirmations
ridicules comme « il n’y aucun cluster à l’extérieur ». Le fait qu’il
n’y ait pas de cluster ne veut pas dire qu’il n’y pas de contamination à l’extérieur
mais que ces contaminations à l’extérieur ne sont pas détectables parce que les
gens ne restent pas figés…
Quant aux complots, il faut arrêter de dire n’importe quoi à
force de se demander ce qui pousse le gouvernement. Je lisais un texte d’un
type, hier, qui prétendait que le gouvernement allait remettre le confinement
pour empêcher deux journées de manifestation programmées ! Comme s’il en
avait quelque chose à foutre de quelques centaines de milliers de manifestant !
Je passe les histoires bigpharma qui veut vendre des vaccins (les labos ne
gagnent pas beaucoup d’argent en éradiquant des maladies…) ou autres.
Il y a peut-être deux autres explications valables.
Celle de l’incompétence du gouvernement, de sa peur qui
pousse à faire n’importe quoi (pour l’incompétence, j’y crois volontiers mais j’ai
un doute à l’échelle mondiale ; pour le n’importe quoi, j’en suis persuadé
et je viens de le rappeler).
Celle de la vraie dangerosité de cette maladie.
Et n’oublions pas cette dernière hypothèse, s’il-vous-plait !