En salle

27 septembre 2020

Préparons la covid à passer Noël !

Ce dimanche, 195ème jour après le début du confinement, la presse reprend largement les propos du patron de l’Ordre des médecins, nous préparant au pire avec cette épidémie et le fait d’avoir à la supporter tout l’hiver. Hier, des internautes suggéraient de faire un reconfinement de trois semaines début décembre pour que nous puissions passer les fêtes en famille…

Dans mon dernier billet, j’expliquais les mesures qui me sembleraient bonnes au sens où efficaces mais pas trop pénalisantes. Sur mes deux lecteurs, un avouait n’avoir rien compris et l’autre ironisait que je sois devenu une espèce de collaborateur des autorités, tel « quelques taulards [en prison disponibles] pour proposer à la direction telle ou telle amélioration du dispositif de sécurité qui les empêche de s'évader » en espérant quelques avantages.

 

Ce scepticisme m’amuse : ce ne sont pas les autorités qui ont inventé cette maladie et elles n’ont pas intérêt à bloquer la France. Le risque est bien réel et cette maladie est bien dans l’air mais comme elle n’est pas palpable le doute s’installe. C’est ainsi, par exemple, que l’on voit de plus en plus de conneries antimasques dans Facebook. Sans doute l’ancienne ministre mal fringuée avait-elle raison quand elle parlait hier d’acculturation scientifique de la population provoquant le fait que la moitié d’entre elle n’imagine pas la covid comme un truc bien réel. 

 

Quant au non comprenant du billet dont je parlais, je ne vais pas faire comme la ministresse qui parlait d’acculturation pour expliquer que les électeurs ne comprenaient pas la communication, je vais admettre que mon billet était probablement fort mal branlé et qu’il convient d’en louper un nouveau et imaginer des mesures qui, de toutes manières, ne seront pas comprises par les covidosceptiques.

Il y a quelques hypothèses de base à admettre à moins d’abandonner. La première est bêtement l’existence de ce virus et le fait qu’il faut éviter de trop mélanger la population pour pas qu’il ne se propage. Les partisans de l’immunité de groupe ont peut-être raison mais, pour l’instant, elle n’est pas prouvée. Le seul élément prouvé est ce fameux « R<1 » (un type infecté doit refiler la maladie en moyenne à moins d’une personne : c’est mathématique, l’épidémie diminue) est efficace mais qu’on finit toujours par avoir un relâchement. La deuxième est qu’on ne peut stopper l’économie (le glandu que je citais et qui voulait arrêter toute activité pendant la période précédant Noël n’est qu’un gros con). La troisième est qu’on ne peut tout de même pas limiter de trop les libertés des braves gens.

Pour terminer cette longue et pénible introduction, je ne vais pas paraphraser le patron de l’Ordre des médecins mais expliquer ce que j’en ai compris : depuis la fin de la première vague, on s’est beaucoup branlé la nouille, il est temps de se mettre au boulot. Calmement. Par exemple, un objectif : sauver Noël. Encore que, je n’en ai pas grand-chose à cirer : je vais sans doute passer le réveillon de Noël avec quatre personnes et nous avons passé l’âge de faire les magasins pour acheter des conneries pour faire plaisir aux gamins. Mais pour se faire, il ne faudrait pas que ma mère soit claquemurée dans sa maison de retraite. Je dois donc bien m’assurer la santé de tout un chacun quitte à leur foutre des coups de pied au cul !

 

Pour atteindre cet objectif, nous allons déterminer trois axes. Petit 1 : que nous ne soyons pas confinés en décembre (évidemment surtout à la fin). Petit 2 : que nous puissions faire nos courses de Noël à peu près normalement. Petit 3 : que l’inévitable relâchement de la dernière semaine de l’année ne provoque pas de gros dommage par la suite.

Pour le premier point, je suis désolé, il faut des mesures de strictes pour éviter les rebonds de contamination. On appelle cela le confinement. On ne va néanmoins pas recommencer les conneries de mars à avril, surtout qu’on a quand même des masques, maintenant. Pour le troisième point, c’est exactement pareil : il va falloir prendre des mesures extrêmement fortes pour faire baisser le « R » drastiquement, par exemple, pour que les gens puissent aller faire les cons au ski pendant les vacances de février. Pendant ces mois, nous garderons un œil sur la science. Par exemple, on pourrait découvrir que le virus ne touche pas ceux qui boivent plus de quatre ou cinq bières par jour…

 

Ne tortillons pas du cul. Le dernier confinement a duré deux mois. Il en faut maintenant un de deux mois qui doit être terminé début décembre. Il faut donc le commencer dès le début du mois prochain, disons dimanche ce qui me permettra de faire la fiesta vendredi et samedi. On va se libérer un mois jusqu’à la fin de l’année, reconfinons pour un nouveau mois après. Ensuite, on verra ! Véron verra.

Ce confinement doit être light ce qui était l’objet de mon dernier billet, celui qui n’a pas été compris par la moitié de mes deux lecteurs. Je ne vais pas le refaire : interdiction des machins inutiles comme les salles de sports, télétravail à gogo et masques à tous les étages.

 

Il me reste le troisième axe à traiter : le mois de décembre, les achats de Noël, les fêtes… A mon grand désappointement, je n’ai pas beaucoup d’idées mais je ne peux pas tout faire non plus. On ne va pas supprimer un mois d’ambiance festive, déjà que l’été n’a pas été folichon. La seule solution est d’arriver à ce qu’aucune mesure drastique ne devienne obligatoire alors qu’on aura fatalement une hausse des cas.

Amusons-nous et ne faisons pas les cons. Le télétravail peut continuer et les salles de sport peuvent rester fermées. Essayons de nous convaincre qu’on peut ne pas faire le 24 décembre avec les vieux du parent 1 et le 25 avec ceux du parent 2. Nous ne sommes pas obligés de nous faire la bise à minuit le 1er de l’an.

 

Si vous faites la fête dans un immeuble, ne vomissez pas par la fenêtre, vous pourriez contaminer les voisins du dessous.

2 commentaires:

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